Ce
résultat positif est “une nouvelle étape résolument franchie”
sur la voie du Programme de Doha pour le développement, a ajouté M.
Moore durant la Conférence d'annonce de contributions au Fonds global
d'affectation spéciale pour le Programme de Doha pour le
développement, à laquelle ont participé des hauts fonctionnaires
chargés des questions commerciales, des représentants haut placés
d'organisations internationales et des spécialistes des questions de
finances et de développement.
“Il
s'agit là d'un résultat remarquable, qui aidera les pays les plus
vulnérables à faire entendre leur voix plus efficacement lors du
nouveau cycle de négociations commerciales”, a dit M. Moore.
“Nous sommes dans les temps et avons dépassé notre objectif, comme
nous l'avions promis à Doha. Les donateurs ont tenu parole. Nous nous
sommes assurés un niveau élevé d'engagement qui nous aidera à nous
acquitter de notre mandat — augmenter le niveau d'assistance
technique liée au commerce de l'OMC”. M. Moore a ajouté que ce
résultat prouvait, selon lui, que les donateurs reconnaissaient
combien l'OMC avait durement travaillé pour accroître la
transparence et le sens des responsabilités dans les mécanismes
d'audit et d'évaluation des résultats concernant ses programmes.
M.
Moore a relevé qu'une des caractéristiques fondamentales du nouveau
cycle commercial lancé en novembre dernier était que, pour la
première fois, les pays en développement avaient imposé une
conditionnalité aux pays développés en demandant un renforcement
des capacités et une assistance technique pour pouvoir participer
pleinement au processus. La Conférence d'annonce de contributions a
été convoquée conformément à la décision prise en décembre 2001
par le Conseil général de l'OMC d'asseoir le financement de
l'assistance technique liée au commerce de l'OMC sur une base saine
et prévisible. Dans cette décision, le Conseil général avait fixé
un objectif initial de financement de 15 millions de francs
suisses. Certains gouvernements ont également accepté de fournir un
soutien important en nature, notamment d'organiser leurs propres cours
de formation à l'intention des hauts fonctionnaires chargés du
commerce.
Si,
dans le monde entier, des pays en développement bénéficieront des
programmes financés par le Fonds global d'affectation spéciale pour
le Programme de Doha pour le développement, M. Moore a indiqué que
la priorité irait aux pays les moins avancés et aux pays n'ayant pas
de représentation à Genève. “Nous avons mené des consultations
approfondies avec tous nos Membres, et en particulier avec les pays en
développement, pour répondre de manière effective à leurs besoins”.
Le
lancement réussi du Fonds global d'affectation spéciale a également
mis en évidence le fait que les institutions multilatérales
reconnaissent de plus en plus la nécessité d'une plus grande
cohérence dans la fourniture des ressources aux pays en
développement, a indiqué M. Moore. “Le Programme de Doha pour le
développement constitue un programme d'une ampleur sans précédent
pour le commerce et le développement, y compris pour l'assistance
technique liée au commerce, qui dépasse largement la capacité
d'action d'une seule organisation”, a-t-il ajouté. “Cette
Conférence d'annonce de contributions nous a donné une occasion
unique d'instaurer un dialogue politique urgent et nécessaire sur
plusieurs thèmes essentiels pour la coopération technique et le
renforcement des capacités. La nécessité urgente d'une coordination
et d'une cohérence parmi les organisations et entre ces organisations
et la communauté des donateurs bilatéraux figure au centre des
discussions actuelles”.
M.
Moore a dit qu'il y avait des limites bien définies à ce que l'OMC
pouvait et ne pouvait pas faire en matière de mise en œuvre du
Programme de Doha pour le développement. “Il ne nous appartient pas
de dire aux pays et aux entreprises de fabriquer des tee-shirts ou des
chaussures, de construire des aéroports ou des ports maritimes. Notre
mission première dans ce contexte est d'aider les pays à se doter
des capacités leur permettant de mener à bien le nouveau cycle
commercial avec succès”.
L'OMC
a conçu une architecture en sept niveaux pour donner effet aux
mandats définis pour la coopération technique et le renforcement des
capacités:
- La
négociation et la mise en place de groupes interinstitutions
effectifs axés sur certaines questions et activités, en vue de
coordonner l'apport de l'assistance technique liée au commerce.
- Le
Cadre intégré pour l'assistance technique liée au commerce.
L'engagement unanimement exprimé par les différentes
organisations de soutenir les pays en développement et les pays
les moins avancés lors du nouveau cycle de négociations
commerciales et des négociations prévues dans le Programme de
Doha pour le développement, sur la base de la complémentarité
de leurs compétences a donné un caractère unique à la
dernière réunion des chefs de secrétariats des organisations
concernées.
- La
création d'une base de données sur l'assistance technique liée
au commerce décidée à Doha, comprenant des fichiers par pays
régulièrement mis à jour, dans lesquels sera enregistrée
l'assistance reçue des différents donateurs multilatéraux et
bilatéraux.
- L'apport
effectif coordonné d'assistance technique liée au commerce par
l'OMC et les donateurs bilatéraux dans le cadre du Comité d'aide
au développement de l'OCDE.
- L'instauration
d'un partenariat stratégique avec les banques, les institutions
et les commissions régionales. Le Mémorandum d'accord signé le
mois dernier avec la Banque interaméricaine de développement
peut servir de modèle pour ce type de coopération.
- Le
Plan annuel d'assistance technique du Secrétariat de l'OMC qui,
appliqué en coordination avec certaines organisations, répond
aux besoins à court terme d'assistance technique liée au
commerce des Membres bénéficiaires. Ce plan constitue un pas en
avant significatif dans l'accomplissement des mandats de Doha. Il
comprend 514 activités au total. La mise en œuvre, qui a
bien démarré, va maintenant être accélérée.
- Les
nouveaux mécanismes de suivi pour évaluer les résultats et la
fourniture des programmes.
“Le
succès appelle le succès, c'est ce qui instaure la confiance”, a
dit M. Moore. “Nous disposons d'une nouvelle structure de
négociation, les Présidents des principaux comités sont désignés,
les réunions pour l'année sont prévues pour aider les pays aux
ressources limitées à programmer leurs activités, le lieu de la
prochaine conférence est fixé et le Ministre du pays hôte est très
impliqué dans le processus. Le nouveau budget annoncé après Doha a
considérablement augmenté notre capacité d'action dans les domaines
sur lesquels nous nous sommes engagés. L'issue très positive de
cette Conférence d'annonce de contributions renforce encore cette
dynamique”.
M.
Moore a ajouté: “Nous avons doublé notre capacité de formation
avant cette conférence et notre équipe se consacre désormais au
lancement d'initiatives créatrices dans l'enseignement à distance et
à l'utilisation de nouvelles technologies pour encadrer les
étudiants. De nouvelles activités, qui seront bientôt annoncées,
seront lancées dans ce domaine. Nous recherchons de nouveaux
partenaires avec lesquels négocier pour faire en sorte que la
formation approfondie s'accélère et s'intègre à la dynamique dont
nous nous sommes dotés pour permettre aux pays en développement de
participer aux négociations, de faire valoir leurs intérêts, de
conclure des accords et de les mettre en œuvre”.