NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Remarques du DG Azevêdo

Excellences,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de participer à ce groupe de discussion aujourd'hui et de rendre hommage à deux des plus éminentes personnalités des relations économiques internationales et du droit du GATT et de l'OMC:

  • le Professeur John Jackson; et
  • l'Ambassadeur Julio Lacarte Muró.

Bien que leurs carrières professionnelles aient suivi des voies très différentes — Julio dans la diplomatie et John principalement dans les milieux universitaires — ils ont chacun profondément contribué au développement du système commercial multilatéral.

Grâce à leurs précieuses contributions, leurs noms sont devenus indissociables du domaine qu'ils ont contribué à créer tout au long de leurs vies professionnelles.

Je suis certains que, au sein de la communauté du commerce international, nous nous souviendrons tous d'eux avec beaucoup de respect et de gratitude.

Bien que je n'aie pas l'intention de devancer ce qui sera, je n'en doute pas, une discussion intéressante et stimulante, je voudrais brièvement souligner certaines des grandes réalisations de ces deux hommes. Je vais commencer par M. l'Ambassadeur Lacarte.

La vie de Julio est quasiment indissociable de l'histoire du GATT et de l'OMC.

Alors qu'il était jeune diplomate, il a assisté à la Conférence historique de La Havane en 1946 — là où tout a commencé. Et, presqu'un demi-siècle plus tard, il est devenu le tout premier Président de l'Organe d'appel. Je pense que cela donne à Julio une place unique dans l'histoire de la coopération commerciale mondiale.

Nous avons beaucoup de chance que Julio nous ait fait don de sa copie originale de la Charte de La Havane signée par tous les représentants des États de l'époque.

Il s'agit notamment de ministres:

  • de pays qui n'existent plus sous la même forme, tels que la Cisjordanie (ou Transjordanie); ou
  • de pays qui ont par la suite quitté le GATT, tels que la Syrie; ainsi que
  • d'autres pays qui pourraient encore accéder un jour à l'OMC — tels que l'Iran.

Ce document historique sera exposé à la bibliothèque de l'OMC afin que vous puissiez tous l'admirer.

J'ai eu l'honneur de connaître Julio personnellement. C'était un homme, un diplomate et un juge remarquable.

Sa connaissance encyclopédique du GATT et, plus tard, des Accords de l'OMC, était aussi formidable que ses compétences en matière de négociation et de leadership.

En tant que Président des groupes de négociation sur les questions institutionnelles et sur le règlement des différends pendant le Cycle d'Uruguay, Julio a joué un rôle décisif dans la rédaction et la finalisation tant de l'Accord sur l'OMC que du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends.

Julio était également professeur et écrivain, et a beaucoup participé à la diffusion de l'information sur le système commercial international et sur ses règles et procédures. En outre, Julio a contribué de façon très concrète à l'élaboration de la jurisprudence de l'OMC.

En tant que premier Président de l'Organe d'appel, il a contribué à donner le ton de cet organe, jetant les bases d'un système de règlement des différends qui bénéficie désormais d'une très grande confiance parmi les Membres de l'OMC, en tant que mécanisme équitable, efficace et efficient pour régler les problèmes commerciaux.

Encore aujourd'hui, ces premières décisions prises sous la supervision de Julio restent une source de principes essentiels qui continuent d'influer sur le règlement des différends commerciaux.

En fait, son influence sur la forme et la nature du droit de l'OMC est très présente dans ce bâtiment. Une salle de conférence, la "Sala Julio Lacarte", porte son nom. Son nom et sa signature sont également apposés sur le "Mur des célébrités" — désormais situé près de la salle W, dans le hall du bâtiment principal.

C'est là que nous exposons les signatures de quelques-unes des personnalités les plus éminentes de l'histoire du commerce mondial. Juste à côté du nom de Julio, le nom du Professeur John Jackson figure également sur ce mur.

Je pense que, effectivement, l'influence de John sur le développement du système commercial multilatéral a été aussi profonde que celle de Julio. Alors que Julio était une sorte de bâtisseur du GATT et de l'OMC, John en était plutôt l'un des architectes.

Au cours de sa longue et productive carrière universitaire, John a écrit d'innombrables livres, études et articles sur le système commercial multilatéral — qui, pour nombre d'entre eux, restent des classiques dans ce domaine.

Aujourd'hui, le droit de l'OMC figure au programme de la plupart des écoles de droit. Mais John était un pionnier. C'était l'un des premiers professeurs de droit à plonger dans le monde du droit économique international. Lorsqu'il a commencé à étudier le GATT, le droit commercial international était largement ignoré par la plupart des juristes internationaux.

John a eu le sentiment visionnaire que ce domaine constituait une partie essentielle du droit international, et qu'il méritait d'être enseigné et étudié avec le même sérieux que le droit de la mer ou les lois de la guerre.

Ainsi, les étudiants en droit économique international peuvent remercier John d'avoir sorti le droit commercial des archives du GATT et de l'avoir placé au cœur même de l'étude et de la pratique du droit international.

John est l'auteur de nombreuses publications universitaires. Ses ouvrages sur le droit du GATT/de l'OMC incluent les suivants:

  • World Trade and the Law of the GATT, qui a longtemps été considéré comme la "bible" des études sur le GATT; et
  • Legal Problems of International Economic Relations, l'un des premiers recueils de cas en droit commercial international.

En outre, il a fondé le Journal of International Economic Law, et a été membre des comités de rédaction de nombreux autres journaux universitaires.

C'est également l'un des fondateurs de la Conférence sur le droit de l'OMC du British Institute of International and Comparative Law (BIICL)1, qui nous réunit ici aujourd'hui.

J'ai travaillé en étroite collaboration avec le Professeur Jackson à plusieurs reprises. De plus, nous avons partagé une expérience particulière. Nous avons été membres du même groupe spécial de l'OMC chargé du règlement du différend "Thaïlande — Poutres en H", en 1999-2000. C'était, pour l'un comme pour l'autre, la première fois que nous étions membre d'un groupe spécial. De plus, John en était le Président.

J'ai été frappé par le fait que, alors que j'étais quelque peu dépassé par la myriade d'arguments et d'allégations dont nous étions saisis, John était parfaitement à l'aise. Il a réussi à segmenter soigneusement l'affaire en plusieurs sections et a organisé les travaux et le rapport selon un enchaînement parfaitement logique conduisant aux constatations pertinentes. J'ai su immédiatement que j'avais le privilège de travailler avec un homme doté de compétences exceptionnelles.

Tout comme Julio, il nous manque énormément.

Dans ces brèves remarques, j'ai seulement souligné certains aspects de la vie de ces deux hommes remarquables. Mais il ne fait aucun doute que vous allez davantage entendre parler d'eux au cours de cette discussion destinée à leur rendre hommage.

Ce débat promet d'être intéressant.

Et je me réjouis que, à cette occasion, les participants au Concours de procès simulé de l'ELSA, qui se trouvent cette semaine à Genève pour la phase finale, se joignent à nous.

Je suis ravi d'être le parrain de ce concours — et j'aimerais particulièrement souhaiter la bienvenue à tous les participants.

Je pense qu'il est tout à fait approprié que cette jeune génération d'experts de l'OMC assiste à cette séance, qui rend hommage à deux des pères fondateurs de l'OMC et du droit commercial international.

L'héritage de John et de Julio se fait sentir tous les jours dans notre travail à l'OMC. Et le fait que la prochaine génération soit représentée parmi nous cet après-midi nous montre que ce sera encore le cas pendant de nombreuses années.

Alors je souhaite à tous — jeunes et moins jeunes, mais qui sont tous des amis du droit — des échanges très enrichissants aujourd'hui.

Je vous remercie.

1. Institut britannique de droit international et comparé. retour au texte

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