BAROMÈTRES DU COMMERCE DE L’OMC

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Le niveau actuel du baromètre de 103,9 est supérieur à la fois à la valeur de base de 100 de l'indice et au niveau de 100,7 précédemment enregistré en novembre dernier, ce qui marque une nette amélioration du commerce des marchandises après une chute brutale au premier semestre de l'année dernière. Tous les indices constitutifs du baromètre sont supérieurs à la tendance ou suivent cette tendance, certains d'entre eux montrant toutefois déjà des signes de décélération, tandis que d'autres pourraient baisser dans un futur proche. En outre, l'indicateur ne tient peut-être pas pleinement compte de la résurgence de la COVID-19 et de l'apparition de nouveaux variants de la maladie, qui pèseront sans doute sur le commerce des marchandises au premier trimestre de 2021.

Les indices correspondant aux commandes à l'exportation (103,4) et aux produits automobiles (99,8), qui figurent parmi les indicateurs avancés les plus fiables du commerce mondial, ont récemment atteint leur niveau maximal et ont commencé à perdre de l'élan. En revanche, les indices du transport de conteneurs (107,3) et du fret aérien (99,4) sont encore tous deux en augmentation, même si les données haute fréquence laissent entendre que le transport de conteneurs a diminué depuis le début de l'année.  Enfin, les indices des composants électroniques (105,1) et des matières premières (106,9) sont nettement supérieurs à la tendance, mais cela pourrait indiquer une constitution de stocks temporaire. Dans l'ensemble, ces tendances donnent à penser que la progression du commerce peut être sur le point d'atteindre son niveau de pointe si ce n'est pas déjà le cas.

Au troisième trimestre de 2020, le volume du commerce mondial des marchandises corrigé des variations saisonnières a rebondi après une forte chute au deuxième trimestre, stimulé par l'augmentation des exportations en Asie et l'accroissement des importations en Amérique du Nord et en Europe. Néanmoins, le commerce des marchandises au troisième trimestre demeurait 5,6% inférieur au niveau enregistré au cours de la même période de 2019 après avoir chuté de 15,6% au deuxième trimestre.  Ces baisses, même si elles sont encore très importantes, sont moins marquées que ce que craignaient de nombreux analystes au début de la pandémie.

Les dernières prévisions commerciales de l'OMC du 6 octobre 2020 tablaient sur une baisse de 9,2% du volume du commerce mondial des marchandises en 2020, mais, dans les faits, cette diminution pourrait être légèrement moins marquée.

De plus, les perspectives pour 2021 et au-delà sont de plus en plus incertaines en raison de l'incidence croissante de la COVID-19 dans le monde et de l'apparition de nouveaux variants de la maladie. La reprise dépendra dans une large mesure de l'efficacité de la campagne de vaccination. L'OMC prévoit de publier ses prochaines prévisions commerciales à la mi-avril.

Le baromètre complet du commerce des marchandises est disponible ici.

De plus amples détails sur la méthodologie sont exposés dans une note technique ici.

Contexte relatif au Baromètre du commerce des marchandises

Compte tenu de l'apparition de nouvelles sources d'incertitude liées à la pandémie de COVID-19, des graphiques illustrant des statistiques à haute fréquence additionnelles sont fournis ici pour aider les lecteurs à mieux comprendre le contexte économique actuel.

Graphique 1: Vols commerciaux internationaux, 1er janvier 2020 — 31 janvier 2021
(indice, semaine du 1er janvier = 100)

Source: OpenSky Network et calculs du Secrétariat de l'OMC.

Le graphique 1 montre le nombre de vols commerciaux internationaux par jour (à la fois pour le transport de passagers et le transport de fret) enregistrés par OpenSky Network depuis le 1er janvier 2020. Le nombre total de vols a augmenté vers la fin de l'année en raison des voyages pendant les fêtes de fin d'année mais il a depuis reculé d'environ 22% et s'établit actuellement 15% en deçà du niveau enregistré à la mi-août. Cette fluctuation est due en grande partie aux vols intra-UE, qui ont chuté de plus de 50 % depuis la mi-août, en partie du fait de la résurgence de la COVID-19 et du resserrement des restrictions applicables aux voyages au sein de l'Europe.  Si on exclut les vols intra-UE, les vols internationaux n'ont diminué que d'environ 5% depuis l'été dernier.

Graphique 2: Nombre d'escales portuaires quotidiennes de porte-conteneurs, 1er janvier 2020- 27 janvier 2021
(moyenne mobile sur 30 jours)

Source: Cerdeiro, Komaromi, Liu et Saeed (2020). Disponible sur UN Comtrade Monitor.
Note: Sur la base du Système d'identification automatique (AIS) mis au point par l'Organisation maritime internationale (OMI) des Nations Unies.

Le graphique 2 montre le nombre d'escales quotidiennes de porte-conteneurs depuis le début de 2020 enregistrées par le Système d'identification automatique (AIS) mis au point par l'Organisation maritime internationale. En janvier, les escales portuaires ont diminué d'environ 7% par rapport à décembre et de 6% par rapport à la moyenne enregistrée entre juillet et septembre de l'année dernière.  Cela donne à penser que la deuxième vague de COVID-19 aura une incidence notable sur les expéditions de marchandises par voie maritime, qui n'est pas encore pleinement prise en compte dans le Baromètre du commerce des marchandises.

Graphique 3: Contrats à terme pour le cuivre de qualité supérieure, COMEX, 18 février 2020-16 février 2021
(dollars EU par livre)

Source: Chicago Mercantile Exchange (CME).

Les prix des contrats à terme pour le cuivre sont largement reconnus comme un indicateur avancé de l'activité économique, en raison de l'importance de ce métal dans de nombreux secteurs manufacturiers. Des contrats normalisés sont négociés à la Bourse du COMEX, une division du Chicago Mercantile Exchange (CME). Les prix des contrats à terme pour le cuivre ont continué de grimper en 2021 malgré la pandémie actuelle et s'établissent en ce moment à environ 25% au-dessus de leur niveau moyen pour le mois d'octobre 2020.  Cela peut témoigner d'un certain optimisme au sujet des perspectives économiques à moyen terme car des vaccins efficaces sont en cours de distribution et la variation saisonnière est susceptible de faire baisser le nombre de cas de COVID-19 dans les mois à venir. Compte tenu de l'importance de l'Asie dans la demande mondiale de métaux, cela reflète aussi les résultats et les perspectives économiques relativement meilleurs pour la région.

Graphique 4: Couverture médiatique de l'activité économique, 12 août 2019 - 31 janvier 2021
(% et indice, neutre = 0)

Source : The GDELT Project Summary Service.

Le graphique ci-dessus montre le volume quotidien et la tonalité des informations diffusées dans les médias contenant des expressions en lien avec l'activité économique, telles que recensées par le GDELT Project. L'indice du volume a continué de baisser tandis que l'indice de la tonalité est resté relativement positif depuis novembre dernier, tous deux indiquant des préoccupations moindres concernant les perspectives économiques par rapport à ce qui était le cas il y a six à neuf mois. Cela donne à penser que le sentiment positif concernant les conditions économiques à moyen terme, dû aussi à l'arrivée de vaccins contre la COVID-19, peut l'emporter sur l'incidence négative du nombre toujours élevé de cas de COVID-19 dans le monde entier.

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