DIRECTRICE GÉNÉRALE NGOZI OKONJO-IWEALA

Pour en savoir plus

  

Dans son allocution, la Directrice générale a dit que le commerce avait permis d'absorber les chocs et favorisé la résistance d'une crise à l'autre. Néanmoins, “les pénuries et les goulets d'étranglement des trois dernières années ont mis en évidence de véritables faiblesses dans l'organisation des chaînes d'approvisionnement”. Dans un contexte de tensions géopolitiques grandissantes, “ce constat donne lieu à des appels croissants en faveur de la relocalisation, y compris dans des pays voisins ou amis”.

Bien que la relocalisation semble dans une certaine mesure inévitable, et que les entreprises parlent déjà “d'atténuation des risques”, il serait “coûteux et probablement inefficace” de “laisser la relocalisation devenir une politique plus large de repli commercial”, a averti la DG.

Cette stratégie serait coûteuse parce qu'elle “perturberait des échanges mondiaux de biens et de services d'une valeur de 31 400 milliards de dollars en 2022, soit environ 30% du PIB mondial”, mais aussi parce que, d'après les estimations des chercheurs de l'OMC, le découplage en blocs économiques distincts réduirait le PIB réel à long terme d'au moins 5% (jusqu'à 7% d'après le FMI). À titre de comparaison, la crise financière de 2008-2009 avait fait baisser les revenus réels des pays de l'OCDE de 3,5%.

La relocalisation pourrait aussi concentrer l'offre encore davantage, augmentant les vulnérabilités. La Directrice générale a dit qu'avec une moindre coopération en matière commerciale, il serait plus difficile de résoudre les problèmes mondiaux communs, ce qui augmenterait les risques pour la croissance et la durabilité.

“Une meilleure voie vers la résilience est celle de chaînes mondiales plus approfondies, déconcentrées et diversifiées, intégrant dans le courant dominant davantage de pays et de communautés restés en marge de l'économie mondiale”. La DG a précisé: “À l'OMC, nous parlons de “remondialisation””.

Une certaine déconcentration est déjà en cours, les entreprises ajoutant des fournisseurs en Asie du Sud-Est, en Inde ou encore au Mexique pour réduire les coûts et gérer les risques. “Nous devons aller plus loin dans ce processus, pour englober des régions d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie qui sont toujours marginalisées”.

Or pour que la remondialisation fonctionne, un système commercial multilatéral ouvert et prévisible, centré sur l'OMC, est un prérequis. “C'est pourquoi il est si important de renforcer l'OMC et de veiller à ce qu'elle reste adaptée à ses objectifs”, a ajouté la DG. “Vous et vos collègues avez franchi des étapes importantes en juin l'année dernière lors de la CM12, et nous devons poursuivre sur cette lancée en vue de la CM13, qui se tiendra à Abou Dhabi en février prochain.”

“Peut-être qu'une partie de la matière grise et du financement aujourd'hui consacrés à la relocalisation pourraient être réorientés vers des réformes et des investissements du côté de l'offre, pour aider à faire entrer des régions et des populations marginalisées sur les marchés mondiaux”.

Pendant son séjour à Paris, la Directrice générale a également participé à une réunion informelle de Ministres de l'OMC accueillie le 7 juin par le Ministre du commerce et du tourisme de l'Australie, Don Farrell.  Des Ministres et hauts fonctionnaires d'une vingtaine de Membres de l'OMC étaient réunis pour discuter des préparatifs de la CM13 et des éléments nécessaires pour en assurer le succès.

La Directrice générale a également participé, le 8 juin, à une réunion du “Groupe d'Ottawa” de Membres de l'OMC partageant les mêmes vues. Cette réunion était présidée par Mary Ng, Ministre du commerce international, de la promotion des exportations, de la petite entreprise et du développement économique du Canada.

Ngozi Okonjo-Iweala a aussi eu des entretiens avec le Ministre australien Don Farrell, ainsi qu'avec Johan Forssell, Ministre de la coopération pour le développement international et du commerce extérieur de la Suède (qui assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE) et Valdis Dombrovskis, Vice-Président exécutif de la Commission européenne et Commissaire au commerce. Elle a aussi rencontré le Commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevicius, la Secrétaire d'État à l'économie et au commerce du Royaume-Uni, Kemi Badenoch, le Secrétaire général de l'OCDE, Mathias Cormann, et la Présidente de l'American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations, Liz Shuler.

Partager

Partager


  

Photos
Galerie de photos Voir le diaporama

Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.