ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

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Bonjour à toutes et à tous.

Permettez-moi tout d'abord de remercier la Chine, le Maroc et le Sri Lanka d'avoir organisé cet atelier sur la pollution au plastique et de m'avoir invité à me joindre à vous aujourd'hui.

Je crois pouvoir dire que les matières plastiques sont caractéristiques de notre époque. Elles sont omniprésentes dans nos vies, que ce soit chez nous, lorsque nous faisons nos courses ou transportons de la nourriture, dans les téléphones portables, les ordinateurs et autres gadgets auxquels nous consacrons probablement trop de temps.

Le plastique présente un intérêt indéniable: il est polyvalent et durable et ne coûte pas cher. Et, pour cette raison, nous en produisons beaucoup. Toutefois, compte tenu de leur composition chimique, certaines matières plastiques mettent beaucoup de temps à se dégrader, du moins naturellement. La production et l'utilisation massives du plastique, ainsi que la lenteur de sa dégradation, sont à l'origine d'importants volumes de déchets plastiques et, malheureusement, d'une pollution au plastique.

Cette pollution touche les terres, les cours d'eau et les océans. Des produits chimiques nocifs peuvent être libérés par certaines matières plastiques et contaminer les sols et l'eau. Les animaux marins ingèrent parfois des déchets plastiques ou se retrouvent coincés dedans, comme on a pu le voir dans les images bouleversantes qui ont permis au public de prendre conscience du problème.

Les gouvernements prennent des mesures au niveau national afin de lutter contre les déchets plastiques, en particulier en ce qui concerne les plastiques à usage unique. Comme vient de le dire M. l'Ambassadeur Zhang, le Programme des Nations Unies pour l'environnement indique que 127 pays ont adopté des dispositions réglementaires concernant les sacs plastiques. Soixante et un pays ont interdit la production ou l'importation de sacs plastiques.

Par ailleurs, certains Membres ont soulevé à l'OMC la question des incidences transfrontières de la pollution au plastique. Ces trois dernières années, la question de la pollution au plastique a figuré à plusieurs reprises à l'ordre du jour du Comité du commerce et de l'environnement. En outre, les Membres ont examiné leurs politiques internes relatives à la lutte contre la pollution au plastique, les mesures visant à lutter contre la pollution marine et le commerce de déchets contenant du plastique. Et, si j'ai bien compris, la question de l'utilisation du plastique sera abordée lors de la discussion sur l'économie circulaire prévue cette semaine dans le cadre de la réunion du Comité du commerce et de l'environnement.

Entre 2009 et 2018, les Membres ont notifié 128 mesures affectant le commerce des matières plastiques pour des raisons environnementales, principalement au titre de l'Accord relatif aux obstacles techniques au commerce. Certaines consistent en prescriptions techniques liées à la gestion des déchets, aux régimes de licences d'importation afin de contrôler les flux commerciaux et à l'interdiction des articles en plastique à usage unique et des sacs plastiques. Dans 80% des cas, ces mesures ont été notifiées par des pays en développement et des pays parmi les moins avancés.

Les discussions tenues ici et dans d'autres instances ont appelé à réfléchir à une éventuelle coopération internationale pour lutter contre la pollution au plastique. L'une des solutions proposées consiste à abaisser les droits de douane sur les biopolymères et les produits apparentés afin de réduire les coûts des alternatives au plastique. Une autre solution serait de favoriser la cohérence des politiques afin que les pays n'interdisent pas certains produits chez eux alors qu'ils continuent d'en exporter vers d'autres pays. Enfin, d'autres solutions ont été proposées, axées sur la coopération en matière de réglementation et le renforcement des capacités.

La discussion d'aujourd'hui sur la pollution au plastique montre encore une fois que les Membres abordent dans le cadre de l'OMC des questions d'actualité.

Au bout du compte, c'est à vous qu'il reviendra de décider s'il y a lieu de lutter contre la pollution plastique à l'OMC et de quelle manière.

Des mesures ont déjà été prises par les gouvernements à l'OMC pour répondre à des problématiques environnementales ayant des incidences sur le commerce. Comme vous le savez tous, les Membres ont entamé des négociations afin de réduire les subventions à la pêche préjudiciables et s'emploient actuellement à établir un accord qui protègerait notre environnement marin. Ils ont également cherché à réduire le coût du passage à une économie plus verte en réduisant les obstacles au commerce des biens environnementaux.

C'est à vous qu'il reviendra de décider comment procéder, car ce sont les Membres qui prennent les décisions à l'OMC. Le Secrétariat et moi-même soutiendrons sans réserve toute action liée à l'environnement que vous déciderez d'entreprendre.

Je ne peux malheureusement pas rester à la réunion d'aujourd'hui mais il s'agit d'une question importante pour nous tous et pour les générations à venir. J'attends avec intérêt de connaître les résultats de vos discussions.

Merci.

 

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