CHANGEMENT CLIMATIQUE

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Le Forum commercial sur les normes de décarbonation: promouvoir la cohérence et la transparence dans le secteur du fer et de l'acier a réuni des fonctionnaires et des dirigeants d'entreprises de beaucoup des grandes économies productrices d'acier pour un dialogue sur des normes cohérentes et transparentes en vue d'accélérer l'intensification de la production d'acier sobre en carbone au niveau mondial. 

Ce rassemblement, qui constitue la première réunion des représentants de l'industrie sidérurgique à l'OMC sur les questions climatiques, arrive à un moment où le nombre croissant de normes de décarbonation différentes a suscité des préoccupations quant à l'incompatibilité potentielle et à la fragmentation des échanges.

S'exprimant lors de la discussion des dirigeants au début du Forum, la Directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala a noté que le secteur du fer et de l'acier représentait à lui seul environ 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 70% de la production mondiale d'acier primaire reposant sur les hauts fourneaux à oxygène à forte intensité de carbone. 

Les normes de décarbonation seront essentielles pour permettre au secteur de l'acier de devenir neutre du point de vue du carbone, mais cet effort est compromis par la fragmentation des politiques et par des normes de carbone incompatibles — avec au moins 20 normes différentes, chacune ayant des méthodes correspondantes distinctes, a noté la Directrice générale.

“Le fait est que la prolifération et la fragmentation augmentent les coûts et l'incertitude, car les producteurs ont du mal à se faire une idée d'un ensemble divergent de prescriptions en matière de politique de la concurrence”, a-t-elle dit.  Cela peut faire obstacle à l'investissement en faveur de la décarbonation et constitue “le contraire exact de ce dont nous avons besoin maintenant, en particulier dans un secteur comme l'acier, qui a des actifs à long terme.”

L'OMC “a déjà une certaine expérience dans l'assouplissement des frictions commerciales découlant de normes fragmentées”, a dit la Directrice générale, mentionnant les travaux du Comité des obstacles techniques au commerce de l'OMC, qui avaient contribué à l'élaboration de nouvelles normes internationales.

“Je suis vraiment ravie de voir tant de parties prenantes essentielles ici aujourd'hui examiner en quoi la coopération ici à l'OMC peut contribuer aux efforts de décarbonation de cette industrie vitale”, a-t-elle déclaré.

La Princesse Abze Djigma, Présidente de la Princess Abze Djigma Foundation et ancienne envoyée spéciale du Burkina Faso pour les objectifs de développement durable et le changement climatique, a salué l'engagement de l'OMC pour cette question importante.

“Je suis heureuse de constater que l'OMC met en avant le fait que le secteur privé, plus que jamais, a un rôle essentiel à jouer”, a-t-elle dit.  Parce que “quoi que nous décidions, c'est le secteur privé qui va produire les résultats.”

Parvenir à un accord sur les approches en matière de normes de décarbonation constituera une étape essentielle vers l'acceptation de mesures commerciales fondées sur le climat, ont dit les représentants de l'industrie, et l'OMC est l'enceinte la plus adéquate pour garantir que les intérêts des pays développés et des pays en développement seront pris en compte dans l'examen de ces approches.

“Je pense que le message principal de l'industrie est que nous avons l'espoir d'avoir une voie vers la décarbonation”, a déclaré Aditya Mittal, PDG d'ArcelorMittal.  “Ce que nous recherchons est l'équivalence pour que nous puissions continuer à commercer sur nos différents marchés et continuer à décarboner, que ce soit dans les pays développés ou dans les pays en développement.”

“Tout le monde a sa propre base de coûts pour la décarbonation. Nous devons reconnaître le contexte historique des pays et créer un système équitable”, a-t-il ajouté. “Et tant que nous avons l'équité, je pense que chacun peut déployer ses meilleurs efforts, apporter ses meilleures idées et les meilleurs esprits de sa capitale, pour décoder l'ensemble.”

Notant qu'une tonne d'acier produite sur trois traverse des frontières continentales, M. Edwin Basson, Directeur général de l'Association mondiale de l'acier, a dit que l'industrie sidérurgique était “fortement tributaire d'un environnement réglementaire qui soit au moins synchrone entre les industries ou entre les pays. … Tant que ces systèmes sont suffisamment alignés, la branche de production peut continuer à fonctionner avec succès dans un environnement commercial ouvert.”

“Je ne vois aucune autre institution que l'Organisation mondiale du commerce qui puisse jouer ce rôle”, a-t-il poursuivi.   “Maintenir des marchés commerciaux équitables et sur un pied d'égalité est, je pense, essentiel. Et nous sommes ravis qu'il s'agisse d'une discussion venant de l'Organisation mondiale du commerce.”

La discussion des dirigeants a été suivie de deux “groupes d'action” dans le cadre desquels les participants ont examiné les progrès réalisés dans la fixation de seuils d'émission pour l'industrie sidérurgique, les défis rencontrés par les pays en développement et les possibilités de favoriser la transparence et la cohérence des normes de décarbonation au niveau mondial.

La séance de clôture a ensuite permis d'examiner le rôle que l'OMC peut jouer pour traiter les questions identifiées dans les discussions des groupes.

Le Directeur général adjoint, Jean-Marie Paugam, a dit que les discussions menées dans le cadre du Forum démontraient l'“occasion qui était aujourd'hui visible” pour les entreprises, le système commercial mondial et les Membres de l'OMC, en particulier celle de se réunir et de faire avancer les travaux sur la décarbonation et le commerce.

“Je vois une occasion exceptionnelle, un dilemme du prisonnier et des étapes importantes”, a-t-il dit. “Premièrement, nous devons aller plus loin avec le secteur privé et les organisations de normalisation pour comprendre où les normes divergent et établir des voies de coopération internationale pour les mesures et de méthodes de normalisation.”

“Deuxièmement, nous devons poursuivre un vrai dialogue avec les Membres de l'OMC”, a-t-il poursuivi. “Troisièmement, nous devons examiner les possibilités de rassemblements supplémentaires pour discuter d'autres aspects des chaînes de valeur du fer et de l'acier.”

Le Forum fait fond sur les travaux analytiques du Secrétariat de l'OMC concernant les normes carbone, notamment le rapport très récent sur l'industrie sidérurgique dans le cadre de la série de notes d'information sur le commerce et le changement climatique et le Rapport sur le commerce mondial 2022: Changement climatique et commerce international.

De plus amples renseignements sur le Forum sont disponibles ici.

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