NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

M. le Président,
Madame la Commissaire Acyl,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames et Messieurs,

Bonjour. Je suis ravi d'être ici et d'avoir l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.

Je voyage beaucoup en tant que Directeur général — pour ainsi dire dans le monde entier. Mais partout où je vais, on me pose la même question.

Les gens veulent avoir mon avis sur l'économie mondiale, sur ce que sera la prochaine grande tendance et où se trouveront les opportunités en matière de commerce et d'investissement.

Et je donne toujours la même réponse: en Afrique.

Je parle du dynamisme de l'Afrique, où la population est la plus jeune et qui affiche la plus forte croissance.

Et je parle de l'énergie et de la détermination que je perçois chez tous les dirigeants et les hommes et femmes d'affaires africains que je rencontre.

Actuellement, je pense que le potentiel de l'Afrique est inégalé. Et je pense que le commerce a un rôle décisif à jouer dans la concrétisation de ce potentiel.

Je sais que je ne suis pas le seul de cet avis.

Une étude récente sur l'opinion publique mondiale a d'ailleurs révélé que ce ne sont pas les Asiatiques ou les Nord-Américains qui ont la vision la plus positive du commerce, mais les Africains.

Et cela est dû en grande partie au leadership dont les Ministres et les responsables politiques — vous tous — font preuve sur cette question.

Vous avancez à pas de géant dans l'intégration régionale.

Il y a actuellement de nombreux travaux de qualité en vue d'abaisser les obstacles et de simplifier les procédures, afin que vous puissiez commercer entre vous de manière plus efficace.

J'ai entendu de nombreux exemples indiquant que les coûts de transit avaient été divisés par deux et les délais de transit ramenés de plusieurs jours ou plusieurs semaines à seulement quelques heures.

Le Plan d'action de l'Union africaine pour l'intensification du commerce intra‑africain est très important à cet égard. Et il y a, bien entendu, vos travaux en vue de créer une zone continentale de libre‑échange.

Cette intégration régionale est entièrement compatible avec le programme multilatéral, et je pense même que ces travaux favoriseront une intégration plus large dans le système commercial mondial.

Le fait que le commerce intra-africain ne représente encore que le dixième du commerce total de l'Afrique montre qu'il est essentiel d'améliorer l'intégration régionale. Mais il montre aussi que l'engagement au niveau mondial, multilatéral, reste vital.

C'est pourquoi, tout en poursuivant ces efforts régionaux, vous faites aussi entendre votre voix de façon plus forte que jamais à l'OMC.

L'OMC vous donne un siège à la table mondiale, et je me félicite vivement de votre engagement.

En fait, mon message d'aujourd'hui est que vous devriez chercher à vous engager encore davantage au cours des semaines à venir. Nous arrivons à une période décisive de nos travaux, où il sera crucial que votre voix soit pleinement entendue.

J'en dirai plus sur ce sujet dans un moment.

Mais, tout d'abord, je suis certain que vous savez tous que, depuis juillet, la mise en œuvre du paquet de Bali était dans une impasse, ce qui avait un effet paralysant sur les négociations dans tous les domaines.

Cette impasse était due au lien politique établi entre deux questions: la décision sur la détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire et l'Accord sur la facilitation des échanges.

J'ai le plaisir de vous dire que, la semaine dernière, presque à la date anniversaire de la Conférence de Bali, nous sommes sortis de cette impasse.

C'est une avancée majeure pour nous tous.

Les Membres de l'OMC ont tenu une réunion extraordinaire du Conseil général et ont pris trois décisions très importantes.

Premièrement, ils ont clarifié la décision de Bali sur la détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire en disant que la clause de paix convenue à Bali resterait en vigueur jusqu'à ce qu'une solution permanente soit trouvée. C'était une question essentielle pour un Membre en particulier.

Je sais que la sécurité alimentaire est aussi une question très importante pour beaucoup d'entre vous et je puis donc vous assurer que cette clarification ne change pas le fond de ce dont nous sommes convenus à Bali et ne compromet en aucune manière la marge de manœuvre présente aujourd'hui dans les Accords.

Deuxièmement, les Membres ont adopté le Protocole d'amendement qui intègre formellement l'Accord sur la facilitation des échanges à l'ensemble des règles de l'OMC.

Ainsi, l'Accord sur la facilitation des échanges peut être mis en œuvre et entrer en vigueur.

Les Membres vont maintenant engager le processus de ratification de l'Accord en suivant leurs procédures internes.

On estime que cet accord réduira les coûts du commerce dans des proportions allant jusqu'à 15% dans les pays en développement.

C'est particulièrement important pour l'Afrique, où le coût des procédures douanières tend à être plus élevé — environ 30% de plus que la moyenne mondiale, selon la CEA de l'ONU.

Mais, de surcroît, l'Accord est important pour l'Afrique car il appuie de manière très concrète vos efforts d'intégration régionale.

Pour la première fois dans l'histoire de l'OMC, cet accord stipule qu'une assistance et un soutien devront être fournis aux pays en développement afin de les aider à acquérir la capacité nécessaire pour le mettre en œuvre.

Par conséquent, pour les pays dont l'infrastructure douanière est moins développée, l'Accord intensifiera l'assistance technique mise à disposition.

Pour assurer l'exécution de cet engagement, j'ai travaillé avec les coordonnateurs du Groupe africain, du Groupe des PMA et du Groupe des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à l'OMC. Nous avons décidé que la meilleure approche serait de créer une nouvelle initiative qui prendrait le nom de Mécanisme pour l'Accord sur la facilitation des échanges.

Grâce à ce mécanisme, les PMA et les pays en développement bénéficieront de l'aide dont ils ont besoin pour élaborer des projets et obtenir les fonds nécessaires pour améliorer leurs procédures à la frontière, avec tous les avantages que cela pourra leur apporter.

Le Mécanisme est déjà en place, et il est devenu opérationnel lorsque les Membres ont pris cette décision la semaine dernière.

Et les donateurs sont déjà très intéressés et impliqués.

Nous avons déjà reçu de nombreuses marques de soutien et d'intérêt, et nous avons instauré des partenariats solides avec un certain nombre d'organisations pour appuyer ces travaux, notamment la Banque mondiale.

Je vous invite donc instamment à examiner en quoi ce mécanisme et les divers autres projets de facilitation des échanges peuvent vous apporter un soutien.

Les Membres ont pris une troisième décision la semaine dernière, qui est peut-être la plus importante de toutes. Elle concerne les travaux de l'OMC pour l'après-Bali.

Les Membres ont décidé que ces travaux reprendraient immédiatement et qu'ils s'engageraient dans un esprit constructif en vue de la mise en œuvre de toutes les décisions ministérielles de Bali.

Cela veut dire qu'il sera donné suite:

  • aux décisions sur l'agriculture et le coton;
  • au mécanisme de surveillance, issu d'une proposition du Groupe africain; et
  • aux décisions concernant les PMA sur l'accès en franchise de droits et sans contingent, la dérogation concernant les services et les règles d'origine.

Il est vital d'exploiter la dynamique actuelle pour donner suite à ces décisions avec la priorité qu'elles méritent.

Cette décision signifie en outre qu'il y a un accord sur le programme de travail concernant les questions restantes relevant du PDD.

Au titre de la décision prise jeudi dernier, les 160 Membres de l'OMC se sont tous engagés à mener à bien le programme de travail d'ici à une nouvelle date cible fixée au mois de juillet 2015.

Je pense qu'il s'agit d'un moment important et d'une réelle opportunité.

Les grandes questions épineuses de l'agriculture, des services et des produits industriels vont toutes revenir sur la table.

Je vous invite instamment à vous engager pleinement dans les discussions qui auront lieu d'ici au mois de juillet, pour faire en sorte que les résultats répondent à vos préoccupations.

Mais je vous invite aussi instamment à vous concentrer avec un œil critique sur ce qui est important pour vous maintenant.

À vous concentrer sur ce qui est véritablement important et sur ce que vous jugez réalisable.

Nous avons la possibilité de beaucoup avancer, mais en voulant en faire trop, nous risquerions de nous retrouver de nouveau bloqués, et je pense que c'est le pire des scénarios pour les pays en développement.

Alors, je vous en prie, impliquez-vous dans la discussion.

Je serai là pour vous écouter et vous soutenir par tous les moyens appropriés dont je dispose.

Les prochains mois seront décisifs.

Nous approchons aussi d'un moment important dans le calendrier de l'Aide pour le commerce.

Le cinquième Examen global de l'Aide pour le commerce aura lieu à l'OMC à Genève du 30 juin au 2 juillet 2015, et je voudrais vous inviter tous à y participer.

Je mettrai à profit cet événement pour réunir de nombreux acteurs essentiels — chefs de secrétariat, donateurs et banques régionales de développement —, afin de voir s'il est possible de faire plus pour vous aider à renforcer vos capacités commerciales et à poursuivre les travaux de qualité déjà entrepris.

Alors, venez à Genève et prenez part à cette réunion.

C'est aussi un moment important pour le Cadre intégré renforcé en faveur des PMA, dont l'OMC est un partenaire essentiel.

Le CIR est en passe d'être évalué, et j'ai défendu vigoureusement la reconduction de cette initiative pour une nouvelle phase, afin qu'elle puisse continuer à aider les PMA à jouer un rôle plus actif dans le système commercial mondial. Et j'espère que vous nous apporterez aussi votre soutien à cet égard.

Donc, même si nous avons encore beaucoup de travail devant nous, je pense que l'OMC aborde la nouvelle année portée par une forte dynamique.

L'avancée réalisée la semaine dernière a remis l'OMC en selle. Elle a remis nos négociations sur les rails.

Mais les décisions prises par les Membres ne sont pas une fin en soi. Elles sont plutôt un moyen de nous permettre de poursuivre des fins plus ambitieuses:

  • mettre à exécution l'Accord sur la facilitation des échanges et le soutien vital qui l'accompagne;
  • faire avancer les autres décisions de Bali; et
  • mener à bien le programme de travail pour traiter les questions restantes relevant du PDD.

C'est à vous, les dirigeants, qu'il incombe de saisir cette occasion et de concrétiser le potentiel dont j'ai parlé au début de mes remarques.

J'attends donc de vous un engagement renouvelé et redoublé en 2015.

Je serai là pour vous aider de toutes les manières possibles.

Merci.

 

 

03.12.2014
Le Directeur général Roberto Azevêdo rencontre Fatima Haram Acyl, Commissaire de l’Union africaine au commerce et à l’industrie , au siège de l’Union africaine à Addis Abeba (Éthiopie).

 

04.12.2014
Conférence des ministres du commerce de l’Union africaine

 

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