OMC: NOUVELLES 2006

27 octobre 2006
PROGRAMME DE DOHA POUR LE DEVELOPPEMENT

L’Union africaine demande instamment aux puissances commerçantes de relancer rapidement les négociations

Dans une déclaration faite le 27 octobre 2006, le Président de l’Union africaine, M. Denis Sassou N’Guesso (Congo), a instamment demandé à “tous les Membres de l’OMC, et en particulier au G-6, de sortir de l’impasse actuelle”. Il a ajouté que “pour des millions d’Africains, le Programme de Doha pour le développement représente l’espoir d’accroître le niveau de vie et de se libérer de la pauvreté absolue dans laquelle ils vivent”.

Déclaration du Président de l’Union africaine concernant la suspension du Cycle de négociations de Doha

WT/L/658
La communication ci-après, datée du 20 octobre 2006, est distribuée à la demande de la délégation du Bénin.

L’Union africaine regrette profondément que les négociations du Programme de développement Doha de l’OMC aient été suspendues en juillet dernier suite à l’incapacité des principales puissances commerciales à faire preuve de la flexibilité nécessaire pour réduire les divergences de leurs positions de négociation respectives et nous permettre de progresser vers la finalisation de l’Agenda de Doha.

Notre continent compte le plus grand nombre de pays les moins avancés et est aujourd’hui le plus marginalisé du système commercial multilatéral. De ce fait, il paie le plus lourd tribut aux distorsions qui subsistent dans les échanges commerciaux internationaux.

Le commerce international joue un rôle majeur dans la promotion du développernent économique et la réduction de la pauvreté et est essentiel à l’atteinte des objectifs de développement du Millénaire pour nos pays.

Le Programme de développement de Doha représente pour des millions de nos citoyens l’espoir d’améliorer leurs standards de vie et de sortir de la pauvreté absolue.

Les Membres de l’OMC, plus particulièrement les pays développés, ont le devoir, la responsabilité et l’obligation morale de ne pas décevoir les pays africains et leur foi dans le système commercial multilatéral en honorant les promesses faites à Doha.

Les pays africains considèrent inacceptable la situation d’impasse actuelle et la faillite des puissances commerciales à traduire en actions les promesses faites aux pays africains, ainsi qu’aux autres pays en voie de développement et plus particulièrement aux pays les moins avancés de mettre leurs intérêts et préoccupations au cœur du Programme de travail de Doha.

Nous considérons comme extrêmement grave la faillite, en juillet, des plus grandes puissances commerciales, à traduire leur engagement politique pour la conclusion réussie du Programme de Doha, tel que réaffirmé à Saint-Pétersbourg, en flexibilité dans leurs positions tranchées de négociations. Leur faillite à trouver un compromis sur la réduction des subventions agricoles et l’accès au marché agricole est à la base de la suspension des négociations en juillet, seulement quelques semaines après le Sommet de Saint-Pétersbourg, annulant ainsi toute chance de conclure ce Round à la fin de cette année.

L’agriculture se trouve au cœur du Programme de Doha pour le développement. La majorité des populations africaines, et particulièrement les plus pauvres d’entre elles, vivent de l’agriculture. La survie de ces populations est sérieusement menacée et leur pauvreté aggravée par les subventions internes agricoles et les barrières à l’accès au marché agricole.

Le Cycle de Doha, pour demeurer fidèle à sa dimension centrale de développement doit corriger cette situation.

Nous accueillons favorablement les recommandations du Groupe spécial de l’OMC sur la mise en œuvre de l’Initiative de l’aide au commerce.

Nous appelons les Membres de l’OMC à travailler de façon diligente à la mise en œuvre des recommandations de l’Initiative de l’aide au commerce qui, bien que ne faisant pas partie de l’engagement unique du Programme de travail de Doha, représente pour les pays africains un complément essentiel aux opportunités commerciales qui découleraient d’un résultat prodéveloppement du Cycle de Doha.

Nous appelons avec force tous les Membres de l’OMC à reprendre le plus rapidement les négociations du Cycle de Doha.

Pour cela, nous appelons plus particulièrement l’Union européenne et les États-Unis à démontrer leur engagement politique à soutenir, non plus à travers des déclarations, mais à travers le changement de leurs positions de négociation, les efforts de réformes, et de bonne gouvernance dans lesquels nos pays se sont engagés et qui constituent la fondation de la croissance économique observée sur notre continent, au cours des trois dernières années.

Nous réaffirmons que l’Afrique demeure engagée en faveur de la conclusion du Cycle de Doha qui constitue une priorité dans le développement de nos pays. Nous réaffirmons également notre détermination à joindre nos efforts à ceux des autres Membres de l’OMC et à travailler à la reprise des négociations dans les meilleurs délais.

En ce moment critique, nous exhortons tous les Membres de l’OMC et plus particulièrement le G-6 à mettre fin à la présente impasse. Chaque mois additionnel de maintien des distorsions commerciales représente un coût économique et humain trop élevé et insupportable pour nos populations.