DIXIÈME CONFÉRENCE CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE DE L'OMC, NAIROBI 2015

Lettre du Directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo, aux journalistes assistant à la dixième Conférence ministérielle

Le 8 décembre 2015

Avertissement

Mise à jour: novembre 2015

CETTE EXPLICATION a pour objet d'aider le public à mieux comprendre les questions traitées à l'OMC. Bien que tout ait été fait pour garantir l'exactitude des renseignements qui y figurent, l'article ne préjuge pas des dispositions des gouvernements membres.

Chers amis,

Dans les prochains jours, des Ministres de plus de 160 pays se réuniront à Nairobi pour la dixième Conférence ministérielle de l'OMC. Leur action aura une incidence importante sur le cours des négociations commerciales multilatérales pour les années à venir. Le gouvernement et le peuple kényans ont déployé des efforts remarquables pour faire en sorte que cet événement soit bien préparé, bien organisé et bien géré. Le Kenya a tout mis en place; la Conférence peut maintenant commencer.

C'est la première fois que notre Conférence ministérielle a lieu en Afrique et il m'apparaît clairement que tous les Membres de l'OMC tiennent à ce que le commerce joue pleinement son rôle en tant que moteur de croissance et de développement, en Afrique et dans le monde entier. L'Afrique compte 43 Membres de l'OMC — plus que tout autre continent. Ce qui est bon pour l'Afrique est donc bon pour l'Organisation.

L'un des moyens d'élargir les bienfaits du commerce en tant qu'outil de croissance et de développement est d'accueillir de nouveaux pays en développement dans le système commercial mondial. C'est précisément ce que nous pourrons faire pendant la Conférence, lorsque les Ministres se prononceront sur les demandes d'accession du Libéria et de l'Afghanistan — qui figurent l'un et l'autre parmi les pays les moins avancés (PMA). Être Membre de l'OMC permet aux pays en développement de contribuer à définir les règles commerciales pour l'avenir et leur donne accès à un système de règlement des différends internationaux de premier plan, dans le cadre duquel leurs droits peuvent être protégés.

Des négociations sont également en cours dans divers autres domaines. Les Membres travailleront jusqu'à la toute dernière minute pour tenter d'obtenir des résultats concernant l'agriculture (dont de possibles avancées pour la concurrence à l'exportation et la sécurité alimentaire) et le développement, en particulier un ensemble de mesures destinées à soutenir les PMA. Sur les 48 pays dans le monde qui ont le statut de PMA, 33 se trouvent en Afrique, y compris tous les voisins immédiats du Kenya.

À Nairobi, il est aussi possible qu'une partie des Membres mettent la touche finale à un accord qui permettrait un commerce plus libre des produits informatiques. L'élargissement de l'Accord sur les technologies de l'information éliminerait en effet les droits de douane appliqués à plus de 200 produits représentant environ 1 300 milliards de dollars EU d'échanges annuels (environ 7% du commerce mondial total). L'élimination des obstacles au commerce de ces produits créera des possibilités pour tous les Membres de l'OMC et favorisera la diffusion des technologies.

Parvenir à des accords sur ces questions constituerait un résultat significatif pour tous les Membres — et aurait pour effet de renforcer l'OMC elle‑même. Mais, bien sûr, il est toujours très difficile de faire aboutir des négociations et il reste encore des écarts majeurs à combler entre les positions des Membres.

Les Ministres devront aussi tirer parti de la Conférence de Nairobi pour définir le cap que l'Organisation suivra à l'avenir. Il ne fait aucun doute que l'OMC joue un rôle vital dans la gouvernance économique mondiale: elle veille au respect des règles commerciales existantes, règle les différends commerciaux et aide les pays en développement à renforcer leur capacité de faire du commerce. Cela étant, nous devons nous demander comment accélérer la réforme des règles commerciales mondiales. Les points de vue diffèrent quant à la manière de procéder, et à Nairobi les Membres devront s'interroger sur le meilleur moyen de faire progresser notre travail de négociation.

Il y a récemment eu de quoi nous encourager. À notre dernière Conférence ministérielle, tenue à Bali en 2013, les Membres sont convenus d'un éventail de mesures importantes se rapportant notamment à l'agriculture et au développement. La Conférence a aussi abouti à un accord — l'Accord sur la facilitation des échanges — qui réduira considérablement les formalités administratives aux frontières et fera baisser les coûts du commerce de 14,5% en moyenne, les pays en développement étant les principaux bénéficiaires. Autre progrès encourageant, la récente prorogation jusqu'en 2033 d'une exemption relative aux brevets sur les médicaments pour les PMA, grâce à laquelle les citoyens des pays les plus pauvres continueront d'avoir accès à des médicaments à des prix plus abordables. J'espère que nous pourrons faire fond sur ces avancées récentes.

L'OMC a beaucoup accompli depuis sa création il y a 20 ans. Nous travaillons d'arrache‑pied pour obtenir de nouveaux résultats à Nairobi. Cependant, quoi que les Membres conviennent à cette Conférence, il nous reste énormément à faire pour rendre notre système commercial plus équitable et plus prompt à répondre aux préoccupations de nos Membres. Le monde nous regarde et il compte sur nous.

Cordialement,

Roberto Azevêdo
Directeur général