CHANGEMENT CLIMATIQUE

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La réunion axée sur “Le commerce pour le climat”, qui a eu lieu en mode virtuel, a été ouverte par la Directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, et le Secrétaire-général de la Chambre internationale de commerce (ICC), John Denton.  Mari Pangestu, Directrice générale pour les politiques de développement et les partenariats à la Banque mondiale, a aussi participé à la séance inaugurale. Tom de Bruijn, Ministre néerlandais du commerce extérieur et de la coopération au développement, a prononcé une déclaration liminaire.

La DG Okonjo-Iweala a déclaré: “La COP26 va commencer dans quelques jours et nous devons faire preuve d'une ambition accrue pour résoudre la crise climatique. Nous devons agir maintenant dans tous les secteurs de l'économie, dans chaque pays, afin de faire entrer l'économie mondiale dans un schéma de développement à faible émission de carbone. Dans ce contexte, ces dialogues offrent une plate-forme très précieuse pour permettre à l'OMC d'entendre les points de vue des entreprises et d'autres acteurs, et d'aller de l'avant.” Ses observations complètes peuvent être consultées ici.

M. Denton a dit: "S'il y a deux questions qui préoccupent au plus haut point le monde des entreprises, deux questions qui sont inextricablement liées, ce sont bien le commerce et le climat."

Il a ajouté: “Il est dans notre intérêt de veiller à la bonne santé de la planète. Mais comment y parvenir? À l'évidence, nous avons besoin d'une bien plus large coopération entre le public et le privé, et nous devons briser le cloisonnement des institutions. Il nous faut obtenir des résultats significatifs à la COP26 et à la CM12. Et nous devons intégrer les compétences et faire entendre la voix d'un large éventail de parties prenantes — non seulement les entreprises, mais aussi la société civile.” Ses observations peuvent être consultées ici.

Mme Pangestu a déclaré: “Le commerce facilite la diffusion des biens et des services environnementaux qui aident à réduire les émissions de carbone et à améliorer la gestion de l'environnement. Ainsi, la réduction des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce des biens environnementaux est essentielle pour accélérer la transition vers une économie sobre en carbone.”

Elle a ajouté: “Il est vraiment crucial que les pays en développement participent à la discussion, qu'ils soient présents à la table des négociations et qu'ils prennent part à toutes les négociations multilatérales pour veiller à ce que leurs intérêts soient pris en compte et à ce que les mesures définies pour estimer les empreintes carbone reflètent leur situation nationale réelle.”

Dans sa déclaration, le Ministre de Bruijn a dit: “Nous avons besoin que la politique commerciale contribue à guider nos économies vers la bonne direction. Parce que le changement climatique modifie tout. La géopolitique, les migrations et les économies. Les villes et l'espérance de vie. Si nous ne nous mettons pas à travailler avec la nature de manière durable, les fondements de nos économies s'effondreront. C'est pourquoi nous devons rendre le commerce plus vert et élaborer un programme vert dans le cadre de l'OMC.” Ses observations complètes peuvent être consultées ici.

La rencontre, organisée par l'ICC et l'OMC a rassemblé plus de 100 représentants du monde des entreprises, d'organisations non gouvernementales et d'organisations internationales. Après les séances d'ouverture, les participants ont tenu des séances en petits groupes axées sur trois thèmes principaux:

  • ce qui est nécessaire pour que le commerce déclenche des contributions déterminées au niveau national plus importantes en ce qui concerne l'action menée par les gouvernements pour lutter contre le changement climatique dans le cadre de l'Accord de Paris
  • les moyens d'utiliser le commerce comme un instrument d'adaptation au climat
  • les mesure nécessaires pour assurer une juste transition des chaînes d'approvisionnement vers un bilan à zéro émission nette.

Au cours de la première séance, les participants ont noté que des réponses multilatérales étaient nécessaires pour résoudre les problèmes mondiaux tels que le changement climatique. Ils ont dit que 80% des émissions à réduire provenaient des chaînes d'approvisionnement et ont souligné que la traçabilité était importante pour faire en sorte que ces chaînes respectent leurs objectifs en matière d'émissions.

Les participants ont aussi mis en évidence l'importance de mettre en œuvre l'Accord sur la facilitation des échanges (AFE) car il pourrait réduire les obstacles commerciaux aux postes frontière et permettre de réduire les émissions. La nécessité d'harmoniser les normes, y compris celles sur la méthode utilisée pour calculer les émissions de carbone, à l'échelle mondiale a été soulignée.  En outre, les participants ont relevé que les subventions aux combustibles fossiles jouaient un rôle crucial dans le débat sur le climat.

Pendant la deuxième séance, les participants ont examiné les types de risques que le changement climatique entraîne pour les perspectives de commerce et de développement. Ils ont aussi débattu de la nécessité de donner la priorité à l'adaptation au changement climatique, notamment en alignant les politiques commerciales avec les stratégies d'adaptation nationales des pays. Ils ont remarqué que le commerce pouvait contribuer à l'adaptation au climat en supprimant les obstacles au commerce des marchandises, des services et des technologies nécessaires pour l'adaptation.

Les participants ont pris note des défis que posait le fait de s'entendre sur un ensemble commun de normes carbone et sont convenus qu'il fallait poursuivre les travaux dans ce domaine. Ils ont aussi observé que dans la lutte contre le changement climatique, le commerce devrait être associé aux investissements réalisés dans ce domaine.  

Au cours de la troisième séance, les participants ont souligné le rôle clair qui revient au commerce et à la politique commerciale pour aider les pays à se rapprocher d'une économie à zéro émission nette, parallèlement à la mobilisation d'autres éléments tels que l'investissement. La séance a mis en avant la nécessité que les économies en développement et les micro, petites et moyennes entreprises soient au cœur d'un futur programme de lutte contre le changement climatique. Les participants ont souligné qu'il fallait accélérer progressivement le renforcement des capacités pour permettre à ces acteurs de prendre des mesures ambitieuses en matière de climat, et ils ont évoqué le rôle que peut jouer l'Aide pour le commerce.

Dans un message enregistré, Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a dit: “Si nous voulons que nos enfants et les enfants de nos enfants héritent d'un monde vivable, nous ne pouvons tout simplement pas revenir à un modèle conventionnel. On ne peut pas rester neutre quand il s'agit de prendre des mesures pour le climat. Personne ne peut rester en marge ou se montrer passif face à cette question. Le report des décisions des gouvernements ou des entreprises en faveur du climat n'est pas sans conséquences, et nous observons déjà ces conséquences sous la forme de phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde entier.”

Dans ses remarques finales, le Directeur général adjoint Jean-Marie Paugam a indiqué:

“À moins d'une semaine de la COP26, le dialogue d'aujourd'hui était opportun et important pour nous permettre d'entendre la voix des entreprises avant les discussions cruciales de cette année sur le climat. C'était notre toute première série de dialogues sur le commerce au service de l'action pour le climat.”

Il a noté que la plupart des participants demandaient que la politique commerciale contribue à la lutte contre le changement climatique et qu'ils estimaient que l'OMC avait un rôle clair à jouer. Le DGA a aussi précisé que la discussion avait livré plusieurs pistes concernant des points de départ et des voies possibles pour que l'OMC agisse plus activement contre le changement climatique. Ses observations complètes peuvent être consultées ici.

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