OMC: NOUVELLES 2010

DIRECTEURS GÉNÉRAUX ADJOINTS

  

C'est pour moi un grand plaisir d'être aujourd'hui à l'Université de Nairobi pour lancer officiellement le programme de chaires de l'OMC. À cette occasion, je voudrais vous faire part de mes réflexions sur l'importance de l'OMC en tant que catalyseur du progrès sur le plan interne. Dans ce contexte, je voudrais souligner le rôle majeur du Kenya dans le régime de gouvernance mondiale qui voit le jour, ainsi que le potentiel important qui peut être réalisé grâce aux possibilités offertes par le commerce et l'investissement international. L'Université de Nairobi et son Institut d'économie peuvent jouer un rôle considérable dans ce processus et le programme de chaires de l'OMC peut être l'un des éléments clés de cette contribution.

L'Institut d'économie de l'Université de Nairobi a montré son dynamisme et sa pertinence en offrant de nouvelles possibilités et en sachant évoluer avec le temps. Par exemple, il a lancé ces dernières années plusieurs programmes d'études novateurs, notamment un Master en économie des systèmes commerciaux multilatéraux. Pour ceux d'entre vous qui ne le sauraient pas encore, je voudrais rappeler que l'OMC est aussi appelée le système commercial multilatéral.

Les travaux de l'OMC visent aussi à maintenir la stabilité du régime commercial international, ce qui constitue une base importante pour le développement des possibilités économiques, au niveau national et à l'étranger. Cela permet de répondre rapidement à des situations particulières comme celle que nous avons connue en 2009 lorsque nous avons tous été confrontés à la pire crise économique des 70 dernières années. Le système de l'OMC a permis à la fois de limiter l'incidence des mesures protectionnistes sur les marchés mondiaux et de réduire les tensions commerciales qui auraient pu limiter considérablement les possibilités commerciales dans ce monde interconnecté. Un effort majeur entrepris dans le cadre de l'OMC pour développer les possibilités offertes à tous est le Cycle de négociations commerciales de Doha qui vise à améliorer notablement le système commercial multilatéral. Les travaux dans ce domaine ont progressé de manière significative.

Ainsi, nous voyons que l'Institut d'économie de Nairobi et l'OMC répondent aux besoins immédiats tout en s'efforçant de renforcer leurs systèmes respectifs. Bien entendu, les liens entre l'OMC et l'Université de Nairobi vont bien au-delà de ces similitudes. Les deux institutions poursuivent une coopération fructueuse depuis plusieurs années. Depuis quelque temps, l'Université joue un rôle important dans les programmes d'assistance technique et de formation de l'OMC. En fait, le Kenya, en étroite collaboration avec l'Université de Nairobi, a été le tout premier pays à accueillir l'un des programmes d'assistance technique les plus ambitieux de l'OMC, à savoir le cours régional de politique commerciale à l'intention des pays africains anglophones de 2002 à 2005. La création de la chaire de l'OMC à l'Université de Nairobi est une autre preuve importante de cette relation.

Même si beaucoup d'entre vous y voient l'aboutissement normal de notre relation de longue date et de vos capacités, je considère que la création de la chaire de l'OMC reflète l'engagement des milieux universitaires du Kenya, qui ont joué un rôle crucial dans l'enseignement et l'analyse des questions relatives à la politique commerciale et au commerce international. La chaire de l'Université de Nairobi est l'une des 14 chaires de l'OMC attribuées en 2010 par un processus de sélection rigoureux, auquel ont participé un très grand nombre d'institutions, dont l'évaluation a été effectuée par un organisme consultatif extérieur. Le programme de chaires de l'OMC apportera une contribution à la fois en développant les capacités internes et en permettant d'établir des liens interactifs avec d'autres esprits brillants dans les autres pays dotés de telles chaires. Le but est d'aider à améliorer la politique socioéconomique et à renforcer encore la prise de décisions éclairée sur les questions économiques.

Économie et commerce international

Depuis 2004, l'économie kenyane a connu une croissance assez forte bien qu'elle ait fléchi en 2008 et 2009, principalement en raison d'une croissance négative dans le secteur agricole pendant ces deux années. Bien entendu, la crise économique et financière qui a sévi dans le monde ces dernières années n'a pas épargné le Kenya.

La situation économique s'est sensiblement améliorée cette année au Kenya et ailleurs. Le taux de croissance réel du Kenya devrait atteindre près de 4 pour cent en 2010. Pour l'année 2011, l'Economist Intelligence Unit table sur une croissance réelle du PIB du Kenya de 5,4 pour cent.

La reprise économique au Kenya reflète aussi les possibilités accrues résultant du rebond du commerce mondial cette année. Après avoir reculé de près de 12 pour cent l'an dernier, les échanges mondiaux devraient progresser cette année d'environ 10 pour cent. Cela est important pour le Kenya car, à travers les marchés régionaux et mondiaux, le commerce international a joué un rôle majeur dans les résultats économiques du pays.

Actuellement, le ratio du commerce extérieur au PIB du Kenya est d'environ 67 pour cent. C'est le ratio des exportations et des importations. Séparément, le ratio des exportations au PIB est de 26 pour cent et le ratio des importations de 41 pour cent.

Le ratio du commerce extérieur devrait s'améliorer, puisqu'on prévoit que le commerce extérieur de biens et de services du Kenya augmentera à un rythme plus rapide que le PIB. Ainsi, selon les prévisions de l'Economist Intelligence Unit, le ratio du commerce extérieur au PIB devrait atteindre 74 pour cent d'ici à 2014. On voit donc que l'importance du commerce international pour l'économie kenyane augmentera avec le temps, comme cela s'est produit pour plusieurs autres pays en développement très dynamiques.

Un autre élément intéressant est que, bien que le Kenya n'attire dans son économie qu'une très faible part de l'investissement étranger direct mondial, cette part ira en augmentant au cours des cinq prochaines années. Même si elle reste faible, son augmentation probable indique que l'IED peut encore augmenter dans l'avenir.

Cette évolution reflète le dynamisme et le potentiel accru du commerce du Kenya et l'amélioration de ses résultats économiques globaux, mais elle ne rend pas pleinement compte de la contribution du commerce au développement. L'analyse économique nous montre que les effets positifs du commerce international sur le processus de développement d'un pays peuvent être beaucoup plus grands que ne l'indiquent la part ou le taux de croissance du commerce par rapport au PIB. Le commerce international encourage à accroître l'efficacité, à élaborer de nouveaux produits, de nouvelles technologies et de nouvelles idées et à trouver de nouveaux marchés; il donne des repères pour améliorer les compétences et la qualité des produits, et il favorise une plus grande adaptabilité et des trajectoires de croissance plus élevées, etc. Ainsi, pour citer le Directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, “le commerce international est une assurance mondiale contre la dépression et le nationalisme”.

Bien entendu, les performances et la politique commerciale doivent s'accompagner de politiques internes appropriées pour atteindre les objectifs socioéconomiques recherchés. Avec la récente reprise du commerce mondial, de plus grandes possibilités s'offrent maintenant au Kenya dans le cadre du commerce régional et mondial. Les efforts qu'il fait pour en tirer parti sont illustrés par des initiatives comme la création récente du marché commun de la Communauté d'Afrique de l'Est et par son rôle actif dans les négociations du Cycle de Doha visant à améliorer le régime commercial mondial.

Dans le passé, les pays en développement ont profité des possibilités offertes par le commerce international pour promouvoir la diversification de leur économie et accroître la valeur ajoutée de leur production agricole et industrielle. Le Kenya cherche lui aussi à atteindre ces objectifs et il s'efforce d'augmenter l'emploi, les revenus et les investissements dans le secteur des services, en tirant parti du riche potentiel des services traditionnels comme le tourisme et des nouveaux services issus des progrès technologiques dans le secteur des communications. Pour atteindre ces objectifs, le Kenya reconnaît qu'il est important d'améliorer les capacités nationales et les infrastructures physiques, d'établir des liens économiques plus étroits avec les différents marchés, de développer les possibilités commerciales internationales et de répondre aux préoccupations relatives au système commercial international.

Les négociations commerciales du Cycle de Doha sont un effort majeur des Membres de l'OMC pour répondre aux préoccupations au sujet des distorsions existantes dans le système commercial international, y compris les restrictions au commerce qui pourraient se multiplier dans l'avenir, sous la forme en particulier de mesures non tarifaires. Dans la conjoncture économique actuelle difficile, il est bon de rappeler que plusieurs dirigeants mondiaux, de pays développés comme de pays en développement, ont souligné que le succès du Cycle de Doha constituerait un stimulant économique important et aurait beaucoup d'autres retombées positives. Il sera intéressant de voir comment les résultats du Cycle de Doha répondront aux aspirations du Kenya, et tiendront compte de ses préoccupations.

Aspirations et préoccupations des pays en développement

Les aspirations du Kenya sont conformes aux grands objectifs historiques de plusieurs autres pays en développement. Il s'agit, par exemple, d'accélérer la croissance économique, de réduire la pauvreté et les inégalités en améliorant les capacités de production dans le secteur agricole, dans le secteur manufacturier et dans celui des services, de diversifier la production intérieure et les compétences, et d'élargir le champ des activités à plus forte valeur ajoutée. Il est admis, de longue date, que les possibilités offertes par le système commercial international sont importantes pour atteindre ces objectifs, et les pays se sont efforcés de supprimer les obstacles qui empêchent d'en tirer parti.

Ainsi, les pays en développement insistent depuis longtemps sur la nécessité de supprimer les distorsions dans le commerce international, telles que les crêtes tarifaires et la progressivité des droits de douane, de réduire les subventions accordées par les pays riches qui faussent les conditions du marché, de créer des possibilités commerciales plus stables et plus vastes et d'obtenir une assistance pour améliorer les compétences et les capacités physiques et parvenir ainsi à une plus grande efficacité générale. Je pense que vous serez d'accord avec moi sur le fait que ces questions correspondent aussi aux aspirations et aux préoccupations du Kenya en matière de développement. Il est intéressant de noter que bon nombre d'entre elles sont au centre du Cycle de développement de Doha. C'est pourquoi le succès du Cycle est d'une importance capitale pour les pays en développement. Je vais vous en expliquer les raisons à l'aide de quelques exemples qui présentent un intérêt particulier pour le Kenya.

Cycle de Doha

a) AMNA

S'agissant de l'accès aux marchés pour les produits industriels, les résultats du Cycle de Doha feront disparaître toutes les crêtes tarifaires et la progressivité des droits sur les marchés des pays développés. Les droits les plus élevés applicables aux produits industriels sur ces grands marchés seront de l'ordre de 6 à 7 pour cent et les droits moyens seront proches de 1 ou 2 pour cent. Étant à l'Institut d'économie, je n'ai pas besoin d'expliquer que cela mettra fin aux préoccupations concernant les crêtes tarifaires et la progressivité des droits pour les produits industriels dans les pays développés. Imaginez combien ce résultat sera important: cela fait au moins 50 ans que les pays en développement s'efforcent d'atteindre cet objectif!

Il sera possible aussi d'accéder plus largement aux marchés d'un certain nombre de pays en développement, ce qui multipliera les possibilités dans le commerce Sud-Sud en pleine expansion.

Les résultats obtenus dans le domaine de l'AMNA tiennent compte des différents degrés de développement, et le niveau des obligations varie, avec de grandes flexibilités accordées aux pays les moins avancés, aux petites économies vulnérables, aux pays ayant récemment accédé à l'OMC et autres pays en développement. Dans ces négociations, le Kenya est le porte-parole des “pays en développement dont le taux moyen de consolidation est peu élevé”. Les plus grandes flexibilités qu'il a cherché à obtenir pour lui-même font déjà partie des résultats des négociations dans ce domaine.

Le Kenya a un autre intérêt défensif, qui est de limiter les effets négatifs de l'érosion des préférences qui résulterait de la baisse générale des droits de douane. Au sein du Groupe ACP, les travaux sur ce point ont beaucoup progressé et ont débouché récemment sur un large consensus et un terrain d'entente.

Le Groupe de négociations sur l'AMNA se penche également sur la question des mesures non tarifaires. Le Kenya participe activement à ces négociations. En défendant la position du Groupe africain, il coparraine la proposition de “mécanisme horizontal” qui vise à mettre en place un mécanisme général pour régler le problème des mesures non tarifaires. À l'initiative du Kenya, un atelier sur les obstacles non tarifaires a été organisé à Nairobi au mois de mai de cette année. À la suite de cela, le Kenya a posé plusieurs questions au nom du Groupe africain pour clarifier les points abordés. Dans cette partie des négociations, des efforts sont faits pour renforcer les disciplines applicables à ces mesures et pour créer des mécanismes qui permettraient de remédier aux effets protectionnistes dommageables des mesures non tarifaires et de maintenir ainsi de plus grandes possibilités commerciales. Il s'agit donc d'un effort pour régler les problèmes potentiels qui pourraient surgir dans l'avenir par suite de l'utilisation accrue des mesures non tarifaires, mesures qui affectent les pays en développement plus que les autres.

b) Agriculture

L'agriculture a une importance immense pour le Kenya dont la population est essentiellement rurale et qui est un importateur net de produits alimentaires. Dans les négociations sur l'agriculture, le Kenya a cherché avant tout à conserver les flexibilités dont il dispose, à limiter l'érosion des préférences, à obtenir le renforcement des disciplines afin de limiter les subventions des grands pays développés qui ont des effets de distorsion et à obtenir un accès plus large aux marchés pour ses exportations de produits agricoles, y compris de produits plus transformés.

Il est intéressant de noter que les résultats du Cycle de Doha répondront à tous ces objectifs. En fait, les résultats déjà obtenus correspondent à la plupart des objectifs du Kenya.

Le Kenya pourra conserver les flexibilités dont il bénéficie grâce à plusieurs dispositions spéciales. Il pourra, par exemple, se prévaloir d'une disposition très souple concernant les produits spéciaux, qui lui laissera la flexibilité nécessaire pour ce qui est des tarifs appliqués. Il bénéficie aussi, par le biais du traitement spécial et différencié, de flexibilités pour ses subventions internes. En tant qu'importateur net de produits alimentaires, le Kenya a un délai de 360 à 540 jours pour rembourser ses crédits à l'exportation, contre 180 jours pour les autres. De même, les intérêts qu'il a représentés en tant que porte-parole du Groupe sur les produits de base ont été pris en compte dans les négociations. S'agissant de l'érosion des préférences, nous avons aussi obtenu un résultat positif pour l'agriculture, comme dans le cas de l'AMNA.

En ce qui concerne la réduction des distorsions dues aux subventions des pays développés, nous avons là encore obtenu des résultats substantiels, comme le montre, par exemple, le texte préparé par le Président du groupe de négociation. Les disciplines concernant les subventions internes des grands pays développés sont très strictes et comprennent des plafonds globaux et par produit pour les mesures de soutien qui ont des effets de distorsion des échanges. De même, les subventions à l'exportation dans le secteur agricole doivent être éliminées. Ces disciplines vont réduire notablement les distorsions dans le commerce des produits agricoles.

La réduction de ces distorsions favorisera les exportations de produits agricoles du Kenya. En outre, les possibilités commerciales seront améliorées grâce à l'élargissement de l'accès aux marchés qui résultera de l'augmentation des contingents tarifaires dans la plupart des pays développés, d'un meilleur accès au marché pour les produits tropicaux, et de la réduction des crêtes tarifaires et de la progressivité des droits qui permettra au Kenya d'exporter plus de produits transformés.

Une question importante pour le Kenya, en tant que membre d'un grand groupe de pays en développement, est celle de la définition d'un mécanisme de sauvegarde spéciale simple pour protéger les agriculteurs contre les brusques augmentations des importations de production et les baisses de prix. Mais les exportateurs de produits agricoles craignent que ce mécanisme ne devienne un instrument de protection arbitraire. Les discussions sur cette question se poursuivent sur la base de communications présentées par différentes parties à ces négociations.

Ce tour d'horizon montre, comme je l'ai dit plus haut, que de nombreux résultats positifs ont déjà été obtenus, qui répondront aux aspirations et aux préoccupations du Kenya dans le domaine de l'agriculture.

c) Services

S'agissant des services, des initiatives sont en cours dans plusieurs domaines, en vue d'obtenir un large accès aux marchés, de meilleurs mécanismes de réglementation et des disciplines concernant les subventions, les sauvegardes et les marchés publics. Comme les négociations sur l'accès aux marchés reposent sur les demandes et les offres présentées par les pays, les détails sont surtout connus à ce jour au niveau bilatéral, entre les Membres. Les indications les plus claires ont été données durant la conférence d'annonces d'intention tenue en juillet 2008, qui a laissé espérer des gestes positifs majeurs de la part de plusieurs grands pays. Les services sont un domaine dans lequel la technologie et la base de connaissances peuvent donner aux pays en développement les moyens de faire un bond en avant dans l'amélioration de leurs capacités. Les résultats du Cycle de Doha donneront de meilleures assurances de stabilité et de croissance des marchés, ce qui permettra le décollage des industries de services. Cela sera très important aussi pour le Kenya, qui a un grand potentiel dans ce domaine.

d) Autres domaines

Les travaux se poursuivent également dans plusieurs autres domaines, où les négociations progressent plus ou moins rapidement. Ces domaines sont notamment le commerce et l'environnement, la facilitation des échanges, l'antidumping, les subventions et les mesures compensatoires, les subventions à la pêche, certaines questions liées aux DPI, et le traitement spécial et différencié. Le Kenya a des intérêts dans ces domaines et participe activement négociations, notamment dans le cadre de plusieurs groupes, en présentant des propositions pour faire avancer le processus tout en œuvrant en faveur de ses propres objectifs. Des progrès notables ont été accomplis dans bon nombre de ces domaines, mais dans certains d'entre eux, comme celui des subventions de la pêche, il faudrait réaliser des progrès beaucoup plus tangibles.

Les exemples que j'ai cités montrent que le Kenya a des intérêts majeurs dans les négociations de Doha et que, comme d'autres, il profitera à plusieurs égards du succès du Cycle.

Outre les avantages que j'ai évoqués à travers des exemples précis, on peut aussi se reporter à des études qui analysent l'impact du Cycle de Doha. Une grande étude réalisée récemment par la Fondation Carnegie, la CEA de l'ONU et KIPRA, et intitulée “The Impact of the Doha Round on Kenya”, a été publiée en novembre 2009. Cette étude montre que, pour le Kenya, le Cycle de Doha entraînera:

  • une augmentation de la demande de main-d'œuvre peu qualifiée — la ressource la plus abondante au Kenya — dans les zones rurales et urbaines;

  • une réduction de l'incidence de la pauvreté; et

  • une amélioration de la répartition des revenus dans les régions rurales.

En considérant ces résultats, il faut garder à l'esprit que les études ne peuvent pas appréhender convenablement les effets des améliorations systémiques résultant de la mise en place de meilleures règles et de régimes stables, ni les retombées positives dans des secteurs comme les services. C'est pourquoi elles tendent à sous-estimer les effets positifs du Cycle.

Travaux en cours dans le Cycle de Doha

Les avantages que j'ai mentionnés seront probablement plus importants encore à mesure que les travaux sur plusieurs questions seront achevés. Les négociations se poursuivent activement dans plusieurs domaines, notamment dans ceux où le Kenya a présenté récemment des communications au nom du Groupe africain, comme je l'ai déjà dit aujourd'hui. De même, les travaux sur la clarification des modèles de listes se poursuivent sérieusement; certains pays importants ont échangé des demandes concernant l'accès aux marchés afin d'étudier la voie à suivre pour répondre à certaines préoccupations concernant l'accès additionnel aux marchés, et différents Membres se réunissent au sein de groupes à composition variable pour étudier les options qui feraient avancer le processus.

Toutefois, un engagement beaucoup plus sérieux serait nécessaire pour donner une impulsion finale, et cela requiert une participation active de pays comme le Kenya, qui a plusieurs domaines d'intérêt dans ces négociations et plusieurs avantages à en tirer. S'il s'avérait impossible de surmonter les divergences restantes, tous les intéressés auraient beaucoup à y perdre, en particulier les pays en développement comme le Kenya.

L'amélioration des capacités est une question importante pour tous les pays en développement lorsque des changements majeurs se produisent ou que des avantages potentiels notables sont à leur portée. Dans le contexte de l'OMC, nous pouvons y répondre de plusieurs façons, à la fois dans le cadre plus large de l'Aide pour le commerce et par le biais d'activités spécifiques d'assistance technique.

Aide pour le commerce

L'Aide pour le commerce est une initiative coordonnée par l'OMC qui vise à aider les pays qui en font la demande à réaliser des projets pour renforcer leurs capacités et remédier aux contraintes de l'offre intérieure afin de participer efficacement au commerce international. Le Kenya joue un rôle actif dans l'Aide pour le commerce, et un atelier national sur ce thème s'est tenu à Nairobi en avril de cette année. Il a débouché sur quelques résultats concrets, en particulier la décision d'élargir la participation du secteur privé, la définition de priorités et l'identification des lacunes liées au manque de capacités. Le Kenya a également participé à l'atelier de haut niveau de la CAE organisé à Dar es-Salaam à la mi-juin de cette année, qui a établi une liste de priorités pour l'élaboration d'une stratégie concernant l'Aide pour le commerce.

À l'OMC, aujourd'hui même, le 19 juillet, un cadre d'évaluation mis au point par l'OMC et l'OCDE est présenté pour aider à évaluer l'impact de l'Aide pour le commerce. Cela ouvrira la voie au troisième examen global de l'Aide pour le commerce en 2011. Le Kenya devrait participer activement à cet examen en présentant des exemples concrets d'initiatives dans ce domaine, concernant, par exemple, la contribution de l'assistance technique au secteur horticole.

Assistance technique spécifique

À l'OMC, nous sommes conscients de l'importance des activités d'assistance technique et de formation comme éléments clés de la dimension développement du système commercial multilatéral. Sur la base des besoins identifiés par les Membres, l'OMC a élaboré des approches intégrées et cohérentes du renforcement des capacités, tout en gardant la souplesse nécessaire pour intégrer les meilleures pratiques. Ces activités contribuent à un développement durable des capacités nationales liées au commerce, en améliorant les connaissances et les compétences des participants dans les domaines identifiés par le pays bénéficiaire. Nous organisons un large éventail d'activités de ce genre aux niveaux national, régional et mondial, activités auxquelles le Kenya participe activement.

Par exemple, au cours des trois dernières années, le Kenya a bénéficié de six activités nationales concernant l'AMNA, les techniques de négociation commerciale, l'agriculture, les ADPIC et la santé publique; il y a eu un séminaire national sur les négociations dans le cadre du PDD et une séance d'information à l'intention des parlementaires. Au niveau régional, le Kenya a été invité à participer à plus de 30 séminaires/ateliers portant sur 12 thèmes techniques distincts, tels que le règlement des différends, les techniques de négociation commerciale, les mesures SPS, les obstacles techniques au commerce, les mesures antidumping et les marchés publics. Le Kenya a également bénéficié de plusieurs stages de politique commerciale de courte durée organisés par l'OMC à Genève. L'OMC a en outre fourni une aide sous la forme de programmes de stages à Genève. Vous voyez donc que le Kenya attache une grande importance à l'assistance technique dans de nombreux domaines, et l'OMC réagit favorablement.

Le programme de chaires de l'OMC fait partie du programme d'assistance technique et de formation exécuté par l'OMC pour améliorer la qualité et le niveau de la participation des pays en développement au système commercial multilatéral. Ce programme aidera à développer et à renforcer les capacités d'analyse pour la formulation de politiques économiques et commerciales judicieuses fondées sur des données empiriques. Les universités jouent un rôle essentiel dans le développement de capacités au niveau national à travers leurs programmes locaux d'enseignement et de formation.

Le programme de chaires de l'OMC vise à aider les universités et les universitaires de pays en développement dans la préparation des cours, l'enseignement, la recherche et les activités de sensibilisation. Il accorde aux établissements bénéficiaires un soutien financier pour une période de quatre ans et facilite l'interaction continue entre ces établissements et d'autres groupes de réflexion dans le monde. Ce processus doit permettre aux étudiants, à la société civile et aux autres parties prenantes d'acquérir une meilleure compréhension des questions de politique commerciale, de diffuser les travaux de recherche et d'information, d'encourager les discussions sur le commerce international et la coopération commerciale et de fournir des éléments d'analyse pour la formulation et la mise en œuvre des politiques commerciales.

C'est en transférant la responsabilité à des universités nationales, comme l'Université de Nairobi, des analyses fondées sur les connaissances que l'on permettra à l'ensemble de la population d'accéder à l'enseignement supérieur et que l'on pourra dispenser efficacement une formation spécialisée aux fonctionnaires nationaux chargés des questions commerciales. Ce que nous voulons, à l'OMC, c'est encourager les jeunes économistes à mener des recherches sur les questions en rapport avec l'OMC et renforcer les liens entre l'OMC et les milieux universitaires tant au niveau national qu'au niveau régional. En fournissant des outils d'analyse pour l'élaboration et la mise en œuvre de la politique commerciale, cette chaire contribuera à renforcer la participation du Kenya à l'environnement commercial international.

C'est donc avec un grand plaisir que j'attribue une chaire de l'OMC à l'Université de Nairobi. Je saisis cette occasion pour féliciter chaleureusement le Vice-recteur, le professeur George Magoha, et en particulier le titulaire de la chaire de l'OMC, le professeur Jasper Okelo qui a joué un rôle important dans la coopération établie de longue date entre l'OMC et l'Université de Nairobi.

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