LES FEMMES ET LE COMMERCE

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Dans son discours d'orientation, l'Ambassadeur Bekkers a rappelé que l'accès au financement du commerce était l'un des quatre piliers nécessaires à l'autonomisation économique des femmes, avec l'accès à la numérisation, aux marchés et à la connaissance. “L'absence de prise en compte de la problématique du genre dans la politique commerciale fait obstacle à l'autonomisation économique des femmes. La connaissance, c'est le pouvoir et c'est pourquoi le Centre de recherche est aussi important à mes yeux” a-t-il dit.

L'Ambassadeur Valencia (Équateur), autre orateur principal, a dit que la collecte de données ventilées par sexe, y compris sur le financement du commerce, était encouragée par l'OMC dans le cadre de son Plan d'action sur le commerce et l'égalité des genres 2021-2026. “Pour l'Équateur, il est très clair que la validité des données socio-économiques permet un meilleur diagnostic des problèmes structurels des femmes dans le commerce, ainsi que l'évaluation de l'impact des politiques mises en œuvre”, a-t-il dit.

Le manque de financement du commerce est de loin le principal obstacle à la participation des femmes au commerce intra-africain, puisque 87% des femmes interrogées ont vu leur demande de prêt rejetée, ont dit Nadia Hasham, spécialiste de la politique commerciale au Centre africain pour la politique commerciale de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, et Agnes Gitau, consultante spécialisée dans le commerce régional, les genres et le financement du commerce. Selon elles, il est possible d'en faire plus, au niveau des politiques, pour améliorer la coordination entre les parties prenantes, partager les bonnes pratiques et mettre en commun les ressources. “L'égalité des genres pourrait également être mieux prise en compte dans la mise en œuvre des cadres juridiques et réglementaires”, ont-elles dit.

Pour Nathalie Louat, directrice à la Société financière internationale (SFI), les disparités entre les genres dans le financement du commerce sont plus importants et plus complexes que prévu. “Les banques recueillent rarement des données ventilées par genre. Il est cependant essentiel de définir des points de référence et de suivre les améliorations de paramètres clés comme les taux de rejet, la rentabilité par rapport au risque et les prix”, a-t-elle dit. “Les banques cherchent à obtenir un plus large soutien consultatif de la part des établissements de financement du développement pour cibler des lignes de financement spécifiques et de nouveaux produits, comme le partage des risques, afin de pouvoir se lancer sur de nouveaux segments d'activité.”

Sonja Kelly, Directrice de la recherche et de la promotion à la Banque mondiale des femmes, a mentionné les difficultés rencontrées pour la collecte de données et d'éléments d'appréciation sur les problèmes rencontrés par les femmes en ce qui concerne tant l'inclusion financière que le commerce. “Parmi ces difficultés figurent l'absence de données ventilées par sexe, les préjugés sexistes cachés dans les systèmes d'entrepreneuriat existants, l'absence d'argumentaire en faveur de l'octroi par les partenaires de prêts aux femmes entrepreneurs et la distance entre la communauté du développement et les utilisateurs finals”, a-t-elle dit.

Confirmant ces conclusions et tendances, Francisca Ochieng, fondatrice et directrice générale de Lheritier Skincare, société kényane fabriquant des produits de soin de la peau à valeur ajoutée, a indiqué que le manque de financement du commerce faisait perdre des débouchés commerciaux. “Les attentes en matière de garanties sont toujours les mêmes, les banques nous demandent si nous avons un véhicule ou un terrain qu'elles peuvent prendre en garantie pour le prêt. En outre, certains des chargés de prêt ne reçoivent pas de formation qui leur permettrait de comprendre les besoins de nos entreprises”, a-t-elle dit. Elle a ajouté que pour continuer de développer ses activités, elle devait trouver d'autres solutions comme mettre de côté des fonds provenant des recettes de la société, recevoir une aide financière de sa famille ou trouver des arrangements avec ses clients.

Lancé en mai 2021, le Centre de recherche de l'OMC sur l'égalité des genres est une plate-forme qui permet aux experts et aux chercheurs de partager des informations, d'établir des partenariats et de donner au commerce et à l'égalité des genres une visibilité en tant que domaine de recherche reconnu. La prochaine séance de réflexion aura lieu en juillet et octobre 2022, en amont du Congrès mondial sur le commerce et l'égalité des genres que le Centre de recherche organisera du 5 au 7 décembre 2022 à l'OMC. Cette conférence, qui portera sur “L'égalité des genres pour un commerce et une reprise durables”, sera le premier événement mondial de recherche sur le commerce et l'égalité des genres. Le Centre de recherche de l'OMC sur l'égalité des genres a lancé un appel à présenter des articles en vue de l'événement.

Pour de plus amples renseignements sur les travaux de recherche sur le commerce et l'égalité des genres du Centre de recherche, vous pouvez consulter la base de données sur le commerce et l'égalité des genres, qui contient plus d'une centaine de documents de recherche.

La vidéo de la première séance de réflexion est disponible ici.

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