NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

  

Bonjour à tous. Bienvenue à Genève et à l’OMC. Je sais que beaucoup d’entre vous sont déjà venus ici.

J’espère que cette semaine vous sera utile pour vous mettre au courant de l’évolution de nos travaux depuis notre dernière rencontre en juillet. J’espère aussi que ce séjour vous permettra de préparer, avec vos délégations, la Conférence ministérielle de Nairobi.

Comme vous le savez, la Conférence ministérielle a lieu dans moins de trois semaines.

Je vais vous donner un aperçu de la situation pour ce qui est des préparatifs, mais je ne veux pas parler trop longtemps. Je pense qu’à ce stade il est important de tenir une discussion, de voir ce qui peut être obtenu à Nairobi, et de réfléchir aux conséquences pour nos travaux en 2016 et par la suite.

C’est la première fois que la Conférence ministérielle de l’OMC se tient en Afrique. Les attentes sont donc fortes pour que la Conférence produise des résultats pour l’Afrique — et pour tous les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés.

Les travaux préparatoires se déroulent essentiellement suivants deux processus.

Premièrement, les groupes de négociation. Les Membres travaillent dans ce cadre sur diverses questions spécifiques. Cependant, malgré les efforts intenses déployés en ce qui concerne toutes les questions centrales du PDD, je dois dire que peu de progrès ont été réalisés. Les positions des Membres demeurent extrêmement éloignées.

Cela signifie que nous n’avons pas pu avancer sur de nombreuses questions majeures du PDD, telles que le soutien interne à l’agriculture ou encore l’accès aux marchés pour les produits agricoles, les produits non agricoles ou les services.

On a toutefois le sentiment qu’il pourrait être possible de parvenir à un consensus concernant certains domaines, si et seulement si on investit des efforts considérables pour chacun. Ce ne sont pas des questions faciles.

Je citerai d’abord un ensemble de mesures concernant les PMA, qui pourrait contenir différents éléments, parmi lesquels des progrès concernant l’accès aux marchés FDSC, les services, le coton et les règles d’origine.

Autre domaine où des résultats sont possibles: la concurrence à l’exportation pour l’agriculture, y compris les subventions et les crédits à l’exportation, le rôle des entreprises commerciales d’État et l’aide alimentaire, par exemple.

Des progrès à cet égard revêtiraient une importance particulière pour les pays en développement et les pays les moins avancés. C’est donc l’occasion d’obtenir des résultats auxquels ces pays aspirent depuis si longtemps.

Nous travaillons sur d’autres points comme le MSS et la détention de stocks publics à des fins de sécurité alimentaire, mais là non plus il n’y a guère eu de progrès.

Concrètement, à l’heure actuelle, il n’y a aucune garantie. Nous sommes encore loin du but, il y a des écarts importants à combler, et le temps presse. Par conséquent, si vous voulez obtenir des résultats dans ces domaines, je vous en prie, faites-le savoir.

Voilà pour ce qui est du premier processus. Le deuxième consiste à rédiger une Déclaration ministérielle. Je crois que vous avez assisté mardi dans la salle W à la réunion qui portait précisément sur ce point. Il y a eu dans ce domaine également une activité intense.

En octobre, j’ai désigné trois ambassadeurs pour faciliter ces travaux: Gabriel Duque (Colombie), Harald Neple (Norvège) et Stephen Karau (Kenya). L’idée de départ était qu’ils mèneraient des consultations avec tous les Membres sur le contenu et la présentation de la Déclaration ministérielle.

Dans leur premier rapport aux Membres, les facilitateurs ont mis en lumière certains points d’accord. Ils ont indiqué que tous les Membres avaient affirmé leur attachement à la réussite de la Conférence ministérielle de Nairobi, et que toutes les délégations avaient exprimé leur préférence pour une Déclaration consensuelle comme résultat souhaité à Nairobi.

À cet égard, la majorité des délégations avaient évoqué une Déclaration ministérielle "de type Bali" en trois parties:

  • D’abord, il y aurait le texte introductif, axé principalement sur l’importance du système commercial multilatéral dans le contexte du 20ème anniversaire de l’OMC.
  • La deuxième partie couvrirait les résultats livrables à Nairobi, sur lesquels — comme je l’ai indiqué — nous travaillons dans le cadre des groupes de négociation.
  • La troisième partie porterait sur nos travaux futurs après Nairobi.

Les facilitateurs ont ensuite tenu une série de discussions ciblées sur chacun de ces trois éléments. Les Membres ont participé activement et ont présenté de nombreuses propositions de libellé.

Des progrès ont donc été faits. Mais pour avancer vers un texte récapitulatif, les Membres sont convenus que les facilitateurs devraient présenter un avant-projet couvrant les questions qui ne sont pas trop controversées.

À l’évidence, il faudra adopter une autre approche pour les aspects les plus délicats. S’agissant de réaffirmer le PDD et d’ajouter de nouvelles questions, les facilitateurs n’essayeront même pas de rédiger un texte. C’est à tous les Membres de le faire.

Les facilitateurs présenteront leur avant-projet vendredi prochain, et nous nous réunirons le mercredi suivant pour examiner le texte en détail.

Bien entendu, il sera encore possible de discuter et de modifier le libellé par la suite, si les Membres le souhaitent.

Ce processus de rédaction montre à quel point Nairobi est une étape importante, mais il souligne aussi que notre mission va au-delà.

En effet, il est essentiel de discuter de l’avenir du PDD tout autant que des résultats livrables à Nairobi.

Le PDD avance à petits pas depuis son lancement en 2001. Or, quand les négociations durent trop à l’OMC, les pays explorent d’autres pistes telles que les accords commerciaux régionaux.

Ces initiatives sont positives, mais il faut aussi avancer dans le cadre de l’OMC.

À se cantonner au cadre régional, on risque que la plupart du temps les pays en développement et les PMA n’aient pas leur mot à dire.

Ce n’est qu’au niveau multilatéral que toutes les voix peuvent se faire entendre, et que les questions majeures du développement peuvent être correctement traitées.

Ce qui nous ramène à l’OMC, et à notre capacité de négocier.

Alors comment avancer sur les questions de Doha encore en suspens après Nairobi? Les avis sont très partagés.

Certains Membres estiment que nous devons continuer à travailler sur le programme de Doha car il est crucial pour le développement — et que, tant qu’il n’est pas achevé, nous ne devons pas nous en détourner pour discuter d’autre chose.

D’autres font valoir qu’après des années de succès limité dans le cadre établi à Doha, il est peu probable que cette structure permette d’accomplir des progrès quelconques, surtout en ce qui concerne les questions plus épineuses.

Ils sont donc peu enclins à poursuivre les négociations dans le cadre actuel.

Ils pensent en outre que, pour fonctionner correctement, l’Organisation doit évoluer et traiter toutes les nouvelles questions que les Membres souhaitent aborder. Ils estiment qu’il est essentiel que l’OMC intègre ces nouvelles préoccupations, sans quoi elle risque de perdre de sa pertinence.

Vous imaginez bien qu’il est difficile de concilier ces différents points de vue.

 Néanmoins, je pense qu’on ne peut pas négliger certains points d’accord importants quand on réfléchit à la voie à suivre.

Je crois, par exemple, que tous les Membres sont d’accord sur les points suivants:

  • Nous voulons obtenir des résultats à Nairobi.
  • Quels que soient les résultats obtenus, ils ne suffiront pas à faire aboutir le Cycle de Doha de façon formelle et consensuelle.
  • Nous sommes disposés à poursuivre les négociations sur les grandes questions de Doha, l’agriculture étant la plus importante.

La discussion sur la poursuite de nos travaux sera d’une importance vitale pour l’avenir de l’OMC, et les prochains jours seront déterminants à cet égard.

Les enjeux sont donc considérables, en ce qui concerne tant les résultats livrables potentiels que les conséquences d’un succès ou d’un échec pour l’avenir du système commercial multilatéral.

Nairobi marquera un moment important pour plusieurs raisons. Et je tiens à dire qu’on peut s’attendre à d’autres résultats positifs.

Les Ministres approuveront l’accession du Libéria et de l’Afghanistan, par exemple, ce qui donnera une forte impulsion pour la croissance et le développement de ces deux pays.

Il est aussi possible que les modalités d’élargissement de l’Accord sur les technologies de l’information soient finalisées, ce qui favorisera la croissance économique dans le monde entier.

Il se peut également que des progrès soient faits en ce qui concerne l’Accord sur les biens environnementaux.

Par ailleurs, nous espérons être témoins d’un véritable vote de confiance en faveur du CIR à la conférence d’annonces de contributions qui aura lieu à la veille de la Conférence ministérielle. Le CIR fournit un soutien essentiel aux PMA et ce serait donc un autre résultat important de la Conférence.

Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de choses sur la table, mais encore beaucoup de travail à faire pour parvenir à des résultats à Nairobi.

Par conséquent, vous comprenez bien que les jours sont comptés. Je tenais cependant à vous rencontrer aujourd’hui et à vous donner la parole pour un bref échange de vues.

Je vous remercie pour votre attention et j’attends vos observations et questions éventuelles.

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