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Geneva Knowledge Week
Knowledge for Development Partnership
Séance d'ouverture, 12 septembre 2018, 09 heures-10h30, salle S2

Discours d'orientation de M. Yonov Frederick Agah, Directeur général adjoint de l'OMC:
Grandes lignes d'un programme axé sur la connaissance en faveur du commerce mondial

Discours d'orientation: Grandes lignes d'un programme axé sur la connaissance en faveur du commerce mondial

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Bonjour. Je vous souhaite la bienvenue à l'Organisation mondiale du commerce.

Je suis très heureux de célébrer avec vous cet événement qui se déroule pendant la Geneva Knowledge Week 2018. Comme nous le savons tous, la connaissance est la nouvelle monnaie à l'ère de l'information. L'économie de la connaissance connaît une croissance considérable qui transforme en profondeur le monde dans lequel nous vivons, y compris le commerce.

Pour commencer, j'aimerais mettre en exergue le rôle essentiel que joue la connaissance dans les initiatives visant à faire du commerce un moteur de développement durable. Le Programme de développement à l'horizon 2030 souligne que le commerce est un moteur de la croissance économique pour tous et un moyen de réduire la pauvreté. Le commerce est un outil essentiel de la réalisation des objectifs de développement durable également parce qu'il engendre le partage et la multiplication des connaissances. Les connaissances sont incorporées dans les marchandises et services qui s'échangent par-delà les frontières. Le commerce international permet aux entreprises et aux consommateurs du monde entier d'accéder à la connaissance et c'est un important vecteur du transfert de connaissances et de technologies.

Nous savons tous que les améliorations de la connaissance, sous la forme de capital humain, progrès technologique ou innovation, stimulent la croissance économique et le développement. En diffusant les connaissances à travers le monde, le commerce permet aux pays en développement d'en récolter les avantages.

Si le commerce favorise la dissémination des connaissances dans le monde, la connaissance est aussi un important catalyseur du commerce. Le manque de connaissances et les coûts de l'obtention de renseignements sur l'accès aux marchés étrangers sont des obstacles majeurs au commerce, en particulier pour les micro, petites et moyennes entreprises. Il n'est pas surprenant que l'accès à l'information soit un point essentiel des discussions que consacrent plusieurs Membres de l'OMC aux MPME. Grâce aux technologies de communication et aux plates-formes de connaissances et de commerce électronique, le nouveau monde numérique a largement facilité l'accès des entreprises et des consommateurs aux connaissances sur lesquelles s'appuie le commerce.

Étant donné l'importance du commerce dans la réalisation des ODD, l'OMC a récemment publié un document intitulé "L'intégration du commerce en vue de la réalisation des objectifs de développement durable". Cette publication vise à informer sur la façon dont le commerce peut produire des résultats positifs dans les trois dimensions du développement durable, à savoir les dimensions économique, sociale et environnementale.

Le message principal de ce rapport est l'importance de l'intégration du commerce dans les stratégies nationales et sectorielles de développement. Le commerce est un catalyseur qui agit sur de nombreux aspects de l'économie et entretient des liens importants avec d'autres secteurs. Ainsi, pour que les pays puissent tirer pleinement parti du commerce, il faut adopter des approches qui visent à intégrer ce dernier dans les stratégies nationales de développement durable. Nous espérons que cette publication sera une source de connaissances utile pour les pays désireux d'intégrer le commerce dans leurs stratégies nationales de développement.

Le commerce et la connaissance sont donc étroitement liés: le commerce est un outil de diffusion transfrontières des connaissances et la connaissance est un catalyseur du commerce. Je vais à présent aborder la relation entre la connaissance et le commerce dans le contexte de l'OMC.

La libéralisation des échanges dans le cadre du système commercial multilatéral a entraîné une diminution notable des obstacles au commerce. L'expansion consécutive des échanges internationaux de marchandises et services donne à penser que la circulation des connaissances par-delà les frontières s'est elle aussi intensifiée.

En plus de réduire les obstacles au commerce, l'OMC contribue au transfert des connaissances grâce à la transparence et aux règles. La transparence, principe fondamental du système commercial multilatéral, se manifeste dans les dispositions des Accords de l'OMC relatives à la transparence, dans les prescriptions en matière de notification des mesures commerciales et dans les examens périodiques des politiques commerciales des Membres. Dans le cadre des activités de l'Organisation également, les connaissances sont mises à la disposition des Membres et du public de manière transparente et appropriée. De même, le corpus de règles de l'OMC fournit aux gouvernements et au secteur privé des "connaissances" sur les règles du commerce. La transparence et les règles facilitent donc l'accès à la connaissance tout en favorisant le caractère inclusif du système commercial multilatéral.

Il existe aussi à l'OMC l'Accord sur les ADPIC, qui traite directement des connaissances visées par la propriété intellectuelle. L'Accord sur les ADPIC établit des normes minimales mondiales concernant les différents instruments utilisés pour protéger la propriété intellectuelle. Ces normes encouragent l'innovation nationale et les entrées d'investissement étranger direct, des facteurs clés de développement des connaissances nationales.

On peut également citer l'Accord plurilatéral sur les technologies de l'information (ATI), dont l'objectif est la suppression des droits de douane sur une série de produits des technologies de l'information. Cet accord a non seulement rendu les produits de haute technologie plus abordables, mais il a aussi contribué à promouvoir l'innovation dans les pays en développement.

Permettez-moi de mentionner également le rôle important du Secrétariat de l'OMC dans la création et le partage des connaissances. Grâce aux activités d'assistance technique, nous renforçons la capacité des Membres à mener des politiques commerciales et à tirer parti des possibilités offertes par le système commercial multilatéral. Le Secrétariat facilite également la circulation des connaissances en soutenant les discussions des Membres au sein des différents organes de l'Organisation. Nous créons aussi des connaissances en réalisant des analyses économiques et statistiques, qui sont ensuite diffusées sous forme de publications et dans des bases de données, toutes accessibles gratuitement en ligne. Enfin, nous avons mis en place des réseaux d'apprentissage internes et externes pour promouvoir l'échange de renseignements, l'accompagnement et le partage de bonnes pratiques entre collègues et experts des domaines concernés d'organismes internationaux et nationaux, et plus récemment avec le secteur privé.

À l'OMC, nous sommes tous déterminés à intégrer la gestion des connaissances dans les activités courantes de notre Secrétariat. Ce n'est qu'en augmentant le flux des connaissances et en l'exploitant correctement que nous pourrons répondre au mieux aux besoins des Membres de l'OMC et des peuples qu'ils représentent.

Cependant, l'OMC ne travaille pas seule. La création et le partage des connaissances reposent véritablement sur les partenariats, dialogues et collaborations que nous avons noués au fil des années avec les autres organisations internationales, les gouvernements et, plus récemment, les entreprises, les universités et la société civile. Nous coopérons avec nos partenaires pour mener des réflexions communes, tirer parti de nos ressources et échanger des bonnes pratiques, afin de trouver des solutions durables qui nous permettront d'atteindre nos objectifs conjoints de développement.

Je vais vous donner quelques exemples de collaborations qui contribuent à la création et au partage des connaissances sur le commerce et le développement.

L'OMC travaille en collaboration étroite avec la CNUCED et l'ITC au sein de ce qu'on appelle la plate-forme commerciale de Genève, pour fournir un soutien aux diverses institutions des Nations Unies chargées de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l'horizon 2030. Avec nos partenaires, nous mettons au point un site Web qui permettra de suivre aisément les progrès réalisés sur les différentes cibles des ODD liées au commerce et de diffuser des connaissances sur la contribution du commerce aux ODD.

Nous collaborons également avec l'ITC, la CNUCED et d'autres organismes internationaux sur le Service d'assistance en ligne du commerce international. L'objectif de ce service est d'ouvrir la voie du commerce aux MPME. En assumant une fonction de guichet unique pour les renseignements liés au commerce tels que les droits de douane, les normes, les procédures commerciales, le potentiel d'exportation et les contacts commerciaux, il facilitera considérablement l'accès des MPME aux connaissances.

Dans le domaine des prescriptions relatives aux produits, nous avons noué avec l'ITC et l'ONU un partenariat fructueux qui a abouti à la création du système ePing. Il s'agit d'un système d'alerte pour les notifications qui permet aux gouvernements et aux entreprises d'accéder rapidement aux nouvelles notifications de mesures SPS et OTC présentées à l'OMC. Il facilite aussi le dialogue entre les secteurs public et privé.

Par ailleurs, l'OMC collabore régulièrement avec d'autres organisations sur des publications concernant le commerce et le développement. Par exemple, nous avons récemment rédigé avec la Banque mondiale et le FMI des publications sur les thèmes "Le rôle du commerce dans l'éradication de la pauvreté" et "Faire du commerce un moteur de croissance pour tous". Et l'année dernière, nous avons lancé avec l'Organisation internationale du travail (OIT) une publication intitulée "Investir dans les compétences pour favoriser le commerce inclusif".

Outre les partenariats et publications, l'OMC partage ses connaissances avec les parties intéressées dans le cadre des différents forums de discussion qu'elle organise.

Le Forum public de l'OMC est la première voie de partage des connaissances de l'Organisation avec la société civile. Cette année, le Forum public se tiendra du 2 au 4 octobre sur le thème "Le commerce en 2030", et les débats porteront sur le commerce durable, le commerce basé sur la technologie et un système commercial plus inclusif.

L'Examen global biennal de l'Aide pour le commerce rassemble des bénéficiaires, des donateurs, des organismes de développement et d'autres parties prenantes pour étudier la façon dont l'Aide pour le commerce peut aider du mieux possible les pays en développement à surmonter les contraintes sur le plan de l'offre et de l'infrastructure. Le prochain Examen global aura lieu à l'été 2019.

Par ailleurs, l'OMC a récemment commencé à organiser les "Dialogues sur le commerce" avec différents groupes de parties prenantes. L'objectif de ces dialogues est d'en apprendre davantage sur les priorités et vues de parties prenantes telles que les entreprises et les universités concernant le système commercial multilatéral.

À présent, permettez-moi de faire quelques remarques finales.

Comme l'a indiqué le Directeur général dans l'avant-propos de la publication de la Geneva Knowledge Week de cette année, "Dans notre monde de plus en plus interdépendant, le partage des connaissances est indispensable au système commercial multilatéral, comme à beaucoup d'autres dimensions importantes de la coopération globale".

L'OMC poursuivra ses efforts pour mettre les connaissances et le commerce au service du développement. Nous continuerons à renforcer le partage des connaissances au travers de divers réseaux, initiatives, partenariats et dialogues. Seul le partage des connaissances nous permettra de mieux comprendre les changements complexes qui s'amorcent autour de nous et de trouver des moyens efficaces d'améliorer le quotidien de tous les individus, en particulier les plus vulnérables.

Pour que la connaissance devienne un instrument de développement, les discussions appropriées doivent avoir lieu dans les différentes disciplines, ici à Genève et ailleurs dans le monde. L'ouverture, la transparence et la collaboration sont indispensables si nous voulons relever les défis économiques, sociaux et environnementaux.

Je conclurai en citant un film documentaire que je vous recommande, intitulé "A Plastic Ocean". Il met en lumière l'ampleur des dommages que nous causons aujourd'hui à l'environnement et délivre un message d'espoir sur la façon dont nous pouvons unir nos efforts pour inverser la tendance et laisser une planète durable aux générations futures. La citation est la suivante:

"De la CONNAISSANCE découle la PRISE DE CONSCIENCE, qui à son tour entraîne le CHANGEMENT".

Merci à vous tous qui vous engagez à partager vos connaissances et travaux avec vos collègues, ici et dans le monde entier, afin de faire de la connaissance un outil de développement durable. Je vous souhaite d'avoir de fructueux échanges durant cette Geneva Knowledge Week.

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