OMC: NOUVELLES 2006

10 octobre 2006
CONSEIL GÉNÉRAL: RÉSUMÉ

M. Lamy: un échec du Cycle nuirait davantage aux pays en développement qu'aux autres pays

Dans le rapport qu'il a fait le 10 octobre 2006 au Conseil général, en tant que Président du Comité des négociations commerciales, le Directeur général Pascal Lamy a dit que les contacts qu'il avait pris avec de nombreux ministres du commerce montraient à l'évidence que “le coût de l'échec et l'occasion manquée de rééquilibrer le système commercial nuiraient davantage aux pays en développement qu'aux autres pays”. Dans une autre déclaration, il a souligné l'importance de faire avancer l'Aide pour le commerce malgré le revers subi dans les négociations.

> Rapport du Président du Comité des négociations commerciales
> Pour en savoir plus sur la réunion du Conseil général du 10 octobre 2006
 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Depuis mon dernier rapport au Conseil général en juillet dernier et conformément au mandat qui m'a été confié au paragraphe 57 de la Déclaration de Hong Kong, j'ai poursuivi mes consultations avec les Membres, le FMI, la Banque mondiale, les organes compétents des Nations Unies et les banques de développement régionales, avec le soutien actif de la Directrice générale adjointe, Mme Valentine Rugwabiza. J'ai également participé à la récente réunion FMI/Banque mondiale à Singapour, où l'Aide pour le commerce était inscrite à l'ordre du jour. Ces consultations visaient essentiellement à donner une idée plus claire des ressources annoncées et des stratégies qui permettraient de mobiliser des ressources additionnelles en faveur de l'Aide pour le commerce.

Compte tenu des recommandations de l'équipe spéciale, j'ai également profité de ces consultations pour demander instamment à nos partenaires d'examiner attentivement la façon dont ils pourraient contribuer à leur mise en œuvre.

Je voudrais souligner trois points s'agissant des consultations auxquelles j'ai procédé depuis juillet:

En premier lieu, je suis convaincu qu'il existe en général une ferme volonté d'accroître l'Aide pour le commerce dans le cadre de l'augmentation globale envisagée de l'APD. À Gleneagles en 2005, des promesses ont été faites pour porter l'APD à 50 milliards de dollars d'ici à 2010. À Hong Kong, les donateurs ont également promis d'accroître sensiblement l'Aide pour le commerce d'ici à 2010. Depuis juillet, je travaille avec les États-Unis, les CE et le Japon pour clarifier les promesses faites à Hong Kong s'agissant aussi bien de leur contenu — y compris les éléments de comparaison - que des modalités de leur mise en œuvre.

Deuxièmement, il est largement entendu que nous ne pouvons plus continuer à fournir une aide pour le commerce de la même façon que par le passé. Cela vient donc étayer l'opinion exprimée par la majorité d'entre vous, selon laquelle cette initiative ne vise pas à remplacer ou à reproduire les mécanismes existants, mais à faire en sorte qu'ils fonctionnent mieux, plus efficacement, en donnant des résultats précis et clairement mesurables. Dans ce contexte, nous recherchons avec l'OCDE les moyens possibles d'améliorer l'efficacité de l'Aide pour le commerce, notamment en exploitant notre base de données communes sur l'assistance technique et l'aide au développement liées au commerce. L'OCDE a été très coopérative sur cette question, ce dont je la remercie.

Une troisième observation que je souhaite faire est qu'il existe un large éventail de priorités très diverses auxquelles il faut répondre pour promouvoir l'intégration régionale et mondiale, et pour réaliser le potentiel de développement lié à l'ouverture du commerce. Il est important de noter que la façon dont il peut être répondu au mieux à ces besoins ne peut être déterminée que par les pays eux-mêmes, en étroite collaboration avec les parties prenantes nationales, en particulier le secteur privé, et avec leurs partenaires de développement. L'appropriation ne devrait pas simplement être un mot à la mode: c'est une condition préalable à l'efficacité de l'Aide pour le commerce. Tels ont été les thèmes centraux des réunions que j'ai tenues depuis juillet avec la Banque africaine de développement et avec la Banque interaméricaine de développement, ainsi qu'avec un grand nombre de Ministres des finances de pays en développement que j'ai rencontrés à Singapour.

Les recommandations de l'équipe spéciale ont également mis en évidence des domaines essentiels exigeant un suivi, domaines dont fait partie la question cruciale de la surveillance de l'Aide pour le commerce.

À cet égard, le Secrétariat a déjà commencé à réfléchir sur la façon dont les mécanismes internes de l'OMC même pouvaient être utilisés au mieux pour surveiller l'Aide pour le commerce. Nous sommes également en contact pour cette question avec certains de nos partenaires, y compris les institutions financières internationales et les banques régionales de développement, afin de déterminer comment elles peuvent contribuer à cette activité de surveillance.

Pour conclure, je tiens à souligner qu'il est important d'avancer dans le domaine de l'Aide pour le commerce, en se fondant sur les progrès déjà accomplis et la dynamique qui existe manifestement malgré l'impasse provisoire dans laquelle se trouvent actuellement les négociations. Bien que l'Aide pour le commerce ne fasse pas partie de l'engagement unique, il y a des synergies évidentes avec le Cycle de Doha, et il est clair que ses avantages seraient amoindris sans les nouvelles possibilités commerciales qui découleront du succès du Cycle.

Je vous remercie.

Déclaration de M. Lamy au Conseil général en tant que Président du CNC
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Déclaration du DG sur les recommandations de l'Équipe spéciale chargée de l'Aide pour le commerce
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