M. l'Ambassadeur Ford et le DGA Brauner ont encouragé les Membres à faire fond sur le succès de la Journée mondiale du coton pour obtenir des résultats significatifs d'ici à la douzième Conférence ministérielle, qui aura lieu en juin 2020. Les Membres de l'OMC ont examiné les dernières tendances du commerce du coton et la situation actuelle des projets de développement du coton.

Le lancement de la Journée mondiale du coton “est un événement historique”

Soulignant l'échelle et l'impact considérables du lancement par l'OMC de la Journée mondiale du coton, le DGA Brauner a dit que ce jour “restera dans les mémoires des acteurs du secteur du coton et des producteurs de coton du monde entier”.

Le DGA Brauner a souligné l'importance de la Conférence des partenaires, au cours de laquelle des organismes donateurs se sont engagés à fournir un soutien financier et technique au projet OMC/CNUCED/ITC sur les coproduits du coton, ainsi qu'à d'autres projets dans le secteur du coton.

M. l'Ambassadeur Ford a relevé que le coton était une des “grandes priorités” des travaux de l'OMC. Il a salué le “succès remarquable” rencontré par le lancement de la Journée mondiale du coton, qui a “mis en évidence une fois encore l'importance du dossier du coton à l'OMC, dans le domaine du commerce comme dans celui du développement, en particulier pour les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA)”. Il a demandé aux Membres de maintenir la dynamique générée par l'adoption de la déclaration conjointe et de trouver une approche qui permettra de parvenir à des terrains d'entente importants dans les négociations sur le coton.

Résumant le succès rencontré par cet événement, le Secrétariat de l'OMC a indiqué que plus de 850 participants de la communauté mondiale du coton avaient assisté à la manifestation à l'OMC, et que plus de 6 000 parties prenantes du monde entier s'y étaient associés au niveau mondial par le biais de leurs propres activités, de campagnes par courrier électronique et via les réseaux sociaux.  Les organisations partenaires de la Journée mondiale du coton (l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Comité consultatif international du coton (CCIC), le Centre du commerce international (ITC), l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)) estimaient que l'événement permettait aux parties prenantes le long de la chaîne de valeur du coton de renforcer la coopération, d'importants engagements ayant été pris concernant la mobilisation d'un financement pour les futurs projets en faveur du coton.

Au nom du groupe “Coton-4” (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad), le Bénin s'est félicité de l'initiative prise par le groupe de lancer la Journée mondiale du coton et des nombreux résultats positifs obtenus. Il a informé les Membres du fait qu'un projet de résolution de l'ONU visant à créer la Journée mondiale du coton était en cours d'examen, et espérait que cette journée serait officiellement reconnue d'ici la prochaine réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2020.

Le Groupe ACP (un groupe de pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) a lui aussi salué le succès de la Journée mondiale du coton et appuyait fermement cette initiative.

Le DGA Brauner s'est félicité du fait que le lancement de cette journée avait établi une nouvelle tradition en ce qui concerne les événements annuels célébrant le coton. Il a encouragé les participants à faire passer le message au niveau mondial et à démultiplier les effets de cette initiative à l'avenir.

Négociations et transparence

M. l'Ambassadeur Ford, qui présidait la 12ème discussion spécifique sur le coton qui s'est tenue le 20 novembre, a fait rapport sur la situation actuelle des négociations sur l'agriculture et sur le coton à l'OMC. Confirmant que la question du coton demeurait “une priorité majeure”, il a prié instamment les Membres de présenter rapidement de nouvelles communications et propositions étant donné qu'il ne restait plus beaucoup de temps avant la douzième Conférence ministérielle.

Dressant le bilan des faits nouveaux survenus ces derniers mois, le Président a mis en évidence la nouvelle communication du groupe “Coton-4”, distribuée le 15 juillet 2019 et révisée le 16 septembre (TN/AG/GEN/49/Rev.1 — TN/AG/SCC/GEN/20/Rev.1), qui représentait une étape très “importante” dans les négociations sur le coton. Cette communication proposait des étapes progressives pour éliminer les subventions au coton ayant des effets de distorsion des échanges.

Selon le Président, la communication conjointe adoptée par les principaux acteurs (y compris le groupe “Coton-4”, le Brésil, la Chine, la Côte d'Ivoire, les États-Unis, l'Inde et l'Union européenne) lors de la session de haut niveau sur le coton à l'occasion de la Journée mondiale du coton constituait une autre étape importante. “Cette déclaration a confirmé l'engagement renouvelé des participants en vue d'intensifier les discussions sur les facteurs qui ont un effet négatif sur le commerce et les marchés du coton et de poursuivre les efforts pour améliorer la transparence et le suivi des mesures commerciales relatives au coton qui affectent le marché mondial du coton”, a-t-il conclu.

M. l'Ambassadeur Ford a souligné “l'importance cruciale” des réunions tenues fin novembre du Comité de l'agriculture réuni en session extraordinaire, une instance de négociation sur le coton au sein de laquelle se réunissent le Président, le groupe “Coton-4” et d'autres acteurs majeurs du secteur du coton. Le Président a demandé aux Membres d'identifier “de manière concrète les éléments réalisables qui permettraient d'obtenir des résultats significatifs”. “Les nouvelles contributions devraient … viser à rapprocher les positions et être examinées [afin de] déterminer comment établir une plateforme claire et partagée qui permettrait des négociations fructueuses … l'année prochaine”, a-t-il ajouté.

Le groupe “Coton-4” a fait écho à l'appel du Président et a invité les Membres à examiner activement sa nouvelle communication. Le Groupe ACP et d'autres Membres ont soutenu cette approche.

Le Secrétariat de l'OMC a donné des renseignements aux Membres sur la 11ème révision de la “note d'information” (TN/AG/GEN/34/Rev.11 et deux addendas), qui contiennent des renseignements sur les trois piliers des politiques agricoles, soit le soutien interne, l'accès aux marchés et la concurrence à l'exportation. Les Membres se sont félicités de la note d'information, qu'ils considèrent comme un outil important et utile. Le Président a souligné qu'il était important, en vue de mener des négociations éclairées, de renforcer la transparence, de respecter les obligations en matière de notification et de fournir des renseignements actualisés pour appuyer des négociations éclairées.

Tableau évolutif du Directeur général et nouveaux projets d'aide au développement

Le DGA Brauner a présidé la 32ème série de consultations sur l'aide au développement en faveur du coton le 21 novembre, remplaçant exceptionnellement le DGA Alan Wolff. Il a rappelé le mandat du forum, qui consiste à renforcer la transparence et à réaliser des analyses, l'accent étant mis sur le “jumelage” de projets et les discussions axées sur des projets qui revêtent un intérêt particulier pour les producteurs de coton en Afrique et dans les PMA.

La version la plus récente du tableau évolutif sur l'aide au développement en faveur du coton (WT/CFMC/6/Rev.27, 11 novembre 2019), un document consignant tous les projets d'aide au développement en faveur du coton notifiés au Secrétariat de l'OMC par les partenaires, montre un engagement continu dans toutes les catégories de projet. En ce qui concerne “l'aide au développement en faveur du coton”, on compte 30 projets en cours, et la valeur des engagements est passée à 247,5 millions d'USD (contre 185,4 millions d'USD lors du précédent rapport). Pour “l'aide au développement dans les domaines de l'agriculture et des infrastructures”, les projets en cours sont au nombre de 44.

Le Bénin a décrit brièvement plusieurs nouveaux projets fondés sur des éléments spécifiques du projet “Route du coton” (WT/CFMC/W/73), qui seront élaborés par les pays du groupe “Coton-4” et viseront à exploiter le potentiel des coproduits du coton, à favoriser la culture du coton biologique et à autonomiser les femmes. Le CCIC, la CNUCED et l'ITC ont accueilli avec satisfaction ces nouveaux projets visant à établir une chaîne de valeur du coton durable, et ont demandé au groupe “Coton-4” de distribuer les documents pertinents relatifs aux projets par l'intermédiaire de l'OMC.   

Le Brésil, la Chine et l'Inde ont donné des renseignements actualisés sur leurs travaux concernant la coopération Sud-Sud et ont réaffirmé leur volonté de continuer à coopérer. Avec un nouveau fonds de 6 millions d'USD, le Brésil a lancé un projet dans les pays d'Afrique et des Caraïbes pour améliorer l'efficacité et la transparence du processus d'enregistrement des pesticides. Parallèlement, l'Inde est prête à élargir son projet existant relatif au coton-textile à davantage de pays africains dans le but d'accroître la production dans la région et de renforcer les capacités du secteur du textile. Ces faits nouveaux figureront dans la prochaine version du tableau évolutif.

Le Secrétariat du Groupe ACP a présenté son nouveau programme panafricain d'investissement sur le coton (2CIP, WT/CFMC/W/74), qui a débuté le 12 novembre 2019 et bénéficie d'un appui financier de l'UE. Le Groupe ACP utilisera 45 millions d'EUR pour aider les petits agriculteurs et 40 millions d'EUR pour aider les organisations des ACP à améliorer la compétitivité et l'intégration sur le marché. Le projet comprendra une formation, un renforcement des capacités, un financement et un soutien aux petites et moyennes entreprises.

Les Pays-Bas ont présenté leur fonds en faveur de la croissance et de l'innovation pour un meilleur coton, géré par l'Initiative pour le commerce durable (IDH), un projet doté d'un financement de 16,5 millions d'EUR accordé par des entreprises de premier plan, des détaillants et les gouvernements des Pays-Bas, du Danemark et de la Suisse. Cette initiative a rapidement obtenu des résultats en lançant l'“Initiative pour un meilleur coton” et en promouvant un commerce équitable du coton. L'IDH a également donné des renseignements sur le nouveau projet relatif à la résilience climatique au Mozambique, adapté aux besoins des producteurs de coton mozambicains et axé sur la formation, le savoir-faire et l'accès aux marchés pour améliorer la résilience aux changements climatiques.

Le Secrétariat de l'OMC a fourni aux participants des renseignements détaillés sur le projet relatif aux coproduits du coton lancé en août 2019. À l'occasion de la Journée mondiale du coton, le Malawi et le Togo ont officiellement demandé à rejoindre l'initiative. Le Mozambique a terminé le premier projet de son étude de faisabilité, ce qui en fait le premier des huit pays pilotes à mener cet exercice à bonne fin. À l'étape suivante, tous les autres pays réaliseront individuellement une étude de faisabilité et l'étude globale sera mise à disposition des donateurs afin qu'ils puissent envisager de financer la mise en œuvre des projets. Un plan d'action ministériel sur le développement des coproduits du coton devrait être présenté à la douzième Conférence ministérielle en juin 2020; il serait appuyé par des activités de mise en œuvre pertinentes couvrant la période 2020-2023.

Le potentiel économique considérable des coproduits du coton a été largement reconnu par la communauté du coton. Ce potentiel est lié aux revenus supplémentaires générés par deux types de produits, à savoir ceux issus du processus d'égrenage et les tiges de coton. Ces produits comprennent les huiles comestibles, les aliments pour les animaux, les combustibles, la pâte, le papier et les engrais organiques.

Tendances du marché du coton et du commerce intra-africain

Abordant le problème persistant du faible rendement du coton dans les pays africains, M. Kai Hughes, Directeur exécutif du CCIC, a recommandé de suivre les quatre étapes suivantes: 1) améliorer la qualité des graines de coton; 2) améliorer la récolte; 3) éviter l'utilisation de coton hybride, qui appauvrit le sol de ses nutriments et fait diminuer le rendement; et 4) éviter de brûler les tiges, qui peuvent être transformées en biomasse et sont donc une source précieuse de nutriments pour le sol.

M. Hughes a indiqué que le commerce mondial du coton devrait diminuer modérément de 4% en 2019-2020, reculant à 8,8 millions de tonnes en raison des catastrophes naturelles dans certains des principaux pays producteurs de coton. Si les États-Unis restent les plus gros exportateurs et la Chine, le plus gros importateur, la part des États-Unis dans les importations de coton de la Chine devrait baisser à 17% en 2018-2019 (alors qu'elle s'élevait à 57% en 2003-2004) en raison notamment des tensions commerciales actuelles. Selon le CCIC, ce sont vraisemblablement le Brésil et l'Inde qui ont repris la part de marché perdue par les États-Unis en Chine. M. Hughes a aussi relevé le faible niveau du commerce intra-africain, qui ne représente que 5,5% du commerce du coton africain total, ce qui est dû à l'insuffisance des infrastructures de filature et de textile en Afrique.

Le groupe “Coton-4” a fait part des dernières évolutions en ce qui concerne les politiques de privatisation et d'industrialisation de chaque pays visant à accroître les rendements et à soutenir une chaîne de valeur du coton durable. Le groupe “Coton-4” a signalé que, malgré les progrès, certains problèmes persistaient, parmi lesquels la médiocrité des infrastructures, la faible capacité de transformation du textile et la difficulté d'obtenir un financement. Il appelait ses partenaires bilatéraux, régionaux et multilatéraux à continuer de lui apporter leur soutien dans les efforts qu'il déployait pour assurer un avenir meilleur.

Portail sur le coton

L'ITC a présenté le portail sur le coton lors de la 12ème discussion spécifique sur le coton, le 20 novembre. L'exposé a porté sur la plateforme “Sustainability Map”, un outil qui fournit une assistance technique évolutive et des services de conseil pour les entreprises afin d'évaluer si elles satisfont à plusieurs critères relatifs au développement durable dans des marchés cibles. Le groupe “Coton-4” et de nombreux autres Membres ont accueilli avec satisfaction cet exposé et ont encouragé l'OMC et l'ITC à organiser des ateliers dans les pays du groupe “Coton-4” afin de faire connaître le portail sur le coton.

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Toutes les vidéos et tous les exposés pertinents sont disponibles sur la page Web dédiée aux “journées du coton”. Pour plus de renseignements, contacter la Section coton de l'OMC: [email protected].