La conférence a été ouverte par la Directrice générale, Ngozi Okonjo-Iweala, et a réuni des ambassadeurs auprès de l'OMC, des autorités suisses, des chefs d'organisations intergouvernementales, des représentants d'organisations non gouvernementales, d'entreprises et de milieux universitaires.

Dans ses remarques liminaires, la Directrice générale, Mme Okonjo-Iweala, a souligné que l'objectif de la série de conférences présidentielles de l'OMC était “de faire entendre les voix de dirigeants du monde entier à l'OMC afin d'échanger des idées, des données d'expérience et des propositions de politique générale et de susciter de nouvelles réflexions dont les décideurs politiques pourraient s'inspirer dans le cadre des efforts que nous déployons tous pour que le commerce produise des résultats en faveur des populations et de la planète.”

La Directrice générale, Mme Okonjo-Iweala, a chaleureusement souhaité la bienvenue au Président Masisi: “Depuis qu'il a pris ses fonctions en 2018, le Président Masisi s'est distingué en tant que dirigeant exceptionnel et inspirant, reconnu bien au-delà des frontières de son pays.” Elle a également souligné les réussites du Botswana, pays qui représente moins de 0,2% de la population africaine, mais 1,3% de la valeur des exportations de marchandises de l'Afrique.

La Directrice générale, Mme Okonjo-Iweala, a noté que le Botswana — comme la plupart des pays africains — était toujours confronté à de graves difficultés en termes de diversification des exportations, de création d'emplois, d'amélioration des compétences pour les nouvelles générations et d'obtention d'une croissance qui soit à la fois équitable sur le plan social et durable sur le plan environnemental.

“Le gouvernement du Président Masisi a déjà commencé à répondre à ces questions dans le cadre de son programme de réformes, qui promeut la technologie numérique et la création d'emplois pour les jeunes, en particulier au moyen du développement de la chaîne de valeur dans des secteurs clés comme les industries extractives, le tourisme, l'agriculture et l'éducation”, a-t-elle dit.

Dans son allocution, le Président Masisi a souligné le résultat historique de la douzième Conférence ministérielle de l'OMC (CM12) en juin 2022, qui “a suscité un sentiment de confiance renouvelé” parmi les Membres. “Il est évident que cet esprit de collaboration renouvelé est essentiel au bon fonctionnement de l'Organisation, et je tiens à souligner l'importance de la mise en œuvre des décisions de la CM12 d'une manière qui soit acceptable pour tous les Membres.”

“Le Botswana — et, je le crois, l'Afrique dans son ensemble — reconnaît l'importance de ces résultats pour façonner l'avenir du commerce mondial. Par conséquent, il est impératif de veiller à ce que le processus de mise en œuvre soit transparent et inclusif, en tenant compte des divers besoins et préoccupations de tous les Membres. Ce n'est qu'en agissant ainsi que l'OMC peut établir un cadre durable pour le commerce mondial qui soit bénéfique pour toutes les nations, en particulier les pays en développement” a-t-il ajouté.

Le Président Masisi a souligné les nombreux défis qui avaient entravé le développement économique de l'Afrique, notant en particulier l'incidence de la pandémie de COVID-19, pendant laquelle il y avait eu une distribution inégale des vaccins, laissant de nombreux pays en développement lutter pour obtenir suffisamment de doses pour leurs populations. “Pour relever ces défis, une réponse mondiale coordonnée est nécessaire. L'OMC peut jouer un rôle crucial en aidant les pays en développement à se préparer à de futures pandémies.”

Soulignant que le Botswana était sorti de la catégorie des pays les moins avancés (PMA) en 1994, le Président Masisi a souligné que le reclassement des PMA était une question complexe qui exigeait une approche sensible et nuancée pour faire en sorte que les préoccupations et les besoins de ces pays soient dûment pris en considération.

“Il est impératif que l'OMC accorde une attention suffisante à cette question et tienne compte des difficultés particulières rencontrées par les PMA dans leurs efforts pour s'intégrer dans l'économie mondiale. Des enseignements importants peuvent être tirés des difficultés rencontrées par les pays en développement sans littoral (PDSL), comme le Botswana, qui sont passés dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire puis à revenu intermédiaire de la tranche supérieure”, a-t-il dit. 

Il a également souligné les progrès importants accomplis en matière d'intégration régionale en Afrique résultant de l'établissement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui visait à stimuler de manière significative le commerce intra-africain, en particulier une production et un commerce à plus forte valeur ajoutée dans tous les secteurs de l'économie africaine. Il a invité les Membres de l'OMC à “soutenir les pays africains dans leurs efforts pour créer un système commercial harmonieux sur le continent, et à promouvoir les échanges entre l'Afrique et le reste du monde.”  

Le Président Masisi a noté que le Botswana était un membre fondateur du Groupe de travail informel de l'OMC sur le commerce et l'égalité des genres, et qu'il avait été coprésident du Groupe, conjointement avec El Salvador et l'Islande. Cela montre que le Botswana travaille activement, tant au niveau national qu'international, pour défendre et promouvoir des politiques et programmes commerciaux qui tiennent compte des questions de genre, a-t-il dit.

En outre, le Botswana a établi le Conseil national de la jeunesse, qui vise à autonomiser les jeunes et à promouvoir leur participation au développement du pays. Le gouvernement a également mis en œuvre divers programmes visant à soutenir l'emploi et l'entrepreneuriat des jeunes.

Cet événement a été clos par une motion de remerciements de Mme l'Ambassadrice Athaliah Lesiba Molokomme, Présidente du Conseil général, qui a exprimé l'espoir que “la conversation tenue aujourd'hui stimulerait les discussions à l'OMC qui sont essentielles pour façonner l'avenir du commerce mondial et des relations commerciales entre l'Afrique et le reste du monde.”

La vidéo de l'événement est disponible ici.

Série de conférences présidentielles de l'OMC

Lancée en 2022, la série de conférences sert de plate-forme permettant à d'éminents orateurs venus de différents horizons — présidents, premiers ministres et responsables politiques de haut rang, dirigeants d'entreprises, scientifiques, auteurs et philanthropes — de discuter de questions de coopération multilatérale et de gouvernance mondiale, y compris de questions liées au commerce et d'objectifs de développement durable.

La première conférence présidentielle a été donnée par Mia Amor Mottley, Première Ministre de la Barbade, en mars 2022.

De plus amples renseignements sur la série de conférences sont disponibles ici.