NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Avant de commencer, je voudrais présenter mes sincères condoléances — en mon nom propre et au nom de l'OMC — au gouvernement et au peuple de la République de Zambie qui ont perdu la semaine dernière leur Président Michael Sata. Nous sommes de tout cœur avec vous.

Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui à cette importante réunion et d'avoir la chance de pouvoir m'adresser à vous.

Comme nous l'avons déjà entendu ce matin, les pays en développement sans littoral doivent faire face à des problèmes très spécifiques qui peuvent faire obstacle à leur intégration dans l'économie mondiale.

Plus le pays est pauvre et moins il a de ressources, plus ces problèmes peuvent être difficiles à surmonter.

En conséquence, pour de nombreux PMA sans littoral, les possibilités de tirer parti des avantages que le commerce et l'investissement étranger direct peuvent apporter au développement sont réduites — et des millions de personnes restent victimes d'une pauvreté qui n'a pas lieu d'être.

Cette situation est inacceptable au XXIe siècle, alors que nous disposons des techniques de transport et de communication nécessaires pour que l'éloignement ne soit pas un problème d'un point de vue économique.

Je souhaiterais donc pendant les quelques minutes à ma disposition aborder les deux façons dont l'OMC peut contribuer à améliorer cette situation.

Le premier domaine d'activité que je souhaiterais mentionner est l'Aide pour le commerce.

Les PMA sans littoral reçoivent comparativement moins d'investissements étrangers directs que les États côtiers — et bien sûr ils ont besoin de plus d'aide pour faire face aux difficultés spécifiques qui sont les leurs, comme la diversification des marchés d'exportation, par exemple, ou les goulets d'étranglement durant le transport.

L'initiative Aide pour le commerce peut contribuer à pallier ce manque. Les chiffres les plus récents disponibles en ce qui concerne les flux d'aide pour le commerce indiquent que les engagements en faveur des PMA sans littoral se sont élevés à 8,8 milliards de dollars EU en 2012, contre 7,2 milliards de dollars EU en 2011.

En outre, les pays sans littoral qui font également partie de la catégorie des pays les moins avancés, reçoivent un soutien par le biais du Cadre intégré renforcé.

Le Cadre intégré renforcé est un important programme d'aide pour le commerce et l'OMC est fière d'en être l'un des principaux partenaires. Ce programme peut faire beaucoup pour aider ces PMA sans littoral à renforcer leur capacité à faire du commerce.

Je m'emploie actuellement à faire en sorte que ce programme soit reconduit pour une nouvelle phase — de manière à ce qu'il puisse à l'avenir apporter une aide supplémentaire et de meilleure qualité aux PMA sans littoral et à d'autres pays.

La deuxième façon dont l'OMC peut apporter une aide est en soutenant les efforts faits pour faciliter le commerce transfrontières.

L'OMC a conclu un accord très important à ce sujet à Bali en décembre dernier.

Les PMA sans littoral ont largement fait entendre leur voix dans les négociations qui ont conduit à l'Accord sur la facilitation des échanges ainsi qu'à un certain nombre d'autres résultats importants — et je saisis cette occasion pour vous remercier du rôle que vous avez joué.

Vous avez à juste titre relevé, très tôt dans le processus, l'énorme potentiel que l'Accord sur la facilitation des échanges pourrait offrir s'agissant de traiter certains problèmes fondamentaux des PMA sans littoral.

Et vos efforts ont payé. Une fois mis en œuvre, l'Accord permettra de réduire les coûts et les délais aux frontières qui peuvent se révéler si exorbitants.

Et c'est en grande partie grâce à vous qu'il est clairement indiqué dans l'Accord que les pays ne devront pas appliquer leurs règlements techniques et normes aux marchandises en transit. C'est crucial pour les PMA sans littoral car il en résultera d'importantes économies pour les producteurs de ces pays, ce qui rendra leurs exportations plus compétitives sur les marchés extérieurs.

Et la facilitation des échanges ne fonctionne pas seulement en théorie — de nombreux éléments attestent qu'elle est aussi efficace dans la pratique — en particulier pour les PMA sans littoral.

Un excellent exemple en est le corridor qui relie en Afrique de l'Est le Burundi, la République démocratique du Congo, le Rwanda, l'Ouganda et le Soudan du Sud au port kenyan de Mombasa.

Les résultats accomplis au titre de cette initiative ont été remarquables. Par exemple, le coût du transport d'un conteneur de Mombasa à Kampala a été réduit de près de 50%. Et le délai nécessaire au transport des marchandises sur ce parcours a été réduit de 18 à 4 jours seulement.

Une telle réduction des coûts et des délais peut faire qu'une entreprise prospère ou qu'elle périclite.

L'Accord de l'OMC sur la facilitation des échanges appliquerait cette approche au niveau mondial — tout en prévoyant un soutien au renforcement des capacités pour aider les pays en développement à introduire les réformes nécessaires.

Nous savons que le problème principal qui empêche les PMA sans littoral d'accroître leur participation au commerce international reste le coût très élevé de leurs transactions. Il est donc essentiel pour ces pays que l'Accord soit mis en œuvre dans les meilleurs délais.

Quarante‑huit pays en développement Membres de l'OMC ont déjà pris les dispositions pratiques nécessaires pour se préparer à l'Accord en nous notifiant les engagements qu'ils sont prêts à mettre en œuvre. Sur ces 48 pays, 6 sont des PMA sans littoral et 10 sont des pays de transit. C'est là un point technique mais je le mentionne car il montre que les mesures concernant le transit seraient probablement mises en place dès que l'Accord entrerait en vigueur. Cela représenterait une étape cruciale pour les PMA sans littoral.

Cependant, j'ai le regret de dire que les Membres de l'OMC sont actuellement dans une impasse en ce qui concerne la mise en œuvre de l'Accord. Cette impasse dure depuis juillet et nous continuons à faire tout notre possible pour trouver une solution.

Un large soutien a été exprimé aujourd'hui à Vienne en faveur de la facilitation des échanges — et on en trouve l'écho dans le projet de programme d'action pour les PMA sans littoral dont est saisie la présente conférence.

Il est essentiel que le programme d'action transmette un message fort quant à l'importance que les PMA sans littoral attachent à l'Accord sur la facilitation des échanges.

Les PMA sans littoral doivent avoir voix au chapitre — et les autres pays devraient écouter attentivement ce qu'ils ont à dire.

Je suis déterminé à n'épargner aucun effort pour faire avancer le processus, et ce dans l'intérêt des PMA sans littoral — et de tous les pays en développement.

CONCLUSION

Juste un dernier point pour conclure.

L'adoption de ce nouveau programme d'action en faveur des PMA sans littoral se produit à un moment crucial du calendrier pour le développement, alors que sont discutés le programme de développement pour l'après‑2015 et les objectifs de développement durable.

Il importera d'établir des liens étroits entre ces deux programmes pour soutenir le développement et la réduction de la pauvreté dans les PMA sans littoral.

En outre, je suis convaincu que tout programme de développement qui est axé sur les populations et est tourné vers l'avenir doit faire une large place aux aspects économiques du développement humain. C'est en ce sens que le commerce doit aussi avoir un rôle central.

J'attends avec intérêt la poursuite de ce débat au cours des semaines et mois à venir.

Merci de votre attention. Je souhaite à la Conférence tout succès dans ses travaux.

 

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