NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY

Cours régional de politique commerciale 2011 de l’OMC pour la région Asie-Pacifique en partenariat avec le Centre des études de l’OMC de l’Institut indien du commerce extérieur, New Delhi

POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Pascal Lamy

  

M. Anand Sharma, Ministre du commerce et de l'industrie de l'Inde,
M. Rahul Khullar,
M. S.N. Menon,
M. K.T. Chacko,
M. Abhijit Das,

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d'être à Delhi aujourd'hui pour célébrer l'ouverture du cours régional de politique commerciale 2011 de l'OMC pour la région Asie‑Pacifique.

“Si un homme a faim, donne lui un poisson, il mangera un jour, apprends-lui à pêcher, il mangera toute sa vie.”  Ce proverbe ancestral illustre parfaitement la raison d'être des activités d'assistance technique et de renforcement des capacités de l'Organisation mondiale du commerce:  aider les pays en développement à mettre en place les capacités nécessaires à long terme pour être des membres actifs de la famille de l'OMC, les aider à intégrer le commerce dans leurs plans nationaux de développement et de lutte contre la pauvreté.

L'assistance technique et le renforcement des capacités s'inscrivent dans le cadre plus large de l'“Aide pour le commerce” et sont de ce fait des éléments essentiels du volet développement du système commercial multilatéral.

Les cours régionaux de politique commerciale attestent de l'importance que notre Organisation accorde aux partenariats avec le monde universitaire.  Ces partenariats, notamment le Programme de chaires de l'OMC, sont conçus pour aider à renforcer les capacités institutionnelles et humaines locales requises pour dispenser une telle formation dans les pays en développement, pour soutenir l'intégration de thèmes relatifs à l'OMC dans les programmes des institutions d'enseignement supérieur, et pour promouvoir la recherche dans les domaines pertinents pour l'OMC.

Ces cours correspondent à la Stratégie d'apprentissage progressif de l'OMC, qui prévoit deux grandes voies de formation, l'une pour les “généralistes” et l'autre pour les “spécialistes”, chacune se composant de trois niveaux successifs:  niveau de base, niveau intermédiaire et niveau avancé.  Les cours régionaux de politique commerciale sont considérés comme une activité de niveau intermédiaire.  Leur but est avant tout de donner aux participants de bonnes connaissances de base sur les Accords de l'OMC, y compris dans le contexte des négociations, ainsi que des éléments pour comprendre le fonctionnement de la politique commerciale dans leur région.

La dimension régionale permet de prendre en compte les réalités et les spécificités locales.  Grâce à la présence de formateurs du Secrétariat de l'OMC aux côtés d'une vingtaine d'universitaires et de spécialistes de la politique commerciale de la région, les participants peuvent tirer parti d'expériences et de compétences complémentaires.

L'OMC est une organisation conduite par ses Membres.  Ceux-ci doivent être prêts à exprimer et à défendre leurs intérêts et leurs attentes légitimes.  Mais ils ne peuvent le faire que si leurs fonctionnaires chargés de la politique commerciale connaissent bien les Accords commerciaux multilatéraux et sont versés dans les questions de politique commerciale.  Je suis convaincu que le cours régional de politique commerciale que nous inaugurons aujourd'hui sera extrêmement utile aux fonctionnaires chargés de la politique commerciale dans la région Asie‑Pacifique pour promouvoir et défendre leurs intérêts à l'OMC.

Nous sommes très fiers que le “Centre des études de l'OMC” de l'Institut indien du commerce extérieur soit notre nouveau partenaire pour la région Asie‑Pacifique.  Au vu du succès de nos partenariats antérieurs avec l'Université de Hong Kong de 2004 à 2006, puis avec l'Université nationale de Singapour de 2007 à 2010, je suis persuadé que le Centre des études de l'OMC contribuera à enrichir encore le projet de cours régionaux de politique commerciale.

Le Centre est une source importante de compétences relatives à l'OMC, comme en témoigne le grand nombre de travaux de recherche et de publications qu'il produit, ainsi que le vaste programme d'assistance technique qu'il dispense en Inde mais aussi dans la région et au‑delà.  Nous avons la chance de compter parmi les experts régionaux qui participent à ce cours des enseignants du Centre et de l'Institut indien du commerce extérieur.  Tous ces points forts du Centre, associés à un solide réseau international et à de bonnes capacités administratives, seront très précieux.

Je tiens à remercier M. K.T. Chacko, Directeur de l'Institut indien du commerce extérieur, pour son soutien et son investissement personnel dans ce projet.  Je remercie également M. Das, Directeur du Centre des études de l'OMC, pour son soutien, et tous les enseignants pour le travail admirable qu'ils ont accompli en préparant ce cours.

Ce cours régional de politique commerciale a en outre le grand honneur d'être parrainé par M. S.N.  Menon, ancien Secrétaire au commerce.  La carrière remarquable de M. Menon et ses réalisations ne manqueront pas d'inspirer et d'orienter les participants, et nous lui sommes très reconnaissants de sa participation inestimable à ce projet.

J'aimerais aussi remercier les autorités indiennes, en particulier le Ministère du commerce — et tout spécialement M. le Ministre Anand Sharma — ainsi que le Ministère des affaires intérieures, qui ont apporté leur soutien tout au long de l'organisation de ce cours.

Le premier cours régional de politique commerciale a été organisé en Afrique en 2002, puis l'initiative a été élargie aux Caraïbes et à l'Amérique latine, et ensuite à votre région.  Depuis le premier cours pour l'Asie‑Pacifique organisé à Hong Kong en 2004, au total 184 fonctionnaires gouvernementaux ont suivi ce programme.  Par ailleurs, une cinquantaine d'universitaires et de spécialistes du commerce de nombreuses universités et institutions de la région ont joué un rôle actif.  Nous nous félicitons aussi de la participation d'institutions telles que le Centre du commerce international, la Banque asiatique de développement, la Banque mondiale et la Commission économique de l'ONU pour l'Asie et le Pacifique.

Je voudrais maintenant m'adresser aux participants.  Vous avez été choisis pour suivre ce cours par les autorités de vos pays, envers lesquels vous avez donc une responsabilité, puisqu'ils vous ont accordé leur confiance.  Le succès du cours dépend principalement de vous, car une grande place a été laissée à l'interactivité.  Je vous encourage vivement à vous impliquer totalement, afin de tirer parti d'un échange fructueux d'idées, de points de vue et d'opinions.

Vous devriez profiter du fait que ce cours a lieu en Inde pour apprendre tout ce que vous pourrez, de la formation et du pays hôte.  L'Inde est un bon exemple de la façon dont le commerce peut être utilisé pour stimuler la croissance, créer des emplois et lutter contre la pauvreté. C'était là l'essence même du processus d'ouverture commerciale et de réforme structurelle initié au début des années 90 par le Premier Ministre Singh.  Cela a permis à l'économie indienne d'être l'une des premières à se remettre de la crise financière qui a frappé récemment l'économie mondiale.

L'Asie a montré comment un commerce plus ouvert, judicieusement associé à des politiques internes appropriées en matière d'éducation, de technologie et de sécurité sociale, pouvait être un moteur pour la croissance, la création d'emplois et, enfin, la lutte contre la pauvreté.  C'est pourquoi aujourd'hui plus que jamais, alors que de nombreuses voix dénoncent une crise du multilatéralisme, il faut défendre la valeur du système commercial multilatéral et de l'OMC.  Il est temps de reconnaître la très grande contribution que ce dispositif apporte chaque jour au bon fonctionnement du commerce des marchandises et des services, au règlement pacifique des différends commerciaux et au renforcement des capacités dans les pays en développement.  Il faut se rendre à l'évidence:  c'est le seul système opérationnel de gouvernance économique mondiale, comme on a pu le constater au cours de la crise récente.

Je crois aussi qu'il est temps de réfléchir sérieusement à la manière dont nous pouvons poursuivre l'ouverture du commerce mondial et mettre à jour les règles commerciales existantes.  Pour cela, il faut que trois ingrédients essentiels soient réunis:  leadership, pragmatisme et détermination.  Le leadership est fondamental parce que les négociations commerciales sont des actions des gouvernements et que gouverner exige de faire des choix, de prendre des décisions et d'être prêt à les défendre au plan interne.  Le pragmatisme est nécessaire pour trouver des chemins qui nous mènent à un résultat final, pas forcément en ligne droite, peut‑être par de nombreux détours, peut‑être à des vitesses variées, mais le jeu en vaut la chandelle.  La détermination est incontournable:  on ne peut pas abandonner simplement parce que la pente est trop raide, parce que cela prend trop de temps, ou parce que les titres des journaux prédisent un échec.  Il faut de la détermination parce que les négociations dans le cadre de l'OMC sont un effort entrepris collectivement par 153 Membres pour le long terme.  Nous préparons actuellement la huitième Conférence ministérielle de l'OMC, qui aura lieu en décembre, et je fais confiance aux Membres — les parties prenantes du système commercial mondial — pour trouver une façon d'aller de l'avant.

Je vous adresse tous mes vœux de réussite pour le cours qui commence aujourd'hui et j'espère que vous serez nombreux à devenir des acteurs à part entière dans le domaine commercial, à Genève et dans vos pays respectifs.  Je vous remercie.

Flux de nouvelles RSS

> Des problèmes pour visualiser cette page?
Veuillez écrire à [email protected] en indiquant le système d’exploitation et le navigateur que vous utilisez.