NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Je vous souhaite la bienvenue au cinquième Examen global de l'Aide pour le commerce.

Je suis heureux d'avoir ce matin à mes côtés:

  • Angel Gurria, Secrétaire général de l'OCDE;
  • Dr Jim Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale;
  • Takehiko Nakao, Président de la Banque asiatique de développement; et
  • Joakim Reiter, Secrétaire général adjoint de la CNUCED.

Je suis reconnaissant à Joakim d'être venu à la place du Secrétaire général, M. Kituyi, qui a malheureusement perdu un proche. Nos pensées vont vers lui aujourd'hui.

Les intervenants de ce matin et moi-même sommes également ravis de votre présence à tous.

Un très large éventail de personnes participent cette année à l'Examen global. Parmi elles se trouvent:

  • plus de 20 ministres venus du monde entier — y compris du Pacifique, la région qui fait face aux coûts commerciaux naturels les plus élevés en raison de son éloignement;
  • une vingtaine de dirigeants des organisations internationales;
  • des représentants du secteur privé;
  • et plus de 1 000 professionnels des secteurs du commerce et du développement.

Alors, encore une fois, bienvenue à tous.

Cette année, l'Examen aura pour thème la réduction des coûts du commerce à l'appui d'un développement inclusif et durable.

Les coûts élevés étouffent le commerce. Ils limitent les gains qui peuvent être tirés du commerce. Pire, les coûts élevés du commerce pèsent principalement sur les pays les plus pauvres, les entreprises les plus petites et les consommateurs qui ont les plus bas revenus.

En Afrique, le niveau élevé des coûts du commerce au niveau de la région font que seulement 5% des denrées de base importées proviennent d'autres pays africains.

Si pour exporter vos produits, il faut 40, 50, 60 jours, ou même davantage, vous ne tirez pas le maximum du système commercial.

"Le temps c'est de l'argent." Ce proverbe n'a jamais été aussi vrai. Si le transport de vos marchandises prend autant de temps, cela augmente les coûts, et vos prix vous excluent tout simplement du marché.

Par conséquent, vous restez bloqués au niveau du premier maillon de la chaîne de valeur, et vous vous concentrez sur des produits non périssables.

Pour 34 PMA sur 49, 3 produits seulement représentent 70% ou plus des exportations de marchandises.

Pour des économies déséquilibrées, il est difficile de parvenir à des résultats équilibrés en matière de développement. Sans diversification, une croissance inclusive et durable est quasiment impossible.

Les coûts élevés du commerce ont pour effet de déconnecter l'économie des flux internationaux de biens et de services. Ils étouffent donc la créativité — le moteur de la productivité qui mène à la croissance économique.

Les consommateurs en pâtissent également. Les prix des produits importés sont plus élevés, et le choix est limité.

C'est très problématique pour ceux qui gagnent encore moins de 1 dollar et 25 cents par jour — soit 1 milliard de personnes.

Voilà pourquoi il est si important — en particulier pour les plus pauvres — de réduire les coûts du commerce.

Cette année est cruciale pour le commerce et le développement.

Si vous le permettez, je vais mentionner quelques chiffres supplémentaires …

  • il s'agit du cinquième Examen global;
  • nous préparons la dixième Conférence ministérielle de l'OMC qui se tiendra à Nairobi; et sera donc la première Conférence ministérielle organisée en Afrique;
  • enfin, cette année marque le 20ème anniversaire de l'OMC.

Ces 20 dernières années, l'OMC a largement contribué au développement dans le monde entier, et à l'intégration des pays en développement dans le système commercial mondial.

Depuis le début des années 1990, 1 milliard de personnes ont pu sortir de l'extrême pauvreté.

Pour deux tiers environ, cette réduction de la pauvreté est due à la croissance économique des pays en développement — et le commerce a été l'un des principaux moteurs de cette croissance.

C'est pourquoi cette année, alors que le monde se réunit afin de définir le Programme de développement pour l'après-2015 et de convenir des nouveaux Objectifs de développement durable, nous devons faire en sorte que le commerce joue pleinement son rôle.

Et dans cette optique, je pense que nous devons faire bien davantage.

De nombreuses personnes restent déconnectées du système commercial, ou n'en tirent pas tous les avantages.

Nous devons trouver des manières de diminuer encore les coûts du commerce, d'abaisser les obstacles au commerce, de réduire les subventions ayant des effets de distorsion et d'accroître les capacités commerciales de façon à ce que les plus pauvres puissent bénéficier davantage du commerce.

Heureusement, nous avons à notre disposition de nombreux outils pour atteindre tous ces objectifs.

Premièrement, comme nous allons le voir aujourd'hui, l'initiative “Aide pour le commerce” donne de bons résultats.

L'Aide pour le commerce joue un rôle important sur le terrain, et c'est là que nous voulons faire la différence. Pour plus de 15 pays africains, les décaissements au titre de cette initiative représentent plus de 2% du PIB.

Il est donc vital d'optimiser les résultats de l'Aide pour le commerce.

Je suis heureux de pouvoir dire que les données récoltées dans le cadre de l'Examen global montrent que c'est bien le cas. L'Aide pour le commerce aide les individus à se connecter au système commercial — elle améliore donc leurs conditions de vie.

Deuxièmement, nous pouvons faire un grand pas en avant pour ce qui est de la réduction des coûts du commerce en mettant en œuvre l'Accord sur la facilitation des échanges finalisé à Bali en décembre 2013.

Le rapport intitulé “Panorama de l'Aide pour le commerce” met en avant de nombreux exemples positifs d'efforts de modernisation des frontières.

Des Membres de l'OMC, dont le Cambodge, le Guatemala, le Kenya, le Lesotho, le Pérou, le Tadjikistan et le Togo, pour ne citer qu'eux, font état d'une accélération du dédouanement, d'une augmentation des recettes douanières et d'économies pour les négociants du fait de leurs efforts de modernisation des frontières.

Ces exemples donnent une idée de l'impact que peut avoir l'Accord sur la facilitation des échanges. On parle d'une possible injection de 1 000 milliards de dollars EU par an dans l'économie mondiale — et de la création de 18 millions d'emploi dans l'ensemble des pays en développement.

Un soutien important est disponible pour appuyer les pays dans leur mise en œuvre de l'Accord. Le Mécanisme de l'OMC pour l'Accord sur la facilitation des échanges jouera un rôle essentiel à cet égard, tout comme les programmes de nombre de nos partenaires aujourd'hui présents — organisations internationales, banques de développement, donateurs.

Il sera également tout à fait essentiel de donner effet aux autres décisions prises à Bali — en particulier à celles qui visent à procurer des avantages aux PMA.

Ensuite, la troisième étape — peut-être la plus importante que nous puissions franchir ici — serait la négociation des nouveaux résultats en matière de développement lors de notre Conférence ministérielle de Nairobi en décembre.

Il s'agit de l'un de nos principaux axes de travail cette année — et nous faisons tout notre possible pour aider les Membres à atteindre cet objectif.

Les négociations sont intenses. C'est difficile — comme tout ce que nous faisons. Mais nous discutons toujours, et avançons dans la bonne direction.

Les occasions de débattre de chacune de ces questions, et d'autres encore, seront nombreuses ces trois prochains jours.

Il y aura en effet de nombreux débats et sessions, et beaucoup de rapports et de données nouveaux à examiner.

Permettez-moi d'insister sur certains points qui me paraissent primordiaux:

  • Premièrement, les coûts du commerce restent trop élevés. Ils constituent toujours un frein puissant au développement des plus pauvres. Ils pénalisent les petites entreprises et les consommateurs les plus pauvres.
  • Deuxièmement, pour avancer sur la voie d'un développement inclusif et durable, nous devons faire encore plus pour réduire les coûts du commerce.
  • Troisièmement, pour les pays en développement et leurs partenaires de financement, cela implique de donner la priorité aux questions commerciales et de mobiliser des ressources en vue de renforcer les capacités.
  • Quatrièmement, ici à l'OMC, le message est encore plus simple: il faut mettre en œuvre le paquet de Bali — y compris l'Accord sur la facilitation des échanges, et obtenir des résultats dans le domaine du développement à Nairobi.

Faisons de 2015 l'année du commerce et du développement.

Je vous souhaite à tous trois jours très productifs.

Merci.

 

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