NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

Le Directeur général Roberto Azevêdo salue le leadership du Mali dans le dossier du coton

Le Directeur général Roberto Azevêdo s’est rendu à Bamako (Mali) aujourd’hui 27 octobre pour rencontrer le Président Ibrahim Boubacar Keïta et le Ministre du commerce et de l’industrie M. Abdel Karim Konaté, et pour participer à la réunion ministérielle du groupe “Coton-4” des pays producteurs de coton ouest-africains. El Director General hizo las siguientes obsevaciones en dicha reunión:


POUR EN SAVOIR PLUS:
Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Bonjour. C'est pour moi un immense plaisir d'être parmi vous ici, à Bamako, et de pouvoir débattre de ces questions importantes.

Je tiens à rendre hommage aux efforts inlassables déployés par vous les pays du C‑4 — Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad — pour défendre vos intérêts tant à Genève que dans les capitales. Je tiens en outre à saluer le rôle actif et constructif de coordonnateur du C‑4 joué par le Mali et, avant cela, par le Burkina Faso et le Bénin.

Je profite de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui pour faire le point avec vous des faits les plus récents intervenus à l'OMC concernant le coton, et aussi pour évoquer les autres travaux en cours à l'OMC dont il me paraît utile que les pays du C‑4 aient connaissance.

La question du coton a toujours été considérée comme un révélateur de la volonté des Membres de l'OMC de mener à bien des négociations et d'obtenir des résultats véritablement axés sur le développement, en particulier en faveur des PMA.

Cela continue d'être le cas aujourd'hui. Nous devons veiller à ce que le système commercial vous soit profitable.

Mais nous faisons face à toute une série de défis.

Par exemple, nous devons relever les défis liés à l'amélioration de la productivité. Nous devons aussi nous adapter aux évolutions du marché. Or nous assistons à une véritable mutation dans les rangs des importateurs de coton puisque les importations de la Chine continuent de reculer à un rythme assez spectaculaire. Les pays du C‑4 vont donc devoir se repositionner sur les marchés des pays importateurs de coton émergents que sont, par exemple, le Bangladesh et le Viet Nam.

Et, bien sûr, nous devons continuer à travailler à la réforme du système commercial mondial afin que vous puissiez être concurrentiel dans le cadre de conditions équitables sur les marchés internationaux.

L'OMC a ici un rôle important à jouer. Il me semble que nous avons déjà obtenu des avancées — et j'ai bon espoir que nous pourrons faire plus dans un avenir proche.

Les questions agricoles, y compris le coton, devront occuper une place importante dans cette discussion.

C'est le message clair que m'ont adressé de nombreux ministres lors d'une réunion ministérielle informelle de l'OMC organisée par la Norvège à Oslo le week‑end dernier.

Cela dit, je ne peux pas prétendre qu'à l'heure actuelle la marche à suivre sur ces questions est claire, ou que les choses seront simples.

C'est pourquoi je veux travailler avec vous tous ici présents pour que nous puissions définir cette marche à suivre.

Le coton figure au premier rang de l'agenda de négociation de l'OMC depuis le lancement, en 2003, de l'Initiative sectorielle du C‑4 en faveur du coton.

Et nous avons pu obtenir certaine avancées importantes.

Lors de nos Conférences ministérielles, à Bali en 2013 et surtout à Nairobi en 2015, les Membres de l'OMC ont obtenu un certain nombre de résultats non négligeables et encourageants concernant le coton …

  • Les Membres ont convenus d'éliminer les subventions à l'exportation et d'adopter des disciplines concernant les mesures à l'exportation d'effet équivalent. La Décision de Nairobi sur la concurrence à l'exportation prévoit même un rythme plus rapide pour le coton que pour les autres produits.
  • Ils ont convenus en outre d'un processus spécifique de transparence pour examiner les faits nouveaux liés au commerce du coton. Ces discussions spécifiques auront lieu deux fois par an.
  • Et nous avons réaffirmé la décision d'accorder l'accès en franchise de droits et sans contingent aux exportations de coton et de produits agricoles dérivés du coton des PMA. Cet engagement a été pris par les pays développés et par les pays en développement qui étaient en mesure de le faire.

De plus, les Ministres ont manifesté la volonté commune de poursuivre leurs travaux sur la question du coton à titre de priorité.

Nous devons donc travailler ensemble pour veiller à ce que cet engagement soit honoré.

Et nous disposons de mécanismes établis et reconnus.

En effet, suite à la Décision de Bali sur le coton de 2013, et réaffirmé à Nairobi, l'OMC organise deux fois par an une journée entière de discussions consacrées au coton. La prochaine "Journée du coton" doit se tenir le 23 novembre.

Il s'agit là d'une avancée importante. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Un élément important fait encore défaut: les mesures relatives au soutien interne pour le coton.

Tout progrès en la matière est fortement tributaire de l'avancement global des négociations agricoles et, malgré tous nos efforts, celui‑ci reste très limité à ce jour.

Il nous faut donc redynamiser cet aspect de notre travail.

Malgré cela, je crois qu'il y a des raisons d'être optimistes avec les travaux à Genève.

Le succès des Conférences ministérielles de Bali et de Nairobi a galvanisé les Membres. Leur mobilisation est plus forte qu'il y a quelques années. Les Membres veulent obtenir davantage de résultats.

Plusieurs des questions à l'ordre du jour sont susceptibles d'avoir un intérêt pour vous et je vous encourage à participer à ces discussions, qui en sont encore à un stade précoce.

Je pense que cela pourrait ouvrir de nouvelles possibilités d'avancées — y compris, éventuellement, sur les dossiers du coton.

Les Membres sont toujours fermement décidés à obtenir des résultats en matière de développement — en particulier pour les PMA — et à faire avancer les négociations sur les questions de Doha encore ouvertes.

C'est le message sans ambiguïté que j'ai reçu à Oslo. Plus de 20 pays ont assisté à la réunion — pays développés, pays en développement et pays les moins avancés y étaient représentés, y compris le Bénin en sa qualité de coordinateur des PMA.

Nombre d'entre eux ont souligné l'importance de mesures concernant le soutien interne — y compris pour le coton. C'est encourageant, mais cela reste toutefois un grand défi.

Les autres questions à l'ordre du jour étaient entre autre les subventions à la pêche, la réglementation intérieure dans les secteurs de services, la facilitation des investissements, la facilitation des services, le commerce électronique et les micro, petites et moyennes entreprises — ou MPME.

Certaines de ces questions pourraient bien se révéler très importantes pour votre région — et pour les PMA plus généralement.

De fait, les MPME représentent une forte proportion des entreprises des PMA — de l'ordre de 90%. Elles peuvent jouer un rôle important dans le développement économique et social de ces pays.

Toutefois, les travaux de recherche que conduit l'OMC donnent à penser qu'il y a un "chaînon manquant" dans les PMA. En effet, il y a beaucoup de micro et petites entreprises — mais très peu d'entreprises moyennes. Cela s'explique notamment par le fait que les petites entreprises n'y ont pas la possibilité de se développer.

Leur participation directe au commerce est modeste. Et elles ont un accès moindre à Internet que les grandes entreprises, ce qui les empêche d'exploiter pleinement le potentiel qu'offre la technologie pour surmonter les obstacles au commerce que sont, notamment, les coûts et la distance.

En Afrique, une personne sur quatre seulement utilise Internet — et une personne sur sept seulement dans les PMA. Cela freine le développement des entreprises. Relever ce défi pourrait changer les perspectives, même pour de nombreux petits producteurs agricoles, qui constituent l'essentiel de ces entreprises dans les PMA.

Dans tous les pays, il y a un écart important entre les petites et les grandes entreprises en termes de connectivité à Internet, mais cet écart est particulièrement marqué dans les PMA. Le taux de connectivité des petites entreprises dans les PMA représente seulement 22% contre 64% dans les pays développés.

Pour que le commerce en ligne soit possible, il faut évidemment que les services de communication soient d'accès facile et à bas coûts.

Or ces problèmes de connectivité sont particulièrement marqués dans les PMA.

Les possibilités sont considérables si on utilise la technologie comme tremplin, pour les petites entreprises en particulier. Cela nécessiterait des investissements importants — et la mobilisation concertée de multiples donateurs, gouvernements et organisations internationales.

De fait, pour faire avancer ces dossiers à l'OMC, il est essentiel de veiller à ce que les intérêts des pays en développement et des PMA soient bien pris en compte.

Votre participation à ces discussions peut y concourir. Ainsi, la fourniture d'une assistance technique et la coopération avec d'autres organisations internationales comme la Banque mondiale ou les banques régionales de développement devraient constituer des éléments clés de toute action mise en place.

L'initiative Aide pour le Commerce de l'OMC est un autre instrument qui pourrait être utilisé. Elle fait du bon travail en aidant les pays en développement à résoudre les problèmes qui se posent dans leurs infrastructures de commerce.

Depuis 2006, plus de 260 milliards de dollars ont été déboursés dans le cadre de cette initiative. Et cette action met fortement l'accent sur l'internationalisation des MPME. L'Aide pour le Commerce en faveur du développement des MPME a progressé d'environ 50% entre 2005 et 2013.

En juillet prochain, nous tiendrons à l'OMC le sixième Examen global de l'Aide pour le Commerce et les Membres se pencheront alors plus particulièrement sur cette question de la connectivité.

Je pense que les discussions sur ces sujets à l'OMC pourraient se révéler très positives — et même fondamentales — pour les PMA.

En travaillant avec un large éventail de partenaires, nous pourrions avancer vers le règlement des problèmes plus généraux d'infrastructure et de connectivité.

L'Accord de l'OMC sur la facilitation des échanges pourrait ici servir de modèle. En vertu de cet accord, un très large appui concret en matière de renforcement des capacités est proposé, à travers diverses organisations. Les Membres pourraient s'inspirer de ce modèle dans leurs discussions en cours.

À ce propos, je tiens à souligner l'importance de la ratification de l'Accord sur la facilitation des échanges. Il s'agit d'un accord qui peut augmenter les exportations mondiales d'environ mille milliards de dollars. La majorité des gains seront pour les pays en développement, surtout pour les PMA. Nous avons maintenant près de 100 ratifications, ce qui nous rapproche sensiblement du seuil requis pour que l'Accord entre en vigueur.

Si vous n'avez pas encore parachevé votre ratification, je vous invite à le faire. Cela vous permettra de bénéficier des avantages découlant de l'Accord, et de l'assistance pratique qui l'accompagne. C'est une question d'une grande importance pour le système commercial multilatéral et je demande votre attention et votre engagement personnel pour conclure le processus de ratification dans vos pays. Il s'agirait d'une démonstration d'appui et d'engagement politique envers l'OMC.

En outre, je vous invite à ratifier l'amendement de l'Accord sur les ADPIC concernant l'accès aux médicaments.

Cet amendement a été fait à la demande des Membres africains de l'OMC et, là aussi, nous sommes très près du nombre de ratifications requis pour l'entrée en vigueur. En conséquence, si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous invite à accomplir cette démarche simple mais importante. La ratification de cet amendement ne demande aucun changement aux politiques, lois ou règlements de vos pays. Je note avec une grande satisfaction que notre hôte, le Mali, a montré l'exemple et a déjà ratifié l'accord sur la facilitation des échanges ainsi que l'amendement de l'accord sur les ADPIC.

Le Secrétariat de l'OMC est disposé à vous apporter son aide sur toutes ces questions.

Compte tenu de tout cela, je voudrais réaffirmer qu'il règne à l'OMC un climat d'optimisme découlant de nos succès récents.

À mes yeux, la mobilisation positive et proactive que nous observons peut susciter un climat plus dynamique où de réels progrès peuvent être accomplis. Cela pourrait se traduire par des avancées sur des dossiers qui sont restés longtemps au point mort — dont celui du coton.

Les Membres ont l'occasion de parvenir à des résultats importants dans les années à venir — y compris dans la perspective de la onzième Conférence ministérielle qui se tiendra à Buenos Aires en décembre de l'année prochaine.

Je crois donc que nous devrions continuer à essayer de progresser pas à pas, et amplifier encore les succès engrangés ces dernières années.

Nous avançons dans la bonne direction — alors gardons le cap.

Je vous remercie.

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