NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG PASCAL LAMY


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Pascal Lamy

> “Semaines de Genève” pour les délégations sans représentation
> Vingt-quatrième Semaine de Genève

  

Bonjour,

Je suis heureux de vous accueillir à la vingt-quatrième session de la Semaine de Genève.

Le programme de cette semaine a été préparé avec soin pour permettre d'aborder un grand nombre de questions clés relevant du mandat de l'OMC, ainsi que de répondre aux demandes que vous, les Membres et observateurs sans représentation, avez faites.

Je commencerai par évaluer brièvement le contexte économique mondial dans lequel l'OMC opère actuellement.  Je serai franc.  Les perspectives de l'économie mondiale ne se sont pas améliorées depuis la dernière fois que je me suis adressé à vous.  Nos prévisions indiquent que la croissance du commerce va encore ralentir cette année pour s'établir à 3,7 pour cent, contre 5 pour cent en 2011.

En outre, le dernier rapport de suivi de l'OMC datant de la mi-juin montre que les gouvernements mettent en œuvre de nouvelles mesures qui restreignent ou risquent de restreindre le commerce.  Cette situation est encore aggravée par le rythme relativement lent auquel les gouvernements réduisent les mesures restrictives existantes.

L'accumulation de ces restrictions au commerce est devenue très préoccupante.  Les mesures restrictives mises en place depuis octobre 2008, à l'exclusion de celles qui ont été supprimées, concernent actuellement presque 3 pour cent du commerce mondial des marchandises.  Cette situation accroît les risques de détérioration de l'économie mondiale.

Au vu de ces risques, nous devons de toute urgence redoubler d'efforts pour éviter l'unilatéralisme, renforcer la coopération multilatérale et trouver des solutions globales aux difficultés économiques mondiales actuelles.  C'est ce même message que j'ai délivré il y a seulement quelques semaines au sommet des chefs d'États du G-20 à Los Cabos au Mexique.

Au cours de cette réunion, les chefs d'États ont pris l'engagement d'éviter les mesures protectionnistes jusqu'en 2014.  Préserver l'ouverture des marchés et les courants d'échanges est fondamental pour nous extraire du malaise économique actuel.  Pour les petits pays en développement qui n'ont pas les moyens de mettre en œuvre des mesures protectionnistes, il est encore plus crucial que les marchés soient ouverts à vos marchandises et services.

Nous devons également rester vigilants et faire preuve de créativité pour améliorer la transparence et la surveillance multilatérales ainsi que les instruments dont nous disposons pour mener les examens par les pairs.  J'ai encouragé tous les Membres à prendre part aux consultations que le Président de l'Organe d'examen des politiques commerciales va entreprendre en vue d'améliorer le système d'examen par les pairs des rapports de suivi réguliers établis par le Secrétariat de l'OMC.

Au Sommet du G-20, j'ai également insisté sur l'importance d'un financement du commerce qui soit disponible à un coût abordable.  Le 15 mai, le Groupe d'experts sur le financement du commerce et les participants à l'atelier sur l'Aide pour le commerce et le financement du commerce ont souligné combien il était important de faire en sorte que les institutions multilatérales de développement continuent d'œuvrer pour le financement du commerce, compte tenu de la dimension développement de leurs programmes.  Je l'ai déjà dit, le financement du commerce constitue l'une des formes de financement les moins risquées, mais les plus essentielles pour les producteurs et les commerçants des pays en développement.

J'ai également assisté à la Conférence Rio+20 où j'ai insisté sur le fait que l'ouverture des échanges faisait partie de la solution à nos difficultés collectives en matière de développement durable et non pas partie du problème.  Certes, l'ouverture du commerce peut soutenir l'économie verte, mais l'OMC sert aussi à contenir le protectionnisme vert.  L'ensemble des règles de l'OMC est conçu pour permettre aux Membres de l'OMC de poursuivre des objectifs légitimes en matière d'environnement et de développement durable, sans causer de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni créer de restrictions déguisées au commerce.

J'aimerais aborder brièvement la situation concernant le suivi des différentes décisions prises par les Ministres à la Conférence ministérielle de l'OMC en décembre 2011.

Depuis décembre, le Monténégro et le Samoa sont devenus les 154ème et 155ème Membres de l'OMC.  Nous attendons encore l'issue de la procédure de ratification de Vanuatu et il est prévu que la Douma à Moscou ratifie les Accords de l'OMC d'ici à la fin du mois.

Toujours à la huitième Conférence ministérielle, les Ministres ont adopté plusieurs décisions, dont trois ont une importance particulière pour les pays les moins avancés — les PMA.  S'agissant du mandat visant à clarifier et renforcer les lignes directrices relatives à l'accession des PMA, j'ai le grand plaisir de vous annoncer que les Membres ont validé la semaine dernière la décision qu'ils avaient adoptée sur cette question au Sous-Comité des PMA.  À présent, le Conseil général n'a plus qu'à l'adopter formellement au cours de sa prochaine réunion le 25 juillet.  Je suis convaincu que l'adoption de cette décision renforcera la confiance dans la capacité des Membres de l'OMC à répondre aux besoins spécifiques des PMA.  C'est la flexibilité dont les Membres ont fait preuve qui nous a permis d'arriver à un texte qui fixe des points de repère en matière d'accès aux marchés pour les marchandises et les services et rend opérationnelle la notion de “modération” lorsque les Membres cherchent à obtenir des engagements de la part des PMA accédants.

Les travaux se poursuivent également afin de redynamiser le programme de travail sur les petites économies et renforcer la dimension développement du commerce électronique.

J'en arrive maintenant au Programme de Doha pour le développement.  Afin de trouver un nouvel élan, les Membres sont convenus d'explorer de nouvelles approches de négociation susceptibles de donner des résultats, en commençant par les domaines dans lesquels les négociations seraient le plus près d'aboutir.  Tous les présidents des différents groupes de négociation ont mené des consultations avec les Membres dans leurs domaines respectifs, mais le travail est plus intense dans certains domaines que dans d'autres.

La facilitation des échanges est l'un de ces domaines où les négociations se poursuivent d'une manière constructive au niveau technique conformément au programme de travail convenu dans le cadre du Groupe de négociation au mois de janvier.  Un accord multilatéral sur la facilitation des échanges peut générer des gains immenses pour le système multilatéral et pour les Membres aux niveaux local et régional.  Il existe de nombreux exemples montrant qu'une plus grande facilitation des échanges a pour effet de renforcer l'efficacité économique, de faciliter les importations et les exportations, d'améliorer les rentrées fiscales et de générer une plus grande confiance en matière d'investissement.

Vous avez sans doute pris connaissance de la déclaration publiée récemment par les présidents de la Banque mondiale et des banques régionales de développement.  Ils notaient que les pays en développement souffrent d'un handicap concurrentiel dû à des procédures de traitement et de dédouanement des marchandises défaillantes, ce qui engendre souvent des coûts de transaction élevés, des délais importants et un surcoût de 10 à 15 pour cent pour l'acheminement des produits sur les marchés.  Et c'est encore plus vrai pour les pays enclavés.  Selon un rapport de la Banque mondiale, une amélioration des procédures douanières, simplement dans le domaine de l'efficacité des ports, dans les pays où le niveau de facilitation des échanges est inférieur à la moyenne, pourrait accroître les échanges mondiaux de 117 milliards de dollars EU.  Ces études, ainsi que d'autres, montrent l'incidence qu'une facilitation des échanges efficace peut avoir sur le commerce local, régional et mondial.

Le Symposium sur la facilitation des échanges qui se tiendra cette semaine sera une excellente occasion de poursuivre l'examen de vos besoins et de vos attentes concernant un futur accord de l'OMC sur la facilitation des échanges.  Je vous engage également à participer aux discussions sur l'Aide pour le commerce dans le cadre du Comité du commerce et du développement, étant donné qu'il existe des synergies importantes entre l'Aide pour le commerce et la facilitation des échanges.

En ce qui concerne le traitement spécial et différencié, le Président de la Session extraordinaire du Comité du commerce et du développement a intensifié ses travaux en mettant l'accent sur les trois domaines prescrits par les Ministres à la huitième Conférence ministérielle:  i) le mécanisme de surveillance;  ii) les 28 propositions de Cancún axées sur des accords particuliers;  et iii) les six propositions axées sur des accords particuliers.  Il est aussi important que vous vous engagiez pleinement dans ce domaine.

J'espère également que les Membres prêteront attention à plusieurs autres domaines importants liés au développement en accord avec les résultats de la huitième Conférence ministérielle, comme l'accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent, le coton et la mise en œuvre de la dérogation concernant les services pour les PMA.

En ce qui concerne le réexamen du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends, les travaux se poursuivent.  Dans le cadre des travaux en cours, un groupe de pays en développement a récemment présenté un document conceptuel sur des questions qui les intéressent en matière de règlement des différends, et il y a lieu de s'en féliciter.

L'Aide pour le commerce est un autre domaine dans lequel nos efforts continuent à porter leurs fruits.  Le thème général du programme de travail 2012-2013 de l'Aide pour le commerce est “Renforcer la cohérence” et les préparatifs du quatrième examen global de l'Aide pour le commerce qui aura lieu en 2013 sont en cours.  Notre vision concernant l'avenir de l'Aide pour le commerce consiste à évoluer progressivement vers un concept “aide et investissement pour le commerce” faisant une large place au développement du secteur privé.  Ce sera le thème central de l'examen global qui aura lieu l'année prochaine.  Dans le cadre des préparatifs de cet événement, des manifestations spécifiques relatives au développement du secteur privé et aux chaînes de valeur mondiales seront organisées au second semestre 2012.

Avant de conclure, j'ajouterai quelques mots concernant l'avenir de la Semaine de Genève elle‑même.  Après l'évaluation et l'audit de la coopération technique concernant la Semaine de Genève de 2011, un groupe de travail interdivisions, dirigé par la Division du développement, a été créé pour mettre en œuvre certaines des mesures recommandées.  Le groupe de travail a sollicité des contributions de toutes les divisions de l'OMC pour mettre en œuvre les changements recommandés par les participants à la Semaine de Genève dans leurs évaluations.

Quelques-uns des changements préconisés ont déjà été apportés.  Ils concernent l'organisation des activités de la Semaine de Genève autour de grands thèmes et événements revêtant une importance systémique pour l'OMC et ses Membres, comme le Symposium sur la facilitation des échanges qui se tiendra demain.  Il a aussi été prévu de vous donner plus de temps pour consulter individuellement des fonctionnaires du Secrétariat de l'OMC, d'autres Membres ou des experts travaillant dans des organisations intergouvernementales basées à Genève.

En outre, la valeur de la Semaine de Genève sera évaluée selon les principes de la gestion axée sur les résultats (GAR).  La GAR est maintenant appliquée à l'ensemble des activités d'assistance technique de l'OMC, et la Semaine de Genève ne fait pas exception.  En attendant, les objectifs et les buts de la Semaine de Genève ont été actualisés.  Leur degré de réalisation sera désormais mesuré au moyen de nouveaux indicateurs.  Par ailleurs, vous, ainsi que les futurs participants, serez encouragés à recourir plus activement à la formation en ligne pour préparer vos visites respectives à Genève.  En outre, la présence des participants inscrits aux différentes réunions de comités et séances d'information pendant la Semaine de Genève sera surveillée plus strictement et systématiquement.

J'espère que cette semaine se révélera fructueuse et instructive pour vous tous et que vous profiterez pleinement de votre présence à Genève.  La Semaine de Genève demeure un aspect important de l'assistance que le Secrétariat offre aux délégations sans représentation et à ses Membres.

Je vous remercie pour votre attention et attends avec intérêt vos questions et observations.

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