OMC: COMMUNIQUÉ DE PRESSE 2015

PRESS/752

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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FAITS SAILLANTS

  • Le volume du commerce mondial des marchandises devrait augmenter de 2,8% en 2015, ce qui est moins que l'estimation précédente de 3,3%, le ralentissement de la demande d'importations en Chine, au Brésil et dans d'autres économies émergentes entraînant une réduction des exportations des partenaires commerciaux.
  • La croissance du commerce devrait reprendre en 2016 pour s'établir à 3,9%, ce qui est un peu moins que l'estimation précédente de 4,0% et toujours moins que la moyenne de 5% des 20 dernières années (1995‑2015).
  • Les risques de dégradation par rapport aux prévisions sont très importants, les principaux étant le risque d'un nouveau ralentissement de l'activité économique dans les pays en développement et le risque d'instabilité financière lié à une hausse éventuelle des taux d'intérêt aux États-Unis.
  • La croissance des exportations et des importations de l'Asie en 2015 a été revue à la baisse, car le ralentissement de la croissance des importations chinoises a réduit le commerce intrarégional.
  • Les importations de l'Amérique du Sud ont également été revues nettement à la baisse, mais la croissance des exportations de la région en volume devrait rester positive en 2015 et 2016.
Ces révisions s'expliquent par plusieurs facteurs qui ont pesé sur l'économie mondiale au premier semestre de 2015, notamment le recul de la demande d'importations en Chine, au Brésil et dans d'autres économies émergentes, la baisse des prix du pétrole et d'autres produits de base et les fluctuations importantes des taux de change.

La volatilité des marchés financiers, l'incertitude quant à la réorientation de la politique monétaire des États-Unis et les résultats économiques mitigés enregistrés récemment ont assombri les perspectives de l'économie et du commerce au niveau mondial pour le second semestre de 2015 et au-delà.

Si les projections actuelles se réalisent, l'année 2015 sera la quatrième année consécutive où la croissance annuelle du commerce mondial est inférieure à 3% et est à peu près égale à celle du PIB mondial, alors qu'elle était deux fois plus rapide dans les années 1990 et au début des années 2000.

Comme l'a déclaré le Directeur général, Roberto Azevêdo: "Le commerce peut être un catalyseur de la croissance économique. En ce moment de grande incertitude, l'accroissement des échanges pourrait donner un nouvel élan à l'économie mondiale et améliorer les perspectives de développement et de réduction de la pauvreté. Les Membres de l'OMC peuvent aider à mettre la croissance du commerce sur une trajectoire plus robuste en prenant l'initiative sur différents fronts, notamment en négociant des résultats concrets d'ici à notre Conférence ministérielle de décembre à Nairobi."

La production mondiale continue de croître à un rythme modéré, mais les risques de dégradation pour l'économie mondiale sont de plus en plus marqués. Il y a notamment un risque de ralentissement plus fort que prévu des économies émergentes et des économies en développement, une possibilité de déstabilisation des flux financiers due à un relèvement éventuel des taux d'intérêt par la Réserve fédérale des États-Unis, et les coûts imprévus qui pourraient être associés à la crise migratoire en Europe.

Au moment de la publication de notre dernière prévision en avril 2015, les données disponibles jusqu'au quatrième trimestre de 2014 semblaient indiquer un redressement du commerce et de la production au niveau mondial. Mais les résultats pour le premier semestre de 2015 ont été en deçà des attentes, avec une croissance trimestrielle négative de -0,7% en moyenne aux deux premiers trimestres. Le graphique 1 montre l'évolution récente du commerce en donnant des indices trimestriels du commerce des marchandises, corrigés des variations saisonnières, en volume (c'est-à-dire ajustés pour tenir compte des fluctuations des prix et des taux de change) et selon le niveau de développement.1  Malgré le fléchissement enregistré aux deux premiers trimestres de 2015, la croissance du commerce en glissement annuel reste positive pour l'année, s'établissant à ce jour à 2,3%.

La croissance trimestrielle des exportations des économies développées a été quasiment nulle aux deux premiers trimestres de 2015 (-0,2% en moyenne), mais celle des exportations des pays en développement a été clairement négative (-1,9%). Cette diminution des exportations s'explique par la faiblesse des importations des pays en développement (-2,2%) et la stagnation des importations des pays développés (+0,1%).

La croissance du commerce reste inégale entre les pays et les régions, comme le montre le graphique 2 qui présente les indices du commerce des marchandises de l'OMC en volume par région géographique. Après une longue période de stagnation, l'Europe est la région qui a enregistré la plus forte croissance des exportations en glissement annuel au deuxième trimestre, à 2,7%, suivie par l'Amérique du Nord (2,1%), l'Asie (0,6%), l'Amérique du Sud et centrale (0,4%), et les autres régions (-1,0%, y compris l'Afrique, la Communauté d'États indépendants et le Moyen-Orient). Les disparités régionales entre les taux de croissance ont été plus marquées du côté des importations avec une croissance positive de 6,5% en Amérique du Nord, de 3,1% en Asie et de 1,6% en Europe, et une baisse de 2,3% en Amérique du sud et centrale et de 3,1% dans les autres régions.

Le tableau 1 montre les projections révisées du commerce pour 2015 et 2016, qui dépendent d'estimations consensuelles de la croissance du PIB mondial réel aux taux de change du marché.2 L'OMC s'attend maintenant à ce que le volume du commerce mondial des marchandises mesuré par la moyenne des exportations et des importations augmente de 2,8% en 2015 et de 3,9% en 2016. En ce qui concerne les exportations, les expéditions en provenance des économies développées devraient augmenter de 3,0% cette année et de 3,9% l'année prochaine. Les exportations des économies en développement devraient connaître une croissance plus lente, de 2,4% en 2015 et de 3,8% en 2016. Les importations des économies développées devraient progresser à peu près au même rythme en 2015 (3,1%) et en 2016 (3,2%), tandis que celles des économies en développement reprendront, passant de 2,5% cette année à 5,2% l'année prochaine.

La plus forte révision à la baisse des prévisions des exportations pour 2015 concerne l'Asie, pour laquelle notre estimation a été ramenée à 3,1%, contre 5,0% en avril. Cela est dû principalement à la contraction du commerce intrarégional liée au ralentissement de l'économie chinoise. Les prévisions des importations de l'Asie ont fait l'objet d'une révision à la baisse encore plus importante, de 5,1% à 2,6%, notamment en raison de la diminution des importations chinoises, de 2,2% en glissement annuel au deuxième trimestre (données non corrigées des variations saisonnières). La composition par produit des importations de marchandises de la Chine donne à penser que ce ralentissement pourrait être lié en partie au passage d'une croissance tirée par l'investissement à une croissance tirée par la consommation. Les statistiques douanières pour le mois d'août indiquent une forte diminution du volume des importations de machines (-9%) et de métaux (fer et acier: -10%, cuivre: -6%) d'une année sur l'autre, tandis que de fortes augmentations ont été enregistrées pour les produits agricoles, notamment les céréales (+130%) et les graines oléagineuses (+33%).

Une autre révision importante concerne la prévision des importations de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale pour 2015, qui a été ramenée à -5,6%, contre -0,5% en avril. Cette réduction peut être attribuée en grande partie à l'évolution défavorable de la situation économique du Brésil, qui a été touché simultanément par une crise budgétaire, un scandale de corruption impliquant la plus grande entreprise du pays et la baisse des prix des exportations. Les importations de marchandises du Brésil au deuxième trimestre ont diminué de 13% en glissement annuel par rapport à la même période de 2014. Une reprise des importations de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale est attendue en 2016, avec la stabilisation de la croissance du PIB du Brésil et la reprise de ses importations. Les autres pays de la région devraient aussi voir leurs importations s'accélérer l'année prochaine, à mesure que leur économie se redressera. L'importance de la reprise prévue en 2016 s'explique aussi en partie par le fait que la croissance future partira d'une base plus basse après la forte contraction enregistrée en 2015.  

Si le ralentissement des marchés émergents s'accentue, les prévisions révisées du tableau 1 pourraient encore se révéler trop optimistes. En particulier, si les importations des économies en développement reprennent plus lentement que prévu après leur baisse récente, cela pourrait réduire d'un demi-point de pourcentage la croissance du commerce mondial en 2015.

Enfin, les statistiques nominales du commerce des marchandises donnent parfois une meilleure indication des tendances actuelles du commerce que les statistiques en volume, car elles sont généralement établies plus rapidement. Elles sont illustrées par les graphiques 3 et 4. Toutefois, les statistiques du commerce en dollars sont très sensibles aux fluctuations des prix et des taux de change et doivent être interprétées avec prudence.

Les valeurs du commerce en dollars ont diminué dans la plupart des pays depuis l'année dernière et, en juillet, elles avaient baissé d'environ 12% en glissement annuel au niveau mondial. Cela tient en partie à la forte appréciation générale du dollar EU pendant cette période (+15% en termes nominaux effectifs par rapport aux principales monnaies, selon la Banque des règlements internationaux). Comme le montre le graphique 3, il y a généralement une relation inverse entre la valeur du commerce mondial en dollars courants et la valeur du dollar. Par exemple, en juillet, les exportations et les importations de l'Allemagne ont reculé de 14% en glissement annuel en dollars, mais elles ont augmenté de 6% en euros.

 

1. Les données proviennent des statistiques conjoncturelles du commerce de l'OMC, qui peuvent être téléchargées à l'adresse suivante ici. retour au texte

2. L'OMC n'établit pas elle-même les chiffres du PIB; elle utilise plutôt les estimations d'autres organisations, qui sont repondérées en fonction des groupes de pays de l'OMC aux taux de change du marché. retour au texte

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