NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

> Reprise encore modeste du commerce en 2015 et 2016 après trois années de faible expansion

Merci à tous de votre présence. Vous avez vu le communiqué de presse, je vais donc brièvement rappeler quelques‑unes des principales informations avant de donner la parole à Bob Koopman, notre nouvel économiste en chef qui est entré en fonction en fin d'année dernière.

En 2014, le commerce mondial des marchandises a, une fois de plus, enregistré une expansion faible.

Avec une progression de tout juste 2,8% en volume, la croissance du commerce est à peine supérieure à celle de la production mondiale. Et bien sûr, elle reste largement inférieure à la moyenne de 5,1% enregistrée depuis 1990.

2014 est également la troisième année consécutive affichant une croissance du commerce inférieure à 3%.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la croissance du commerce n'a été aussi faible qu'une seule fois: entre 1980 et 1984. Cependant, le commerce avait subi deux nettes contractions à l'époque, du fait du choc pétrolier et de la récession mondiale de 1980/81. À l'inverse, la croissance faible prolongée de ces trois dernières années s'inscrit dans une période d'expansion économique, même si elle est très modeste.

Cela a attiré l'attention des économistes qui se demandent s'il s'agit d'un changement structurel durable ou d'un revers temporaire dû au ralentissement du cycle économique mondial.

La réponse est sans doute une combinaison de facteurs structurels et cycliques.

Du point de vue structurel, l'élan dû à la mondialisation rapide des années 1990 et à l'émergence des nouvelles technologies a commencé à retomber. Par élan j'entends, par exemple, les gains d'efficacité que les technologies de l'information ont apportés à la logistique et à la gestion des points d'entrée, ou la façon dont ces technologies ont contribué à la coordination des chaînes de valeur mondiales.

Concernant l'aspect cyclique, nous savons que certains facteurs jouent également un rôle majeur. La demande sur les marchés développés est très faible depuis la crise, et la croissance des économies émergentes a aussi ralenti. Cela a indubitablement une incidence notable sur la croissance du commerce, qui est étroitement liée à la croissance du PIB.

Pour ce qui est de l'avenir et compte tenu de la croissance économique encore fragile et des tensions géopolitiques actuelles, on peut prévoir en restant prudents, que le commerce poursuivra sa lente reprise.

Les prévisions que nous publions aujourd'hui laissent présager une croissance du commerce légèrement plus rapide pour les deux prochaines années. On s'attend à ce que la croissance dépasse les 3%, sans toutefois devancer de beaucoup la croissance du PIB mondial.

En 2015, le volume du commerce mondial de marchandises devrait progresser de 3,3% si la croissance du PIB est proche de l'estimation consensuelle fixée à près de 3%.

En 2016, la croissance du commerce pourrait s'accélérer et atteindre les 4% si la croissance du PIB redémarre légèrement et parvient à dépasser les 3%, conformément aux prévisions.

Les exportations et les importations devraient progresser un peu plus rapidement dans les économies en développement que dans les économies développées.

Les exportations des économies développées pourraient progresser de 3,2% en 2015 tandis que la croissance des expéditions en provenance d'économies en développement serait plus proche des 3,6%.

Parallèlement, les importations des pays développés pourraient augmenter de 3,2% et celles des pays en développement de 3,7%.

Cependant, comme je l'ai indiqué, plusieurs facteurs pourraient remettre en cause ces prévisions, et il s'agit surtout de risques de dégradation. Ces chiffres pourraient donc se vérifier si les conditions ne se détériorent pas davantage.

Les facteurs potentiellement négatifs pourraient être, par exemple:

  • une croissance du PIB plus faible que prévu, particulièrement dans les économies émergentes;
  • l'aggravation des tensions géopolitiques; et
  • les effets possibles de politiques monétaires divergentes dans les économies développées, à savoir d'importantes variations des taux de change et des flux de capitaux.

D'ici à la fin de la journée, le FMI diffusera ses Perspectives de l'économie mondiale; cela donnera une idée claire des perspectives de croissance du PIB, élément très important pour le commerce, et des risques potentiels qui s'annoncent.

Même si la croissance dans le monde reste faible, je tiens à souligner que nous ne sommes pas impuissants.

Le commerce peut être un puissant levier de la croissance économique et du développement.

Même si de nombreux moyens d'action ont été testés depuis la crise, nous n'avons pas encore exploré tout le potentiel de la politique commerciale pour favoriser la croissance.

Le paquet de Bali très satisfaisant - que les Membres mettent actuellement en œuvre - a été un pas important. Mais bien entendu, nous pouvons faire plus pour développer un environnement mondial favorable au commerce.

Nous œuvrons actuellement à l'élaboration d'un programme de travail pour juillet de cette année, lequel nous mettra sur la voie pour conclure les questions restantes du PDD.

Des groupes de Membres travaillent également à l'élargissement de l'Accord de l'OMC sur les technologies de l'information et à la libéralisation du commerce des biens environnementaux.

Obtenir des résultats positifs sur chacun de ces fronts pourrait réellement permettre de soutenir la reprise modeste de la croissance du commerce que nous prévoyons aujourd'hui. De ce fait, cela aiderait également à soutenir la croissance et le développement dans les années à venir.

 

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