ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

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Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Bonjour. Je tiens à féliciter la Chine d'avoir pris l'initiative d'organiser cet événement important. J'attends avec intérêt d'en apprendre davantage sur les débats que vous avez eus ici et sur les conclusions auxquelles vous avez pu parvenir.

Votre thème d'aujourd'hui, "Favoriser le développement par le biais de la réforme de l'OMC", est très opportun et je pense qu'il concerne un aspect essentiel de toutes les discussions sur la réforme qui ont eu lieu ces derniers mois.

Disons pour simplifier que je suis convaincu que l'OMC est cruciale pour le développement. Pour que l'OMC continue de fonctionner et de produire des résultats, je pense que nous devons être prêts à discuter d'une réforme.

Par conséquent, la réforme de l'OMC et le développement sont intrinsèquement liés.

En l'absence d'un système de coopération en matière de commerce fondé sur des règles, ce serait la loi de la jungle. Cela ne ferait que perpétuer et aggraver les inégalités en matière de pouvoir et de réussite économique.

Nous savons que le commerce a joué un rôle vital pour atteindre l'objectif du Millénaire pour le développement consistant à réduire de moitié l'extrême pauvreté. Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres l'a lui-même reconnu lorsqu'il s'est adressé aux Membres de l'OMC il y a tout juste quelques semaines. Il a fait valoir que nous devions désormais redoubler d'efforts pour faire en sorte que le commerce joue le même rôle en faveur des objectifs de développement durable.

Je suis absolument d'accord avec lui. Nous ne devons pas rester passifs. Nous devons y travailler. Et nous devons être prêts à réfléchir à une meilleure façon de procéder.

Pour la même raison, nous devons aussi remédier aux tensions qui entraînent un accroissement des obstacles au commerce et un ralentissement de la croissance des échanges, et qui sont susceptibles de toucher plus gravement les plus pauvres.

Nous devons nous ressaisir. Nous devons travailler ensemble pour apaiser les tensions, renforcer les mécanismes de coopération et instaurer la confiance dans le système commercial. C'est ainsi que nous ferons en sorte que le commerce reste un moteur du développement.

Le seul moyen de renforcer le système est d'évoluer. L'inaction n'est pas envisageable. Les conséquences économiques de l'inaction pourraient être néfastes et durables.

Cela nous amène à la question de la réforme.

À l'heure actuelle, l'énergie semble être concentrée dans trois domaines …

Le premier est la sortie de l'impasse concernant les désignations à l'Organe d'appel.

Celle-ci est de la plus haute importance pour préserver le système commercial fondé sur des règles qui protège tous les Membres de l'OMC, et permet d'éviter la loi de la jungle.

Toutefois, malgré des efforts positifs, il n'existe pas encore de voie à suivre claire. Je continuerai à faire tout mon possible pour faciliter les progrès, et pour exhorter les Membres à rechercher des solutions communes. Tel est le message que je transmettrai lors du sommet des dirigeants du G-20 qui se tiendra la semaine prochaine.

Il s'agit sans aucun doute de la question la plus urgente dont nous sommes saisis aujourd'hui. Il faut que les Membres réfléchissent sérieusement à toutes les solutions et les options possibles.

Le deuxième domaine prioritaire concerne l'amélioration des travaux ordinaires des conseils et des comités de l'OMC. Ces organes surveillent la façon dont les Membres respectent les règles actuelles de l'OMC.

Certains mettent fortement l'accent sur ce domaine, et étudient en particulier les moyens d'améliorer la transparence des politiques commerciales des Membres. De toute évidence, il est essentiel que les Membres s'acquittent de leurs obligations en matière de transparence et de notifications, mais nous devrions également reconnaître que certains Membres peuvent avoir besoin d'aide pour le faire.

Le troisième domaine prioritaire est l'avancement des négociations à l'OMC.

Nous devons commencer à définir les résultats de manière plus concrète en vue de la douzième Conférence ministérielle de l'OMC, qui se tiendra dans un an au Kazakhstan.

Cependant, la question principale reste la suivante: pouvons-nous faire des progrès au niveau multilatéral?

Un test essentiel à cet égard sur le plan multilatéral sera à court terme celui des subventions à la pêche.

Il s'agit d'une question de développement. Elle fait partie des objectifs de développement durable, il est donc essentiel d'obtenir des résultats dans ce domaine.

Je crois comprendre que des progrès notables ont été accomplis au cours de la série de réunions de la semaine dernière, même s'il reste évidemment beaucoup à faire. Je pense que nous traversons actuellement une phase critique avec la poursuite des consultations avant la prochaine série de réunions en juillet.

Si nous voulons avoir une chance de respecter le délai, il sera essentiel de faire des progrès pour ce qui est de consolider les textes qui doivent servir de point de départ pour le processus intensifié à l'automne.

Les travaux se poursuivent aussi sur d'autres questions cruciales en suspens depuis longtemps comme l'agriculture et la sécurité alimentaire, par exemple.

Les progrès sont toutefois difficiles. Nous devons donc continuer de faire avancer le débat et être prêts à étudier de nouvelles idées et voies à suivre.

En fin de compte, je pense que c'est la frustration éprouvée dans certains de ces domaines qui a conduit certains à entreprendre des initiatives conjointes sur le commerce électronique, la facilitation de l'investissement, les petites entreprises, l'autonomisation économique des femmes et la réglementation intérieure dans le domaine des services.

Ces initiatives ont une forte composante développement, et de nombreux pays en développement et moins avancés y ont adhéré.

Mais les progrès dans un domaine ne doivent pas se faire au détriment des progrès dans les autres domaines. Nous devons progresser dans tous les domaines auxquels les Membres s'intéressent.

Le débat sur la réforme n'en est qu'à ses débuts. Il est donc encourageant de constater que l'activité est déjà si intense. À ce que je vois, la réforme est engagée.

Là encore, de nombreux Membres voient la Conférence ministérielle comme une échéance possible pour obtenir des résultats concrets en ce qui concerne la réforme. C'est tout à fait faisable s'ils ont la volonté et la détermination nécessaires. Bien entendu, cela ne signifie pas qu'il faille attendre la Conférence ministérielle pour avancer. Nous devrions progresser chaque fois que nous le pouvons.

Il s'agit d'un moment important.

Les décisions que prendront les Membres sur les questions que j'ai soulevées aujourd'hui détermineront l'avenir du système commercial mondial et sa capacité de continuer à stimuler le développement. De même, l'incapacité de s'attaquer à ces problèmes forgerait un avenir qui pourrait se révéler très négatif.

J'ai déjà dit que je ne pense pas que le statu quo soit une solution. Toutefois, la suite des événements repose entre vos mains à vous, les Membres.

C'est votre Organisation. Je pense que nous avons aujourd'hui la possibilité de la rendre plus forte et de la mettre sur la bonne voie pour l'avenir, qui permettra de concrétiser vos priorités et de répondre à vos préoccupations.

Mon message principal aujourd'hui a pour objet de rappeler que l'OMC est cruciale pour le développement, mais que pour que l'OMC fonctionne bien, elle doit être prête à évoluer et à s'améliorer.

Je vous invite instamment à continuer de faire entendre votre voix dans ce débat. Les événements de ce type ne peuvent que contribuer à cet effort.

Merci encore, et poursuivons ce dialogue.

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