ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

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Remarques du Directeur général Roberto Azevêdo

Merci, Madame la Ministre Malcorra,

Excellences,
Président Macri,
Président Temer,
Président Cartes,
Président Vázquez,

Mesdames et Messieurs les envoyés spéciaux,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Autorités de la République argentine,
Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie d'être ici avec nous à l'occasion de la onzième Conférence ministérielle de l'OMC.

Je voudrais tout d'abord saluer nos hôtes, le Président Macri, le gouvernement argentin et les habitants de Buenos Aires.

Nous vous remercions sincèrement de votre hospitalité et nous saluons l'effort considérable que vous avez consenti pour organiser la Conférence ministérielle dans cette belle ville.

Sous l'autorité du Président Macri, l'Argentine avance de manière ferme et résolue vers une plus grande ouverture et une intégration plus poussée dans l'économie mondiale.

Au moment où le monde a besoin de défenseurs du commerce et de la coopération multilatérale, l'Argentine a fait un pas en avant. J'ai le plaisir d'ajouter qu'elle n'est pas seule.

Permettez-moi à présent de m'exprimer en anglais …

Aujourd'hui, nous voyons réunis quatre Présidents venus de la région et cinq envoyés spéciaux, ainsi que des Ministres et des délégations du monde entier. Il s'agit là d'une formidable marque d'attachement à l'idée du commerce comme force positive, et au système commercial multilatéral lui-même.

En toute objectivité, on peut affirmer que le système commercial multilatéral a produit des résultats.

Il est un exemple rare de multilatéralisme efficace, opérant et dynamique – avec tout le travail acharné, les difficultés et les efforts que cela suppose parfois.

Depuis la signature de l'Accord du GATT, il y a 70 ans, le système a joué un rôle vital dans l'économie mondiale et dans le maintien de relations pacifiques entre les nations.

Au cours de cette période, le commerce mondial a été multiplié par 26 pour atteindre une valeur de près de 16 000 milliards de dollars par an.

Nous sommes passés de 23 Membres originels dans le cadre du GATT – pour la plupart les grandes économies – à 164 Membres aujourd'hui, reflétant tous les stades de développement économique. Et d'autres pays se pressent pour devenir Membres de l'OMC.

En conséquence, l'OMC couvre maintenant près de 98% du commerce mondial.

Le système a contribué à édifier la prospérité dans le monde entier. Il a contribué à faire sortir un milliard de personnes de la pauvreté en une génération. Il a été mis à l'épreuve – et il a tenu bon.

Confronté à l'évolution rapide de la crise financière et économique en 2008, le monde n'a pas, comme par le passé, érigé de barrières commerciales, et cela malgré la tentation.

Les nations commerçantes ont veillé au respect mutuel des engagements convenus au niveau multilatéral.

Et nous avons évité ainsi les actions unilatérales, les guerres commerciales potentielles et la catastrophe économique.

De fait, moins de 5% des importations mondiales ont été affectées par des mesures restrictives depuis la crise. Comparons cela avec les années 1930, lorsque le commerce mondial a diminué des deux tiers.

Dans le feu de la crise, l'OMC a fait ce pour quoi elle a été créée.

Et elle continuera d'apporter de la stabilité et de la certitude, surtout en période de crise.

C'est la raison pour laquelle je défends si inlassablement notre système. Non pas parce qu'il est parfait, mais parce qu'il est essentiel, parce qu'il fonctionne, et parce qu'il est ce que nous avons de mieux.

Ces dernières années, l'OMC a mené à bien certaines des réformes commerciales les plus importantes au monde.

En l'espace de quatre ans …

    • nous avons conclu l'Accord sur la facilitation des échanges,
    • nous avons éliminé les subventions à l'exportation des produits agricoles,
    • nous avons adopté des mesures pour soutenir les pays les moins avancés, notamment en ce qui concerne le coton, et
    • nous avons élargi l'Accord sur les technologies de l'information, en éliminant les droits de douane sur un commerce représentant quelque 1 300 milliards de dollars.

Il s'agit de mesures concrètes et pratiques pour relancer les économies des Membres, soutenir l'emploi, la croissance et le développement. Et elles sont toutes mises en œuvre aujourd'hui.

L'année 2017 a vu l'entrée en vigueur de l'Accord sur la facilitation des échanges et de l'amendement de l'Accord sur les ADPIC concernant l'accès aux médicaments.

Nous sommes à un tournant historique. Pour la première fois en 22 ans, nous avons dû mettre à jour notre corpus de règles. Le nouveau texte sera lancé ici à la onzième Conférence ministérielle.

Ces succès ont orienté l'Organisation dans une direction très positive. Nous devons poursuivre notre chemin ici à Buenos Aires – et au-delà.

Une énergie nouvelle a été insufflée à notre travail durant la préparation de cette réunion.

Dans toute une série de domaines, les Membres ont fait naître de nouvelles propositions et idées, tant sur des questions de longue date que dans certains domaines novateurs.

Toutes ces questions sont sur la table cette semaine. Certains Ministres joueront aussi le rôle de facilitateurs, en contribuant à guider et à accompagner le travail des Membres.

Il reste encore des divergences dans la plupart des domaines – et certaines de ces divergences sont très marquées.

La leçon tirée de nos succès récents, c'est que plus nous serons ouverts et souples, plus nous aurons de chances de réussir. Je serai ici pour vous appuyer – avec notre Présidente Mme la Ministre Malcorra, et avec le Secrétariat de l'OMC.

Nous devrons saisir l'occasion que nous offre cette Conférence ministérielle pour avancer partout où nous le pouvons et fixer un cap à nos travaux futurs.

Et ce travail doit tenir compte du contexte économique qui nous entoure.

On a le sentiment qu'il y a un repli sur soi. La menace du protectionnisme est toujours présente.

Aussi crois-je qu'il est plus important que jamais que nous nous appuyions sur les progrès accomplis pour renforcer encore le système.

Dans un monde en mutation rapide, nous devons être plus inclusifs et répondre mieux que jamais auparavant aux besoins des Membres.

Mais qu'est-ce que cela signifie exactement?

Pour moi, cela signifie faire davantage pour étendre plus largement les bienfaits du commerce, y compris jusqu'aux petites entreprises et aux femmes entrepreneurs.

Cela signifie veiller à ce que les perspectives ouvertes par les nouvelles technologies et l'économie numérique soient accessibles à tous.

Cela signifie aller plus loin encore pour s'attaquer aux défis persistants de la pauvreté et du développement.

Cela signifie que nous devons renforcer notre activité d'assistance technique et jouer pleinement notre rôle dans la réalisation des Objectifs de développement durable.

Cela signifie qu'il nous faut soutenir nos futurs Membres qui travaillent pour réformer leurs économies et accéder à l'OMC.

Et cela signifie se mobiliser une fois de plus pour relever les défis qui se présentent à nous.

Il y a quatre ans, l'OMC était confrontée à une crise de crédibilité parce que nous n'avions pas encore obtenu de résultats négociés. Nous avons changé tout cela à Bali et à Nairobi.

Aujourd'hui, nous sommes face à des enjeux différents et à des défis différents, notamment en ce qui concerne le système de règlement des différends.

Nous relèverons aussi ces défis. Et c'est vous, les Membres, qui devrez conduire ce processus.

Vous devez dialoguer les uns avec les autres, fixer le cap à suivre et façonner le système comme bon vous semble.

Encore une fois, je serai là pour vous accompagner à chaque étape.

Cette Conférence a amené Genève à Buenos Aires.

Permettez-moi donc de conclure avec quelques mots d'un homme qui a amené Buenos Aires à Genève, où il repose en paix.

Je parle, bien sûr, du grand Jorge Luis Borges.

Il a dit:

"Nadie es la patria, pero todos lo somos."

Nul n'est la patrie, mais nous la formons tous.

Et bien nous formons tous l'OMC. Tous les 164 Membres. Nous avons tous également intérêt à ce que le système fonctionne, et nous avons tous également intérêt à ce qu'il puisse continuer de servir la population de nos pays, de nos communautés et du monde entier.

Je pense donc que nous avons tous la responsabilité de préserver et de défendre le système.

Et nous avons la chance de pouvoir le faire – ici et maintenant.

Je vous remercie.

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