Je commencerai par une bonne nouvelle:
en 2010, le commerce mondial des biens et services devrait connaître un rebond
de 9,5 pour cent en termes réels. On ne peut que se féliciter de ce retour à la
croissance après la contraction sans précédent de 12 pour cent qu'a enregistrée
le commerce mondial l'année dernière. L'OMC a prouvé son utilité en tant que
police d'assurance contre les pressions protectionnistes. La contraction du
commerce aurait été catastrophique si, comme dans les années 1930, nous avions
cédé aux sirènes du protectionnisme. Le système de règles commerciales qui
caractérise l'OMC a démontré sa valeur en tant que bien public mondial.
L'essentiel à présent est d'ancrer solidement la croissance et le commerce a un
rôle important à jouer à cet égard. La dette souveraine atteignant des
proportions alarmantes, le commerce offre une source de croissance et de
développement durable non génératrice d'endettement. C'est pourquoi nous devons
aborder la phase finale du Cycle du développement de Doha. Il n'est pas dans
l'intérêt des Membres de l'OMC d'en retarder la conclusion. Je reste également
convaincu que l'accroissement et l'amélioration de l'Aide pour le commerce
permettront aux pays en développement, en particulier aux PMA [pays les moins
avancés], de tirer profit de l'ouverture des échanges découlant du système
commercial multilatéral. C'est précisément ce que nous avons tous convenu de
faire pour atteindre l'objectif 8 du Millénaire pour le développement.
Selon les prévisions, les exportations des pays en développement devraient
progresser d'environ 11 pour cent en 2010, soit plus rapidement que celles des
pays développés (autour de 7 pour cent). Le phénomène sera encore plus marqué
dans le cas des échanges Sud Sud. La croissance commerciale n'a cependant pas
toujours été homogène et de nombreux pays ne sont toujours pas en mesure de
retirer les fruits de l'intégration dans l'économie mondiale, et ce,
principalement à cause des difficultés qu'ils rencontrent en matière de
capacité du côté de l'offre et d'infrastructure liée au commerce.
C'est pourquoi il est si important d'entretenir la dynamique de l'Aide pour le
commerce. Depuis que nous avons lancé cette initiative en 2005, la communauté
internationale a largement répondu présente à nos appels à accroître l'Aide
pour le commerce. La Banque mondiale a elle aussi joué un rôle central dans
cette dynamique. Les activités du Groupe de la Banque mondiale dans le domaine
du commerce ont plus que doublé entre 2002 et 2008, atteignant plus de 20
milliards de dollars EU. Selon les premières estimations de l'OCDE, les flux
d'Aide pour le commerce s'élevaient à 41 milliards de dollars EU en 2008, soit
une hausse de plus de 62 pour cent par rapport à la période de référence 2002
2005.
Cette augmentation des ressources ne s'est pas faite au détriment de l'APD
[aide publique au développement] dans les secteurs sociaux et, point important,
est largement attribuable à l'intégration par les pays en développement du
commerce dans leurs stratégies de développement. D'ici au prochain Examen
global de l'Aide pour le commerce qui aura lieu l'année prochaine, nous
devrions également être en mesure d'analyser de quelle manière cette initiative
favorise la croissance économique et la réduction de la pauvreté, notamment
grâce aux résultats obtenus par les opérations de prêts de la banque elle-même.
La communauté internationale se réunira en septembre au Sommet des objectifs du
Millénaire pour le développement. Ce sera l'occasion de nous pencher sur le
rôle positif que le commerce et une capacité de production plus solide a joué
pour aider les pays pauvres à faire face aux crises et d'atténuer la pauvreté.
À cette occasion, nous devons nous engager à poursuivre nos efforts dans le
domaine de l'Aide pour le commerce au delà de 2010 pour ne pas priver les pays
pauvres d'une source de croissance à un moment où ils en ont particulièrement
besoin.
Nous ne sommes toutefois pas sortis du tunnel. Les pays à faible revenu courent
toujours de grands risques, notamment celui d'être exclus des marchés du
financement du commerce. Nous devons donc faire en sorte que les banques de
développement, y compris le Groupe de la Banque mondiale, disposent des
ressources nécessaires pour éviter ces risques. La recapitalisation de ces
banques et la 16ème reconstitution des ressources de l'IDA [Association
internationale de développement] sont à l'évidence des éléments importants à
cet égard.
> Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.