OMC: NOUVELLES 2015

PROGRAMME DE CHAIRES DE L’OMC


POUR EN SAVOIR PLUS:

  

Discours du DGA Yi

M. Hüsnü Dilemre, Sous-Secrétaire adjoint du Ministère turc de l'économie; M. Rifat Saricaoglu, Président du conseil d'administration de l'Université Bilgi d'Istanbul; Professeur Renzi Sanver, recteur de l'Université Bilgi d'Istanbul; Professeur Turgut Tarhanli, doyen de la Faculté de droit; M. Robert Schuddeboom, Consul général du Royaume des Pays-Bas; Mme Kamer Karakurum Ozdemir, économiste principale à la Banque mondiale; M. Tahsin Oztiryaki, Vice-Président de l'Assemblée des exportateurs turcs; Professeur Pinar Artiran, titulaire de la chaire de l'OMC et professeur assistant de commerce international et de droit économique de l'UE; chers membres du personnel et étudiants de l'Université Bilgi d'Istanbul; Mesdames et Messieurs.

Je suis particulièrement heureux de représenter le Directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo, et d'être ici aujourd'hui pour inaugurer officiellement la chaire de l'OMC attribuée récemment à la faculté de droit de l'Université Bilgi d'Istanbul. Je souhaite en outre faire part de ma gratitude à Mme Pinar Artiran, professeur assistant, et à tous les organisateurs de cette cérémonie pour l'accueil chaleureux que j'ai reçu.

Je tiens tout particulièrement à souhaiter la bienvenue aux membres du gouvernement turc présents en cette occasion. C'est un honneur et un privilège de vous compter parmi nous aujourd'hui; votre présence témoigne de l'importance que votre gouvernement attache à l'OMC, à ses activités de coopération technique et à ce programme en particulier.

Peut-être n'est-il pas étonnant qu'une chaire de l'OMC soit attribuée à l'Université Bilgi. Bien qu'elle n'ait été fondée qu'en 1996, l'Université a beaucoup accompli. Elle fait partie du groupe Laureate International Universities, un grand réseau international d'établissements d'enseignement supérieur innovants et de qualité. Elle participe par ailleurs activement au réseau d'échanges Erasmus et entretient des liens académiques forts avec de nombreuses universités à l'étranger. L'Université compte aujourd'hui 18 000 étudiants, près d'un millier d'enseignants, 6 facultés, 5 instituts, 3 écoles, 3 écoles professionnelles et plus de 150 programmes qui dispensent un enseignement à ses étudiants associés et ses étudiants des premier et deuxième cycles.

Nos Membres reconnaissent l'importance de l'assistance technique en tant que composante essentielle de nos activités et en tant qu'élément fondamental de la dimension développement du système commercial multilatéral. Le Cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha, actuellement en cours, est fortement axé sur le développement, comme en témoigne le solide programme d'assistance technique que le Secrétariat de l'OMC a mis au point pour les pays en développement et les pays les moins avancés Membres.

L'assistance technique est une composante importante de notre mandat et notre plan biennal intègre les diverses activités que nous organisons à l'intention des pays bénéficiaires afin de renforcer les compétences des fonctionnaires s'occupant des questions de politique commerciale.

Notre présence à cette cérémonie confirme donc notre volonté indéfectible d'accompagner le développement des capacités dans les établissements universitaires des pays en développement. Nous espérons que la contribution de l'OMC sera utile pour développer plus avant les cursus universitaires, favoriser les nouvelles initiatives de recherche et relier ces capacités institutionnelles renforcées à d'autres universités et établissements de recherche en Turquie et dans cette région.

Le Programme de chaires de l'OMC et le renforcement des capacités liées au commerce

Mesdames et Messieurs, le Programme de chaires de l'OMC a pour objectif fondamental de renforcer les connaissances et les capacités des universitaires des pays en développement en ce qui concerne les questions liées au commerce. Il vise principalement à soutenir les capacités humaines et institutionnelles des établissements d'enseignement et à les encourager à développer leurs travaux sur les questions liées à l'OMC. Nous avons également lancé ce programme pour encourager le dialogue entre les responsables politiques chargés des négociations et les experts et universitaires qui mènent la réflexion nécessaire à l'évaluation des scénarios de politique commerciale.

Le Programme repose sur trois piliers: l'élaboration de programmes d'enseignement, les activités de recherche et l'appui à l'organisation d'activités de communication. Le premier pilier appuie la conception et la fourniture de cours sur la politique commerciale et les questions intéressant l'OMC dans des établissements universitaires; la composante recherche vise à promouvoir la recherche axée sur le développement des connaissances spécialisées et sur l'explication de la pertinence des recherches existantes pour l'élaboration des politiques; et le volet communication vise à favoriser la diffusion de travaux de recherche et d'informations, ainsi qu'à promouvoir les discussions sur le commerce international et la coopération dans le domaine commercial.

Le Programme de chaires de l'OMC relève du programme d'assistance technique liée au commerce de l'Organisation, qui vise à rehausser la qualité et le niveau de participation des pays en développement au système commercial multilatéral ainsi que leur capacité d'en tirer parti. Il est expressément destiné aux établissements universitaires car ceux-ci aident l'OMC dans son travail de sensibilisation aux enjeux du commerce et génèrent les savoirs fondamentaux dont les décideurs ont besoin pour une prise de décisions efficace.

La première phase du Programme de chaires de l'OMC a été lancée en 2010 à l'issue d'un appel à candidatures. Au total, 15 établissements se sont vu attribuer une chaire et 14 chaires sont toujours opérationnelles. Durant la deuxième phase du Programme, lancée en 2014, sept autres établissements ont été sélectionnés pour faire partie du réseau existant. L'Université Bilgi est l'une des 7 universités auxquelles une chaire de l'OMC a été attribuée lors de cette deuxième phase, à l'issue d'un processus de sélection très compétitif mettant en lice 79 établissements d'enseignement du monde entier – c'est dire toute la qualité de la proposition présentée par l'Université et l'excellence de l'équipe menée par Mme Artiran.

Le Programme de chaires de l'OMC apporte un soutien financier aux établissements bénéficiaires pendant une période de quatre ans. La deuxième phase du Programme est financée par les Pays-Bas. Je tiens donc à profiter de cette occasion pour faire part de la gratitude de l'OMC envers ce pays pour sa générosité, qui a permis la poursuite du Programme.

J'aimerais signaler que le partenariat entre l'OMC et les milieux universitaires turcs n'est pas nouveau. L'Université Bilgi organise des cours régionaux de politique commerciale à l'intention des pays d'Europe centrale et orientale, d'Asie centrale et du Caucase (ECOACC) depuis quelques années déjà. L'objectif de ces cours est de permettre aux participants d'approfondir leurs connaissances sur les questions de politique commerciale, le système commercial multilatéral, le droit commercial international et le fonctionnement de l'OMC. L'enseignement est dispensé conjointement par des fonctionnaires de l'OMC, des universitaires et des experts du commerce de la région. Cela donne aux cours une orientation et une signification régionales pour les participants, tout en favorisant la constitution de réseaux entre les établissements d'enseignement supérieur et les universitaires. L'année dernière, 28 fonctionnaires de 15 pays en développement ont assisté au cours régional de politique commerciale 2014 organisé à l'intention des pays de l'ECOACC du 4 août au 26 septembre. Ce cours a été bien organisé et très apprécié par les participants. Le partenariat avec l'Université Bilgi et le gouvernement turc existe depuis cinq ans.

Je vois donc dans la chaire de l'OMC en Turquie le prolongement d'une collaboration en cours. Vous avez su tirer parti du partenariat noué dans le cadre du cours régional de politique commerciale et vous avez mis sur pied une équipe solide qui gérera efficacement cette chaire.

Je profite par ailleurs de cette occasion pour souligner que l'assistance technique est naturellement liée à notre programme d'Aide pour le commerce, et pour réaffirmer l'importance de cette composante dans nos activités courantes. En juillet prochain, le Secrétariat organisera son cinquième Examen global de l'Aide pour le commerce, qui aura un thème stratégique: réduire les coûts du commerce pour une croissance inclusive et durable. L'Examen global est organisé de telle sorte que tous les acteurs qui traitent de la politique commerciale, à l'échelle nationale, régionale ou mondiale, puissent y prendre une part active, de manière à encourager les échanges entre les représentants des pays, le secteur privé et des acteurs non étatiques. Comme lors du dernier examen, le Secrétariat organisera une séance spéciale pour les milieux universitaires, et j'encourage vivement la chaire de l'Université Bilgi à répondre à l'appel à communications.

Le rôle de la Turquie dans l'économie mondiale et à l'OMC

La Turquie est la 18ème économie mondiale, avec un PIB estimé à 813 milliards de dollars en 2014. Au cours des dix dernières années, elle a enregistré une croissance moyenne de 4,3% par an, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale. Son commerce a lui aussi augmenté assez fortement durant cette période. La Turquie est le 32ème exportateur de marchandises, avec des exportations totales de 152 milliards de dollars en 2013, et le 22ème exportateur de services commerciaux, avec des exportations de près de 46,3 milliards de dollars la même année. Dans le même temps, les flux d'IED entrant en Turquie ont plus que décuplé, passant de 1,1 milliard de dollars en 2002 à 12,9 milliards de dollars en 2013. L'Union européenne est le principal partenaire commercial de la Turquie: plus de 42% des exportations turques de marchandises y sont destinées, et près de 37% des importations de marchandises du pays en proviennent. Cependant, l'importance de l'UE dans le commerce extérieur de la Turquie a considérablement baissé ces dernières années, ce qui dénote un changement dans les exportations turques, qui s'orientent désormais vers les pays voisins, l'Afrique du Nord, certains pays de la CEI et l'Asie.

L'importance et le dynamisme économiques de la Turquie trouvent leur reflet dans le rôle directeur que le pays joue dans cette région et dans le monde. Géographiquement, la Turquie est située entre l'Europe et l'Asie et sert ainsi de carrefour entre deux régions économiquement importantes du monde. La Turquie forme une union douanière avec l'UE et elle est partie à des accords de libre-échange avec de nombreux pays du monde, notamment les membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE), l'Égypte, la République de Corée, l'Ukraine, etc.

La Turquie est l'un des membres du G-20 qui ont joué un rôle essentiel dans la coordination de la réponse économique à la crise économique mondiale. Elle assure la présidence du Groupe cette année et je suis heureux qu'elle ait placé le commerce au cœur de ses priorités. À la réunion inaugurale des sherpas du G-20, le Premier Ministre adjoint Ali Babacan a dit: "l'ouverture du système commercial est cruciale pour le rythme et la durabilité de la croissance économique mondiale, et elle contribue pour beaucoup à générer des retombées positives d'une économie à une autre". Il a fait observer que la croissance du commerce mondial était faible et a relevé à juste titre le rôle crucial des pays du G-20, qui représentent les trois quarts du commerce mondial, pour ramener cette croissance à son niveau d'avant la crise.

Partie contractante à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce depuis le 17 octobre 1951 et Membre originel de l'OMC, la Turquie est une amie de longue date du système commercial multilatéral. Au sein de l'OMC, elle est membre actif de plusieurs groupes: le G-33, le "Groupe asiatique des Membres en développement", les Amis des négociations antidumping et les auteurs du "W52", ce qui témoigne de son grand intérêt pour les questions de développement, le renforcement des disciplines concernant le recours aux mesures antidumping et les indications géographiques.

Conclusion

Tout à l'heure, j'ai évoqué le Cycle de négociations de Doha, un processus de négociations commerciales engagé il y a plus de dix ans qui vise à l'amélioration des règles du commerce international et à une plus grande ouverture des marchés. Si les négociations se sont prolongées, les Membres de l'OMC ont fait preuve d'une plus grande volonté et d'une plus grande capacité de se mettre d'accord sur un certain nombre de questions importantes. En décembre 2013 par exemple, à la Conférence ministérielle de Bali, les Membres sont parvenus à des décisions très utiles, notamment en ce qui concerne des préférences commerciales accrues pour les pays les moins avancés, la détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire et l'Accord sur la facilitation des échanges, le premier accord commercial multilatéral depuis la création de l'OMC. On trouve dans l'Accord sur la facilitation des échanges des dispositions relatives à l'accélération et la simplification des procédures douanières ainsi qu'à l'assistance technique et au renforcement des capacités des pays en développement. La mise en œuvre de cet accord permettra de réduire les coûts du commerce et de développer les échanges, et elle sera ainsi bénéfique aux grandes nations commerçantes telles que la Turquie. Les économistes du Secrétariat de l'OMC ont estimé que l'Accord pourrait aider les pays en développement à diversifier leurs exportations, leur permettant ainsi de prendre pied sur de nouveaux marchés et d'écouler de nouveaux produits. L'Accord entrera en vigueur une fois que les deux tiers des Membres de l'OMC auront achevé leur processus de ratification interne. En tant qu'acteur de premier plan du commerce mondial, la Turquie a tout intérêt à parvenir à une ratification rapide de l'Accord et à mettre en œuvre tous les aspects des décisions de Bali, et je saisis cette occasion pour encourager le gouvernement turc à s'y employer. Enfin, je compte sur la Turquie pour soutenir l'établissement, pour juillet prochain, d'une feuille de route détaillée concernant le traitement des questions restantes du Programme de Doha pour le développement.

Pour conclure, permettez-moi encore une fois de féliciter Mme Pinar Artiran, titulaire de cette chaire de l'OMC, pour son travail acharné et son engagement. Au nom du Directeur général, M. Roberto Azevêdo, j'ai le grand plaisir d'inaugurer la chaire de l'OMC attribuée à l'Université Bilgi. Toutes mes félicitations!

 

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