Bonjour et bienvenue. L'objectif de cette
réunion est, comme toujours, de vous tenir informés des consultations
que j'ai menées et de prendre connaissance de vos vues.
Je voudrais tout d'abord remercier sincèrement le Ministre Støre, les
Présidents des groupes de négociation, ainsi que chaque Ministre et
chaque délégation représentant ici leur gouvernement, pour avoir
travaillé sans relâche et fait preuve de patience au cours des
derniers jours. Je voudrais aussi vous remercier tous de vous être
montrés aussi disponibles lorsque vous étiez convoqués à bref délai.
Depuis notre réunion des Chefs de délégation de samedi, les Présidents
des groupes de négociation et moi-même avons mené des consultations
intensives sous diverses formes tant conjointement que séparément ces
deux derniers jours afin de faire avancer nos travaux.
Nos discussions ont principalement porté sur les questions dans les
domaines de l'agriculture et de l'AMNA autres que celles qui étaient
incluses dans l'ensemble de questions clés sur lequel je vous ai fait
rapport samedi matin.
Entre temps, nous avons également tenu la Conférence d'annonce
d'intentions sur les services samedi après-midi, qui a marqué une
étape importante parce qu'elle nous a permis de nous faire une idée de
ce que pourrait être la partie Services d'un accord final dans le
cadre du PPD.
Globalement, je pense que grâce à tous ces efforts, nous avons
enregistré des progrès très importants. Il y a maintenant un niveau de
convergence très élevé sur beaucoup de sujets. Cependant, nous
continuons d'appliquer le principe voulant qu'il n'y ait pas de
surprise et que l'on parvienne à la convergence en cercles de
représentation concentriques avec un maximum de transparence, y
compris dans le cadre de cette réunion ouverte des Chefs de
délégation. Rien ne sera définitivement convenu tant que tout ne sera
pas convenu.
Le rapport que je vous fais ce matin constitue la meilleure estimation
que les Présidents des groupes de négociation et moi-même avons pu
établir, sur la base de nos consultations, des points sur lesquels une
convergence est possible sur ces questions. Permettez-moi à présent de
passer brièvement en revue quelques points particuliers.
S'agissant de l'agriculture, des progrès importants ont été
accomplis sur un éventail de questions.
Il existe un large accord sur les produits qui seront visés par le
traitement applicable aux “produits tropicaux”, sur lequel la
convergence a été trouvée.
Pour ce qui est de l'érosion des préférences, on s'accorde
largement à considérer que l'approche adoptée sera semblable à celle
adoptée dans le domaine de l'AMNA, même s'il peut y avoir quelques
variations pour certains produits, et une large convergence a été
trouvée également en ce qui concerne les produits admissibles.
En ce qui concerne les PMA, un accord a été trouvé selon lequel
le libellé figurant dans le texte sur l'agriculture sera identique à
celui qui figure dans le texte sur l'AMNA.
Pour ce qui est du traitement des produits sensibles pour les pays
en développement, le texte existant sera modifié pour introduire
un certain nombre d'options concernant ce traitement de façon à offrir
un assortiment de solutions de remplacement aux pays en développement
Membres qui ne souhaitent pas accroître les contingents tarifaires.
S'agissant de la SGS pour les pays en développement, il est
entendu que ces pays seront habilités à utiliser la SGS en ce qui
concerne 2,5 pour cent de leurs lignes tarifaires. Les PEV, quant à
elles, seront habilitées à maintenir 5 pour cent de leurs lignes
tarifaires. Elles auront 12 ans pour arriver à ce niveau.
En ce qui concerne les tarifs contingentaires, il est
généralement entendu que les tarifs égaux ou inférieurs à 5 pour cent
seront éliminés. S'agissant des tarifs supérieurs à 5 pour cent, il
est prévu qu'il y aura un abaissement de 50 pour cent ou une réduction
à un chiffre donné, encore à convenir, le niveau le moins élevé étant
retenu. Il y aura des dispositions spéciales pour les pays en
développement. Dans les cas où un produit aura été désigné comme
produit spécial exempté de tout abaissement pour les taux hors
contingent, le taux contingentaire sera lui aussi exempté de toute
réduction tarifaire. Toutes les autres lignes tarifaires seront
assujetties à un abaissement de 15 pour cent. Dans le cas des PEV,
l'abaissement sera de 7 pour cent. En ce qui concerne les seuils
applicables aux MAR, quelques ajustements restent à opérer.
S'agissant du SGEDE pour les pays en développement, il est
entendu que les PMA et les PDINPA qui ne recourent pas à la catégorie
bleue n'auraient rien du tout à inscrire dans leur liste. Ceux qui
recourent, ou entendent recourir, à la catégorie bleue doivent
présenter une notification. En ce qui concerne les limites par produit
qui sont énoncées dans le texte des modalités actuel, il est entendu
que les chiffres figurant pour les pays en développement dans le texte
seront portés à 75 et 25 pour cent pour les PDINPA et les PMA. En ce
qui concerne le traitement des MAR, il est généralement entendu qu'il
ne devrait pas être porté atteinte aux modalités de leur accession.
En ce qui concerne les prohibitions et restrictions à l'exportation,
les dispositions en matière de transparence figurant dans le texte
doivent être encore améliorées.
S'agissant du mécanisme en cas de sous utilisation mentionné au
paragraphe 4 de l'Annexe E du texte, nous disposons d'un nouveau
libellé qui tient compte des préoccupations exprimées concernant les
pays en développement.
En ce qui concerne la concurrence à l'exportation, à
l'exception d'une petite divergence sur la question de la
monétisation, toutes les autres questions ont été réglées.
En ce qui concerne les entreprises commerciales d'État, il y
convergence sur l'élimination des crochets dans le texte qui prévoit,
entre autres choses, l'élimination des pouvoirs de monopole de ces
entreprises. Il est entendu que la période de base pour l'élimination
des subventions à l'exportation dans le cadre des engagements en
matière de quantité sera 2003-2005. Grâce à ces ajustements, le
chapitre sur la concurrence à l'exportation est stabilisé.
Dans le domaine de l'agriculture, les questions en suspens sur
lesquelles nous devons encore travailler sont les suivantes: coton;
établissement de quelques contingents tarifaires nouveaux; et
simplification des tarifs, qui sont des éléments qui requièrent
maintenant une solution au niveau politique.
En ce qui concerne le coton, les participants sont fermement
résolus à satisfaire à tous les aspects de la Déclaration de Hong Kong
dans le paquet final sur cette question, qui est cruciale pour de
nombreux pays, et ils reconnaissent qu'il n'est pas possible
d'attendre le dernier moment. Le Président de l'agriculture et moi
même nous assurerons que cette question est réglée et nous espérons
vous faire part de progrès très bientôt.
S'agissant de l'AMNA, il y a un libellé qui renforce la
Déclaration ministérielle de Hong Kong sur l'accès aux marchés en
franchise de droits et sans contingent pour les PMA. Il garantit
qu'un accès aux marchés significatif sera accordé à tous les PMA. Dans
ce contexte, les lignes tarifaires choisies devraient représenter une
valeur commerciale.
S'agissant des préférences non réciproques, question très
difficile et complexe, le résultat des discussions menées jusque-là
serait l'inclusion de nouvelles lignes tarifaires dans les listes pour
les marchés des CE et des États-Unis. S'agissant de l'Annexe 4 sur les
Membres affectés de manière disproportionnée, le Bangladesh, le
Cambodge et le Népal ont été inclus, et le Pakistan et Sri Lanka ont
également obtenu des lignes en ce qui concerne le marché des CE.
Toutefois, il n'existe pas encore de convergence totale sur cette
question.
En ce qui concerne le traitement pour la Bolivie, il y a un
accord pour supprimer la référence à la notification périodique au
Conseil du commerce des marchandises. La demande de la Mongolie
d'être traitée comme un pays en transition à faible revenu a été
examinée favorablement. En ce qui concerne le traitement spécial pour
l'Afrique du Sud et ses partenaires de l'Union douanière d'Afrique
australe, il n'y a pas encore de consensus mais il existe un large
soutien en faveur d'une flexibilité additionnelle et nous travaillons
sur ce point. En ce qui concerne le traitement spécial pour la
République bolivarienne du Venezuela, les consultations se
poursuivent.
À propos des actions sectorielles, il y a un accord sur leur
caractère non obligatoire mais nous devons encore travailler sur le
libellé des paragraphes pertinents.
En ce qui concerne les PEV, des progrès ont été réalisés et une
convergence est en vue. La question politique en suspens est celle de
la moyenne cible dans les deux fourchettes supérieures.
Pour ce qui est des produits visés, nous sommes proches d'une
convergence sur la suppression des crochets dans la note de bas de
page.
En ce qui concerne la période de mise en œuvre pour les MAR,
des consultations sont en cours, certains exprimant une préférence
pour trois années supplémentaires et d'autres pour quatre années. Sur
la question du CCG posée par l'Oman, des consultations sont en
cours.
Voilà où nous en sommes. Comme vous pouvez le voir, nous avons
beaucoup progressé depuis notre dernière réunion. Mais plusieurs
questions intéressant bon nombre d'entre vous n'ont pas encore été
traitées et j'ai l'intention, avec les Présidents des groupes de
négociation, de les aborder d'urgence dans les heures qui viennent, à
la fois dans le cadre de petits groupes et de grands groupes. Je dis
très sérieusement les heures qui viennent parce que le temps est
contre nous. Je vous exhorte tous à accélérer le mouvement vers
l'établissement de compromis. C'est le moment de faire preuve des
dernières flexibilités pour parvenir à un accord sur les questions
restantes.
Mon but est maintenant de présenter plus tard dans la journée des
textes révisés des modalités concernant l'agriculture et l'AMNA de
manière à vous laisser suffisamment de temps pour les examiner en
groupes et avec vos experts des capitales avant de revenir en discuter
au niveau des Chefs de délégation.
Comme avant, il n'y aura pas de surprises. Les éléments de fond des
textes refléteront ce qui est ressorti des travaux sur les questions
spécifiques menés par les Présidents des groupes de négociation, de
mes propres consultations et des discussions qui ont eu lieu dans le
cadre de cette réunion ouverte. Notre objectif est de récapituler les
convergences qui sont apparues, mais bien entendu, quelques questions
restant à résoudre peuvent être laissées de côté à ce stade parce que
nous essayons de parvenir à un accord sur ces questions. Elles ne sont
pas nombreuses mais elles sont politiquement sensibles et nous devons
les clore d'urgence.
Les Présidents des groupes de négociation et moi même continuerons
donc à rencontrer les délégations tout au long de la journée pour
essayer de surmonter les divergences qui subsistent. Comme auparavant,
nous le ferons sous diverses formes avant de revenir, de nouveau, à
cette réunion des Chefs de délégation pour un examen. Je demande donc
que les délégations restent prêtes à se consulter à bref délai.
Sur ce, je vais maintenant inviter le Ministre Støre à faire rapport
sur les travaux qu'il a menés à ma demande sur les questions relatives
aux ADPIC, à savoir les indications géographiques et la relation entre
l'Accord sur les ADPIC et la CDB.
[Déclaration
du Ministre Støre.]
J'aimerais remercier une fois de plus le Ministre Støre pour son
rapport et pour les travaux qu'il mène sur ces questions. Je vais
maintenant inviter les délégations qui souhaitent intervenir à prendre
la parole. Je me permets de vous demander, comme je l'ai fait
précédemment, de faire en sorte que vos interventions soient aussi
brèves et ciblées que possible. À la suite de cette réunion, les
Présidents des groupes de négociation et moi même reprendrons nos
consultations sur les questions restantes avant de faire rapport à
notre prochaine réunion des Chefs de délégation.
[Déclarations des délégations.]
Pour finir, je voudrais vous faire part de quelques réflexions. Si
l'on regarde le paquet qui est sur la table ce matin – du point de vue
de sa taille et des conséquences économiques en découlant – et si on
le compare à ce qui reste à faire, vous conviendrez tous, je pense
qu'il est énorme et représente un progrès sensible par rapport à notre
point de départ, la semaine dernière. Nous avons eu une semaine
éprouvante mais très productive. Encore un petit effort. Il est donc
temps d'agir d'urgence mais aussi avec réalisme. Nous sommes sur le
point de conclure sur ce qui est un résultat très substantiel. Faisons
le peu de chemin qui reste à parcourir pour atteindre le sommet.
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