Voir aussi:
1. Ce quatrième examen de la politique commerciale de l'Inde nous a
permis de comprendre beaucoup mieux la politique commerciale et les
politiques liées au commerce de l'Inde, ainsi que les difficultés
auxquelles elle doit faire face pour soutenir et même accélérer sa
croissance économique. Je remercie M. le Secrétaire Pillai et sa
délégation, le présentateur, M. Eckart Guth, Ambassadeur des
Communautés européennes, et les membres de l'OEPC pour leur
contribution à nos échanges de vues fructueux. Les réponses de l'Inde
aux nombreuses questions sont aussi fort appréciées.
2. Les Membres sont tous convenus que les résultats économiques de
l'Inde étaient remarquables, la croissance moyenne du PIB ayant
dépassé 7 pour cent entre 2001-2002 (exercice budgétaire allant
d'avril à mars) et 2006-2007. La croissance est particulièrement
rapide depuis 2003, dépassant en moyenne 8,5 pour cent, ce qui s'est
traduit par une amélioration des indicateurs sociaux, notamment par la
réduction du pourcentage de la population vivant au-dessous du seuil
de pauvreté. Les Membres ont attribué ces excellents résultats
principalement aux réformes structurelles, y compris à la
libéralisation unilatérale du commerce, consistant, entre autres, en
la réduction des droits appliqués.
3. Les Membres ont cependant noté qu'il faudrait poursuivre les
réformes économiques, notamment la libéralisation des échanges et les
mesures visant à améliorer l'infrastructure, pour atteindre l'objectif
à long terme d'une croissance annuelle de 8 à 10 pour cent. Ils
craignent que le ratio relativement faible entre les recettes fiscales
et le PIB ne suffise pas pour répondre aux besoins de développement du
pays. Par ailleurs, il a été souligné que la privatisation des
entreprises publiques devrait reprendre car les entreprises publiques
déficitaires restent une lourde charge pour le budget. Comme les
dépenses publiques sont limitées par la situation des finances
publiques, les Membres ont estimé que l'IED pourrait être une autre
source d'investissement dans l'infrastructure, contribuant ainsi à la
croissance économique de l'Inde. Or, malgré une augmentation, l'IED
n'a pas répondu aux attentes, d'où la nécessité de supprimer les
obstacles auxquels il se heurte.
4. Les Membres ont félicité l'Inde pour sa réforme tarifaire, notant
que le droit NPF appliqué moyen avait été réduit de moitié, de 32,3
pour cent en 2001-2002 à 15,8 pour cent en 2006-2007. Toutefois, les
droits restent relativement élevés, surtout pour les produits
agricoles (40,8 pour cent). De plus, l'écart important entre les taux
appliqués et les taux consolidés ainsi que le nombre considérable de
lignes non consolidées dans le tarif douanier laissent aux autorités
de l'Inde une marge considérable pour relever les droits, ce qui
contribue à leur manque de prévisibilité. Certains Membres ont aussi
fait des observations sur l'absence de publication officielle
détaillée et facilement accessible indiquant les droits et autres
impositions appliqués et sur les nombreuses exemptions tarifaires
annoncées pendant l'année, qui compliquaient la structure tarifaire.
5. Bien que les droits d'importation aient diminué, le régime
d'exportation reste très complexe, ce qui tient en partie aux diverses
mesures prises pour neutraliser les droits perçus sur les intrants
importés utilisés dans les produits exportés. De plus, les zones
franches industrielles et les zones économiques spéciales offrent aux
investisseurs des exonérations fiscales temporaires. Certains Membres
ont demandé instamment à l'Inde d'examiner si une réduction générale
des droits d'importation serait plus bénéfique que des exemptions de
droits sélectives.
6. Les Membres ont salué le rôle actif de l'Inde dans le système
commercial multilatéral et l'ont encouragée à rester un chef de file
des efforts faits pour mener à bien le Cycle de Doha. Ils ont noté par
ailleurs que l'Inde participait à des accords commerciaux régionaux.
Certains Membres l'ont encouragée à adopter un régime commercial
préférentiel ambitieux en offrant aux pays les moins avancés un
meilleur accès préférentiel à son marché.
7. L'Inde reste l'un des principaux utilisateurs de mesures
antidumping, bien que le nombre d'enquêtes et de mesures en vigueur
ait diminué. Les Membres lui ont demandé instamment de faire preuve de
la plus grande modération avant d'engager des actions antidumping et
des actions en matière de sauvegarde et d'imposer de telles mesures.
Tout en applaudissant aux réformes des marchés publics, certains
Membres ont encouragé l'Inde à envisager de devenir observateur dans
le cadre de l'Accord sur les marchés publics, dans la perspective de
son accession à l'Accord. Elle montrerait ainsi qu'elle est davantage
disposée à ouvrir son secteur public à la concurrence.
8. Les Membres ont félicité l'Inde des mesures qu'elle prenait pour
aligner ses normes nationales sur les normes internationales. Ils ont
exprimé des préoccupations concernant les mesures SPS mais ont noté
avec satisfaction les mesures adoptées pour simplifier les procédures
SPS. Ils ont aussi fait observer que l'alignement des normes et des
mesures SPS sur les pratiques internationales pourrait améliorer
l'environnement commercial. Par ailleurs, le renforcement du régime
des DPI a été préconisé. Certains Membres se sont dits satisfaits de
la nouvelle loi sur les brevets adoptée en 2005, et ont estimé que la
mise en œuvre effective de la législation sur les DPI serait dans
l'intérêt de l'Inde elle-même.
9. Les Membres ont noté que les pouvoirs publics continuaient
d'intervenir dans le secteur agricole, notamment par le biais de
tarifs élevés, d'un soutien des prix et de subventions directes aux
intrants. En outre, la croissance de ce secteur est restée lente et
irrégulière, ce dont pâtissent considérablement les petits
agriculteurs marginaux, en particulier. Certaines préoccupations ont
été exprimées au sujet du développement du secteur manufacturier, qui
est freiné par la structure complexe des droits de douane et par les
droits relativement élevés sur les textiles et les vêtements et sur
les automobiles. Les Membres ont fait des observations sur les
excellentes performances du secteur des services, où la libéralisation
a été la plus rapide. Certains ont cependant noté que les réformes
dans ce secteur avaient été inégales et de portée limitée et que
l'investissement étranger restait soumis à des restrictions. Ils
étaient aussi préoccupés par l'insuffisance de l'infrastructure, en
particulier dans les secteurs des transports et de l'électricité, qui
restait un important goulet d'étranglement.
10. Cet examen a été très instructif et nous a donné une vue
d'ensemble utile de la politique et des pratiques commerciales de
l'Inde et des difficultés auxquelles elle est confrontée. Je voudrais
une fois encore remercier la délégation de l'Inde, le présentateur et
les Membres pour leur contribution à deux journées de discussions très
instructives. Nous espérons recevoir le mois prochain les réponses de
l'Inde aux questions écrites en suspens.
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