OMC: NOUVELLES 2006
7 février 2006
COMITÉ DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
M. Lamy demande instamment aux Membres d'“intensifier” les négociations
Dans sa déclaration au Comité des négociations commerciales, le 7 février 2006, le Directeur général, M. Pascal Lamy, a souligné les “échéances très détaillées” figurant dans la Déclaration de Hong Kong et a demandé instamment aux négociateurs “d'intensifier les contacts avec les autres délégations et avec [leurs] capitales, pour nous permettre d'avancer vers les éléments dont nous aurons besoin pour achever le Cycle à la fin de l'année”.
> Négociations en cours et mise en œuvre: le Programme de Doha
> La Déclaration de Doha expliquée
> La Décision de Doha sur la mise en œuvre expliquée
> Comment les négociations sont organisées
> Le Comité des négociations commerciales
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Pascal Lamy
Déclaration de Pascal Lamy
Depuis le début de l'année, j'ai poursuivi mes contacts avec un très
grand nombre de Membres, à différents niveaux et en différents lieux.
J'ai notamment eu des réunions avec différents groupes (Groupe africain,
ACP, PMA, Grulac, G 20) et j'ai rencontré de nombreux ambassadeurs ici à
Genève ainsi qu'un certain nombre de Ministres, notamment en marge du
Forum économique mondial de Davos, il y a une dizaine de jours. De plus,
je viens tout juste d'effectuer une visite au Chili, au Pérou et en
Argentine.
Des conversations que j'ai eues au cours de ces rencontres, je retiens
trois messages clairs:
premièrement, il y a une volonté générale de faire ce qui a été convenu à Hong Kong;
deuxièmement, il existe une intention commune d'avancer sur l'ensemble du PDD, de progresser sur toutes les questions; et
troisièmement, tous les interlocuteurs comprennent qu'ils devront tous sortir de leur position actuelle et ils sont prêts à le faire “de concert”.
À l'évidence, l'agriculture (en particulier l'accès aux marchés et le
soutien interne) et l'AMNA restent les éléments de tête du convoi mais,
comme chacun sait, notre convoi est long. Ces deux questions sont
importantes pour mener le convoi à bon port, mais nous savons tous qu'il
doit arriver entier; c'est l'essence même de notre principe commun
d'“engagement unique”. Dans les organes relevant du CNC, nous
travaillons sur dix domaines distincts – en plus de l'agriculture (y
compris le coton) et de l'AMNA, y compris les services pour lesquels la
Déclaration de Hong Kong a ouvert la voie à des négociations
plurilatérales, qui seront menées dans une large mesure en fonction de
la demande. Pour que les négociations progressent réellement dans les
prochaines semaines, il faut intensifier le processus de demandes
offres. Nous devons aussi avancer sur les règles, les ADPIC,
l'environnement, la facilitation des échanges, le Mémorandum d'accord
sur le règlement des différends, le traitement spécial et différencié et
la mise en œuvre.
Dans les autres domaines du PDD, qui relèvent du Conseil général, nous
avons aussi une longue liste de questions très importantes concernant
notamment les petites économies, le commerce électronique ou les
produits de base, pour n'en citer que quelques unes. Il suffit de jeter
un coup d'œil à la Déclaration ministérielle de Hong Kong pour se rendre
compte de l'ampleur de la tâche qui nous attend.
La Déclaration contient un certain nombre d'échéances fermes, ainsi que
des instructions dans d'autres domaines. Pour nous aider à planifier et
orienter nos travaux, un document indiquant les différentes échéances à
respecter cette année a été distribué. Ce document reprend les échéances
très détaillées figurant dans la Déclaration de Hong Kong en ce qui
concerne l'agriculture, l'AMNA et les services, et donne plus de détails
sur le travail à accomplir dans les domaines où la Déclaration de Hong
Kong est plus générale. Ce document n'est pas en soi un document de
travail ou de négociation. Il ne modifie en rien l'équilibre trouvé dans
la Déclaration de Hong Kong. C'est simplement un outil pour vous aider,
vous et les présidents des groupes de négociation, à garder une vue
d'ensemble des progrès nécessaires pour faire avancer les négociations
dans leur ensemble et à veiller à ce qu'aucune question ne soit laissée
de côté.
Un mot maintenant sur le processus. Il ne fait aucun doute que le
processus que nous avons mené avant Hong Kong nous a été fort utile. Il
a suscité une large satisfaction, comme les délégations nous l'ont dit à
maintes reprises pendant le processus préparatoire. Nous devrions donc
le poursuivre et, bien entendu, l'améliorer. Un processus inclusif et
transparent, fondé sur une approche ascendante, est manifestement dans
l'intérêt de tous. Je tiens à souligner ici le rôle de contacts,
essentiel à mes yeux, qu'ont joué les différents groupes avant et
pendant la Conférence de Hong Kong, et qu'ils doivent continuer de
jouer, à mon avis, tout au long de 2006.
Il faut aussi continuer d'intégrer les travaux de manière cohérente, à
la fois entre les sujets et aux différents niveaux de négociation. Cela
signifie clairement que nous devons intensifier les travaux non
seulement au sein des groupes de négociation mais aussi au niveau des
fonctionnaires dans les capitales et au niveau des Ministres.
Je pense que nous reconnaissons tous l'intérêt de ce processus à
plusieurs niveaux et je suis convaincu que personne ne doute que le
processus de Genève reste l'épine dorsale des négociations. Tout ce que
l'on peut faire en dehors de ce processus, à quelque niveau que ce soit,
ne peut qu'être une contribution au forum multilatéral où les décisions
sont prises.
Pour ma part, comme je l'ai dit, j'ai déjà intensifié mes consultations
avec les délégations ici et dans les capitales, notamment en tenant des
réunions régulières avec les coordonnateurs des groupes régionaux. Je
continuerai à coopérer étroitement avec les présidents des Groupes de
négociation et avec le Président du Conseil général et ensemble, nous
veillerons à assurer un haut degré de coordination dans l'ensemble de
nos travaux.
Les Ministres m'ont donné une très longue liste de tâches: présider le
CNC, bien entendu; intensifier mon travail sur la mise en œuvre, sur
lequel je reviendrai dans une minute; donner des informations sur les
aspects de la question du coton relatifs à l'aide au développement; et
travailler sur l'aide pour le commerce. Juste un mot sur cette dernière
tâche – je suis maintenant prêt à établir l'équipe spéciale chargée de
l'aide pour le commerce, dont j'annoncerai demain la composition au
Conseil général, et je suis prêt à engager des consultations sur des
mécanismes appropriés pour accroître les ressources financières
destinées à l'aide pour le commerce. J'entends veiller à ce que nous
fassions de solides progrès dans ce travail que je compte poursuivre
tout au long de l'année à différents niveaux de manière à ce que le
programme d'aide pour le commerce devienne opérationnel cette année. Je
vous tiendrai informé des progrès réalisés dans tous ces domaines.
Toutefois, cela reste une négociation entre participants. Pour pouvoir
parvenir à un accord dans les délais, il est indispensable que vous
intensifiez vos contacts avec les autres délégations et avec vos
capitales pour nous permettre d'avancer vers les éléments dont nous
aurons besoin pour achever le Cycle à la fin de l'année. En particulier,
il est urgent maintenant de commencer à négocier des éléments de texte
et d'étoffer les discussions sur des dispositions et des formules
généralement applicables, en examinant bilatéralement les effets
concrets et spécifiques sur le commerce. J'encourage vivement les
participants à intensifier ces travaux.
Je vais maintenant présenter mon premier rapport sur la mise en œuvre en
ma qualité de Directeur général, comme le prescrit la Déclaration
ministérielle de Hong Kong. Les Ministres m'ont demandé d'intensifier
mon processus de consultation sur toutes les questions de mise en œuvre
en suspens au titre du paragraphe 12 b) de la Déclaration ministérielle
de Doha, sans préjudice des positions des Membres. Il m'a aussi été
demandé de faire rapport à chaque réunion ordinaire du CNC et du Conseil
général, et le Conseil doit examiner les progrès accomplis et prendre
toute mesure appropriée au plus tard le 31 juillet 2006.
J'ai déjà commencé à intensifier le processus de consultation, avec le
concours d'un certain nombre de présidents d'organes de l'OMC concernés
agissant en qualité d'Amis du Président et de deux de mes Directeurs
généraux adjoints – Valentine Rugwabiza qui s'occupera des questions
relatives aux MIC, et Rufus Yerxa des questions relatives aux
indications géographiques et aux ADPIC/à la CDB. Je rencontrerai mes
amis cette semaine et j'envisage de leur demander de reprendre les
consultations informelles dès le début de la semaine prochaine. Je
rendrai compte des progrès accomplis à la prochaine réunion du CNC.
Le rapport que j'ai présenté sur ces questions à la dernière réunion du
CNC, en novembre 2005, montrait que la situation n'avait guère évolué
depuis le mois de juillet, où le Conseil général a renouvelé le mandat
donné au Directeur général dans la Décision de juillet 2004. C'est pour
cette raison et dans le but d'honorer l'engagement qu'ils ont pris à
Doha sur ce point que les Ministres nous ont donné pour instruction de
poursuivre ce processus. Ils ont aussi réitéré l'instruction qu'ils ont
donnée à tous les organes pertinents de trouver des solutions
appropriées à titre prioritaire. Comme je l'ai dit précédemment, nous
devons faire preuve à la fois de flexibilité et de créativité dans nos
approches de ces questions pour pouvoir respecter notre mandat. Je
compte sur la coopération de tous dans cette tâche.
Vidéo
Principaux points de la conférence de presse qui a suivi la réunion
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Déclaration du Président du CNC, M. Pascal Lamy, à la réunion du CNC
du 7 février
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