Observations du Directeur général, M. Azevêdo

Bonjour et bienvenue à tous.

Vous avez tous vu le communiqué de presse; je dirai donc simplement quelques mots avant de vous donner la parole pour les questions.

Par souci de clarté, tous les chiffres que je mentionne sont exprimés en volume, sauf indication contraire.

En 2017, la croissance du commerce extérieur se situait à 4,6%. À ce moment-là, nous étions optimistes quant au regain de dynamisme et d'élan du commerce mondial. Depuis, les principaux indicateurs ont montré un fléchissement de cet élan, en particulier vers la fin de l'année dernière. Les prévisionnistes ont révisé leurs chiffres. Notre communiqué de presse d'aujourd'hui confirme bien que la croissance du commerce mondial est en train de s'essouffler.

Le commerce mondial a connu une croissance plus faible qu'escompté en 2018, s'établissant à 3%.

Et nous prévoyons une croissance encore plus modeste en 2019, à seulement 2,6%.

Une légère amélioration pourrait être observée en 2020 – mais elle dépendra dans une large mesure de l'apaisement des tensions commerciales au cours de cette période. Et c'est là le point clé.

Le fait que nous n'avons pas de très bonnes nouvelles aujourd'hui ne devrait pas vous surprendre, pour peu que vous ayez lu les journaux au cours des 12 derniers mois. Bien entendu, il y a d'autres éléments en jeu, mais la montée des tensions commerciales est le principal facteur.

Au cours de l'année dernière, nous avons assisté à l'introduction de nouveaux droits de douane divers touchant des marchandises largement échangées.

Le commerce ne peut tout simplement pas jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance du PIB lorsque les niveaux d'incertitude sont aussi élevés.

Plus le degré d'incertitude est élevé, moins il y a d'investissement et de consommation. L'investissement, en particulier, a une incidence marquée sur le commerce, comme en attestent les chiffres. Nous avions évoqué ces risques de dégradation dans nos prévisions antérieures.

Nous avons tous besoin que le commerce joue son rôle positif en soutenant l'emploi, la croissance et le développement dans le monde entier. Et il faut que le système commercial fondé sur des règles joue pleinement son rôle et facilitant les flux commerciaux, tout en en assurant la stabilité des relations économiques internationales.

Il est donc de plus en plus urgent que nous résolvions les tensions et que nous nous attachions à mettre le commerce sur la bonne voie pour répondre aux véritables défis de l'économie actuelle.

Les Membres de l'OMC s'emploient à le faire.

Ils mettent sur la table toute une série de questions. Et ils discutent des moyens de renforcer et de préserver le système commercial. C'est très encourageant – et nous constatons une véritable dynamique dans certains de ces débats.

Le communiqué d'aujourd'hui reflète les réalités actuelles du commerce mondial. Notre tâche consiste à essayer de changer ces réalités.

Voilà ce que je voulais dire.

Avant de passer aux questions, j'aimerais simplement souligner que ce communiqué contient beaucoup d'informations utiles que nous n'avons pas le temps de passer en revue aujourd'hui. Je vous encourage donc à creuser davantage ces chiffres. Nos économistes peuvent vous aider à cet égard.

Par exemple, dans le secteur des services, nous avons enregistré en 2018 une croissance en valeur de 8% à l'échelle mondiale. Ce résultat est dû en grande partie à la forte croissance des importations en Asie. Fait significatif, la Chine a enregistré une hausse de 12% des importations de services commerciaux.

En ce qui concerne le ratio de la croissance des échanges commerciaux par rapport à la croissance du PIB, nous prévoyons qu'il sera de 1 pour 1 en 2019, avec une légère amélioration possible en 2020. Cela dépendra en réalité de la composition de la croissance du PIB pour 2020 – tant en termes géographiques qu'en termes de facteurs de croissance.

Nous nous attendons à ce que ce ratio revienne à 1,4 pour 1 au fil du temps, moyenne observée pendant de longues années. Encore une fois, cette inflexion est tributaire de certains facteurs politiques majeurs que j'ai déjà évoqués. Par exemple, l'incertitude persistante continuerait de réduire l'investissement et de peser sur les chiffres du commerce, ce qui aurait une incidence sur ce ratio.

Veuillez donc prendre le temps de lire le communiqué dans son intégralité.

Je vous remercie. Maintenant, je serais heureux de répondre à quelques questions.