FEMMES ET LE COMMERCE

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Au cours de cette activité, des observations ont été faites par des Membres de l'OMC et des représentants du Secrétariat, du secteur des entreprises et des milieux universitaires. Des discussions ont eu lieu sur le rôle du commerce et de l'OMC dans l'autonomisation économique des femmes, sur la Déclaration de Buenos Aires sur le commerce et l'égalité hommes-femmes, et sur les travaux de l'OMC en la matière, à la fois en tant qu'institution et en tant qu'employeur.

À la session d'ouverture, le Directeur général Roberto Azevêdo a insisté sur le rôle que le commerce et l'OMC pouvaient jouer et sur ce qu'il restait à faire pour surmonter des obstacles tels que les lois discriminatoires, les mauvaises conditions de travail et le manque d'accès aux connaissances et aux compétences, qui peuvent entraver la pleine participation des femmes au commerce.

Selon le Directeur général, M. Azevêdo, "l'élimination de ces obstacles aurait une très grande influence sur l'autonomisation économique des femmes, mais aussi sur la croissance économique et le développement social plus généralement".

"La question qui se pose ensuite est donc: que pouvons-nous faire pour changer les choses? Le commerce a certainement un rôle à jouer. Il peut contribuer à créer des possibilités d'emploi, à améliorer les salaires, à favoriser l'éducation et le développement des compétences, et à accroître l'indépendance financière", a dit le Directeur général. "Mais le commerce ne résoudra pas automatiquement ces problèmes. Nous devons agir de différentes façons pour faire en sorte d'être plus inclusifs".

"Pour aider à orienter les travaux futurs, nous avons lancé un plan d'action sur le commerce et l'égalité hommes-femmes; nous avons désormais une page Web dédiée aux femmes et au commerce qui constitue un point d'information unique sur les travaux de l'OMC, et nous travaillons en partenariat avec la Banque mondiale pour générer de nouvelles données et permettre de mieux comprendre l'impact du commerce sur les femmes", a dit le Directeur général, M. Azevêdo. "Bien sûr, ces travaux s'inscrivent désormais, en partie, dans le cadre de la Déclaration de Buenos Aires sur le commerce et l'égalité hommes-femmes", a ajouté le Directeur général, faisant référence à la déclaration qui a été signée par plus de 100 Membres de l'OMC et observateurs en marge de la onzième Conférence ministérielle et qui vise à éliminer les obstacles à l'autonomisation économique des femmes et à favoriser le processus.

Le discours intégral du Directeur général Azevêdo est disponible ici.

M. l'Ambassadeur Harald Aspelund (Islande), dont le pays a été l'initiateur de la Déclaration avec la Sierra Leone et le Centre du commerce international, a dit que le but de la Déclaration était d'aider à comprendre les disparités hommes-femmes dans le commerce. Il a dit que les objectifs de l'initiative étaient notamment de fournir des orientations pratiques sur la question et de mettre en place une plate-forme pour un programme commercial inclusif. La première activité prévue est un atelier sur le commerce et l'analyse de la problématique hommes-femmes, organisé par le Canada, qui aura lieu à l'OMC le 16 mars.

Le Président du Conseil général de l'OMC, M. l'Ambassadeur Junichi Ihara (Japon), a quant à lui dit que le fait d'exploiter le potentiel du commerce électronique, de la technologie financière et de la facilitation des échanges pouvait faciliter l'accès aux marchés étrangers pour les femmes, y compris celles des zones rurales ou celles qui dirigent de jeunes entreprises. Il a dit que l'autonomisation des femmes était particulièrement importante au Japon, pour renforcer la main-d'œuvre en déclin du pays.

M. l'Ambassadeur Syed Tauqir Shah (Pakistan) a affirmé que l'autonomisation des femmes était un facteur clé dans les discussions visant à appuyer le commerce électronique et les micro, petites et moyennes entreprises. Il a également souligné l'immense possibilité qui s'offrait à l'OMC d'apporter une contribution dans le domaine des services, la plus grande source d'emplois pour les femmes. Selon lui, pour mieux comprendre le problème posé, il était nécessaire de rassembler davantage de renseignements et de données ventilées par sexe.

"Nous devons reconnaître que les lieux de travail et les marchés ne sont pas favorables aux femmes", a dit l'Ambassadeur Shah. "Nous avons conscience des immenses possibilités économiques que nous laissons passer en n'incluant pas pleinement les femmes".

M. l'Ambassadeur Christopher Onyanga Aparr (Ouganda), M. l'Ambassadeur Negash Kebret Botora (Éthiopie) et Mme la représentante permanente adjointe Margaret Mary Lungu Kaemba (Zambie) ont partagé leurs expériences nationales et régionales et leurs initiatives concernant l'autonomisation économique des femmes. Les pays qu'ils représentent, tout comme l'Islande, le Japon et le Pakistan, font partie des Membres de l'OMC et observateurs qui appuient la Déclaration de Buenos Aires.

Les représentants du secteur privé ont, quant à eux, souligné l'argument moral en faveur de l'autonomisation des femmes en plus des avantages économiques qui découleraient de leur participation accrue au commerce.

"Nous estimons que nous devons autonomiser les femmes tout au long de la chaîne d'approvisionnement jusqu'au commerce de détail, car nous devons être fidèles à nos valeurs", a dit Mónica Galeote, conseillère principale en politiques du groupe IKEA. "L'égalité hommes-femmes est au cœur des droits humains."

De même, Saadia Zahidi, membre du Comité exécutif du Forum économique mondial a dit: "Nous devons défendre farouchement nos valeurs: l'égalité pour l'égalité."

La session de clôture de l'activité était axée sur les travaux menés par l'OMC en tant qu'institution et en tant qu'employeur.

Roberta Piermartini, chef de section de la Division de la recherche économique et des statistiques de l'OMC, a rappelé qu'il existait un partenariat avec la Banque mondiale pour collecter des renseignements sur les coûts du commerce et sur l'incidence qu'ils ont sur les femmes et sur les pauvres. Des travaux ont également débuté pour étudier les droits de douane auxquels les femmes exportatrices font face, sur la base de secteurs spécifiques qui emploient un grand nombre de femmes.

Anoush der Boghossian, coordinatrice "Commerce et égalité hommes-femmes" de la Division du développement à l'OMC, a donné des précisions sur les activités prévues dans le cadre du Plan d'action de l'Organisation pour la période 2017-2019, qui incluent la collecte de renseignements supplémentaires sur la question, l'utilisation de processus de suivi du commerce existants à l'OMC et l'élaboration de programmes de formation.

Plusieurs intervenants ont également fait rapport sur l'assistance technique et les projets de renforcement des capacités qui ont permis d'accroître la participation des femmes au commerce. Annette Ssemuwemba, Directrice exécutive adjointe du Cadre intégré renforcé (CIR), et Simon Padilla, économiste au Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (STDF), ont dit que les besoins des femmes devaient être pris en considération lors de la conception de ces projets.

Christian Dahoui, Directeur des ressources humaines de l'OMC, a quant à lui fait rapport sur les initiatives prises pour améliorer l'égalité hommes-femmes au sein du Secrétariat de l'OMC.

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