LES FEMMES ET LE COMMERCE

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“Les crises ne sont pas neutres du point de vue du genre. Nous devons agir, et nous devons agir maintenant”, a déclaré la DG Okonjo-Iweala à l'ouverture de la première conférence internationale consacrée à la recherche sur le commerce et l'égalité des genres, qui se tient du 5 au 7 décembre à l'OMC à Genève, en Suisse.

Trente chercheurs du monde entier doivent présenter leurs dernières conclusions sur l'exploitation de politiques commerciales tenant compte de la dimension de genre pour aider les économies à se remettre des crises multiples liées à la pandémie, à la guerre en Ukraine, aux prix élevés de l'énergie et des denrées alimentaires et au changement climatique, qui, selon la Directrice générale, ont creusé le fossé économique et social entre les hommes et les femmes.

“Les économistes de l'OMC constatent que les droits de douane sont plus élevés sur les biens à forte intensité de main-d'œuvre féminine. Les secteurs des services à forte intensité de main-d'œuvre féminine sont soumis à des restrictions commerciales plus importantes. Les coûts du commerce associés à la nécessité d'une interaction directe ont tendance à être plus importants dans les secteurs où les femmes sont surreprésentées”, a déclaré la DG Okonjo-Iweala.

“C'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui, pour que les chercheurs puissent non seulement présenter leurs diagnostics, mais aussi proposer des solutions concrètes susceptibles d'aider les femmes”, a-t-elle ajouté, précisant que les Membres de l'OMC examinaient également les moyens d'améliorer les règles commerciales dans le cadre du Groupe de travail informel sur le commerce et l'égalité des genres, de comprendre les incidences des mesures de sécurité alimentaire sur les questions de genre dans le cadre du Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce, et de soutenir les activités de sensibilisation du Centre du commerce international (ITC) auprès des femmes commerçantes.

“Nous avançons dans la bonne direction, mais nous avons encore un long chemin à parcourir. Nous avons besoin de bonnes recherches pour nous montrer la voie”, a dit la DG Okonjo-Iweala.

Kemi Badenoch, Secrétaire d'État au commerce international et Ministre des femmes et de l'égalité des genres du Royaume-Uni, a dit que les données et la recherche aidaient le gouvernement britannique à découvrir les préoccupations des femmes en matière de travail pendant la pandémie, et à relever les problèmes à l'exportation auxquelles étaient confrontées les entreprises dirigées par des femmes. “Nous pouvons générer plus de gains en apportant un soutien ciblé, qui se traduit par une croissance économique et la création d'emplois”, a-t-elle déclaré.  “À la treizième Conférence ministérielle, nous mettrons tout en œuvre pour parvenir à une déclaration ambitieuse reconnaissant les obstacles au commerce auxquels sont confrontées les femmes et la manière dont nous pouvons les surmonter.”

María Luisa Hayem Brevé, Ministre de l'économie d'El Salvador, a souligné que la représentation des femmes dans les rôles de direction est aussi essentielle pour faire face à la crise et assurer la reprise économique. “Le fait qu'il y ait autant de femmes que d'hommes à la tête des différents organismes qui ont joué un rôle clé dans la résolution de tous les problèmes liés à la pandémie était important, et El Salvador est aujourd'hui reconnu comme étant l'un des pays qui a le mieux géré la pandémie, non seulement sur le plan sanitaire mais aussi sur le plan économique”, a-t-elle dit.

Pamela Coke Hamilton, Directrice exécutive de l'ITC, a déclaré que la numérisation et la connectivité étaient d'autres facteurs déterminants importants de l'autonomisation économique et de la résilience des femmes. “L'une des choses qui est apparue clairement pendant la crise liée à la COVID-19 est l'impact que le passage au numérique a eu sur les entreprises dirigées par des femmes. L'importance de l'accès et de la connectivité numériques pour les femmes sera d'autant plus marquée à mesure que nous nous dirigeons vers plus de commerce électronique et plus de marketing numérique, en plus de toutes les autres mesures qui sont maintenant affectées par le cadre numérique”, a-t-elle déclaré. Mme Badenoch a également noté qu'au-delà du commerce des biens, les services et les investissements numériques doivent également être pris en compte dans une stratégie commerciale globale pour les femmes.

Pedro Manuel Moreno, Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, a affirmé que les femmes étaient disproportionnellement plus touchées que les hommes par les réductions des dépenses publiques, le resserrement de l'accès au financement, l'absentéisme scolaire dû à la perte de revenus des familles et la violence fondée sur le genre. “Aujourd'hui, l'adage selon lequel “le commerce est neutre du point de vue du genre” est dépassé. Nous avons toutefois encore un long chemin à parcourir”, a-t-il déclaré. “Nous devrions être plus conscients de la structure du pouvoir et des différents rôles que les femmes et les hommes jouent en tant que producteurs, consommateurs et décideurs.”

La séance a été animée par l'Ambassadrice de Nouvelle-Zélande, Clare Kelly. L'enregistrement vidéo de la séance est disponible ici. Le programme du congrès est disponible ici.

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