NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

Observations du Directeur général Roberto Azevêdo


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie d’être ici aujourd’hui. Je suis ravi d’être en Côte d’Ivoire — d’autant que c’est ma première visite dans ce pays.

La Côte d’Ivoire a toujours été un acteur économique dynamique dans la région — et un participant actif à l’OMC.

Elle est même l’un des Membres fondateurs de l’Organisation et a joué un rôle constructif depuis son accession à l’organisation qui a précédé l’OMC — l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce — il y a près de 50 ans.

Je suis donc doublement ravi d’être ici.

En tant que principale économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, vous avez travaillé durement pour accélérer votre croissance et votre développement.

Les réformes destinées à améliorer l’infrastructure, ainsi qu’à faciliter les échanges, contribuent à créer un climat des affaires plus propice.

Selon la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire figure parmi les 10 économies qui ont enregistré les plus fortes améliorations en 2013‑2014, gagnant 20 places dans le classement Doing Business.

C’est un point très positif. Mais il y a évidemment encore du travail à faire.

La tâche consistant à promouvoir la croissance et le développement n’a pas de fin — et l’OMC peut vous apporter son aide.

C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est faite: créer plus de possibilités de commerce, renforcer les capacités commerciales, améliorer la compétitivité et promouvoir le développement.

Et nous nous rencontrons juste après une grande réussite pour l’Organisation à cet égard.

En décembre, l’OMC a tenu sa Conférence ministérielle à Nairobi — c’était la première fois que cette réunion avait lieu en Afrique.

De ce fait, les projecteurs ont été braqués sur l’importance du commerce pour le continent. Et il est encore plus significatif que la Conférence se soit achevée sur un ensemble de décisions positives.

À Nairobi, les Membres de l’OMC sont convenus d’une série de mesures très importantes, parmi lesquelles des réformes de la politique commerciale mondiale qui sont parmi les plus importantes des 20 dernières années.

Il s’agit de décisions qui contribueront à stimuler les économies de l’Afrique et du monde.

Nous devons donc faire en sorte que les projecteurs restent braqués sur l’Afrique et livrer plus d’accords qui viendront appuyer vos objectifs de développement.

 

RÉSULTATS DE NAIROBI

Permettez-moi donc d’expliquer un peu plus précisément ce qui a été obtenu à Nairobi.

Le paquet de Nairobi contient une série de Décisions ministérielles sur l’agriculture et les questions relatives aux pays les moins avancés.

En ce qui concerne l’agriculture, la décision sur la concurrence à l’exportation est particulièrement importante. C’est la réforme des règles du commerce international pour l’agriculture la plus importante depuis la création de l’OMC.

Elle permettra d’éliminer les subventions à l’exportation en faveur des produits agricoles et garantira que les Membres n’auront pas recours à de telles mesures à l’avenir.

L’élimination de ces subventions est d’ailleurs un élément des nouveaux Objectifs de développement durable de l’ONU — c’est donc une grande réalisation que d’avoir obtenu cela trois mois seulement après l’adoption de ces objectifs!

Cela aura sans aucun doute un effet positif sur l’amélioration de l’environnement commercial mondial en réduisant l’énorme potentiel de distorsion des échanges qu’ont ces subventions.

Les agriculteurs du monde en développement ne devraient pas avoir à entrer en concurrence avec les moyens financiers des pays développés.

Cette décision aidera à établir des conditions égales pour tous sur les marchés agricoles, au profit des agriculteurs et des exportateurs de Côte d’Ivoire. En effet, comme ce pays est le premier producteur de cacao au monde — et que plus de 50% de ses exportations sont constituées de produits agricoles, c’est très important.

Elle contribuera aussi à limiter les effets de distorsion similaires liés aux crédits à l’exportation et aux entreprises commerciales d’État.

Et elle fournira un meilleur cadre pour l’aide alimentaire internationale — en maintenant cette bouée de sauvetage, tout en faisant en sorte qu’elle ne se substitue pas aux producteurs nationaux.

Les Membres ont également pris des mesures concernant d’autres questions liées aux pays en développement. Ils se sont engagés à négocier des mesures pour améliorer la sécurité alimentaire et à mettre en place un Mécanisme de sauvegarde spéciale pour faire face aux poussées des importations de produits alimentaires qui peuvent porter préjudice à la production vivrière nationale.

Il est donc important que nous donnions suite à ces engagements.

Des mesures importantes ont également été prises au sujet du coton, afin d’ouvrir les marchés étrangers aux producteurs les plus vulnérables et de mettre fin également aux subventions en faveur des exportations de coton.

De plus, les Membres sont convenus d’un ensemble de décisions spécifiques pour les pays les moins avancés, afin de favoriser leur intégration dans l’économie mondiale.

Par ailleurs, un groupe de Membres de l’OMC s’est entendu pour élargir l’Accord sur les technologies de l’information. Cet élargissement permettra d’éliminer les droits de douane sur 201 produits des technologies de l’information de nouvelle génération, dont le commerce représente environ 1 300 milliards de dollars chaque année, soit 10% du commerce mondial.

Prises ensemble, ces avancées auront des effets économiques concrets qui pourront aider à améliorer l’existence des individus — notamment dans les pays en développement.

 

AUTRES RÉALISATIONS

Ces résultats s’inscrivent dans le prolongement du succès de notre Conférence ministérielle de Bali, au cours de laquelle les Membres ont obtenu un certain nombre de résultats importants, notamment l’Accord sur la facilitation des échanges.

Cela est particulièrement important pour la Côte d’Ivoire, qui a été un ardent défenseur de la facilitation des échanges dans la région et l’un des premiers Membres africains à ratifier l’Accord!

Cet accord fera une réelle différence sur le terrain. Il vise à rationaliser, normaliser et simplifier les processus à la frontière dans le monde entier, ce qui réduira les coûts du commerce.

De cette façon, il accroîtra le commerce mondial d’un montant estimé à 1 000 milliards de dollars par an, dont près des trois quarts profiteront aux économies en développement.

Ceux qui réformeront le plus seront probablement aussi ceux qui y gagneront le plus.

Ici, en Côte d’Ivoire, vous avez déjà pris des dispositions importantes dans ce sens, en simplifiant le processus d’inspection des marchandises importées ainsi qu’en mettant en place de nouveaux systèmes de dédouanement et de gestion au port d’Abidjan.

C’est un point assurément très positif.

Ces réformes feront beaucoup pour améliorer l’infrastructure commerciale, en réduisant les coûts et en aidant le pays à intégrer les chaînes de production mondiales, ce qui peut avoir un effet très bénéfique sur l’économie, y compris en favorisant la diversification.

Et il est important de dire que l’Accord n’impose aucun programme rigide de réformes. Il vous offre au contraire une flexibilité pour mettre en œuvre ses dispositions en fonction de vos besoins et de vos capacités propres et fournit aussi un soutien pratique pour aider à la mise en œuvre.

Une autre mesure qui est aussi à notre portée — et qui profitera à la Côte d’Ivoire — est l’acceptation de l’amendement de l’Accord sur les ADPIC.

Cet amendement permet d’exporter des médicaments essentiels vers les pays qui ne peuvent pas les produire eux-mêmes, sans crainte d’actions en justice portant sur les droits de propriété intellectuelle.

Cet amendement est très important. Il fait suite à une demande des pays africains. Mais, pour qu’il entre en vigueur, il faut qu’il soit ratifié. Je vous engage vivement à faire dès que possible le nécessaire pour que cette importante mesure puisse prendre effet.

Sur toutes ces questions, l’OMC est là pour apporter son aide. Si des renseignements ou un soutien supplémentaires sont nécessaires, nous sommes prêts et nous ferons tout ce que nous pouvons.

 

TRAVAUX FUTURS

Globalement, ces succès montrent que l’OMC obtient des résultats concrets. Nous devons à présent tenter de mettre à profit les enseignements tirés de ces réalisations.

Pendant des années, les négociations commerciales mondiales ne produisaient tout simplement pas assez de résultats. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles les pays ont cherché d’autres initiatives — comme les accords régionaux ou bilatéraux — pour faire avancer leur programme en matière de commerce.

La Côte d’Ivoire fait bien entendu partie d’initiatives de ce type, telles que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Ces initiatives sont très positives et complètent les efforts faits au niveau multilatéral. En fait, bon nombre d’entre elles s’appuient sur les disciplines de l’OMC.

Mais nous avons besoin que la coopération en matière de commerce fonctionne bien à tous les niveaux.

L’OMC vous permet de faire entendre votre voix dans les négociations mondiales, et c’est seulement à travers elle que nous pouvons nous attaquer à des questions importantes comme, par exemple, le soutien interne dans l’agriculture ou les subventions à la pêche.

Et cela ramène l’attention sur l’OMC et sur notre capacité à négocier.

À Nairobi, les Ministres ont engagé un dialogue franc sur l’avenir de l’Organisation et sur la manière dont elle peut faire plus et plus vite.

Tous les Membres veulent obtenir des résultats sur les questions en suspens de ce qu’on appelle le Programme de Doha, telles que l’agriculture (notamment les subventions internes) et l’accès aux marchés pour les produits industriels et les services, pour n’en citer que quelques-unes.

Mais ils ne sont pas d’accord sur la façon précise de s’attaquer à ces questions. Certains Membres voudraient en outre commencer à débattre de questions autres que celles de Doha en faisant entrer en jeu de nouveaux sujets.

Ce dialogue a déjà commencé à Genève et dans les capitales. Et malgré des divergences entre les Membres, il y a d’importants points communs.

Il y a par exemple un vif désir de maintenir le développement au centre de nos efforts. Il est également clair que les Membres veulent continuer à faire des efforts positifs pour mieux intégrer les pays en développement et les pays les moins avancés dans les flux commerciaux.

Je pense donc que nous devons exploiter ces éléments d’accord — et tirer les leçons de nos succès récents — pour continuer d’obtenir des résultats et apporter une contribution maximale.

Ce dialogue est l’occasion de s’assurer que les futurs travaux de l’OMC donnent des résultats en votre faveur.

Nous avons la possibilité de prendre des mesures qui vous aideront à atteindre vos objectifs de développement — en favorisant une diversification de l’économie et en encourageant plus d’entreprises à faire du commerce.

Il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises en Côte d’Ivoire et nous pouvons prendre plus de mesures pour les aider à faire du commerce — et pour réduire les obstacles qui à l’heure actuelle font qu’il est trop coûteux pour elles de se mettre à exporter.

Ce ne sont là que quelques exemples. Le fait est que vous avez une occasion d’infléchir l’avenir des discussions commerciales mondiales en votre faveur. Je veux vous aider à saisir cette occasion.

 

CONCLUSION

Comme je l’ai indiqué aujourd’hui, l’OMC a déjà obtenu des résultats en termes de nouveaux accords qui peuvent aider la Côte d’Ivoire. Nous devons à présent donner suite à ces accords et les mettre en œuvre pleinement.

Et nous devons convenir de nouvelles réformes qui soutiendront le développement ici — et dans l’ensemble du monde.

Soyez assurés de mon engagement sans réserve dans cet effort — et je vous demande de vous impliquer dans le débat. Votre voix sera plus importante que jamais.

J’espère donc pouvoir compter sur votre participation et j’attends avec intérêt d’entendre vos avis sur la marche à suivre.

Je vous remercie.

 

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