EXAMENS DES POLITIQUES COMMERCIALES: GUYANA
29 et 31 octobre 2003

Remarques finales de la Présidente

Voir aussi:
> Communiqué de presse: La consolidation des réformes économiques et de la libéralisation des échanges sera le meilleur moyen de parvenir à diversifier la base de production et d'exportation

Le premier examen de la politique commerciale du Guyana a permis de mettre en lumière les politiques et les pratiques suivies par ce pays dans le domaine du commerce et de l'investissement, et de bien mieux comprendre les défis auxquels il doit faire face, ainsi que le cadre économique et institutionnel dans lequel il formule et met en œuvre ses politiques, tant au niveau national qu'à travers sa participation à la CARICOM. Ces éclaircissements ont pu être apportés notamment grâce à la participation active de la délégation du Guyana, conduite par M. Rohee, Ministre.

Le Guyana a été félicité pour les efforts qu'il a déployés en vue de réformer son économie depuis la fin des années 80. Les Membres ont accueilli avec satisfaction les mesures prises à l'échelle nationale pour libéraliser le commerce et le régime des changes, privatiser les entreprises d'État et réformer les institutions. Ils ont pris acte de l'ouverture de l'économie du Guyana, dont le commerce extérieur représente presque le double du PIB.

Les Membres ont dit aussi qu'ils soutenaient les mesures prises par le pays à l'échelle internationale, comme l'élaboration d'une Stratégie commerciale nationale et la négociation d'accords multilatéraux, régionaux et bilatéraux d'ouverture des marchés. Le Guyana a été encouragé à poursuivre ces réformes engagées au plan national et international, à en accélérer le rythme et à en élargir la portée.

Les Membres ont aussi constaté que malgré ces vastes réformes, le Guyana continuait de se heurter à de graves difficultés économiques. La croissance économique est relativement faible depuis quelques années, le poids de la dette est lourd et le déficit de la balance courante important. Le Guyana continue de dépendre fortement de l'exportation d'une gamme étroite de produits traditionnels et reste vulnérable aux variations de la demande mondiale, aux fluctuations des prix et à l'érosion de ses marges de préférence en ce qui concerne l'accès aux grands marchés étrangers. Relevant que ces difficultés étaient aussi le lot d'autres petits pays en développement tributaires des exportations, un certain nombre de Membres a estimé que le cycle actuel de négociations commerciales multilatérales devait tenir compte de leurs préoccupations communes concernant la dépendance à l'égard des recettes tarifaires et l'accès préférentiel aux marchés, ainsi que des problèmes spécifiques des petites économies.

Les Membres ont pris note de l'importance que le Guyana accorde à son attachement au système commercial multilatéral et ont salué les mesures qu'il a prises pour s'acquitter de ses obligations dans le cadre de l'OMC. Ils ont reconnu l'importance de son rôle de chef de file en tant que porte parole de la CARICOM pour les questions concernant l'OMC. Certains Membres ont toutefois relevé que le pays n'ayant pas de représentation auprès de l'OMC, il risquait de ne pas pouvoir participer pleinement aux délibérations et aux activités de l'Organisation. Le Guyana a été encouragé à prendre une part active aux négociations en cours sur les services.

Les Membres ont noté que le Guyana tirait l'essentiel de ses recettes publiques des taxes sur le commerce, relevant que les efforts actuellement déployés pour modifier le régime fiscal, ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée qu'il était prévu d'introduire, permettraient peut-être de réduire les taxes liées au commerce. Certains Membres ont pris acte des disparités entre les taux consolidés du Guyana et les taux NPF effectivement appliqués, ainsi que de l'utilisation d'exemptions de droits conditionnelles et d'autres formes d'incitations au commerce et à l'investissement. Les Membres ont constaté que ces aspects du régime tarifaire guyanien tendaient à porter atteinte à la transparence et à la prévisibilité, et ils ont encouragé le Guyana à aller plus loin dans ses réformes.

Les Membres se sont félicités des notifications que le Guyana avait faites à l'OMC et certains l'ont encouragé à améliorer et à compléter celles qui concernaient les entreprises commerciales d'État, les obstacles techniques au commerce ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires. Constatant que la législation du Guyana n'avait pas encore été modifiée de façon à être pleinement conforme aux prescriptions de l'Accord sur les ADPIC, certains Membres ont demandé des précisions sur l'état d'avancement des mesures visant à adopter une nouvelle législation.

Les Membres ont constaté l'importance d'une assistance technique ciblée destinée à soutenir le Guyana dans ses efforts pour améliorer sa participation au système commercial multilatéral et avancer dans la réalisation de ses objectifs de développement. À cet égard, certains Membres ont exprimé le souhait de continuer à aider le Guyana comme par le passé.

Outre les points précités, les Membres ont aussi demandé des éclaircissements sur les questions spécifiques suivantes:

  • investissement;

  • évaluation en douane et règles d'origine;

  • prohibitions et restrictions à l'importation et licences d'importation;

  • règlements techniques;

  • marchés publics;

  • politique de la concurrence;

  • législation relative aux droits de propriété intellectuelle;

  • électricité;

  • agriculture et secteur minier;

  • services financiers et services de télécommunication.

La délégation du Guyana a répondu par écrit et oralement aux questions posées au cours de l'examen et s'est engagée à fournir des réponses par écrit aux questions en suspens. Les réponses du Guyana ont été très utiles pour l'examen et les Membres les ont visiblement appréciées.

C'est ainsi que s'achève le premier examen du Guyana. Il a permis aux Membres de mieux comprendre les efforts déployés et les nombreuses réformes engagées par ce pays ces dernières années, ainsi que les défis qu'il reste à relever. Je me réjouis de ce que la libéralisation des échanges et la participation au système commercial multilatéral soient au cœur de la stratégie de développement du Guyana, et espère qu'il trouvera auprès des Membres de l'OMC le soutien technique dont il a besoin pour consolider sa participation au système ainsi que les avantages découlant de cette participation.