NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Bonsoir.

Je suis très heureux de vous rencontrer ici, en Tunisie, en marge de la conférence Tunisia 2020.

C’est la première fois que je viens en Tunisie en tant que Directeur général de l’OMC et c’est même ma toute première visite dans votre pays! Merci donc pour votre aimable invitation.

Pour ceux qui ne connaissent pas très bien l’OMC, fondamentalement, cette organisation établit les règles qui régissent le commerce mondial.

Nos travaux consistent à réduire les obstacles au commerce, améliorer la connectivité et renforcer les capacités dans le but de contribuer à soutenir la croissance, l’emploi et le développement.

Il s’agit d’une organisation réellement mondiale. Elle compte 164 Membres, qui représentent 98% du commerce mondial.

La majorité de nos Membres sont des pays en développement.

La Tunisie est Membre de l’OMC depuis 1995, un Membre qui a toujours été et demeure très actif dans l’Organisation.

Nous pourrions aussi dire que la Tunisie a assisté au développement du commerce mondial sous une perspective unique, puisqu’elle abrite l’ancienne cité marchande de Carthage.

Je pense donc qu’il est juste de dire que l’histoire du commerce est profondément ancrée ici.

Pour la suite, je veux faire en sorte que le commerce occupe une place non moins importante dans l’avenir de la Tunisie, et je pense que l’Organisation mondiale du commerce peut continuer à jouer un rôle important à cet égard.

Ces dernières années, la Tunisie a eu à relever un certain nombre de défis. Le pays a connu une transition démocratique et doit faire face aux conséquences de l’instabilité dans la région.

Ayant jeté les bases de cette transition politique, la Tunisie doit maintenant s’efforcer de promouvoir la croissance économique et le développement.

C’est un effort très important. Il est encourageant de voir que la Tunisie est déterminée à renforcer son économie et à créer davantage de possibilités pour sa population.

Le pays souhaite aujourd’hui entreprendre des réformes pour promouvoir la bonne gouvernance et remédier aux dysfonctionnements.

Le plan de développement 2016-2020 offre un cadre solide pour la conduite de ces réformes nécessaires.

Il met l’accent sur les réformes destinées à renforcer l’infrastructure, à attirer les investissements, à diversifier l’économie et à améliorer le climat des affaires.

Il vise également à améliorer l’éducation, à encourager la participation des jeunes et à promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement.

Ces réformes peuvent contribuer grandement à soutenir l’économie du pays.

De fait, les Membres de l’OMC ont félicité la Tunisie d’avoir maintenu une croissance économique positive et une stabilité macroéconomique malgré des difficultés bien réelles.

Naturellement, c’est un effort de longue haleine, et je pense que l’OMC peut être un partenaire dans ce processus.

L’OMC peut apporter son aide de plusieurs manières.

Premièrement, en offrant à la Tunisie une tribune pour lui permettre de faire entendre sa voix.

À l’OMC, tous les Membres ont leur place autour de la table. Ils peuvent orienter le débat dans le sens de leurs intérêts.

Deuxièmement, en aidant la Tunisie à acquérir les compétences et les outils nécessaires au commerce.

Nous devons veiller à ce que les pays en développement reçoivent l’aide pratique dont ils ont besoin pour renforcer leurs capacités et leurs compétences commerciales. Il s’agit là d’une composante essentielle de nos travaux.

Par exemple, l’OMC propose des programmes de formation spécialement adaptés aux besoins des fonctionnaires des pays en développement pour leur permettre de collaborer de manière fructueuse avec le système.

Il y a aussi à l’OMC l’Initiative Aide pour le commerce, grâce à laquelle les pays en développement reçoivent une assistance ciblée pour améliorer leur infrastructure commerciale.

La Tunisie bénéficie de cette initiative. Les derniers chiffres disponibles montrent qu’en 2013 les décaissements au titre de l’Aide pour le commerce en Tunisie ont dépassé les 600 millions de dollars.

Cela a eu un réel impact sur le terrain.

Des études ont montré que 1 dollar investi dans l’Aide pour le commerce générait près de 8 dollars d’exportations pour les pays en développement.

Nous avons aussi divers programmes qui visent à améliorer la connaissance et la compréhension du système commercial. Cela inclut le Programme de chaires de l’OMC, auquel la Tunis Business School participe.

Troisièmement, l’OMC peut faire bouger les choses pour la Tunisie en négociant de nouvelles règles afin d’actualiser et d’améliorer le système, de manière à élargir la portée des avantages du commerce.

Ces dernières années, l’OMC a réalisé des réformes importantes pour le système commercial mondial, réformes qui ont eu un impact économique notable.

En 2015, à notre Conférence ministérielle de Nairobi, les Membres ont décidé d’éliminer les subventions à l’exportation de produits agricoles. C’est la réforme du commerce des produits agricoles la plus vaste jamais entreprise depuis 20 ans, et elle contribuera à uniformiser les règles du jeu pour les agriculteurs tunisiens.

Ce résultat apporte une contribution essentielle à la réalisation de l’Objectif de développement durable "Faim zéro".

Toujours à Nairobi, un groupe de Membres de l’Organisation est convenu d’élargir l’Accord de l’OMC sur les technologies de l’information. Cet accord prévoit l’élimination des droits de douane sur 200 produits des hautes technologies, dont le commerce se chiffre chaque année à 1 300 milliards de dollars.

Ces résultats s’ajoutent à d’autres accords commerciaux récents de l’OMC, notamment l’Accord sur la facilitation des échanges que nous avons conclu à Bali en 2013.

Cet accord simplifie les formalités administratives à la frontière, contribuant à réduire les coûts du commerce. Selon les estimations, la pleine mise en œuvre de l’Accord pourrait abaisser ces coûts de 23% en Tunisie.

Pour faciliter la mise en œuvre, l’OMC a mis en place un mécanisme spécial donnant accès à une aide pratique et à une assistance technique.

Il importe maintenant que la Tunisie ratifie cet accord afin de bénéficier de ses avantages. Près de 90% des ratifications nécessaires à son entrée en vigueur ont d’ores et déjà été reçues.

Je vous exhorte à prendre les dispositions nécessaires pour ratifier cet accord dès que possible.

Une autre initiative qui est à la portée de la Tunisie — et qui lui sera bénéfique — est la ratification d’une mesure appelée "amendement de l’Accord sur les ADPIC".

Cet amendement permet d’exporter des médicaments essentiels à des prix abordables vers les pays qui ne peuvent pas les produire eux-mêmes. Et cette ratification ne nécessite absolument aucune modification des réglementations intérieures.

Nous sommes très près de donner effet à cette mesure, c’est pourquoi je vous exhorte à faire le nécessaire sur ce point également.

Sur toutes ces questions, l’OMC est là pour apporter son aide. Si des renseignements ou un soutien supplémentaires sont nécessaires, nous sommes prêts à apporter notre aide chaque fois que nous le pourrons.

En conséquence des progrès réalisés ces dernières années, les Membres veulent désormais plus de résultats, et le débat à l’OMC est actuellement très dynamique.

Il y a une forte volonté de maintenir le développement au centre de nos efforts et de faire en sorte que les avantages du commerce soient plus largement diffusés.

Les Membres examinent la façon de traiter les questions en suspens depuis longtemps, comme l’agriculture (y compris le soutien interne), les services et l’accès aux marchés pour les produits industriels.

Les Membres de l’OMC discutent en outre des mesures à prendre dans certains domaines importants. Il s’agit par exemple d’éliminer les droits de douane sur les biens environnementaux et de s’occuper des subventions qui entraînent la surpêche.

De plus, les Membres examinent des idées en vue de faire fonctionner le commerce de manière plus inclusive, telles que:

  • comment aider les petites entreprises à faire du commerce; et
  • comment tirer parti du potentiel offert par le commerce électronique pour renforcer l’inclusion.

Les travaux sur ces questions peuvent être très importants et permettre une participation élargie aux courants d’échanges.

Dans de nombreux pays, les PME représentent la majeure partie de l’emploi. Elles jouent un rôle important dans le développement économique et social. Pourtant, leur participation directe au commerce est faible. Aider ces entreprises à faire du commerce peut accroître leurs possibilités dans l’économie mondiale.

Le commerce électronique, par exemple, peut faciliter et élargir la participation aux courants d’échanges, y compris pour ces entreprises de taille modeste. Internet peut favoriser l’arrivée de nombreux nouveaux acteurs sur le marché et réduire les coûts du commerce liés aux distances physiques.

Pourtant, près de la moitié de la population tunisienne n’est toujours pas connectée. Il existe donc un énorme potentiel à exploiter.

À mesure que ce débat progresse, nous devrions chercher à tirer les enseignements de nos réussites.

Le modèle souple adopté pour l’AFE, qui prévoit la fourniture d’une assistance technique pourrait jouer un rôle clé ici.

Ces questions pourraient se révéler très positives pour la Tunisie.

Ces débats en sont encore à un stade précoce — et ce sera à vous de décider où ils mèneront.

Pour vous, c’est une occasion unique de contribuer à façonner le programme de travail dans le sens des intérêts de la Tunisie. Je vous exhorte donc à rester mobilisés.

Je me réjouis à la perspective de collaborer avec la Tunisie pour faire en sorte que le commerce demeure une force positive au service de la croissance et du développement dans le pays, aujourd’hui et dans les années à venir.

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