OMC: NOUVELLES 2006
30 juin 2006
COMITÉ DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES
Déclaration du Président à la réunion informelle du CNC du 30 juin 2006
> Négociations en cours et mise en œuvre: le Programme de Doha
> La Déclaration de Doha expliquée
> La Décision de Doha sur la mise en œuvre expliquée
> Comment les négociations sont organisées
> Le Comité des négociations commerciales
> Textes et nouvelles: sur la page Modalités juin/juillet 2006
VOIR AUSSI:
> Communiqués de presse
> Nouvelles
> Allocutions:
Pascal Lamy
JOB(06)/216
J'aimerais commencer par souhaiter la bienvenue à toutes les
délégations, en particulier à tous les Ministres et hauts
fonctionnaires, à cette réunion informelle du CNC au niveau des Chefs de
délégation.
Le but de cette réunion est de poursuivre nos discussions en vue de
l'établissement de modalités pour l'agriculture et l'AMNA. Nous avons
les textes qui ont été distribués par les Présidents et j'ai l'intention
de vous mettre au courant des faits nouveaux récemment survenus.
Lors de notre dernière réunion de mercredi sous cette forme ouverte,
j'ai annoncé mon intention d'engager cette semaine un processus de
consultation intensif sous diverses formes, avec, en son centre, des
réunions ouvertes du CNC. J'ai également annoncé que nous aurions une
réunion formelle du CNC qui a été convoquée pour demain, le 1er juillet,
et qui pourrait se poursuivre les jours suivants si nécessaire.
J'ai aussi annoncé mon intention de mener des consultations en petits
groupes auxquelles participeraient un certain nombre de Ministres et
leurs représentants – ce que nous avons commencé à faire ce matin – qui
seraient suivies par des réunions informelles ouvertes du CNC pour
assurer la pleine transparence du processus.
En ce qui concerne la réunion de ce matin, l'idée centrale était surtout
de donner le départ et d'obtenir une indication plus claire des
éventuels changements dans les positions des principaux acteurs, en
particulier à la lumière des réunions entre délégations et Ministres qui
se sont tenues à Genève et ailleurs ces derniers jours, et qui ont été
nombreuses.
Comme j'en ai informé les Chefs de délégation mercredi dernier, mon
intention est de reconvoquer le groupe consultatif ministériel plus tard
dans l'après midi, et j'espère alors passer à un débat plus structuré et
portant davantage sur le fond, sur la base des questions clés sur
lesquelles se concentrer au départ dans les deux domaines que je vous ai
présentés en début de semaine.
Permettez moi simplement de rappeler ici que l'ordre d'examen des
questions que j'ai proposé pour la discussion ministérielle ne doit pas
être interprété comme un classement hiérarchique. L'unique objectif est
d'ouvrir la voie à une nouvelle série de discussions sur ces questions.
Tous les points figurant dans les deux projets de textes sont importants
pour les uns ou les autres et devront tous être traités comme faisant
partie des modalités complètes et les modalités ne peuvent être rien
moins que complètes. Je souhaite souligner cela en particulier pour une
question qui a suscité des réactions de la part d'un certain nombre de
vos Ministres, à savoir la question des petites économies vulnérables.
Celle ci sera considérée comme faisant partie de l'élaboration des
modalités complètes à la fois pour l'agriculture et l'AMNA, au moment
opportun.
D'autres réunions du groupe consultatif ministériel, ainsi que d'autres
réunions informelles ouvertes des Chefs de délégation, seront organisées
si nécessaire. Je vous rappelle ce que j'ai dit mercredi, à savoir que
toutes les délégations doivent se tenir prêtes à se réunir à très bref
délai au cours des prochains jours et consulter les tableaux d'affichage
pour les horaires de ces réunions.
À ce stade, je dois avouer que les discussions entre les Ministres au
cours des quelques jours et heures passés ont été peu encourageantes.
Bien que les choses semblent bouger ici et là, certains des chiffres qui
restent sur la table à ce stade ne constituent pas une base sur laquelle
se poser. Cependant, comme je l'ai déjà dit maintes et maintes fois, en
ne nous mettant pas d'accord très bientôt sur les modalités pour
l'agriculture et l'AMNA, c'est l'avenir du Cycle lui même et, en
conséquence, celui de l'OMC et du système multilatéral, que nous mettons
en danger. Pour parvenir à un accord, il nous faut des chiffres.
Nous avons aussi, comme vous le savez, des échéances importantes et
imminentes sur d'autres sujets comme les services, la facilitation des
échanges, les subventions, y compris les subventions aux pêcheries, les
mesures compensatoires et l'antidumping. Ces échéances ont été
programmées pour fin juillet et je pense que reporter des modalités
inachevées au mois prochain créerait un énorme embouteillage et
diminuerait encore nos espoirs de parvenir à un accord sur nombre de ces
questions.
Je pense que nous avons tous besoin de prendre un petit peu de distance
pour mesurer l'enjeu en cas d'échec de ces négociations. Très
franchement, il est difficile d'exagérer l'importance de ce Cycle. Le
potentiel qu'il offre de contribuer à la croissance globale, de corriger
les déséquilibres et de promouvoir le développement est manifeste. Ce
Cycle a une plus grande profondeur et une plus grande portée et est plus
équitable à tous égards que le Cycle d'Uruguay, et il permettra de
diverses façons d'établir d'une manière ambitieuse les règles du jeu en
mettant le développement au centre du système.
Nous avons fait quelques progrès. Si nous regardons ce qui est sur la
table aujourd'hui, cela va bien au delà de ce qui a été fait il y a dix
ans dans le cadre du Cycle d'Uruguay mais nous savons que ce n'est pas
suffisant. C'est vrai pour l'agriculture, la concurrence à
l'exportation, les subventions agricoles et l'accès aux marchés. C'est
vrai aussi pour les droits sur les produits industriels, notamment
compte tenu de la nouvelle technologie que nous utilisons pour aplanir
les crêtes tarifaires. Nous avons aussi la décision de Hong Kong sur
l'accès en franchise de droits et sans contingent pour les PMA, dont la
mise en œuvre reste à définir. Vous savez que nous sommes également en
train de travailler sur ce programme d'Aide pour le commerce et sur le
coton. Tout cela est potentiellement sur la table et si nous échouons
tout cela disparaîtra de la table.
Nous devons donc faire en sorte que les prochaines heures et prochains
jours comptent. Tout simplement, je vous demanderais à tous avec
insistance de réfléchir sérieusement et d'urgence sur les conséquences
éventuelles avant qu'il ne soit vraiment trop tard, et de revoir vos
positions et la façon dont vous avez négocié jusqu'à présent. Si les
choses ne changent pas radicalement dans les prochaines heures ou les
prochains jours, nous serons franchement face à une crise. Je ne pense
pas que nous puissions nous offrir le luxe de continuer à jouer les
prolongations à ce stade. La procrastination n'est jamais payante.
L'important au cours des prochains jours, c'est de faire passer les
négociations à l'étape suivante, à savoir l'élaboration des listes. Pour
cela, je répète, vous devez avoir des modalités complètes – c'est à dire
des chiffres. Pour ce faire, nous avons besoin de réelles négociations.
C'est ce pourquoi les Ministres sont ici. Mais à ce stade, pour être
très franc, ouvert et transparent avec vous, on ne sait pas très bien si
une réelle négociation aura lieu. Cela nous met dans une situation
délicate. Nous sommes largement dans la partie rouge de la zone rouge
pour ce qui est de finir le Cycle. Vous avez tous pris l'engagement d'y
parvenir cette année, et pour cela il faut qu'il y ait une capacité de
négocier. Prétendre que nous voulons conclure le Cycle pour la fin de
cette année et vous montrer incapables de négocier véritablement sont
deux choses incompatibles. C'est une question qui ne peut plus être
éludée.
J'espère donc que lorsque nous reprendrons les discussions, nous serons
en mesure d'entendre de nouvelles propositions. Nous en avons eu un
avant goût, mais ce n'est pas suffisant. Je reste d'avis qu'un accord
sur les modalités est faisable si nous travaillons de manière intensive,
constructive et en ayant conscience de l'urgence de la situation,
sentiment que je souhaiterais vous voir partager avec moi. Je reste
pleinement disposé à jouer mon rôle pour faciliter le processus de
consultation et de négociation entre vous. La question est maintenant de
savoir si vous pouvez faire preuve du courage politique nécessaire pour
prendre les décisions et qui nous permettra de passer à l'étape
suivante. C'est possible, c'est faisable, mais à ce stade des
discussions, je vous annonce que nous n'y sommes pas encore.
> M. Lamy: Les Ministres sont là mais y aura-t-il des négociations?
Retransmission audio de la conférence de presse à l'issue de la
réunion du CNC du 30 juin
Audio
> écouter
(30 mn, 18MB)
> aide
> Autres podcasts