EXAMENS DES POLITIQUES COMMERCIALES: TUNISIE
5 et 7 octobre 2005

Remarques finales du Président

Voir aussi:
> Communiqué de presse: Le régime de commerce doit être encore libéralisé
> Communiqué de presse: L’OMC encourage la Tunisie à poursuivre ses réformes

Ce deuxième examen de la politique commerciale de la Tunisie nous a éclairés sur ses performances en matière économique et commerciale depuis son premier examen en 1994. Nos discussions ont été facilitées par la participation active et ouverte de la délégation de Tunisie, conduite par S.E. M. le Ministre Mondher Zenaidi, les commentaires perspicaces de la présentatrice, et les interventions enrichissantes des Membres.

Les Membres ont félicité la Tunisie pour sa bonne performance économique et ses progrès en matière d'amélioration du niveau de vie, dus en grande partie à ses réformes macroéconomiques durant la dernière décennie. Plusieurs Membres se sont enquis des accords régionaux et bilatéraux conclus par la Tunisie, ainsi que de la place de la politique commerciale et du système commercial multilatéral dans sa stratégie de développement durable et de réduction du chômage. Eu égard à la réglementation de l'économie tunisienne, les Membres étaient d'avis que des réformes supplémentaires, visant la libéralisation du régime commercial et de change, l'élimination du dualisme entre le secteur d'exportation et le secteur domestique, et la réduction de la présence de l'État, étaient nécessaires pour dynamiser l'économie et réduire le chômage.

Des Membres ont félicité la Tunisie pour ses récents efforts en matière de facilitation des échanges et de démantèlement des restrictions quantitatives à l'importation. Toutefois, les procédures de dédouanement restent longues et les inspections techniques complexes. Des Membres ont invité la Tunisie à améliorer ses consolidations tarifaires multilatérales tout en réduisant les droits NPF appliqués (32 pour cent en moyenne — 67 pour cent sur les produits agricoles), dont certains excèdent les consolidations. La nécessité fut aussi évoquée d'une rationalisation des multiples incitations (y compris à l'investissement, à la production, et surtout à l'exportation), ainsi que des taxes intérieures élevées.

Des clarifications ont été demandées sur les perspectives de diversification du secteur manufacturier étant donnée la concurrence croissante dans le principal secteur d'exportation, les textiles et vêtements. Certains Membres étaient d'avis qu'une plus grande ouverture du secteur des services (télécommunication, services postaux et financiers), par exemple à travers le renforcement des engagements de la Tunisie dans le cadre de l'AGCS, rendrait l'économie plus attrayante aux investisseurs étrangers, et permettrait à la Tunisie une meilleure exploitation de ses avantages comparatifs dans des secteurs tels que le tourisme, les services aux entreprises, et les services de santé et de bien-être. Des éclaircissements ont aussi été demandés sur les mesures relatives à la teneur en éléments d'origine nationale (industries pharmaceutiques et automobiles), la révision du Code des douanes de 1955, les marchés publics, et la protection de la propriété intellectuelle.

Les Membres se sont félicités des réponses approfondies de la délégation tunisienne aux différentes questions.

En conclusion, cette réunion a permis d'apprécier les réformes économiques mises en place par la Tunisie et de discuter des réformes supplémentaires pouvant aider à la déréglementation de l'économie en général, et à la rationalisation du régime commercial en particulier. De plus amples réformes commerciales devraient permettre à la Tunisie de mieux adhérer aux principes de l'OMC, de démanteler le dualisme au sein de son économie et de mieux exploiter ses avantages comparatifs. De concert avec la réduction de l'intervention de l'État dans les activités économiques, ces réformes réduiront les coûts de production et revitaliseront l'économie tunisienne. Par ailleurs, une amélioration de ses engagements multilatéraux devrait rendre son régime commercial plus transparent et plus prévisible. J'invite les Membres à soutenir la Tunisie dans cette démarche, en lui garantissant un meilleur accès à leurs marchés.