OMC: COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2015

PRESS/739

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Communiqués de presse 2015

 

      FAITS SAILLANTS

  • Le commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 3,3% en 2015 en volume, alors que la production se redresse légèrement dans les pays développés et les pays en développement.
  • La croissance du commerce devrait s'accélérer en 2016, pour s'établir à 4,0%, ce qui reste inférieur à la moyenne de 5,1% enregistrée depuis 1990, et bien inférieur à la moyenne de 6,0% d'avant la crise.
  • La croissance du commerce en volume a été très lente au cours des dernières années, s'établissant à 2,8% en 2014 et à 2,4% en moyenne sur les trois dernières années.
  • En 2014, les exportations des pays en développement ont augmenté plus vite que celles des pays développés: 3,3% contre 2,2%.
  • En revanche, les importations des pays en développement ont augmenté plus lentement: 2,0% contre 3,2%.
  • La baisse de 50% des prix du pétrole depuis juillet devrait doper les revenus et les importations dans les économies qui consomment beaucoup d'énergie (dont les pays développés et la Chine), mais réduire ceux des pays exportateurs de combustibles.
  • Il existe de nombreux risques de dégradation par rapport aux prévisions, parmi lesquels les tensions géopolitiques, les politiques monétaires divergentes, les fluctuations des taux de change et le ralentissement de la croissance des économies émergentes.

Selon l'annonce faite aujourd'hui par les économistes de l'OMC, la croissance en volume du commerce mondial des marchandises ne s'accélérera que légèrement au cours des deux prochaines années, passant de 2,8% en 2014 à 3,3% en 2015, puis à 4,0% en 2016.

La croissance du commerce restera donc bien inférieure à la moyenne annuelle de 5,1% enregistrée depuis 1990.

Les gains modestes affichés en 2014 ont marqué la troisième année consécutive de croissance des échanges inférieure à 3%. Entre 2012 et 2014, leur croissance n'a été que de 2,4% en moyenne, ce qui est le plus faible taux enregistré sur trois ans en période de croissance des échanges (en excluant des années comme 1975 et 2009, où le commerce mondial a diminué).

Comme l'a déclaré le Directeur général Roberto Azevêdo:

“La croissance du commerce a été décevante ces dernières années, ce qui tient dans une large mesure à la faiblesse prolongée de la croissance du PIB après la crise financière. On peut s'attendre à ce que le commerce poursuive sa lente reprise mais, avec une croissance économique encore fragile et des tensions géopolitiques persistantes, cette tendance pourrait facilement être remise en cause.

Mais nous ne sommes pas impuissants face à ce sombre tableau. Le commerce peut être un puissant levier de la croissance économique et du développement. En supprimant les mesures protectionnistes, en améliorant l'accès aux marchés, en évitant les politiques qui faussent la concurrence et en s'efforçant de réformer les règles commerciales mondiales, les gouvernements peuvent stimuler le commerce et saisir les possibilités qu'il offre à chacun.”

À court terme au moins, l'expansion du commerce ne dépassera plus de loin la croissance économique globale, comme cela a été le cas pendant des décennies. L'augmentation de 2,8% du commerce mondial en 2014 est à peine supérieure à la croissance du PIB mondial pendant l'année, et les prévisions de croissance du commerce pour 2015 et 2016 ne sont que légèrement supérieures à la croissance attendue de la production (graphique 1).

 

Graphique 1: Croissance du commerce mondial des marchandises en volume et PIB réel, 2007 2016P a
(Variation annuelle en %)

a Les chiffres pour 2015 et 2016 sont des projections. Le commerce s'entend de la moyenne des exportations et des importations.
Source:   Secrétariat de l'OMC pour le commerce et estimations consensuelles pour le PIB réel aux taux de change du marché.

 

Plusieurs facteurs ont contribué à l'atonie du commerce et de la production en 2014 et au début de 2015, notamment le ralentissement de la croissance du PIB des économies émergentes, la reprise inégale dans les pays développés et la montée des tensions géopolitiques. Les fortes fluctuations des taux de change, notamment l'appréciation de 14% du dollar EU par rapport aux autres monnaies entre juillet et mars, ont encore compliqué la situation et les perspectives du commerce.

L'effondrement des prix mondiaux du pétrole en 2014 (‑47% entre le 15 juillet et le 31 décembre) et la faiblesse des prix des autres produits de base se sont répercutés sur les recettes d'exportation et ont réduit la demande d'importations dans les pays exportateurs, mais ils ont aussi dopé les revenus réels et les importations dans les pays importateurs. Les prix ont continué de baisser par la suite, indiquant une offre excédentaire, une demande insuffisante, ou les deux à la fois. Il reste à voir si cela aura globalement un effet positif ou négatif sur le commerce mondial en 2015.

L'estimation préliminaire de 2,8% de croissance du commerce mondial en 2014 correspond à la moyenne des exportations et des importations de marchandises en volume, c'est‑à‑dire qu'elle est ajustée compte tenu des différences de taux d'inflation et de taux de change entre les pays. Elle est proche de notre prévision la plus récente, à savoir 3,1% en septembre dernier, mais elle est inférieure à la croissance de 4,7% prévue à la même époque de l'an dernier. Plusieurs facteurs, qui, pour la plupart, n'étaient pas prévisibles, ont contribué à notre surestimation initiale.

La forte baisse des prix des produits de base depuis juillet dernier n'était pas prévue et n'était pas prise en compte dans les estimations de l'an dernier. La chute des prix du pétrole a été due non seulement à la forte augmentation de la production en Amérique du Nord, mais aussi à la contraction de la demande sur les marchés émergents, comme pour les autres produits de base.

Il y a un an, les économistes prévoyaient pour 2014 une croissance du PIB supérieure à la tendance aux États‑Unis et proche de la tendance dans la zone euro. Ces deux prévisions, qui permettaient d'espérer une plus forte croissance du commerce, ne se sont pas vérifiées, car les États‑Unis n'ont enregistré qu'une croissance modérée pour l'année en raison de résultats trimestriels inégaux, tandis que l'activité dans la zone euro est restée morose.

Les tensions géopolitiques et les phénomènes naturels ont également pesé sur la croissance du commerce l'an dernier. La crise en Ukraine a persisté tout au long de l'année, pesant sur les relations commerciales entre la Russie, d'une part, et les États‑Unis et l'Union européenne de l'autre. Le conflit au Moyen‑Orient a également accentué l'instabilité régionale, de même que l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola en Afrique de l'Ouest. Enfin, le commerce et la production ont reculé au premier trimestre aux États‑Unis en raison d'un hiver exceptionnellement rigoureux.

Les prévisions de l'OMC relatives au commerce dépendent des projections du PIB faites par d'autres organisations, mais, comme ces dernières sont régulièrement surestimées depuis la crise financière de 2008‑2009, nos propres prévisions sont biaisées vers le haut.

Les enquêtes récentes sur la confiance et l'activité des entreprises révèlent une consolidation de la reprise économique dans l'Union européenne, une modération de la croissance aux États‑Unis et un ralentissement de l'activité dans certaines économies émergentes, en particulier au Brésil et en Russie. Ces indicateurs sont conformes à la prévision actuelle du commerce, mais les économistes de l'OMC ont prévenu que plusieurs facteurs de risque rendaient leurs estimations plus incertaines.

Le risque le plus évident est la divergence des politiques monétaires aux États‑Unis et dans la zone euro, du fait que la Réserve fédérale envisage de relever les taux d'intérêt plus tard dans l'année, alors que la Banque centrale européenne vient juste de lancer son programme d'assouplissement quantitatif. Parmi les autres risques, il faut citer la résurgence de la crise de la dette dans la zone euro et le ralentissement plus fort que prévu des marchés émergents (en particulier dans les régions exportatrices de ressources comme l'Afrique, le Moyen‑Orient, la Communauté d'États indépendants (CEI) et l'Amérique du Sud).

Enfin, le rapport d'environ 2 pour 1 observé pendant de nombreuses années entre la croissance du commerce mondial et la croissance du PIB mondial semble révolu, comme le montre le fait que le commerce et la production ont progressé à peu près au même rythme au cours des trois dernières années. Ce changement, qui rend les prévisions commerciales particulièrement difficiles depuis quelques années, continuera de peser sur les perspectives pour 2015 et 2016.

 

ÉVOLUTION DU COMMERCE EN 2014

Les données annuelles sur le commerce des marchandises et des services commerciaux en dollars EU courants sont présentées dans les tableaux 1 à 6 de l'appendice. La valeur en dollars du commerce mondial des marchandises a stagné en 2014, les exportations n'ayant augmenté que de 0,7%, à 18 950 milliards de dollars. Ce taux de croissance est inférieur à celui du commerce des marchandises en volume mentionné ci‑dessus (2,8% pour la moyenne des exportations et des importations), conséquence de la baisse des prix des exportations et des importations d'une année sur l'autre, notamment pour les produits primaires.

Par comparaison, la croissance de la valeur en dollars des exportations mondiales de services commerciaux a été plus forte, à 4% en 2014, soit une valeur de 4 850 milliards de dollars. Il faut noter que la valeur des services commerciaux est calculée sur la base d'une nouvelle classification des services dans la balance des paiements. Les chiffres ne sont donc pas directement comparables avec ceux des années précédentes. Les données annuelles, trimestrielles et mensuelles détaillées relatives au commerce des marchandises et des services commerciaux peuvent être téléchargées sur le site Web de l'OMC.

La valeur du commerce des marchandises en 2014 dénote de manière frappante la faiblesse des flux commerciaux dans les régions exportatrices de ressources naturelles. La valeur en dollars des exportations de l'Amérique du Sud, de la CEI, de l'Afrique et du Moyen‑Orient a diminué de 6%, 5,9%, 7,6% et 3,9%, respectivement, la baisse des prix des produits de base ayant amputé les recettes d'exportation. La contraction des importations en Amérique du Sud (‑4,2%) a été la conséquence de la récession dans les grandes économies régionales, tandis que le recul plus marqué encore des importations dans la CEI (‑11,2%) est dû à une combinaison de facteurs, parmi lesquels la chute des prix du pétrole et le conflit régional.

Pour les grands agrégats de pays et les régions qui n'exportent pas principalement des ressources naturelles, les statistiques du commerce en volume peuvent donner une image plus claire de l'évolution des échanges. L'OMC et la CNUCED établissent conjointement diverses statistiques du commerce à court terme, y compris des indices trimestriels du volume du commerce des marchandises corrigés des variations saisonnières. Ces indices sont indiqués dans le graphique 2 par niveau de développement.

Graphique 2: Volume des exportations et des importations de marchandises selon le niveau de développement, 2010T1 2014T4
(Indices du volume corrigés des variations saisonnières, 2010T1 = 100)

Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

Les exportations mondiales en volume n'ont augmenté que de 1,9% au premier semestre de 2014 par rapport à la même période de 2013, mais la croissance au second semestre en glissement annuel a atteint 3,7%. Les exportations des économies développées et des économies en développement/émergentes ont été faibles au premier semestre (1,8% et 2,1%, respectivement), mais celles des pays en développement/émergents ont augmenté plus rapidement au second semestre (2,5% pour les pays développés et 5,1% pour les pays en développement).

La faible demande d'importations dans l'Union européenne a pesé lourdement sur le commerce mondial au cours des dernières années en raison de la part importante de l'UE dans les importations mondiales (32% en 2014, avec le commerce entre les pays membres de l'UE, et 15% sans ce commerce). L'évolution trimestrielle du volume du commerce de l'UE est indiquée dans le graphique 3.

 

Graphique 3: Volume des exportations et des importations de marchandises de l'Union européenne, 2010T1 2014T4
(Indices du volume corrigés des variations saisonnières, 2010T1 = 100)

Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

Les exportations extra‑UE en volume ont stagné pendant la majeure partie de 2014 en raison du fléchissement de la demande chez les partenaires commerciaux. Dans le même temps, les importations de l'UE ont repris en partie, les importations totales (intra‑UE plus extra‑UE) ayant progressé de 1,9% par rapport à l'année précédente. Mais elles ont marqué le pas vers la fin de l'année, perdant 0,4% au quatrième trimestre. Il faudra peut‑être une reprise économique plus forte en Europe pour que les taux de croissance du commerce se redressent dans le monde.

L'évolution du commerce régional en volume est indiquée dans le graphique 4. L'Asie et l'Amérique du Nord ont connu la plus forte croissance des exportations en 2014. Les expéditions de l'Amérique du Sud et des Autres régions (Afrique, Moyen‑Orient et CEI) ont pratiquement stagné, ce qui n'est pas étonnant vu que les quantités de pétrole et d'autres ressources naturelles échangées ont tendance à être insensibles aux variations des prix. Les exportations européennes ont augmenté plus lentement en raison de la faible demande d'importations dans la région.

Les importations de l'Amérique du Nord en volume ont augmenté régulièrement en 2014, de même que les importations de l'Asie, après un repli au deuxième trimestre. Les importations des Autres régions (Afrique, Moyen‑Orient et CEI) ont également augmenté au second semestre, malgré la baisse des prix des produits de base, mais les importations de l'Amérique du Sud sont restées orientées à la baisse, après avoir culminé au deuxième trimestre de 2013. Enfin, les importations européennes sont restées faibles et n'ont retrouvé que récemment leur niveau du troisième trimestre de 2011.

 

Graphique 4: Volume des exportations et des importations de marchandises par région, 2010T1 2014T4
(Indices du volume corrigés des variations saisonnières, 2010T1 = 100)

Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

Les statistiques mensuelles du commerce des marchandises en dollars courants sont disponibles plus rapidement que les statistiques trimestrielles en volume et elles concernent un plus grand nombre de pays. Elles sont présentées dans le graphique 1 de l'appendice jusqu'en janvier ou février, selon la disponibilité.

Les courants d'échanges en dollars ont apparemment chuté dans de nombreux pays au cours des premiers mois de 2015. Par exemple, les exportations extra‑UE en dollars ont reculé en janvier d'environ 17% en glissement annuel, tombant à leur plus bas niveau depuis avril 2010, et les importations ont diminué dans les mêmes proportions. Néanmoins, l'ampleur de cette baisse est peut‑être exagérée par l'appréciation du dollar, qui sous‑évalue le commerce effectué dans d'autres monnaies, et par la chute des prix du pétrole, qui réduit la valeur en dollars d'une quantité donnée de pétrole importé. Par comparaison, si la valeur du commerce est exprimée en euros, les exportations extra‑UE n'ont diminué que de 2,5% en janvier. Il se peut que les taux de change et les prix du pétrole n'expliquent pas entièrement le recul récent, si bien que le commerce a peut être effectivement connu un tassement au premier trimestre de 2015. Cela souligne néanmoins la nécessité d'interpréter avec prudence les valeurs du commerce libellées en dollars compte tenu des variations de prix récentes.

Le graphique 5 indique la croissance estimée, en glissement annuel, de la valeur en dollars du commerce mondial pour certaines catégories de produits manufacturés. Au quatrième trimestre de 2014, le commerce du fer et de l'acier avait augmenté de 2,4% par rapport au même trimestre de 2013, tandis que les expéditions de matériel de bureau et de télécommunication étaient en hausse de 3%. Par contre, la croissance en glissement annuel de la valeur en dollars du commerce des autres produits manufacturés est devenue négative au quatrième trimestre, avec des baisses de l'ordre de 1 à 3%. Depuis la crise financière de 2008‑2009, le commerce des produits de l'industrie automobile est généralement considéré comme un indicateur avancé du commerce mondial, tandis que le commerce du fer et de l'acier est un indicateur différé. En raison de la contraction de la demande d'automobiles, les exportateurs d'acier, comme la Chine, pourraient être confrontés à une baisse de la demande pour leurs produits à l'étranger. Comme les graphiques en valeur de l'appendice, ce graphique devrait être interprété avec prudence, car les données sont tout aussi sensibles aux fluctuations des prix et des taux de change.

 

Graphique 5: Exportations mondiales de produits manufacturés par trimestre et par produit, 2012T1 2014T4
Variation en % en glissement annuel, en dollars EU

Source: Estimations du Secrétariat de l'OMC d'après les données miroir disponibles pour les pays déclarants dans la base de données Global Trade Atlas, Global Trade Information Systems.

 

Enfin, le graphique 6 donne une ventilation des exportations de services commerciaux par région géographique de l'OMC. En 2014, toutes les régions ont enregistré une légère augmentation des exportations de services, comprise entre 1% et 6%, sauf la Communauté d'États indépendants (CEI), qui a enregistré une forte baisse de 8%, notamment pour les services de transport (-3%), les voyages (‑12%) et les autres services commerciaux (‑5%). Les importations ne sont pas indiquées sur le graphique 6, mais l'évolution est analogue, toutes les régions enregistrant une modeste augmentation, sauf la CEI, qui a enregistré une baisse de 4%.

Au niveau mondial, la composante la plus faible du commerce des services en 2014 a été celle des services de fabrication fournis sur des intrants physiques détenus par des tiers(1), qui ont enregistré une baisse de 3% mesurée par les exportations. Dans le même temps, les exportations d'autres services commerciaux, qui comprennent les services financiers et qui représentent plus de la moitié (52%) du commerce mondial des services commerciaux, ont augmenté de 5% l'an dernier.

 

Graphique 6: Croissance des exportations de services commerciaux en valeur par région, 2011 2014
Variation annuelle en %

Note: Les données sont établies conformément à la sixième édition du Manuel de la balance des paiements du FMI et ne sont pas comparables aux chiffres des années précédentes.
a Y compris les Caraïbes.
Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

PERSPECTIVES DU COMMERCE POUR 2015 ET 2016

Les prévisions de l'OMC tablant sur une croissance de 3,3% du volume du commerce mondial des marchandises en 2015 et sur une croissance de 4,0% en 2016 reposent sur des estimations consensuelles du PIB mondial réel aux taux de change du marché établies par d'autres organismes (tableau 1). Ces chiffres supposent que la croissance du commerce sera supérieure d'un peu plus de 1 fois à celle du PIB en 2015 et en 2016, soit plus que les ratios d'environ 1 pour 1 pour la période 2012-2014, mais encore beaucoup moins que les ratios de 2 pour 1 qui étaient courants il n'y a pas si longtemps.

Les exportations des économies en développement/émergentes devraient augmenter de 3,6% en 2015, et leurs importations de 3,7%. Dans le même temps, on s'attend à une augmentation de 3,2% des exportations et des importations des économies développées.

L'Asie est la région qui devrait enregistrer les meilleurs résultats à l'exportation cette année (5,0%), suivie de près par l'Amérique du Nord (4,5%). Les exportations de l'Europe augmenteront également, de 3,0% en 2015, contre 1,9% l'an dernier. La plus faible croissance des exportations en 2015 sera enregistrée en Amérique du Sud (0,2%) et dans les Autres régions (Afrique, Moyen‑Orient et CEI, ‑0,6%), mais de petites variations du volume des exportations d'une année sur l'autre sont normales pour les régions riches en ressources.

L'Amérique du Nord et l'Asie devraient voir leurs importations augmenter d'environ 5% en 2015, tandis qu'en Europe la croissance des importations sera de moins de 3%. À l'inverse, l'Amérique du Sud et les Autres régions devraient enregistrer une baisse des importations de 0,5% et 2,4%, respectivement.

 

Tableau 1: Croissance du volume du commerce des marchandises, 2011 2016 a
Variation annuelle en %

a Les chiffres pour 2015 et 2016 sont des projections.
bLes Autres régions comprennent l'Afrique, la Communauté d'États indépendants et le Moyen‑Orient.
Source:   Secrétariat de l'OMC.

 

 

Les risques qui entourent les prévisions du commerce sont essentiellement baissiers. L'un d'eux est lié au caractère déséquilibré de la reprise économique mondiale. Après une baisse inattendue de la production au premier trimestre de 2014, les États‑Unis ont enregistré une augmentation plus rapide du PIB et une baisse du taux de chômage durant le reste de l'année, ce qui a stimulé les importations. Si l'économie des États‑Unis reste vigoureuse, cela soutiendra la demande mondiale et renforcera la reprise du commerce. Inversement, si les résultats des États-Unis sont insuffisants, il n'y aura guère d'autres sources d'accroissement de la demande d'importations. La croissance du PIB des États‑Unis pourrait être décevante si le resserrement des conditions monétaires et la baisse des prix du pétrole découragent l'investissement, notamment dans le secteur énergétique.

Dans l'Union européenne, les conditions économiques s'améliorent, mais le chômage reste élevé (9,8% en février), et les difficiles négociations de sauvetage entre la Grèce et le reste de la zone euro menacent de relancer l'instabilité financière.

Les perspectives pour la Chine sont aussi moins certaines qu'avant, car l'activité de la plus grande économie du monde (mesurée en parité de pouvoir d'achat) a fléchi. La hausse de 7,4% du PIB chinois en 2014 a été la plus faible depuis 24 ans, et les responsables chinois ont revu à la baisse leurs objectifs de production pour l'avenir. Il est cependant probable que la croissance de la Chine dépassera encore celle des autres grandes économies cette année et l'année prochaine, mais la marge sera sans doute plus faible que dans le passé. La demande d'importations en Chine devrait donc se stabiliser, et non s'accélérer.

 

Graphique 7: Prix des produits primaires, janvier 2012 février 2015
Indices, janvier 2012 = 100


Source: FMI, Prix des produits primaires.

 

La baisse des prix du pétrole et des autres produits primaires offre un certain potentiel de hausse par rapport aux prévisions si son effet positif sur les importateurs nets de ces produits est supérieur à son effet négatif sur les exportateurs nets. L'ampleur de la baisse récente des prix des produits de base est illustrée par le graphique 7. Le commerce mondial pourrait aussi croître plus vite que prévu si la reprise économique est plus forte dans la zone euro grâce au programme d'assouplissement monétaire annoncé récemment par la Banque centrale européenne. Une reprise de la demande dans l'Union européenne aurait un impact disproportionné sur les statistiques du commerce mondial du fait que le commerce entre les membres de l'UE est pris en compte dans les totaux mondiaux.
On a beaucoup parlé du fait que le ratio d'environ 2 pour 1 entre la croissance du commerce mondial et celle du PIB mondial, observé pendant de nombreuses années, semble avoir disparu, le commerce et la production ayant augmenté à peu près au même rythme au cours des trois dernières années (graphique 1). Le ralentissement récent de leur croissance peut s'expliquer, entre autres, par des conditions macroéconomiques défavorables, par la maturation des chaînes d'approvisionnement mondiales et par l'accumulation des mesures protectionnistes après la crise.

Aucune explication définitive n'a été trouvée, mais on peut au moins discerner quelques faits stylisés. Premièrement, le ratio de la croissance du commerce mondial à la croissance du PIB mondial (que les économistes appellent “élasticité-revenu du commerce mondial) a atteint son plus haut niveau dans les années 1990, bien avant la crise financière, mais il a ensuite diminué (graphique 8). Deuxièmement, il est normal que le commerce mondial croisse lentement pendant un temps après un choc économique mondial, avant que sa croissance reprenne (voir, par exemple, les crises pétrolières des années 1970 et du début des années 1980). Enfin, une plus faible élasticité du commerce mondial n'implique pas un plus faible ratio commerce mondial/PIB, ce dernier restant à ou proche d'un niveau record.

Ces faits laissent penser que le ralentissement du commerce est dû à une combinaison de facteurs cycliques et structurels. Par conséquent, bien que l'OMC prévoie encore une faible croissance du commerce en 2015 et en 2016, elle n'exclut pas le retour à une croissance plus rapide par la suite.

 

Graphique 8: Élasticité du volume du commerce mondial des marchandises par rapport au PIB mondial aux taux de change du marché, 1980 2014

Note: Les élasticités sont calculées au moyen d'une régression du logarithme du volume du commerce mondial des marchandises sur le logarithme du PIB mondial aux taux du marché sur dix ans.
Source: Statistiques du commerce international de l'OMC pour le commerce, base de données des Perspectives de l'économie mondiale du FMI pour le PIB aux taux de change du marché.


 

TABLEAUX ET GRAPHIQUES DE L'APPENDICE

 

Tableau 1 de l'appendice
Commerce mondial des marchandises par région et pour certaines économies, 2014
Milliards de $ et %

a. Importations f.a.b.
b. Y compris les Caraïbes. Pour la composition des groupes, voir les Notes techniques des Statistiques du commerce international de l'OMC, 2014.
c. Algérie, Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Libye, Nigéria, Soudan, Tchad.
d. Hong Kong, Chine; République de Corée; Singapour; Taipei chinois.
e. Marché commun du cône Sud: Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay.
f. Association des nations de l'Asie du Sud‑Est: Brunéi, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande, Viet Nam.
Source:   Secrétariat de l'OMC.

 

Tableau 2 de l'appendice
Commerce mondial des services commerciaux par région et pour certaines économies, 2014
Milliards de $ et %

a.  Y compris les Caraïbes. Pour la composition des groupes, voir le chapitre IV (Métadonnées) des Statistiques du commerce international de l'OMC, 2014.
b. Estimations du Secrétariat.
c. Données selon la méthode de la cinquième édition du Manuel de la balance des paiements.
...   Chiffres non disponibles ou non comparables.
Note: Des données provisoires pour l'ensemble de l'année étaient disponibles mi‑mars pour une cinquantaine de pays représentant plus des deux tiers du commerce mondial des services commerciaux, mais les estimations pour la plupart des autres pays sont fondées sur des données relatives aux trois premiers trimestres.
Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

Tableau 3 de l'appendice
Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs, 2014
Milliards de $ et %

a. Importations f.a.b.
b. Les importations définitives de Singapour s'entendent des importations moins les réexportations.
c. Estimations du Secrétariat.
d. Y compris des réexportations importantes ou des importations destinées à la réexportation.
Source:   Secrétariat de l'OMC.

 

Tableau 4 de l'appendice
Commerce des marchandises: principaux exportateurs et importateurs, à l'exclusion du commerce intra‑UE (28), 2014
Milliards de $ et %

a. Importations f.a.b.
b. Les importations définitives de Singapour s'entendent des importations moins les réexportations.
c. Estimations du Secrétariat.
d. Y compris des réexportations importantes ou des importations destinées à la réexportation.
Source: Secrétariat de l'OMC.

 

Tableau 5 de l'appendice
Commerce mondial des services commerciaux: principaux exportateurs et importateurs, 2014
Milliards de $ et %

a  Données selon la méthode de la cinquième édition du Manuel de la balance des paiements.
b Estimations du Secrétariat.
... Chiffres non disponibles ou non comparables.
‑   Sans objet.
Note: Les chiffres concernant un certain nombre de pays et de territoires sont des estimations du Secrétariat. Les variations annuelles en pourcentage et les classements sont affectés par des solutions de continuité dans les séries pour un grand nombre d'économies, ainsi que par des problèmes de comparabilité entre pays.
Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

Tableau 6 de l'appendice
Commerce des services commerciaux: principaux exportateurs et importateur, à l'exclusion du commerce intra‑UE (28), 2014
Milliards de $ et %

a  Selon la classification des services dans la cinquième édition du Manuel de la balance des paiements.
b Estimations du Secrétariat.
... Chiffres non disponibles ou non comparables.
‑   Sans objet.
Note: Les chiffres concernant un certain nombre de pays et de territoires sont des estimations du Secrétariat. Les variations annuelles en pourcentage et les classements sont affectés par des solutions de continuité dans les séries pour un grand nombre d'économies, ainsi que par des problèmes de comparabilité entre pays.
Source: Secrétariats de l'OMC et de la CNUCED.

 

Graphique 1 de l'appendice
Exportations et importations de marchandises de certaines économies, janvier 2009‑janvier 2014
(Milliards de $)

 

Sources: Statistiques financières internationales du FMI, base de données GTA des Global Trade Information Services, statistiques nationales

 


Note:
1.
Ces services étaient enregistrés sous la rubrique des “biens importés ou exportés pour transformation” dans la cinquième édition du Manuel de la balance des paiements du FMI retour au texte

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