La dernière contraction du commerce des services est la plus forte qui ait été enregistrée depuis la crise financière, lorsque le commerce mondial des services commerciaux avait chuté de 17% au deuxième trimestre de 2009. Au deuxième trimestre de 2020, les exportations de services ont diminué de 32 % en Amérique du Nord, de 29 % en Asie et de 26 % en Europe en glissement annuel. Les estimations préliminaires suggèrent une baisse encore plus marquée pour l’Amérique latine et les Caraïbes (-46 %) et un recul de 60 à 65 % pour les pays les moins avancés.

Source: Estimations OMC-CNUCED/ITC.

Le tourisme a été particulièrement touché, avec une diminution des dépenses des voyageurs internationaux de 81 % et une baisse des transports de 31 %. Ces deux secteurs représentent 43 % du commerce des services. Le recul enregistré dans le secteur des transports est comparable à celui qui avait été observé pendant la crise financière (-29 %), mais les raisons sous-jacentes sont différentes. Contrairement à 2009, la baisse du commerce des services de transport est due principalement aux restrictions imposées sur les transports de passagers et au fléchissement de la demande mondiale de voyages internationaux, et non à une chute du transport de marchandises.

Source: Estimations de l’OMC d’après les données OMC-CNUCED/ITC.

D’autres services ont été touchés de manière inégale par la pandémie. Les secteurs nécessitant une proximité physique ont fortement diminué, comme la construction (-25 %) et les services audiovisuels, artistiques et récréatifs (-14 %). Les services d’architecture et d’ingénierie, étroitement liés à la construction, et les autres services fournis aux entreprises ont également baissé de 11 pour cent. Les services fournis aux industries manufacturières se sont également effondrés (-22 %), la production des usines étant à l'arrêt dans de nombreux pays. L’incertitude concernant le contexte économique a également eu une incidence sur les services de recherche-développement (R&D), les exportations de ce secteur diminuant de 8 % aux États-Unis et de 11 % dans l’Union européenne.

Les services financiers n’ont été que marginalement affectés, soulignant la nature très différente de cette crise par rapport à la crise financière, lorsque les exportations avaient chuté de 20 % au premier trimestre de 2009. La croissance récente de ce secteur est même sous-estimée en raison de l’appréciation du dollar. Par exemple, le commerce intra-UE des services financiers a augmenté de 2 % en euros, tandis qu’il a stagné en dollars.

Les services informatiques, le secteur des services qui a connu la croissance la plus rapide au cours de la dernière décennie, ont été les seuls à enregistrer une augmentation des exportations (+4 %) en raison de la demande croissante de numérique. Cette tendance a été encore accentuée par la pandémie.

Les dernières statistiques sont présentées ici.  D'autres statistiques commerciales à court terme sont disponibles sur le portail de données de l'OMC.