NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

Remarques du Directeur général Roberto Azevêdo


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Merci Monsieur le Président.

Bonjour à tous.

Comme vous le savez, nous sommes ici pour faire le point sur les principaux changements observés dans le système commercial international depuis notre dernière réunion, en décembre de l’année dernière.

À propos de grands changements, nous avons enregistré ces derniers jours une avancée remarquable: la possibilité d’un accord sur l’extension de l’ATI. Nous en saurons plus demain, et nous espérons que les bonnes nouvelles continueront à arriver dans d’autres domaines de nos travaux de négociation cette année. Malheureusement, ces progrès ne sont pas l’objet de notre discussion d’aujourd’hui, et les nouvelles que j’ai à donner sont plus mitigées.

Vous avez lu mon rapport sur les faits nouveaux relatifs au commerce, distribué aux Membres le 3 juillet de cette année.

Ce rapport couvre la période allant de mi-octobre 2014 à mi-mai 2015. Il a été publié sous ma responsabilité et contient une évaluation des principales tendances en termes de mesures commerciales mises en œuvre pendant cette période.

Comme vous le savez, nous n’en sommes qu’à la mi-temps; il s’agit là d’une analyse à mi-parcours qui précède mon rapport annuel sur ce sujet. Je pense toutefois que cette occasion est importante, pour deux raisons.

En premier lieu, ce rapport nous permet de revenir sur les difficultés qui ont surgi et de nous rendre compte de leur ampleur.

En second lieu, dans la perspective de notre évaluation annuelle, il nous éclaire et nous donne matière à réflexion quant aux prochaines mesures que les Membres peuvent prendre.

Avant de présenter les grandes lignes du rapport, j’aimerais vous donner quelques éléments de contexte sur le processus d’élaboration de ce document.

Je le fais car, selon moi, la transparence est l’une des pierres angulaires de nos travaux. Les moyens que nous employons pour obtenir cette transparence sont donc extrêmement importants.

Les informations contenues dans ce rapport proviennent de contributions présentées par les Membres et les observateurs ainsi que d’autres sources officielles et publiques.

Au cours de ce processus, les Membres concernés ont eu la possibilité de vérifier les informations qui avaient été rassemblées pour chaque pays.

J’aimerais remercier les délégations qui ont participé à cet exercice en fournissant des renseignements pertinents dans les délais et en permettant la vérification ultérieure des mesures communiquées.

Soixante-sept Membres, soit 42% du total, ont répondu à ma demande initiale de renseignements, ce qui représente près de 14% de Membres de plus que pour le rapport annuel de novembre 2014.

Cette augmentation de la participation, ainsi que la contribution de plusieurs nouveaux venus à cet exercice de suivi, est très satisfaisante.

Il est néanmoins regrettable que, dans l’ensemble, la participation des Membres reste faible, en particulier dans certaines régions comme l’Afrique.

La transparence est essentielle, mais elle nécessite un engagement.

Le Secrétariat continuera à développer son programme de communication avec les groupes régionaux pour aider les Membres à mieux comprendre cet exercice et renforcer leur participation.

Permettez-moi maintenant d’en venir au contenu du rapport et au contexte général.

Les tendances en matière de commerce et de production au niveau mondial restent inégales.

Comme vous le savez, nos économistes ont revu leurs prévisions concernant la croissance du commerce mondial, les faisant passer à 3,3% pour 2015 et 4,0% pour 2016.

Cela s’explique par un ensemble de facteurs comme la stagnation de la croissance économique, la chute des cours du pétrole, les fluctuations des taux de change et les tensions géopolitiques.

Les prévisions font état d’une expansion du commerce modérée mais constante pour les prochains mois, bien que des risques de ralentissement continuent à jeter une ombre sur ces perspectives.

Le rapport que vous avez devant vous montre que pendant la période considérée 104 nouvelles mesures restrictives pour le commerce, hors mesures correctives commerciales, ont été mises en place. Cela équivaut à une moyenne d’environ 15 nouvelles mesures par mois.

Alors que ce rythme mensuel est relativement stable depuis 2012, il est également vrai que sur les 2 416 mesures enregistrées depuis octobre 2008, moins de 25% ont été supprimées.

Ce rythme d’élimination lent signifie que le nombre de mesures restrictives introduites depuis le début de cet exercice atteint maintenant 1 828, soit 12% de plus que pour le dernier rapport.

Nous devons donc tous faire preuve d’une vigilance constante.

Ce qui est plus encourageant, c’est que selon le rapport les Membres de l’OMC ont adopté plus de mesures de libéralisation des échanges que de mesures restrictives pour le commerce depuis la fin de 2013, à l’exception des mesures correctives commerciales.

Pendant la période à l’examen, 114 nouvelles mesures de libéralisation du commerce ont été mises en œuvre. Cependant, cela ne devrait pas détourner notre attention de la situation générale, qui se caractérise par un stock persistant et non négligeable de mesures restrictives pour le commerce.

Si l’on s’intéresse à d’autres conclusions du rapport, on constate une légère baisse du nombre d’enquêtes antidumping ouvertes. De même, le rapport fait état d’une diminution du nombre d’enquêtes ouvertes au sujet de mesures compensatoires ou de sauvegarde.

Dans le domaine des services, nous avons observé un certain nombre de changements importants en matière de politique dans les secteurs de l’assurance et des retraites, ainsi qu’en ce qui concerne les règles relatives à l’investissement étranger dans un large éventail de secteurs de services. Les secteurs des services audiovisuels, financiers et des technologies de l’information ont aussi fait l’objet d’un certain nombre de réformes notables au cours des six derniers mois.

Le rapport montre en outre que les Membres ont introduit toutes sortes de nouvelles mesures générales de soutien économique. Les divers programmes d’aide financière qui y sont décrits semblent favoriser ou stimuler les exportations, tandis que d’autres ont pour objectif global la conservation et l’environnement. Par ailleurs, de nombreux programmes destinés à supprimer ou à réduire les systèmes de subventions à l’essence et aux autres combustibles ont été relevés.

Du point de vue systémique, je pense qu’il convient de souligner les faits nouveaux importants qui ont eu lieu aux Comités OTC et SPS de l’OMC.

Le Comité SPS a enregistré une forte croissance des notifications émanant des pays en développement. Sur la période considérée, 814 notifications SPS ont été présentées à l’OMC. Les notifications émanant de pays en développement Membres ont représenté 79% du nombre total. Il s’agit du nombre de notifications le plus élevé à ce jour.

Au Comité OTC, il y a également eu une forte augmentation du nombre de nouvelles préoccupations commerciales spécifiques soulevées.

Je suis certain que les Membres voudront suivre ces changements de très près.

Je pense que ces faits mettent en lumière le rôle unique que joue l’OMC en encourageant et en maintenant la transparence dans tous les domaines, ainsi qu’en offrant à chacun la possibilité d’exprimer ses préoccupations et de répondre à celles des autres.

Le système commercial multilatéral continue à faire office de rempart contre le protectionnisme, grâce à des exercices comme celui-ci.

Les efforts et l’engagement des Membres sont donc essentiels.

Je tiens donc à remercier une fois encore les délégations qui continuent à participer activement à cet exercice tout en invitant instamment les autres à nous aider à continuer d’en faire un exercice factuel et crédible pour ce qui est de la transparence.

Les Membres de l’OMC doivent faire preuve de leadership, individuellement et collectivement, et se montrer plus déterminés à éliminer les restrictions commerciales existantes et à s’abstenir d’en adopter de nouvelles.

Alors que nous préparons la dixième Conférence ministérielle à Nairobi, nous devons garder à l’esprit que le système commercial multilatéral est le garant d’un environnement commercial stable, prévisible et transparent.

Nous devrions nous efforcer de réaliser des progrès décisifs dans l’élimination des mesures restrictives restantes, tout en produisant de nouveaux résultats négociés.

Je me réjouis à la perspective d’entendre vos opinions et vos analyses, et je vous souhaite à tous une réunion productive.

Merci.

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