EXAMENS DES POLITIQUES COMMERCIALES: NIGERIA
11 et 13 mai 2005

Remarques finales du Président

Voir aussi:
> Communiqué de presse: La libéralisation des échanges devrait améliorer les résultats macro-économiques du Nigéria

Nous avons procédé au troisième examen de la politique commerciale du Nigéria de manière ouverte et constructive. Nos travaux ont été facilités par la contribution de la délégation du Nigéria, et notamment de sa chef, Mme Ogunleye, Secrétaire permanente du Ministère fédéral du commerce, ainsi que les observations judicieuses du présentateur, M. Alexander Gross, et les questions et remarques ciblées d'un certain nombre de Membres.

Les Membres ont salué la participation active du Nigéria au système commercial multilatéral, y compris aux négociations en cours. Ils ont souligné le rôle important joué par ce pays dans l'intégration régionale de l'Afrique, surtout grâce à son appartenance à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ils l'ont également félicité pour les efforts qu'il déploie en vue d'instaurer une démocratie véritable, ainsi que pour ses mesures de lutte contre la corruption, mais ont rappelé qu'il devait améliorer encore son environnement économique.

Les réformes macro-économiques et structurelles menées par le Nigéria, notamment dans le cadre de la Stratégie nationale pour l'autonomisation et le développement économiques (NEEDS) ont été saluées, et la contribution de l'évolution du marché international du pétrole à ses résultats économiques récents a été soulignée. Cependant, les obstacles au commerce et l'accroissement des actifs étrangers générés par les exportations de pétrole ont maintenu un niveau élevé d'inflation, tandis que les mesures de protection commerciale et le système de taux de change ont encouragé l'économie parallèle.

Les Membres ont fait part de leur préoccupation concernant le niveau de protection accru de l'économie nigériane depuis le dernier examen de sa politique commerciale en 1998: les droits NPF ont augmenté pour de nombreux produits, le nombre de positions soumises à des interdictions d'importation a été multiplié par dix, sans parler des autres droits et impositions appliqués aux importations. Ces mesures, associées aux divers régimes de réduction des droits de douane et des taxes – parfois soumis aux prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux – rendent le système commercial nigérian complexe, alors que la consolidation des droits d'importation aux taux plafonds réduit sa prévisibilité. La participation de l'État demeure importante et un régime d'inspection avant expédition est appliqué. Les Membres ont exhorté le Nigéria à libéraliser son système commercial et à mettre en œuvre l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane. L'exécution du programme de libéralisation des échanges adopté par la CEDEAO devrait faciliter ce processus.

Les Membres ont salué les mesures de réforme prises par le Nigéria dans les secteurs des services et de l'énergie, et demandé des précisions concernant la poursuite de leur mise en œuvre. Ils ont également demandé des éclaircissements sur d'autres points, notamment: la formulation et la mise en œuvre de la politique commerciale; les restrictions quantitatives et le régime de licences; les mesures correctives commerciales contingentes; les normes et autres prescriptions techniques; les marchés publics; les droits de propriété intellectuelle; et les mesures spécifiques liées à l'agriculture.

Les Membres ont remercié la délégation du Nigéria pour ses réponses et indiqué qu'ils attendaient avec intérêt d'autres réponses par écrit.

En conclusion, les Membres ont encouragé le Nigéria à poursuivre ses réformes macro-économiques, en mettant l'accent sur la libéralisation des échanges grâce à la simplification et la réduction des droits d'importation, à l'élimination des interdictions d'importation et à l'adoption de mesures visant à faciliter les échanges et de règles et règlements compatibles avec les principes de l'OMC. De telles réformes, combinées avec l'élimination des contraintes sur le plan de l'offre et le renforcement des engagements multilatéraux pris par le Nigéria en matière de biens et de services, devraient favoriser une meilleure affectation des ressources, reflétant les avantages comparatifs

énormes de ce pays et, partant, la diversification d'une économie trop dépendante des produits pétroliers. Elles devraient ainsi permettre d'intégrer pleinement le commerce dans la stratégie de développement du Nigéria et d'améliorer l'efficacité de sa stratégie de lutte contre la pauvreté. Les partenaires commerciaux du Nigéria pourraient lui apporter une aide en améliorant les possibilités d'accès à leurs marchés.