Journée internationale de la femme en 2013

L’OMC s’associe au mouvement mondial de célébration de la Journée internationale de la femme le 8 mai 2013, pour rendre hommage aux femmes à travers le monde et à leurs réalisations économiques, politiques et sociales. Le commerce peut renforcer la position des femmes, contribuer à réduire la pauvreté et à favoriser le développement. Il faut faire davantage pour aider les femmes à bénéficier du commerce.

Le commerce est un moteur puissant pour stimuler la croissance, créer des emplois et réduire la pauvreté. C’est également un instrument d’autonomisation des femmes. Selon l’OIT, le commerce est la première source d’emplois chez les travailleuses indépendantes d’Afrique subsaharienne, assurant 60% de l’emploi à titre indépendant hors secteur agricole. Faciliter les activités commerciales des femmes entrepreneurs peut contribuer à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les femmes continuent de porter une part disproportionnée du fardeau de la pauvreté, et leur autonomisation a un effet multiplicateur sur la croissance économique.

Mais à l’heure de célébrer la Journée internationale de la femme de 2013, il est important de reconnaître que trop de femmes sont toujours confrontées à un manque d’accès disproportionné aux ressources et aux possibilités commerciales, ainsi qu’aux moyens d’en tirer parti. Leur compréhension des exigences des acheteurs et leur capacité à y satisfaire sont généralement limitées. L’accès au crédit est souvent problématique. En outre, la faible visibilité des femmes entrepreneurs, en particulier dans nombre de pays pauvres, fait que les acheteurs potentiels comprennent mal les enjeux, les avantages et les possibilités liés à l’intégration des femmes dans leurs chaînes d’approvisionnement et qu’ils ne donnent pas suite aux engagements pris de s’approvisionner davantage auprès des femmes au titre des programmes de diversification des fournisseurs.

 

Participation aux chaînes d’approvisionnement

Les marchés des secteurs public et privé peuvent offrir aux femmes entrepreneurs une possibilité importante d’augmenter leurs exportations et leurs revenus grâce au commerce. Malgré la participation significative des femmes à l’économie (selon les enquêtes auprès des entreprises de la Banque mondiale, les femmes participent au capital de plus de 35% des entreprises dans le monde), la part des femmes chefs d’entreprise dans les marchés attribués est estimée à moins de 1% et, même aux États-Unis où l’objectif en la matière a été fixé à 5% en 2011 pour toutes les administrations publiques, seulement 3,9% des contrats ont été attribués à des entreprises détenues par des femmes. Des efforts supplémentaires pourraient être faits pour améliorer cette situation.

Le Centre du commerce international (ITC), organisation sœur de l’OMC, a élaboré une série de programmes destinés à favoriser une participation accrue et améliorée des femmes aux activités commerciales. Son Programme “Femmes et commerce” a donné le jour à une Plate‑forme mondiale d’actions pour l’approvisionnement auprès des fournisseurs et prestataires femmes (Global Platform), qui sert de cadre et d’appui aux femmes entrepreneurs souhaitant entrer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Il en est résulté une augmentation du chiffre d’affaires des entreprises dirigées par des femmes et une progression des ventes équivalant à plus de 20 millions de dollars EU. L’exposition-forum annuelle de l’ITC pour les femmes commerçantes permet aux femmes chefs d’entreprise de rencontrer personnellement des acheteurs, en vue d’établir des relations et de créer des possibilités commerciales. Grâce à l’action de l’ITC, plus de 2 000 femmes travaillant dans des secteurs spécifiques (café en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest, vêtements et bijoux en Amérique latine) ont également pu se connecter à des chaînes de valeur à l’exportation, ce qui a entraîné un accroissement des revenus, une expansion des entreprises et la création d’emplois (site Web de l’ITC Femmes et commerce).

L’OMC est également partenaire du Cadre intégré renforcé (CIR), qui aide les pays les moins avancés (PMA) à intégrer la question de l’égalité entre les hommes et les femmes dans les stratégies d’exportation nationales et sectorielles, et à élaborer des processus de diagnostic et de mise en œuvre de cette composante dans les projets liés au commerce (site Web de l’OMC sur le CIR).

 

Le saviez-vous?

  • En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, les femmes pratiquant le commerce informel transfrontières emploient 1,2 personne dans leur entreprise à domicile, font vivre en moyenne 3,2 enfants et 3,1 personnes qui ne sont ni leurs enfants ni leur conjoint.
  • Une fille a bien plus de chances d’aller à l’école si elle habite dans une ville — dans les pays en développement, la scolarisation des filles de 10 à 14 ans est 18% plus élevée dans les zones urbaines que dans les zones rurales, et 37% plus élevée pour les jeunes femmes de 15 à 19 ans.
  • Si les possibilités d’emploi auxquelles les jeunes femmes ont accès étaient proportionnées à leur éducation ou leurs capacités, le revenu moyen des ménages augmenterait. Si le taux d’activité des femmes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord avait augmenté au même rythme que l’éducation dans les années 1990, le revenu moyen des ménages aurait été de 25% plus élevé.
  • Les jeunes femmes qui sont économiquement autonomes car elles ont un travail décent et sûr ou une petite entreprise prospère, et qui peuvent accéder dans des conditions d’égalité à la propriété sont mieux à même de construire un avenir solide pour elles-mêmes, leur famille et leur communauté.
  • Des études ont montré qu’il existe une forte corrélation entre l’égalité entre les sexes et a) la rentabilité des sociétés, b) le PIB par habitant, et c) la croissance économique d’un pays.
  • Les données du Programme “Femmes et commerce” de l’ITC laissent à penser que la mondialisation et le commerce ont joué un rôle essentiel pour réduire les obstacles à une plus grande égalité entre les sexes. Les données disponibles montrent une forte corrélation entre l’intensification du commerce international et l’augmentation du taux d’emploi des femmes; le commerce entraîne une augmentation du nombre d’emplois dans le domaine de l’exportation, une meilleure connectivité aux marchés et souvent des salaires plus élevés dans les secteurs tournés vers l’exportation, particulièrement pour les femmes.
  • Les femmes d’affaires représentent aujourd’hui 51% des cadres de direction et 15% des cadres supérieurs des entreprises figurant au classement Fortune 500. Dans les économies développées, les femmes produisent près de 40% du produit intérieur brut (PIB).
  • Les femmes détiennent 1% de la richesse mondiale, leur part dans le revenu mondial est de 10% et elles occupent 14% des postes de direction dans le secteur privé comme dans le secteur public.

 

Source:
Cas d’expérience communiqués à l’OMC pour le Troisième examen global de l’Aide pour le commerce en 2011.