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> Communiqué de presse:
La libéralisation des échanges devrait améliorer les résultats
macro-économiques du Nigéria
Nous avons procédé au troisième examen de la politique commerciale du
Nigéria de manière ouverte et constructive. Nos travaux ont été
facilités par la contribution de la délégation du Nigéria, et notamment
de sa chef, Mme Ogunleye, Secrétaire permanente du Ministère fédéral du
commerce, ainsi que les observations judicieuses du présentateur, M.
Alexander Gross, et les questions et remarques ciblées d'un certain
nombre de Membres.
Les Membres ont salué la participation active du Nigéria au système
commercial multilatéral, y compris aux négociations en cours. Ils ont
souligné le rôle important joué par ce pays dans l'intégration régionale
de l'Afrique, surtout grâce à son appartenance à la Communauté
économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Ils l'ont
également félicité pour les efforts qu'il déploie en vue d'instaurer une
démocratie véritable, ainsi que pour ses mesures de lutte contre la
corruption, mais ont rappelé qu'il devait améliorer encore son
environnement économique.
Les réformes macro-économiques et structurelles menées par le Nigéria,
notamment dans le cadre de la Stratégie nationale pour l'autonomisation
et le développement économiques (NEEDS) ont été saluées, et la
contribution de l'évolution du marché international du pétrole à ses
résultats économiques récents a été soulignée. Cependant, les obstacles
au commerce et l'accroissement des actifs étrangers générés par les
exportations de pétrole ont maintenu un niveau élevé d'inflation, tandis
que les mesures de protection commerciale et le système de taux de
change ont encouragé l'économie parallèle.
Les Membres ont fait part de leur préoccupation concernant le niveau de
protection accru de l'économie nigériane depuis le dernier examen de sa
politique commerciale en 1998: les droits NPF ont augmenté pour de
nombreux produits, le nombre de positions soumises à des interdictions
d'importation a été multiplié par dix, sans parler des autres droits et
impositions appliqués aux importations. Ces mesures, associées aux
divers régimes de réduction des droits de douane et des taxes – parfois
soumis aux prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux –
rendent le système commercial nigérian complexe, alors que la
consolidation des droits d'importation aux taux plafonds réduit sa
prévisibilité. La participation de l'État demeure importante et un
régime d'inspection avant expédition est appliqué. Les Membres ont
exhorté le Nigéria à libéraliser son système commercial et à mettre en
œuvre l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane. L'exécution du
programme de libéralisation des échanges adopté par la CEDEAO devrait
faciliter ce processus.
Les Membres ont salué les mesures de réforme prises par le Nigéria dans
les secteurs des services et de l'énergie, et demandé des précisions
concernant la poursuite de leur mise en œuvre. Ils ont également demandé
des éclaircissements sur d'autres points, notamment: la formulation et
la mise en œuvre de la politique commerciale; les restrictions
quantitatives et le régime de licences; les mesures correctives
commerciales contingentes; les normes et autres prescriptions
techniques; les marchés publics; les droits de propriété intellectuelle;
et les mesures spécifiques liées à l'agriculture.
Les Membres ont remercié la délégation du Nigéria pour ses réponses et
indiqué qu'ils attendaient avec intérêt d'autres réponses par écrit.
En conclusion, les Membres ont encouragé le Nigéria à poursuivre ses
réformes macro-économiques, en mettant l'accent sur la libéralisation
des échanges grâce à la simplification et la réduction des droits
d'importation, à l'élimination des interdictions d'importation et à
l'adoption de mesures visant à faciliter les échanges et de règles et
règlements compatibles avec les principes de l'OMC. De telles réformes,
combinées avec l'élimination des contraintes sur le plan de l'offre et
le renforcement des engagements multilatéraux pris par le Nigéria en
matière de biens et de services, devraient favoriser une meilleure
affectation des ressources, reflétant les avantages comparatifs
énormes de ce pays et, partant, la diversification d'une économie trop
dépendante des produits pétroliers. Elles devraient ainsi permettre
d'intégrer pleinement le commerce dans la stratégie de développement du
Nigéria et d'améliorer l'efficacité de sa stratégie de lutte contre la
pauvreté. Les partenaires commerciaux du Nigéria pourraient lui apporter
une aide en améliorant les possibilités d'accès à leurs marchés.