OMC: NOUVELLES 2006
Organe de règlement des différends, 20 janvier 2006
L'Organe de règlement des différends établit des groupes spéciaux sur deux affaires: Brésil — Mesures visant l'importation de pneumatiques rechapés et Chili — Système de fourchettes de prix et mesures de sauvegarde appliqués à certains produits agricoles
L'Organe de règlement des différends a établi, le 20 janvier 2006, un groupe spécial chargé d'examiner les mesures prises par le Brésil à l'encontre des importations de pneumatiques rechapés (DS332) et, à la demande de l'Argentine, un groupe spécial de la mise en conformité chargé d'examiner la mise en œuvre dans l'affaire Chili — Système de fourchettes de prix et mesures de sauvegarde appliqués à certains produits agricoles (DS207).
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Lamy
NOTE:
Le présent résumé a été établi par la Division de l'information et
des relations avec les médias du Secrétariat de l'OMC pour aider le
public à mieux comprendre l'évolution des différends à l'OMC. Il ne
constitue ni une interprétation juridique ni un compte rendu complet des
différends. Pour cela, il existe les rapports eux-mêmes et les comptes
rendus des réunions de l'Organe de règlement des différends.
Demande d'établissement d'un groupe spécial
Il s'agit d'affaires pour lesquelles la phase de consultation, premier stade d'un différend, est terminée. Lorsque les consultations ont échoué, les gouvernements Membres sont autorisés à demander l'établissement d'un groupe spécial chargé d'examiner le différend. Conformément aux règles, le défendeur peut rejeter la première demande. À la deuxième demande, un groupe spécial est automatiquement établi.
DS332: Brésil — Mesures visant l'importation de pneumatiques rechapés
Les CE ont demandé pour la deuxième
fois l'établissement d'un groupe spécial pour examiner les mesures
discriminatoires prises par le Brésil à l'encontre des importations de
pneus rechapés en provenance des CE. Elles ont fait valoir que cette
interdiction à l'importation constituait une violation de certaines des
règles les plus fondamentales du GATT de 1994.
Le Brésil a déploré que les CE aient décidé de réintroduire leur demande
d'établissement d'un groupe spécial. Il a estimé qu'en insistant, les CE
avaient démontré qu'elles comptaient sur les pays en développement pour
les débarrasser à bon compte et de manière efficace d'importantes
quantités de déchets de caoutchouc dont elles ne voulaient pas. L'ORD est
convenu d'établir le groupe spécial. L'Argentine, l'Australie, la Corée,
les États-Unis et le Japon ont réservé leurs droits en tant que tierces
parties.
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Demande d'établissement d'un groupe spécial de la mise en conformité
À la fin du délai accordé à un gouvernement pour se conformer à une décision, il arrive que les parties au différend se trouvent en désaccord sur la question de savoir si ce gouvernement a pleinement respecté ses obligations. En pareil cas, l'affaire peut être renvoyée au groupe spécial initial, à qui il revient de décider si la décision a été appliquée correctement.
DS207:
Chili — Système de fourchettes de prix et mesures de sauvegarde appliqués
à certains produits agricoles
L'Argentine a désapprouvé les mesures adoptées par le Chili pour se
conformer aux décisions de l'ORD. En conséquence, elle a demandé
l'établissement d'un groupe spécial de la mise en conformité. Le Chili a
contesté les arguments de l'Argentine mais, conformément à un accord
bilatéral entre les deux parties concernant les procédures prévues aux
articles 21 et 22 du Mémorandum d'accord sur le règlement des différends,
il a accepté l'établissement de ce groupe spécial de la mise en conformité
(WT/DS207/16).
L'ORD est convenu d'établir le
groupe spécial de la mise en conformité. L'Australie, les États-Unis, la
Colombie et les CE ont réservé leurs droits de tierces parties.
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Mise en œuvre
CE — Régime applicable à
l'importation, à la vente et à la distribution des bananes
DS27
et procédures ultérieures connexes dans le cadre de l'OMC
Le Honduras et le Nicaragua ont annoncé qu'ils souhaitaient faire des
déclarations au titre de ce point de l'ordre du jour.
Le Honduras s'est élevé contre le niveau révisé du droit appliqué par les
CE aux importations de bananes en vigueur depuis le début de 2006. Il a
déclaré que le nouveau droit de 176 euros par tonne, qui représentait plus
du double de celui qui était appliqué par le passé, était discriminatoire
à l'égard des importations non ACP, et plus spécifiquement à l'égard des
pays d'Amérique latine. Alors que les pays ACP bénéficiaient d'un
contingent tarifaire préférentiel, le Honduras a indiqué que son revenu
par habitant n'était que de 704 dollars, ce qui était inférieur au PIB des
32 pays ACP. En conséquence, il demandait à l'ORD de tenir d'urgence sous
surveillance le régime appliqué par les CE aux importations de bananes
afin d'assurer un règlement effectif de ce différend.
Le Nicaragua a ajouté qu'il ne faisait aucun doute que le nouveau régime
des CE avait été conçu pour protéger les producteurs de bananes
communautaires et leurs 300 millions de dollars de subventions reçus
chaque année. Pour le Nicaragua, le fait que les CE persistaient dans leur
refus d'appliquer les recommandations de l'ORD était extrêmement
préoccupant. Il demandait par conséquent à l'ORD de veiller à ce que les
CE se conforment dans les moindres délais et de manière complète à leurs
obligations dans le cadre de l'OMC.
Le Panama et les États-Unis ont aussi posé la question de savoir si ce
nouveau droit communautaire maintenait le même avantage en matière d'accès
aux marchés pour tous les fournisseurs de bananes. En outre, ils se sont
déclarés quelque peu préoccupés par le contingent tarifaire spécial que
les CE attribuaient à certains fournisseurs (ACP) et pas à d'autres.
Les CE n'étaient pas d'accord pour que la question soit considérée comme
une “question de mise en œuvre” sous la surveillance de l'ORD. Elles ont
déclaré qu'elles continueraient de tenir des consultations avec toutes les
parties intéressées avec l'aide du Ministre norvégien, M. Store, qui avait
été désigné comme facilitateur pour cette question à la Conférence
ministérielle de Hong Kong.
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Surveillance de la mise en œuvre
Après l'adoption d'une décision, l'ORD
tient sous surveillance la mise en œuvre de la décision jusqu'à ce que la
question soit résolue.
Dans les 30 jours qui suivent la date d'adoption, le Membre concerné doit
informer l'ORD de ses intentions au sujet de la mise en œuvre de la
décision.
Après une période de six mois suivant la date à laquelle le délai de mise
en œuvre a été fixé, le Membre doit présenter, à chaque réunion de l'ORD,
un rapport de situation sur la mise en œuvre — et cela jusqu'à ce que
celle-ci soit achevée.
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Rapports de situation sur la mise en œuvre
- Les Communautés européennes ont présenté le rapport de situation sur la mise en œuvre ci après:
DS174
et
DS290:
CE — Protection des marques et des indications géographiques pour les
produits agricoles et les denrées alimentaires
Les CE ont présenté leur premier rapport de situation dans lequel elles
ont réaffirmé leur intention de mettre en œuvre les décisions avant le 3
avril 2006. En outre, elles ont annoncé que la Commission avait proposé au
Conseil de l'Union européenne un nouveau règlement sur les indications
géographiques.
Les États-Unis et l'Australie ont accueilli avec satisfaction le rapport
mais ont exprimé des préoccupations similaires concernant la nouvelle
législation. Premièrement, l'une des dispositions clés du règlement
existant en matière d'indications géographiques pour justifier l'analyse
faite par le Groupe spécial de l'article 17 de l'Accord sur les ADPIC
avait été omise dans la nouvelle législation. Deuxièmement, le titulaire
d'une marque de fabrique qui n'était pas résident ou établi dans un État
membre des CE ne semblait pas avoir le droit de s'opposer à la
reconnaissance d'une indication géographique.
- Les États-Unis ont présenté les rapports de situation ci-après:
DS176:
États-Unis — Article 211 de la Loi générale de 1998 portant ouverture de
crédits
Les États-Unis ont signalé que leur Administration collaborait avec le
Congrès pour mettre en œuvre les décisions de l'ORD.
Les CE ont dit qu'une fois encore les États-Unis avaient présenté un
rapport concernant l'absence de progrès. Cuba a ajouté qu'à ce jour
l'Administration américaine n'avait ni présenté ni soutenu aucun projet de
loi tendant à modifier l'article 211. Le Brésil et la Chine encourageaient
les États Unis à réaliser pleinement l'objectif d'une mise en conformité
dans les moindres délais.
DS184:
États-Unis — Mesures antidumping appliquées à certains produits en acier
laminés à chaud
Les États-Unis ont déclaré que leur Administration continuait de
collaborer avec le Congrès des États-Unis pour faire adopter la
législation nécessaire à la mise en œuvre des décisions de l'ORD.
Le Japon a exprimé le vif espoir d'un règlement final grâce à une mise en
conformité des États Unis.
DS217
et
DS234:
États-Unis — Loi de 2000 sur la compensation pour continuation du dumping
et maintien de la subvention
Les États-Unis ont annoncé que le Sénat avait approuvé le 21 décembre 2005
la Loi de 2005 sur la réduction du déficit, qui comportait une disposition
portant abrogation de la CDSOA — dénommée l'“Amendement Byrd”. Cependant,
comme le Sénat avait modifié une disposition — quoique sans rapport avec
l'abrogation de la CDSOA — la Chambre devait voter à nouveau l'ensemble de
la loi.
Parmi les orateurs, le Brésil, le Canada, les CE et le Japon se sont
déclarés satisfaits des mesures récemment prises par l'Administration
américaine mais quelque peu préoccupés en ce qui concernait une clause
transitoire qui permettrait d'effectuer des versements jusqu'en octobre
2007. Compte tenu de cette préoccupation, ils ont encouragé les États-Unis
à mener à bien le processus législatif nécessaire pour abroger
l'Amendement Byrd.
DS160:
États-Unis — Article 110 5) sur le droit d'auteur
Les États-Unis ont dit que leur
Administration continuait de collaborer étroitement avec le Congrès des
États-Unis et poursuivait ses entretiens avec les CE.
Les CE ont fait observer que cinq ans et demi après l'adoption du rapport
du Groupe spécial, les États-Unis maintenaient obstinément leur
législation qui constituait une violation des droits de propriété
intellectuelle. Néanmoins, elles espéraient que l'Administration
américaine investirait plus de ressources cette année qu'en 2005 pour
trouver une solution avec le Congrès des États-Unis. Enfin, les CE
rappelaient qu'elles s'étaient réservé le droit de réactiver à tout moment
la procédure d'arbitrage concernant leur demande relative à des mesures de
rétorsion.
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Désignation/renouvellement du mandat des membres de l'Organe d'appel
Le Président de l'ORD, M. Eirik Glenne, a fait part de son intention d'engager lors de la prochaine réunion le processus de désignation d'un nouveau membre de l'Organe d'appel pour remplacer M. John Lockhart (Press/432).
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Prochaine réunion
La prochaine réunion ordinaire de l'ORD se tiendra le 17 février 2006.