M. Bo Xilai, cher ami
Monsieur le maire,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d'abord remercier Mme Patricia Francis et le Centre du
commerce international non seulement d'avoir organisé ce forum, mais
aussi de le faire ici à Chongqing, ville dont le développement, sous la
direction dynamique de M. Bo Xilai et de son équipe, est de plus en plus
lié à l'ouverture de la Chine au commerce international.
L'OMC est l'organisation mondiale qui a été chargée par ses Membres de
réglementer au niveau multilatéral l'ouverture du commerce mondial. Nous
partons tous du principe que le commerce est un moteur innovant de la
croissance économique et de la réduction de la pauvreté. Pour que
l'ouverture des échanges bénéficie à tous, des disciplines
multilatérales rigoureuses sont nécessaires, et cela a été l'objectif du
GATT et de l'OMC durant les 60 dernières années.
Négocier, administrer et faire respecter ces disciplines et ces règles,
afin d'établir des conditions égales pour tous les pays, telle est
l'activité essentielle de l'OMC. La transparence, la prévisibilité et la
stabilité sont nos piliers fondamentaux, car c'est ce dont les
entreprises ont besoin pour faire du commerce. Ce système a été mis à
l'épreuve pendant la récente crise économique, et il a jusqu'ici prouvé
sa pertinence et sa robustesse face à ce qu'on pourrait appeler notre
test de résistance. En effet, grâce à nos disciplines multilatérales,
les pressions protectionnistes auxquelles on s'attendait pendant la
crise ont été contenues.
Donc, le système fonctionne. Le commerce international est resté ouvert
JUSQU'À PRÉSENT, grâce à cela; les pays en développement et en
particulier les pays émergents, sont devenus aujourd'hui les principaux
moteurs de la croissance mondiale.
Contrairement à ce qui s'était produit dans les années 1930, lorsque le
protectionnisme avait aggravé la crise, cette fois, la résistance au
protectionnisme a permis d'en atténuer les effets.
Pourtant, les règles du système commercial multilatéral ont toujours
besoin d'être améliorées, et c'est l'enjeu central du Cycle de Doha.
Elles doivent devenir plus favorables au développement, et les
négociations ont permis de faire 80 pour cent du chemin. Il n'est pas
surprenant que les pays en développement en réclament aujourd'hui avec
force la conclusion rapide, point que j'ai récemment abordé avec le
Président Lee en Corée, puis avec le Vice Président Xi Jin Ping et avec
le Ministre Chen Deming ici en Chine. Tous s'accordent sur la nécessité
de donner l'impulsion politique finale pour que ce qui reste à négocier
afin de trouver le bon équilibre final le soit au cours des prochains
mois.
Toutefois, lorsque nous parlons d'accroître l'accès aux marchés et
d'améliorer les règles commerciales, ce sont surtout les pays qui
participent déjà au commerce qui ont le plus à y gagner. Mais qu'en est
il des autres, qui n'ont qu'une faible part du commerce mondial et dont
les échanges se limitent à un ou deux principaux biens ou produits de
base? C'est le cas d'un grand nombre de pays en développement et de la
plupart des 49 pays les moins avancés, les PMA.
Il apparaît de plus en plus clairement que l'accès aux marchés n'est pas
synonyme en soi d'entrée sur le marché. Toute une série d'autres
contraintes sur le plan de l'offre et de l'infrastructure commerciale
empêchent toujours de nombreux pays en développement de profiter des
avantages inhérents au système commercial multilatéral.
C'est pour cette raison que nous avons lancé l'initiative Aide pour le
commerce à la Conférence ministérielle de Hong Kong en 2005. Nous avions
besoin d'une solution plus globale allant au-delà des activités de
formation destinées aux ministères du commerce, aussi importantes
qu'elles soient. Nous avions besoin d'une vision plus holistique qui
englobe la totalité des outils dont nous disposions pour aider les pays
en développement à s'intégrer dans l'économie mondiale.
Les progrès que nous avons accomplis depuis Hong Kong sont remarquables.
L'année 2005 marque un tournant dans le développement du financement
pour le commerce. Les montants ont augmenté chaque année pour atteindre
42 milliards de dollars EU en 2008. Les indicateurs confirment que cet
engagement se maintient, malgré les pressions croissantes exercées
récemment sur les finances publiques dans les pays de l'OCDE. De plus,
de nouvelles sources de financement apparaissent, notamment parmi les
partenaires d'échanges Sud Sud.
La Chine joue ici un rôle accru. Elle est désormais un partenaire
important pour les pays en développement. Je considère comme une
évolution positive le fait que plus de 100 pays en développement d'Asie
et du Pacifique, d'Afrique et d'Amérique latine tirent des enseignements
de la transformation de la Chine et profitent des vastes compétences
qu'elle apporte.
Nous devons aussi faire connaître les effets de notre action. À cette
fin, j'ai choisi de faire de la présentation de rapports sur les
résultats et les effets le thème central du troisième Examen global de
l'Aide pour le commerce, qui aura lieu en juillet prochain à Genève.
Pour continuer d'avancer et permettre au G 20 d'entretenir la dynamique,
nous avons besoin de mieux présenter les effets et les résultats de nos
activités.
Améliorer le fonctionnement de l'Aide pour le commerce signifie aussi
faire en sorte que les pays en développement — et surtout les PMA —
expriment leurs demandes d'assistance liée au commerce et que les
partenaires donateurs harmonisent leur soutien avec ces demandes. Pour
les pays les moins avancés, le Cadre intégré a un rôle crucial à jouer.
Le Cadre intégré, comme son nom l'indique, est effectivement un
véritable programme d'Aide pour le commerce destiné aux PMA.
Lancé conjointement par la CNUCED, le Centre du commerce international,
la Banque mondiale, le FMI, le PNUD et l'OMC en 1997, le Cadre intégré a
récemment fait l'objet de profonds changements visant à améliorer son
fonctionnement, le but global étant d'aider les PMA à participer
activement au commerce international.
Le renforcement des capacités commerciales consiste pour une bonne part
à comprendre comment le commerce peut être intégré dans une stratégie de
développement ou de réduction de la pauvreté. Pour les PMA, c'est
souvent la première chose à faire pour identifier les principaux
obstacles à la compétitivité d'une manière générale, pour savoir comment
s'insérer dans les chaînes logistiques mondiales afin de concentrer
leurs efforts sur les secteurs ayant un potentiel d'exportation.
Le Cadre intégré aide les PMA à voir où sont leurs blocages commerciaux,
incite les institutions participantes à mobiliser leurs compétences pour
répondre aux besoins urgents des PMA, et contribue à canaliser le
soutien des donateurs pour financer les différents projets identifiés.
À l'heure actuelle, les niveaux de financement du Cadre intégré ont
fortement augmenté, avec des ressources totales de plus de 180 millions
de dollars EU en mars 2010. À ce jour, 23 donateurs financent le
mécanisme et 46 PMA en bénéficient.
Je conclurai, Mesdames et Messieurs, en insistant sur l'importance de l'ITC
pour les activités de l'OMC. Qu'il s'agisse de l'Aide pour le commerce
ou du cas particulier du Cadre intégré, l'ITC est devenu un acteur
central pour le renforcement de la capacité des pays en développement de
participer au commerce. En tant que fondateur de l'ITC, avec la CNUCED,
nous avons intensifié notre soutien financier et opérationnel aux
activités du Centre. Je tiens à remercier chaleureusement Mme Patricia
Francis pour son leadership et le dynamisme avec lequel elle relève ce
défi. Rationaliser les capacités opérationnelles de l'ITC pour le
développement des exportations et mettre au point les outils nécessaires
pour évaluer les effets produits, telles sont les principales
orientations stratégiques que l'OMC a données à l'ITC. Votre travail
dans les jours à venir aura une influence décisive sur la réalisation de
ces objectifs stratégiques, et je vous remercie d'avance de vos
contributions.
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