DIRECTEURS GÉNÉRAUX ADJOINTS

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Madame la Secrétaire générale
Monsieur le Secrétaire exécutif
Cher Président,
Excellences,
Chers délégués,
Mesdames et Messieurs,

À l'occasion de cette semaine de l'environnement, nous avons voulu accueillir dans l'Atrium de l'OMC quelques très belles œuvres d'art.  Je vous invite à prendre le temps de les admirer: elles portent des messages forts sur les raisons qui nous réunissent aujourd'hui.

Une sculpture nous invite à réfléchir sur la double nature du carbone pour notre planète, à la fois origine de la vie et cause de sa destruction.

Une sélection de photographies évoque la montée des eaux.

Des objets ont été mis en perspective pour témoigner de notre malheureuse addiction au plastique.

Deux peintures contemplent tristement la fonte des glaces.

Toutes ces œuvres nous disent, plutôt nous crient devrais-je dire, la même histoire: il n'y a plus de temps à perdre, le changement climatique tue dès à présent chaque jour, il représente un danger avéré et immédiat et personne, aucun secteur économique, ne peut plus ignorer le défi de la soutenabilité environnementale. 

Le commerce et l'OMC ne sont pas “isolés cliniquement” (une expression connue de l'Organe d'appel) de cette réalité. Bien au contraire, il suffit de regarder autour de soi.

Les récentes inondations au Pakistan ont submergé plus d'un tiers du pays, le faisant passer en quelques semaines du statut d'exportateur à celui d'importateur de produits alimentaires.

Le fleuve Paraná, qui transporte 90% du commerce international de produits agricoles du Paraguay, 85% de celui de l'Argentine et 50% de celui de la Bolivie, est confronté à des sécheresses qui provoquent des encombrements et des retards importants dans les voies navigables et les ports. La faiblesse des niveaux d'eau du Danube et du Yangtze affecte aussi les transports et les chaînes d'approvisionnement.

Certains pays, certaines économies, risquent même de tout perdre, par exemple les pays insulaires du Pacifique: aux Îles Marshall, à Kiribati et aux Tuvalu, plus de 95% des infrastructures sont situées dans des régions côtières, vulnérables à l'élévation du niveau de la mer et aux phénomènes météorologiques extrêmes.

L'Afrique nous inquiète particulièrement: la Banque africaine de développement estime que 5 à 15% de la croissance africaine sont dilapidés à cause du changement climatique.

Nous devons agir courageusement et rapidement pour faire face à cette réalité et transformer le commerce en une activité économique entièrement durable. Le secteur privé joue un rôle moteur à cet égard et réalise déjà d'énormes investissements à cette fin.

La politique commerciale doit soutenir et amplifier cet effort mondial. Les accords bilatéraux et régionaux ont montré la voie. Cela se passe maintenant à l'OMC.  

Premièrement, et avant tout, nos Membres montrent leur détermination à agir contre le changement climatique et pour la durabilité. Nous faisons déjà des progrès notables:

L'Accord sur les subventions à la pêche conclu récemment interdit les subventions à la pêche illicite et non réglementée. C'est aussi le premier Accord de l'OMC à être fondé sur la durabilité. Cet accord protégera la biodiversité marine et l'intérêt des 260 millions de femmes et d'hommes dont les moyens d'existence dépendent de la santé des océans. 

Il existe trois nouvelles initiatives, qui portent sur le commerce et la durabilité environnementale, la réforme des subventions aux combustibles fossiles et l'élimination du commerce des matières plastiques polluantes et qui sont actuellement menées par 89 Membres de l'OMC représentant environ 90% du commerce mondial.

Depuis notre dernière réunion ministérielle en juin, le programme de travail de l'OMC reconnaît pleinement le changement climatique et de nombreuses discussions techniques ont lieu dans diverses instances au sein de l'Organisation (marchandises, services, normes).

Deuxièmement, notre leadership est parfaitement conscient et est attaché à un commerce durable, que nous considérons comme essentiel pour l'avenir du commerce et la lutte contre l'insécurité alimentaire. Notre DG, Dre Okonjo-Iweala, transmettra bientôt ce message à la communauté mondiale à la COP27 à Charm-El-Cheikh (Égypte) en novembre prochain. Nous lancerons là-bas notre nouveau Rapport sur le commerce mondial qui, cette année, sera entièrement consacré au lien entre le commerce et le changement climatique.

Troisièmement, nos parties prenantes de la société civile sont présentes et apportent leur aide, comme tout le monde a pu le voir récemment lors de notre Forum public.

Je tiens à remercier les partisans qui ont soutenu l'Accord sur la pêche et qui soutiennent aujourd'hui activement la campagne pour une ratification rapide de cet accord, ainsi que la relance de la deuxième phase des négociations.

Merci aux entreprises et aux organisations professionnelles pour nos dialogues sur la décarbonation des chaînes de valeur, les normes en matière de carbone, la biodiversité et la pollution par les plastiques.

Merci pour les travaux universitaires des établissements qui donnent matière à réflexion à nos négociateurs et pour les activités et les discussions qui sont organisées ici, à Genève.

Enfin, et en particulier aujourd'hui, je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux représentants des secrétariats des accords environnementaux multilatéraux (AEM) qui sont ici aujourd'hui — le PNUE, la CITES, la CDB et les Conventions BRS — pour leur participation à cette table ronde sur la coopération en matière de commerce et d'environnement. La collaboration entre l'OMC et les secrétariats des AEM remonte à 1995 et nous avons travaillé en étroite collaboration pendant ces 27 dernières années.

J'aimerais aussi souligner en particulier les liens très étroits que nous avons avec le PNUE, avec lequel nous collaborons étroitement sur un certain nombre de questions urgentes. Ensemble, nous avions déjà anticipé l'évolution de la situation, comme le montre notre rapport conjoint de 2009 sur le commerce et le changement climatique et notre étude conjointe 2018 intitulée “Mettre le commerce au service de l'environnement, de la prospérité et de la résilience”.  

Comme vous pouvez le voir, toutes les planètes sont désormais alignées pour un véritable changement. En quoi ce changement doit-il consister?

En bref, nous devons résolument faire un grand pas en avant pour aller au-delà de ce que nous avons fait jusqu'ici.

Dans le passé, la règle était la suivante: “l'OMC ne s'occupe pas des politiques environnementales.” Certains d'entre vous connaissent bien l'ancienne décision de l'Organe d'appel dans l'affaire “Crevettes — Tortues” de 1998: elle établissait clairement que les Membres de l'OMC pouvaient prendre des mesures commerciales pour protéger l'environnement en dérogeant aux règles de l'Organisation.

Pour l'avenir, la règle devrait être celle-ci: “l'OMC facilite pleinement les politiques environnementales”. C'est ce que nos Membres étudient actuellement: de nouvelles initiatives visant à cultiver et à renforcer les rôles “positifs” que l'OMC joue dans les défis actuels liés au climat et à la durabilité.

À un niveau peut-être plus humain et plus modeste, favorisons la collaboration entre les communautés du commerce et de l'environnement, qui est un moteur essentiel de ce changement. L'établissement de ces liens est la raison d'être de la semaine de l'environnement de l'OMC.

M. l'Ambassadeur Manley, cher Simon, vous présidez le comité dont nous célébrons les travaux cette semaine et, en tant que Président du CCE, vous assumez l'immense responsabilité de faire de tout cela une réalité. Je n'ai qu'un seul souhait à formuler pour cette semaine: passons de l'observation des problèmes à la recherche de solutions, des paroles aux actes. Faisons de cela une réalité.

M. l'Ambassadeur Manley, cher Simon: le CCE est un comité très inspirant et nous vivons une époque très inspirante. L'OMC est une organisation conduite par les Membres: Monsieur le Président, chers Membres, nous vous prions d'agir et d'agir vite!  

Merci pour votre attention.

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