RECHERCHE ET ANALYSE: CTEI DE L'INSTITUT DE HAUTES ÉTUDES INTERNATIONALES ET DU DÉVELOPPEMENT, GENÈVE, 16-18 JUIN 2009
Changement climatique, commerce et compétitivité: des questions pour l'OMC
La deuxième conférence du programme Réfléchir à l'avenir du commerce international (TAIT), intitulée “Changement climatique, commerce et compétitivité: défis pour l'OMC”, s'est déroulée du 16 au 18 juin 2010.
Contexte et objectifs de la Conférence
Faute de parvenir, à court terme, à un accord sur des objectifs contraignants en matière de réduction des GES à l’échelle mondiale après la réunion de Copenhague, les pays miseront de plus en plus sur des politiques climatiques élaborées au niveau national. Le degré de rigueur de ces politiques étant variable, les gouvernements risquent de devoir faire face à des pressions politiques les incitant à “niveler le terrain” — en particulier dans les branches de production énergivores exposées à la concurrence internationale.
Du fait de ces pressions, des branches de production ont déjà obtenu un soutien dans un certain nombre de pays (par exemple, sous forme d’attribution gratuite de crédits carbone), et d’autres pays pourraient instaurer des subventions et des droits de douane liés au climat. Ces politiques axées sur la compétitivité peuvent avoir des effets de distorsion des échanges — ce qui les met en conflit potentiel avec les règles de l’OMC en matière de subventions et de nouveaux droits de douane. Il est donc possible que les “droits de douane et les subventions liés au climat” constituent des problèmes pour le système commercial mondial.
L’OMC a une longue expérience du traitement de ces problèmes, mais cette expérience concerne généralement des questions qui sont liées à un secteur économique étroit ou un éventail étroit de politiques. Les conflits entre climat et commerce seraient d’une nature différente.
Les politiques climatiques étant largement perçues comme des impératifs nationaux, toute décision de l’OMC dans le cadre du règlement des différends toucherait un large éventail d’acteurs politiquement influents. À moins que les gouvernements ne trouvent des accommodements d’ordre politique sur la relation entre les politiques liées au commerce et celles qui sont liées au climat, il pourrait y avoir des risques pour l’OMC, les pays étant obligés de choisir entre le respect des règles de l’OMC d’une part et, d’autre part, le maintien du soutien politique aux politiques axées sur le climat.
Le commerce des marchandises, des services, des produits alimentaires, des technologies et de l’énergie jouera un rôle décisif dans l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ce changement à l’échelle mondiale; il est donc essentiel, pour les gouvernements, de ne pas laisser les conflits commerciaux d’ordre climatique affaiblir le soutien au système fondé sur des règles.
Les objectifs de la Conférence sont les suivants:
- recenser les meilleurs travaux de recherche disponibles sur tous les aspects du problème (aspects économiques, juridiques, politiques et pratiques);
- présenter les principales catégories de solutions;
- permettre aux universitaires et aux parties prenantes d'avoir une discussion approfondie sur les options.
Programme
Mercredi 16 juin 2010
10:00-10:30 |
Allocution de bienvenue et observations liminaires des dirigeants de l'OMC et des organisateurs |
10:30-12:30 |
Table ronde n° 1: Incidences du changement climatique sur les courants d'échanges Document de base de:
Président:
Intervenants:
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14:00-16:00 |
Table ronde n° 2: Politiques liées au climat, commerce et développement Document de base de:
Présidente:
Intervenants:
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16:15-18:15 |
Table ronde n° 3: Subventions et droits de douane liés au climat: interface écojuridique Document de base de:
Présidente:
Intervenants:
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18:30-19:30 | Discours-thème
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Jeudi 17 juin 2010
9:00-10:30 |
Table ronde n° 4: Calcul de la teneur en carbone – enjeux pratiques Document de base de:
Président:
Intervenants:
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10:45-12:45 |
Table ronde n° 5: Subventions et droits de douane liés au climat: aspects économiques (compétitivité et fuites) Document de base de:
Président:
Intervenants:
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14:15-16:15 |
Table ronde n° 6: Enseignements tirés des autres accords internationaux sur l'environnement Document de base de:
Présidente:
Intervenants:
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16:30-18:30 |
Table ronde n° 7: Subventions et droits de douane liés au climat: solutions possibles (discussion avec modérateur) Document de base de:
Président:
Discussion en groupe:
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Vendredi 18 juin 2010
9:15-10:00 |
Rapport au segment final de la Conférence:
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10:00-12:30 |
Table ronde n° 8: Débat ouvert Président:
Intervenants:
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12:30-13:00 | Synthèse et observations finales |
Institutions
Organisation mondiale du commerce
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale d’envergure mondiale qui s’occupe des règles du commerce entre les nations. Elle offre un cadre de négociation et de formalisation des accords commerciaux, ainsi qu’un processus de règlement des différends qui vise à assurer le respect de ses accords par les participants au système. L’objectif est d’aider les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs dans la conduite de leurs activités commerciales. L’OMC compte 153 Membres représentant plus de 95 pour cent du commerce mondial, et 30 observateurs.
Institut de hautes études internationales et du développement (Genève)
L’Institut de hautes études internationales et du développement est un établissement d’enseignement supérieur et de recherche voué aux disciplines transversales des relations internationales et des études du développement. Soucieux de tirer parti des synergies offertes par ses deux champs de spécialisation, l’Institut produit des analyses indépendantes et rigoureuses sur les enjeux mondiaux courants ou émergents, afin de promouvoir la coopération internationale et d’apporter une contribution au développement des sociétés moins privilégiées. Cet établissement sélectif, de taille restreinte, doit sa réputation à la qualité de son corps professoral cosmopolite, à l’attrait de ses disciplines phares (économie, histoire, droit, sciences politiques et études du développement), à son approche pertinente des relations internationales et à ses programmes d’enseignement bilingues (anglais-français).
Centre pour le commerce et l'intégration économique — CTEI
Le Centre pour le commerce et l’intégration économique s’emploie à promouvoir des activités de recherche multidisciplinaire de premier ordre visant à trouver des solutions aux problèmes qui affectent le système commercial international et l’intégration économique d’une manière plus générale. Il travaille en association avec des acteurs du secteur public et du secteur privé en privilégiant particulièrement des organisations internationales établies à Genève telles que l’OMC et la CNUCED. Il s’emploie aussi à rapprocher la communauté des universitaires et celle des décideurs à la faveur des activités de rayonnement et de formation qu’il mène à Genève.
L’objectif du Centre est d’offrir une approche de recherche novatrice pour résoudre les défis à moyen terme auxquels sont confrontés le système commercial mondial dans son ensemble et l’intégration économique d’une manière générale. Dans cette optique, il aspire à faire de l’Institut de hautes études internationales et du développement un pôle mondial pour l’étude des enjeux liés au commerce et à l’intégration économique. Pour de plus amples renseignements sur les projets et les activités à venir du CTEI, veuillez consulter le site http://www.graduateinstitute.ch/ctei
Banque mondiale
La Banque mondiale apporte son appui à cette conférence de concert avec le Projet GTFA (Projet mondial d’architecture commerciale et financière), initiative parrainée par le Département du développement international (DFID) du Royaume-Uni. Le Groupe de la Banque mondiale offre des orientations, une assistance technique et des ressources financières aux pays en développement pour les aider à réaliser leurs objectifs de développement. Il figure parmi les principaux fournisseurs de ressources au titre de l’Aide pour le commerce, que ce soit pour les pays à faible revenu (auxquels il accorde des financements assortis de conditions libérales) ou pour les pays à revenu intermédiaire. Sa branche consacrée au secteur privé, la Société financière internationale, effectue des investissements dans des activités privées qui ont pour effet d’élargir les marchés. Depuis le début de la crise mondiale en juillet 2008, la Banque mondiale a porté à plus de 100 milliards de dollars les financements accordés aux pays en développement. Hébergé par la Banque mondiale, le GTFA est piloté par un comité directeur regroupant des chercheurs et des décideurs de premier plan et coprésidé par Ernesto Zedillo (Yale Center for the Study of Globalization) et Patrick Messerlin (Groupe d’économie mondiale de SciencesPo). S’appuyant sur les constatations figurant dans le rapport du Groupe de travail du Millénaire (ONU) sur le commerce et le développement, le GTFA a pour objectif d’identifier et de promouvoir des options concrètes en vue de redynamiser et de renforcer les systèmes et les organismes économiques multilatéraux qui étayent le processus de mondialisation depuis la Deuxième Guerre mondiale. Il vise en particulier à rendre le processus de mondialisation plus durable et plus inclusif.
Comité d'organisation de la Conférence
Richard Baldwin, Professeur, Institut de hautes études internationales et du développement (Genève) et Codirecteur, Centre pour le commerce et l’intégration économique
Theresa Carpenter, Directrice exécutive, Centre pour le commerce et l’intégration économique, Institut de hautes études internationales et du développement
Patrick Low, Directeur, Division de la recherche économique et des statistiques, OMC, et Professeur adjoint, Institut de hautes études internationales et du développement (Genève)
Richard Newfarmer, Représentant spécial de la Banque mondiale auprès des Nations Unies et de l’OMC