DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT ALAN WM. WOLFF

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Je vous remercie, M. Roelof Hemmen.

Bonjour.

Je suis heureux de me joindre à vous aujourd'hui pour aborder l'incidence de la pandémie de COVID‑19 sur l'avenir du commerce.

L'organisation de ce débat par la communauté commerciale néerlandaise est opportune. Les marins et commerçants des Pays-Bas sont à l'avant-garde du commerce mondial depuis des siècles. Mon père importait des marchandises de ce pays vers les États-Unis il y a plus de 50 ans. Tant que quelqu'un cherchera à faire venir des marchandises d'une région du monde dans l'intérêt des producteurs et des consommateurs, tout ira bien.

Au fil des millénaires, la circulation des marchandises, des services, des idées et des personnes au-delà des frontières a tellement changé qu'elle en est presque devenue méconnaissable. Pour vous donner un exemple tout à fait actuel, je vous parle en ce moment depuis la Suisse, par l'intermédiaire d'une plate-forme Internet que peu d'entre nous connaissaient au début de l'année.

Malgré tout, les Pays-Bas ont suivi le rythme des évolutions. Le port de Rotterdam illustre cette capacité d'adaptation: s'étant d'abord imposé comme un centre de transbordement majeur au XVIIe siècle, il était le plus grand port de fret d'Europe en 2018(1), et figure maintenant parmi les 12 premiers au niveau mondial(2).

Les forces sous-tendant l'évolution de l'économie mondiale ont également transformé le port de Rotterdam. Celui-ci a été parmi les premiers à adopter la conteneurisation et l'automatisation — ce qui a profité à tout le continent et à ceux qui se trouvent au-delà des océans. Face au changement climatique, le port s'est fixé lui-même un objectif de neutralité carbone — et a installé des barrages antitempêtes des plus modernes pour contrer la menace de l'élévation du niveau de la mer.  

Comme le reste de l'économie mondiale, le port a subi les conséquences de la pandémie de COVID‑19. Au premier semestre de 2020, le trafic portuaire de Rotterdam a baissé de 9,1% par rapport à la même période en 2019(3). Cette baisse concorde avec les dernières données de l'OMC, qui indiquent que le volume du commerce mondial des marchandises au deuxième trimestre de 2020 est inférieur de 14,3% par rapport à l'année précédente.

COVID-19 ET ÉCONOMIE MONDIALE

Comme vous le savez bien, les perspectives de l'économie mondiale pour les deux prochaines années restent incertaines. Elles dépendront en grande partie de l'évolution de la pandémie, des mesures que les gouvernements et les entreprises devront prendre et de la rapidité avec laquelle les pays pourront se remettre des dommages économiques.

En avril, le Fonds monétaire international a estimé que la production économique mondiale reculerait de 3%. En juin, il a fait une prévision plus pessimiste tablant sur une baisse de 4,9%. Ce mois-ci, l'OCDE a prévu une contraction d'environ 4,5%. Les estimations peuvent varier, mais une chose reste sûre: il s'agit de la plus forte récession économique mondiale de notre époque, d'une ampleur sans précédent depuis les années 1930.(4) La contraction actuelle du commerce mondial des marchandises est nettement plus grave que celle qui a eu lieu lors de la crise financière mondiale de 2008-2009. Le commerce des services a également diminué, quoique moins fortement.

Même si le volume des échanges a également été affecté, la situation aurait toutefois pu être bien pire. En avril, les économistes de l'OMC ont prévu qu'en fonction des conséquences de la pandémie et des politiques adoptées, le volume du commerce mondial des marchandises pourrait enregistrer une baisse allant de 13% à 32%.

Nous sommes en bonne voie vers l'extrémité la plus optimiste de cette fourchette. Les mesures budgétaires et monétaires ont amorti le choc causé à la demande. Dans le cas de nombreuses chaînes d'approvisionnement, les perturbations initiales des voyages, du transport et du dédouanement ont été surmontées. Le transport maritime de conteneurs a relativement bien résisté — les milliers de marins qui n'ont pas pu rentrer chez eux au moment prévu n'y sont pas pour rien. Les restrictions commerciales induites par les politiques adoptées se sont jusqu'ici limitées à un nombre relativement restreint de marchandises et de relations commerciales.

Aujourd'hui, nous nous devons de réfléchir à ce que seront l'économie et le commerce après la COVID‑19. Les choix en matière de politique commerciale jouent effectivement un rôle direct dans la réponse médicale à la pandémie car ils ont une incidence sur la capacité des pays à importer des fournitures médicales essentielles — ainsi que les traitements et vaccins qui finiront par être mis au point.

Le commerce aura également un rôle important à jouer dans l'économie de l'après-COVID au sens large. Des marchés internationaux ouverts et prévisibles seraient le meilleur moyen d'assurer une reprise économique solide et inclusive. L'ouverture du commerce, appuyée par le système fondé sur des règles, favorise les gains de productivité qui vont de pair avec une spécialisation et une échelle accrues, ainsi que des échanges de marchandises, de services et d'idées plus libres.

Depuis sa création il y a plus de 70 ans, au lendemain de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale, le système commercial multilatéral a favorisé le renforcement de l'intégration économique et de la prospérité.

Ces dernières années, les progrès des technologies de l'information et des communications, conjugués à la prévisibilité des conditions du marché, ont fait émerger les chaînes de valeur mondiales qui dominent aujourd'hui la production et le commerce dans le secteur manufacturier.

Il est devenu possible pour les entreprises de réaliser des investissements à divers endroits, dans leur pays et à l'étranger, et de se fournir en intrants et en services là où le rapport coût-efficacité est le plus optimal. Cela a stimulé la rentabilité des entreprises tout en abaissant les prix pour les consommateurs — comme en témoignent les appareils numériques, incroyablement puissants mais abordables, qui accompagnent aujourd'hui la plupart d'entre nous. La pandémie de COVID-19 a cependant renforcé l'appel lancé par de nombreuses voix en faveur des relocalisations sur le territoire national.

En arrière-plan, même avant cette année, les facteurs qui influent sur les choix relatifs aux chaînes de valeur étaient déjà en train d'évoluer. Du fait de l'automatisation croissante, les arbitrages relatifs au coût de la main-d'œuvre étaient moins importants. Les catastrophes naturelles liées au changement climatique, de plus en plus fréquentes, perturbaient régulièrement la production et le transport, contraignant les entreprises à redéfinir les meilleurs moyens de mettre en place des réseaux d'approvisionnement plus résilients. La pandémie de COVID-19 a accéléré les tendances à l'œuvre comme le passage au commerce numérique, ce qui a provoqué une nouvelle forme de choc du côté de l'offre.

COVID-19 ET CHAÎNES D'APPROVISIONNEMENT MONDIALES

Au début de la pandémie, une pénurie a soudainement frappé les stocks d'équipements médicaux — des plus élémentaires, comme les désinfectants pour les mains et les masques, jusqu'aux vêtements de protection et respirateurs plus élaborés. Les industries manufacturières nationales n'ont pas pu réagir immédiatement. Dans de nombreux pays, la première réaction des gouvernements, pris par surprise, a été de restreindre unilatéralement les exportations pour maintenir la disponibilité des fournitures sur leur territoire.

L'exercice de suivi mené par l'OMC a permis de constater une augmentation des mesures restrictives pour le commerce en mars et en avril, visant principalement les exportations de fournitures médicales et de produits agricoles.

Les règles de l'OMC autorisent les mesures adoptées pour remédier aux pénuries de produits essentiels au niveau national. Mais le fait est que les restrictions à l'exportation sont susceptibles de couper l'accès des pays dépendants des importations — en particulier les plus pauvres — à des fournitures dont ils ont besoin en urgence. En outre, ces restrictions peuvent freiner les incitations à l'augmentation de la production et, par la même, entraîner une hausse des prix intérieurs supérieure à ce qu'elle aurait été autrement.

Il convient de noter que nombre des restrictions commerciales spécifiques à la COVID-19 ont déjà été levées, bien que le rythme des suppressions des mesures d'urgence commence à ralentir. Les pénuries de certaines fournitures médicales persistent, et ce, même dans les pays dotés d'importantes capacités de production.

Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles à cet égard. De fait, les pays ont adopté plus de mesures de facilitation des échanges que de restrictions. Le commerce mondial de produits tels que les équipements de protection individuelle, les désinfectants pour les mains et les respirateurs a augmenté de près de 30% au premier semestre de 2020 par rapport à l'année précédente, ce qui montre que l'augmentation de la production et des échanges contribue à répondre à la demande de fournitures essentielles.

Il est maintenant important que les gouvernements identifient et lèvent les restrictions commerciales qui subsistent dès lors qu'elles ne sont plus nécessaires.

L'expérience des pénuries dans des gammes de produits relativement peu nombreuses, mais essentielles, et de l'impossibilité de compter sur les marchés internationaux a ravivé l'urgence du débat sur la relocalisation des chaînes d'approvisionnement sur le territoire national ou dans les pays voisins.

S'il est compréhensible que les gouvernements souhaitent éviter que cette situation ne se répète, rapprocher les chaînes de valeur de leur territoire n'est cependant pas chose facile; il s'agit d'un processus parfois irréalisable et qui, dans de nombreux cas, entraînerait d'importants coûts d'opportunité.

Premièrement, il n'est pas simple de reproduire tous les liens d'une chaîne de valeur au niveau national, en particulier dans les secteurs à forte intensité de capital ou de connaissances, ou dans ceux qui sont tributaires des ressources naturelles. D'après certaines estimations, une multinationale peut avoir à elle seule plus de 10 000 fournisseurs indépendants. C'est une chose de convertir des usines de confection de vêtements en usines de fabrication de masques et de tabliers, ou de passer de la production de parfum à celle de désinfectant pour les mains. Mais c'en est une autre de produire à l'identique sur place les quelque 600 composants produits sur le marché mondial nécessaires pour fabriquer un respirateur.

Deuxièmement, certaines entreprises réalisent d'importantes économies d'échelle, car elles tirent parti d'écosystèmes qui se sont développés dans des endroits précis et réunissent des fournisseurs particuliers et des compétences spécialisées. Tout cela ne peut être reproduit du jour au lendemain — si tant est que cela soit possible.

Troisièmement, cette stratégie peut donner un faux sentiment de sécurité. La concentration de la production dans un seul pays expose celui-ci à des chocs locaux spécifiques, comme les catastrophes naturelles ou les crises économiques ou politiques nationales. Les marchés internationaux bien ancrés sont plus résilients face à ce type de chocs.

Enfin, en ce qui concerne les chaînes d'approvisionnement mondiales, les aspects économiques de la gestion des entreprises constituent souvent de véritables limites aux politiques publiques destinées à favoriser l'auto-approvisionnement. L'adoption de politiques visant à maintenir des structures de production peu compétitives ou obsolètes est le meilleur moyen d'augmenter les coûts et de réduire la productivité. Ce prix à payer pour garantir l'approvisionnement du marché intérieur en vaut peut-être la peine pour quelques produits bien définis — mais même dans ce cas, des limites s'imposeront, en particulier quand, au sortir de la crise, les gouvernements n'auront plus de fonds excédentaires pour financer des projets dont ils tireront un avantage limité. Cependant, une politique générale de relocalisation visant un pan trop vaste de l'économie entraînerait un appauvrissement des citoyens beaucoup plus important que ce qui aurait été le cas autrement.

La pandémie a mis en évidence certaines des fragilités inhérentes aux chaînes de valeur et à l'interdépendance économique. Elle a toutefois également montré que le commerce jouait un rôle central dans le maintien de l'approvisionnement en produits et en services.

Les chaînes de valeur mondiales ont évolué sous l'effet des forces économiques. Elles sont principalement orientées par les besoins des entreprises, quelle que soit leur taille: qu'il s'agisse d'un entrepreneur individuel vendant des produits sur Internet ou d'une grande multinationale, les entreprises ont besoin d'un retour sur investissement.

Je ne pense pas que les chaînes de valeur mondiales soient le vestige d'un passé récent. Je suis cependant convaincu que nous devons nous attendre à ce que j'appelle un “changement de valeur mondial”.

Je pense que ces réseaux deviendront plus flexibles, qu'ils s'orienteront vers une diversification croissante des approvisionnements et un accroissement des stocks. Le commerce restera une source de la plus haute importance pour l'essentiel de la consommation des industries et des particuliers. Le passage d'une fabrication “juste à temps” à une fabrication “au cas où” ne signifie pas que tous les composants peuvent ou devraient être produits à proximité.

Le McKinsey Global Institute(5)  a récemment estimé que des déplacements de la production vers de nouvelles destinations pourraient concerner entre 16% et 26% des exportations, d'une valeur de 2 900 milliards à 4 600 milliards de dollars en 2018, que cela implique des retours à la production nationale, des relocalisations de voisinage ou de nouveaux cycles de délocalisations vers de nouveaux pays. Cette estimation tient compte de toutes sortes de facteurs. Par exemple, le principal facteur à l'origine des changements dans les chaînes d'approvisionnement en produits agricoles est lié aux événements climatiques, mais également à l'apparition de foyers locaux d'épizooties. Dans le domaine de l'agriculture, la relocalisation sur le territoire national et dans des pays voisins n'est pas la réponse la plus probable, ni même la plus réalisable. La solution consiste à diversifier les sources d'approvisionnement ou à en changer temporairement. 

Ces évolutions doivent être soutenues par un système commercial fonctionnel qui assure transparence et prévisibilité pour le commerce transfrontières.

À cet égard, il y aura d'autres conséquences pour les entreprises et pour les gouvernements.

Les nouveaux outils technologiques peuvent contribuer à renforcer la résilience des chaînes d'approvisionnement. Par exemple, au début de la pandémie, un fabricant de chaussures bien connu(6) a utilisé un logiciel d'analyse prédictive pour réorienter ses produits des magasins physiques vers les ventes en ligne, ce qui a amorti l'impact sur les ventes.

Les entreprises devront déployer leurs ressources de façon plus créative et plus agile. Le Financial Times(7) a récemment expliqué comment les compagnies de transport maritime avaient réduit leurs pertes voire, dans certains cas, augmenté leurs profits par la réduction des capacités et le recours à des itinéraires plus courts, à de plus petits navires et à de nouvelles activités comme la substitution au fret aérien.

Pour les gouvernements préoccupés par l'accès aux produits essentiels dans le cadre de la crise actuelle ou de celles à venir, quelle que soit leur nature, il existe trois moyens principaux d'assurer l'approvisionnement: la constitution de stocks, l'investissement dans les capacités de fabrication nationales et le commerce. Dans la pratique, les pays qui en ont les moyens financiers et technologiques choisiront probablement de combiner ces trois éléments dans certaines limites.

Chaque option a ses inconvénients. La constitution de stocks publics coûte cher, et les expériences récentes démontrent clairement que l'engagement à maintenir des stocks faiblit au fil du temps. En outre, en cas de crise véritablement grave, la demande pourrait excéder les stocks ou viser des produits qui n'auraient pas été prévus.

Tenter de créer des capacités de production excédentaires ou facilement modulables coûterait cher et exigerait des ressources qui auraient pu être déployées ailleurs.

Parmi les trois options disponibles, le recours au commerce international est le choix le plus efficace et le plus économique — sous réserve d'une sécurité de l'approvisionnement suffisante.

Les gouvernements peuvent agir au sein de l'OMC pour contribuer à faire du commerce un mécanisme plus fiable permettant d'assurer l'accès aux fournitures essentielles. De fait, plusieurs Membres de l'OMC ont appelé au maintien de lignes d'approvisionnement ouvertes, en particulier pour les produits alimentaires et médicaux. De façon informelle, l'Union européenne a avancé l'idée de nouvelles règles pour garantir la libre circulation des marchandises essentielles, au moyen de réductions tarifaires et de disciplines concernant les contrôles à l'exportation.

DÉFIS LIÉS AU SYSTÈME COMMERCIAL

L'OMC reste d'une très grande utilité pour l'économie mondiale. L'essentiel du commerce mondial continue de se dérouler conformément à ses règles et principes. Les accords commerciaux bilatéraux et régionaux reposent sur une architecture multilatérale. Il y a 10 ans, le monde a surmonté la crise financière bien mieux qu'il n'aurait pu le faire si l'OMC n'avait pas existé. Cela vaut également aujourd'hui pour la situation liée à la pandémie.

Cependant, la contribution de l'OMC à la reprise après la pandémie de COVID-19 serait nettement plus grande si les Membres faisaient avancer le processus de réforme systémique qui est en cours. Pour cela, il faudrait rétablir l'Organisation dans le rôle qui lui a été dévolu, à savoir celui d'enceinte:

  • où les accords sont négociés avec succès en vue de traiter des problèmes urgents; 
  • où les différends sont réglés dans le cadre d'une structure contraignante et acceptée par tous;  
  • et où les Membres sont activement soutenus par un Secrétariat solide, dévoué et professionnel. 

La semaine dernière, à l'initiative de l'Arabie saoudite, les Ministres du commerce du G-20 ont réaffirmé qu'ils étaient déterminés à soutenir les réformes nécessaires à l'amélioration du fonctionnement de l'OMC.

Pour que l'OMC puisse poursuivre sa mission, son corpus de règles doit être adapté à l'économie mondiale en mutation.

Parmi les travaux en cours, la conclusion des négociations multilatérales menées actuellement sur les subventions à la pêche serait un précieux pas en avant pour concrétiser l'engagement commun formulé dans les déclarations en faveur du système commercial multilatéral et du développement durable. Pour l'économie mondiale, il serait d'une importance encore plus grande qu'un accord sur le commerce numérique puisse être conclu par un groupe de Membres de l'OMC représentant plus de 90% du commerce mondial (y compris l'Union européenne, la Chine et les États-Unis).

Les rivalités géopolitiques n'excluent pas que des progrès soient accomplis en matière de développement durable, par le renforcement des actions en faveur de la protection de l'environnement.

CONCLUSION

Pour conclure, on peut dire sans trop de risque que le commerce poursuivra sa mutation — comme il l'a toujours fait - induite par une multitude de facteurs: les changements démographiques et technologiques, les choix politiques, les pressions exercées sur l'environnement et, de temps à autre, la propagation d'une maladie, phénomène qui est toujours allé de pair avec la mobilité humaine.

Le port de Rotterdam a été témoin de bon nombre de ces changements: depuis le rôle d'avant-garde des navires de fret néerlandais (“fluyt”) au XVIe siècle jusqu'à l'avènement des bateaux à vapeur frigorifiques et de la conteneurisation, et depuis le blocus napoléonien qui a interrompu les échanges avec le Royaume-Uni jusqu'aux terribles ravages de la Seconde Guerre mondiale puis à la renaissance de l'économie mondiale. Il est probable que le port de Rotterdam connaisse bien d'autres changements dans les années à venir — y compris, espérons-le, un accroissement de la part des échanges mondiaux avec l'Afrique porté par la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine.

L'OMC — avec ses règles, ses procédures et les services qu'elle fournit aux Membres — est au fondement du commerce mondial. Tout comme la circulation des navires de charge et des bateaux-citernes s'appuie sur des protocoles, sur le balisage des couloirs de navigation, sur les radars et les sonars, les flux d'échanges mondiaux dépendent de la transparence découlant des activités de suivi et des notifications, ainsi que de la stabilité conférée par le système commercial, qui est l'équivalent d'un GPS.

La mission du Secrétariat de l'OMC et des délégations des164 Membres consiste à donner un cadre pour permettre au monde de continuer à prospérer grâce au commerce mondial.

En collaboration avec le nouveau Directeur général, les Membres de l'OMC auront la possibilité d'asseoir le système commercial multilatéral, et le commerce mondial, sur des bases encore meilleures pour l'avenir. Il me semble que les 164 Membres et les 23 pays candidats à l'accession à l'OMC ont un vif intérêt commun à ce que le système commercial mondial soit solide, efficace et amélioré. Ils doivent maintenant trouver la volonté de collaborer les uns avec les autres de façon constructive. Je suis convaincu que c'est ce qu'ils feront à long terme.

Nous ne sommes en aucun cas à la fin du parcours qui, depuis des millénaires, nous permet de tirer parti du commerce mondial. Le trafic terrestre va s'étendre, de nouveaux modes de fabrication seront mis en place, mais les océans et les ports continueront d'avoir une importance considérable. La ville de Rotterdam peut en être sûre.

  1. https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/DDN-20200402-2 retour au texte
  2. https://www.weforum.org/agenda/2019/02/visualizing-the-world-s-busiest-ports retour au texte
  3. https://www.portofrotterdam.com/en/news-and-press-releases/port-of-rotterdam-fully-operational-in-first-half-of-2020 retour au texte
  4. https://blogs.imf.org/2020/04/14/the-great-lockdown-worst-economic-downturn-since-the-great-depression/ retour au texte
  5. https://www.mckinsey.com/business-functions/operations/our-insights/risk-resilience-and-rebalancing-in-global-value-chains   Août 2020 retour au texte
  6. L'entreprise Nike, mentionnée dans le rapport de McKinsey. retour au texte
  7. https://www.ft.com/content/65fe4650-5d90-41bc-8025-4ac81df8a5e4 retour au texte

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