NOUVELLES: ALLOCUTIONS — DG ROBERTO AZEVÊDO

Remarques du Directeur général Roberto Azevêdo


POUR EN SAVOIR PLUS:
> Allocutions: Roberto Azevêdo

> La croissance du commerce restera modérée en 2016 car des incertitudes pèsent sur la demande mondiale

Bonjour et bienvenue à tous.

Vous avez tous vu le communiqué de presse; j’en donnerai donc un bref aperçu et je reviendrai sur certains des points que je juge essentiels.

À l’évidence, 2015 a été une année tumultueuse.

La volatilité et l’incertitude ont été omniprésentes:

  • Le commerce mondial a fléchi de façon inquiétante au premier semestre avant de rebondir au second.
  • Les prix du pétrole ont chuté de plus de 60%.
  • Le dollar EU s’est apprécié d’environ 20%.
  • L’économie chinoise a ralenti, mais elle a quelque peu repris vers la fin de l’année.
  • Sur une note plus positive, la demande d’importations s’est renforcée de façon appréciable dans l’UE et aux États-Unis, ce qui a contrebalancé le ralentissement observé ailleurs.

Le résultat global en termes de commerce a été une croissance de 2,8%, de sorte que 2015 a été une nouvelle année de croissance faible mais positive pour le commerce mondial.

Pour 2016, nous prévoyons que la croissance du commerce restera constante, à 2,8%.

Sur cette base, 2016 sera la cinquième année consécutive de croissance inférieure à 3%. Cette situation est certes décevante, mais elle n’est pas sans précédent. De fait, la croissance du commerce a été plus faible au début des années 1980. Et nous espérons sortir de ce scénario de faible croissance dans les prochaines années.

Pour 2017, nous prévoyons que la croissance du commerce s’accélérera pour atteindre 3,6%.

Ces chiffres reposent sur l’hypothèse d’une croissance du PIB mondial de 2,4% cette année et de 2,7% l’année prochaine.

Les risques par rapport à ces prévisions sont principalement des risques de baisse, notamment si le ralentissement des économies émergentes se poursuit et si la volatilité des marchés financiers persiste. Les indicateurs de la confiance des entreprises et des consommateurs se sont détériorés récemment. Il existe cependant un certain potentiel de hausse si la politique monétaire déjà en place parvient à stimuler la croissance dans la zone euro.

Voilà donc le tableau d’ensemble, mais il y a quelques points sur lesquels j’aimerais attirer plus particulièrement l’attention.

Premièrement, il est important de noter la différence entre la croissance du commerce en dollars et sa croissance en volume.

Les articles de presse faisant état d’un effondrement du commerce l’année dernière se référaient principalement à la valeur du commerce en dollars, qui a enregistré une baisse spectaculaire de 13,5%.

La perturbation causée par la diminution de la valeur du commerce en dollars est à l’évidence très importante. En 2015, cela a été dû principalement aux mouvements marqués des prix des produits de base et des taux de change, et non à une diminution de la quantité de marchandises franchissant les frontières.

D’ordinaire, une diminution du commerce en volume serait associée à une récession mondiale, et, de ce fait, nous lui accordons généralement plus d’attention dans nos prévisions.

Deuxièmement, bien que nous nous attendions à ce que la croissance en volume reste relativement constante, la composition de cette croissance évolue.

Entre 2011 et 2013, l’un des principaux moteurs de la croissance était la demande d’importations en Asie. Mais ces deux dernières années, cela a changé. C’est la demande aux États-Unis et en Europe qui tire la croissance modeste enregistrée aujourd’hui, laquelle contrebalance le ralentissement observé en Asie et ailleurs.

En fait, si la contribution de l’Asie au commerce s’était maintenue à son niveau moyen des dernières années, le commerce mondial aurait augmenté de 3,5% au lieu de 2,8% en 2015.

Bien que la faible croissance du commerce aujourd’hui rappelle le début des années 1980, la situation est très différente à plusieurs égards importants.

Le commerce mondial a connu des mutations dans l’intervalle et l’éventail des acteurs qui influent sur sa croissance est beaucoup plus large qu’auparavant.

Dans les années 1980, les économies développées représentaient plus de 70% des importations mondiales, mais leur part est tombée à 57% depuis. Dans le même temps, la demande d’importations au Brésil, en Chine et en Inde est passée de moins de 3% à environ 14%.

Troisièmement, je note que la relation entre la croissance du commerce et la croissance du PIB a changé.

D’après nos prévisions, en 2016 le commerce aura progressé à peu près au même rythme que le PIB mondial pour la cinquième année consécutive, et non deux fois plus vite comme c’était le cas dans les années qui ont précédé la crise financière.

Ce contraste est frappant, mais en fait il n’est pas très révélateur.

La faible croissance observée aujourd’hui est atypique, mais la forte croissance enregistrée avant la crise l’était également.

Nous ne devons pas nous attendre au retour d’un tel scénario de forte croissance atypique dans un proche avenir.

En réalité, le ratio moyen entre la croissance du commerce et celle du PIB dans l’après-guerre est de l’ordre de 1,5:1. Nous pensons qu’un retour à ce niveau est plus probable à moyen terme.

Enfin, je tiens à souligner une fois encore que les Membres de l’OMC ont le pouvoir d’infléchir la situation.

Plusieurs mesures peuvent être prises pour faire en sorte que le commerce stimule la croissance économique, la création d’emplois et le développement.

Par exemple, les Membres de l’OMC peuvent supprimer les mesures restrictives pour le commerce mises en place depuis la crise, et ils peuvent agir pour mettre en œuvre les accords importants qu’ils ont conclus récemment.

La mise en œuvre de l’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges entraînera une réduction des coûts du commerce au niveau mondial allant jusqu’à 15%. Cet effet sera plus important que celui qu’aurait l’élimination de tous les droits de douane restant dans le monde, et cela pourrait ajouter 1 000 milliards de dollars au commerce mondial.

Il y a une excellente dynamique dans les ratifications de l’Accord sur la facilitation des échanges, mais il faut achever cette tâche prochainement pour que l’Accord entre en vigueur et que ses avantages puissent se concrétiser. De même, les Membres prennent des mesures positives pour donner suite à d’autres décisions récentes, comme les accords conclus lors de notre Conférence ministérielle à Nairobi en décembre concernant la suppression des subventions à l’exportation de produits agricoles et l’élimination des droits de douane sur une large gamme de produits des TI.

Et, bien sûr, nous pouvons faire plus.

Les Membres ont actuellement un vigoureux débat sur la voie à suivre dans nos travaux de négociation; ils examinent comment traiter les questions restantes du Programme de Doha et comment aborder éventuellement d’autres questions.

Depuis Nairobi, je suis allé à la rencontre des Membres pour faciliter cette discussion. Au cours des dernières semaines, j’ai visité plus d’une douzaine de pays et j’ai rencontré des dirigeants du monde entier.

L’intérêt porté à nos activités dépasse tout ce que j’ai pu voir auparavant. Je suis donc optimiste quant à nos travaux futurs et au fait qu’ils peuvent favoriser la croissance économique et la création d’emplois.

Je vous remercie pour votre attention.

 

Audio: Conférence de presse

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